
profit de cette fabrique, n’y en ayant*point qui n’y
puiiTe gagner deux ou trois fols par jour.
A u b ü s so n . Son principal' commercé confifte en
tapifferie de haute-liffe. V o y e % cet article.
B e sse . Eft une petite ville fituée dans les montagnes
d’Auvergne du côté du Limofin ; elle eft le
centre & l’entrepôt pour le commerce des bleds &
des vins que lés montagnes tirent de la Linragne, &
des fromages qui fe font de ce côté-là. Plufîeurs
bourgeois accommodés font ce commerce / & on y
en trouve de grands magafins.
Les fromages vont de-là à Paris, à Orléans, à
Nantes, & dans tous lés pays qui font arrofés de la
rivière de Loire.
Riom, Maringues, Anjon , Ghaudés-Aigues., ont
des tanneries oü.ilfe prépare des cuirs qui fe débitent
I Lyon.
S o r t e s et étoffes qui Je fabriquent en A u vergn e ,
la quantité qui s ’y en fa i t . , les lieux de leur
fa b r iq u e , & le nombre de marchands qui en fo nt
le commerce.
En général, les étoffes quife font dans la généralité
de Clermont, font des étamines buratées, des
raies & des. ferges.
Ambfrt. Les étoffes qui s’y font, font des étamines
buratées & des rafes : il s’y en fabrique, année
commune , deux mille pièces. Six marchands en font
le commerce.
C u n lh a c . Une s’y fait que des étamines buratées,
environ deux mille pièces par an ; trois marchands
entretiennent cet te fabrique.
S a in t - F l o u r s , a des raz & des ferges ; & il s’en
fait dix-huit cent pièces des premières, & onze cent
des autres. Il y a quatorze marchands & quatre
teinturiers.
A u r i l l a c . On y fait des raz & des étamines ; de
celles-ci iîx cent pièces ; &de celles-là quinze cent:
il y a dix-neuf marchands , fept teinturiers, & fix
moulins à foulon.
O n a parlé plus haut de fes dentelles.
B r i c ü d e . On n’y fait que des ferges environ cinq
cçnt pièces par an. Elle a treize marchands & trois
teinturiers.
I l y a outre cela dans la généralitéplufîeurs villes
dans lefquelles il fe vend quantité de draperies &
autres étoffes, quoiqu’il ne s’y en fabrique point ;
lefquelles étoffes & draperies y doivent être vifitées
& marquées, par l’infpefteur du département. Les
principales font :
C l e r m o n t , qu i a v in g -n eu f marchands & trois
teinturiers.
M o n t f e r r a n d , ou i l y a deux marchands.
R io m , qu i en a f e i z e , & quatre teinturiers. A
M a r in g u e s i l y a quatre ma rch ands, q u i font un
com m e rc e très-confidérable. A T h ie r s , douze
marchands ; à l s s o iR E , d ix . I l fe fait quelques groflè s
é toffés au x environs de cette v ille . A L a n c e a t ,
.qua tre marchands 'y à Mu r a t , h u i t } à Sa r l e t
S a in t -M a r t in , troisj à Ma u r ia c , deux. Il y a
aufti une fo iré a lle z confidérable. Il fe fait pa reille ment
un grand concours aux deux foires d’A iL a n c
h e , ou i l y a c in q marchands* B il lo n en a trois
& un marché p a r femaine : en fin , A r d e s a de même
trois marchands ; mais ni fo ir e s , ni marches.
Murat, la Chaife-Dieu, Allanche & Vinerolles 9
pour les points de France & d’Angleterre. Ce font
lés marchands de Clermont & du ÿ'uy-en-Vèlay qui
les achètent & les débitent enfuite par tout le
royaume.
F e l l e t in . On parle ailleurs des tapiffèries de
hauteliffe, qui fe fabriquent dans cette petite ville
de la haute-Marche. Voye^ l’article de la haute-liffe
Ses trois autres Manufactures font-dés draps, très—
groflîers , qu’on nomme bures, qui fervent à l’habillement
du menu peuple & des payfans.
Son principal négoce confifte en gros & menu
bétail, qui fe conduit dans les provinces voifines, &
même jufqu’à Paris. Ce bétail fe vend aux foires
de Felletin même , où à celles de Châtelus & de
Faux , deux gros bourgs qui n’en font pas éloignés,
où les marchands de Picardie, de Touraine , du
Berry & du Elaifois, viennent enlever quantité de
moutons. On y trouve aufli d’excellensBcenfs pour
le tirage, qui fe vendent aux marchés qui fe tiennent
tous les mois, à Felletin.
C O M M E R C E D E N O R M A N D I E .
Pour donner plus d’ordre à ce qu’on a à dire du
négoce de cette vafte & riche province, on la divifèra
en fss trois généralités, qui font celles de Rouen ,
d’Alençon & de Caen ,• & l’on en fera trois articles
féparés.
Généralité de Rouen.
L e principal commerce de cette géné ralité confifte
en draperies , fergeries, tapifferies, toiles, cuirs
tannés, chapeaux, peignes , papier, cartes à. jou er,
bleds, cidres, beftiaux, chanvres, lins & en différentes
pêches, qui fe font à Dieppe , Honfleur, le
Havre , &c.
Les toiles qui fe font dans cette partie de la Normandie,
font :
i ° . Des fleurets blancards, qui fe font dans les
élections de Ponteau-de-Mer, de Lizieux & Ber-
nay : elles fe vendent au marché du bourg Saint-
Georges j & s’aflortiflènt avec des toiles nommées
toile s de coffre y fabriquées à Evreux & à Lou -
viers , pour être envoyée&en Efpagrve & dans l’Amérique
Espagnole.
2°. Des toiles fines pour chemifés & mouchoirs.
j ° . Des toiles pour fervir aux voiles de navire &
aux emballages.
4°. Des toiles rayées & à carreaux , dont une
partie paffe dans la nouvelle France.
Et 5°. Des toiles brunes pour doubler des habits,
qui toutes fe travaillent dans les éleélioSs de R ou en ,
Caudebec, Arques & Montiolliers.
Les tanneries de Rouen & des environs, font
confidérables $ & c’eft-là qu’on prépare prefque tous
les cuirs verds du pa ys , auffi-bien qu’une grande
quantité de ceux qui font apportés en France, dés
Indes occidentales d’Efpagne, du Sénégal & du. refte
de la côte d’Afrique.
Les chapeaux de toutes fortes, qui fe fabriquoient
autrefois en grand nombre dans plufîeurs lieux de la
généralité y & qui s’envoyoient en Angleterre, en
Hollande & en Allemagne, font prefque réduits à
la feule confommation de la province} ce qu’on peut
dire aufli du papier, des Cartes à jouer, des peignes
de buis & de corne & d’autres ouvrages de mercerie,
'dont néanmoins on fait toujours des envois dans le
N o rd , en Portugal & en Efpap;ne; mais bien diminués
, en comparaifon du négoce qui fe faifoit
autrefois.
L a pêche eft aufli un objet important de commerce
pour les côtes & les villes maritimes de la
généralité de Rouen. L es Dieppois & les marchands
du Havre 8c de Honfleur, femblent fe l’être partag
ée ; les premiers s’adonnant communément à la
pêche du hareng, & les autres à celle de la morue.
Pour les autres pêches de poiflbn frais , elles font
reftées en quelque forte communes, & fe continuent,
toute l’année ; mais de certains poiffons, comme du
maquereau , feulement dans leur faifon.
Enfin, les beurres * les cidres, les beftiaux & les
bleds du pays de C a u x , font encore une partie du
négoce de la généralité de Rouen , qui eft très-
confîdérable. L ’on parle ailleurs des chevaux normands.
Saint-Vallery en Caux. Gros bourg de France
dans la haute-Normandie , fon port eft allez b o n ,
& y attire un commerce confidérable. L a navigation
de ce bourg confifte en quelques bâtimenspour
la pêche de la morue en Terre-neuve ; en groflès
barques pour la grande pêche du hareng, & pour
le tranfport des denrées ; & en petites barques ou
bateaux, pour les petites pêches le long de la côte.
M é m o i r e fu r les manufactures de Rouen &
de f a généralité. *
R O U E N . L a principale fab riq ue de draps de
cette v ille , & qui y occupoit autrefois le plus de
métiers, étoit celle des draps d’Uflèau d’une aune
de large. Préfèntement ce font les draps façon d’EI-
boeuf, qui ont pris leur p lace. Cette dernière fa b r ique
eft bonne & fe perfeétionne tous les jours; elle
n’a pas néanmoins encore acquis l£ perfection des
véritables Elboeufs. A l ’égard de celle des draps
d’Uffèau , elle s’y foutient toujours ; mais il s’e*
fait beaucoup moins , depuis que la façon d’Elboeuf
a prévalu.
Unetroifiémeforte de draps, qui fe faitàRouen,
font les draps façon d’Angleterre ; mais cette fa b r ique
we donne pas tant d’étoffes à beaucoup près, que
les deux premières.
Les autres étoffes de lainage qui s’y font, font
des droguets blancs, appellés vulgairement F.fpa-
g n o le tte s , d’autres droguets de toutes couleurs de
'aemi-apne de la rg e , 8c des ratines blanches de cinq
quarts aufli de large.
I l s’y fait encore des baracans fil & laine de deux •
tiers de large très-communs, 8c des berluches ou •
droguets moins communs. Ces deux dernières fa b r iques
occupent plus de foixante métiers ; & les autres
à peu près deux cent.. Le s maîtres qui font travailler
aux unes & aux autres, paffent ordinairement le
nombre de foixante.
Toutes ces étoffes fe débitent dans tout le royaume
, & fur-tout à Paris.
Il y ayoit autrefois à Rouen deux communautés
de drapiers ; l’une qu’ on nommoic la grande drapeU
rie ; 8c l ’autre, la draperie fo ra in e . Les premiers
ftatuts de celle-ci , font ceux 4« 1401 j la grande
draperie n’en eut qu’en 1408.
Les deux draperies ayant été réunies en 1424, .
on leur donna des régîemens communs en 1451 ,
qui furent bien-tôt fuivis de ceux de 146 2, 8c encore
depuis de ceux de 1490.
C e font les régîemens de 14^ 1 , qui ont continué
d’être obfervés jufqu’ic i , à la réferve des articles
où il a été dérogé par le réglement général de
ï-669•
Tous ces régîemens étant abfolument néceffaires
pour maintenir la police de la draperie de R o u e n ,
8t pouffer les étoffes qui s’y fabriquent, à la dernière
perfe&ion; on les trou v era i l’article général des
régîemens fuivant l’ordre de leur date.
L ’on fait auffl à Rouen des étoffes mêlées de foie
& de laine , qu’on appelle vulgairement des p a p e li-
nés ou ferandines ; les maîtres qui y travaillent, fè
nomment paffementiers, qui compofènt une communauté
d’environ cinquante maîtres ; autant de
métiers font occupés à cette fab riq ue . Il fe débite
beaucoup des étoffes qui s’y font, dans tout le royaume
, particulièrement pour Paris.
L a manufacture des brocatelles & des ligatures L
qui font des efpèces de tapifferies de fil & de laine,
a été apportée à Rouen de la Flandre Efpagnole ,
qui avant cet établiflèment en fourniflbit toute la
France ; mais les ouvriers de Rouen y font devenus
fi habiles, & il s’y en fait une fi grande quantité, que
cette feule fab riq ue entretient près de deux cent
métiers ; & que fes brocatelles fe répandent djins
tout le royaume, qui n’cu tire plus guères des
Flamands.
Une autre tapifferie dont il fe fait aufli un aïïèz
grand n égo c e, eft la bergame que les Parifîens appellent
tapifferie de la porte de P a r i s ; parce que
ceux qui les vendent, tiennent leurs boutiques aux
environs de cette ancienne fortereflè de Paris. Il
s’y en fait de trois fortes ; de fines où il entre {le la
foie* de belles laines, & du fil; d’autres de moins
fines, qui ont la chaîne de f i l , & la trame de laine;
& d’autres plus communes, dont la trame n’eft que
de poil de chèvre ou de vache. Il y a environ quarante
maîtres tapiffiers qui travaillent aux berga-
mes. Beaucoup de ces tapifferies fe débitent dans le
royaume : il en va aufli dans les pays étrangers,
particulièrement dans le Nord.
L a tiffeuanderie eft aufli une fa b r iq u e confiéefta
I