
H O N G R IE ..O u appelle p oint de Hongrie une
forte de tapifferie faite en ondes avec de la foie ou
de la laine diverfement nuancées j il s’en fait de
deux fortes , l ’une à l’aiguille fur un cannevas 5
celle-ci eft l’ouvrage des dames qui aiment à s’occuper,
& qui fe plaifent.à faire elles-mêmes leurs em-
meublemeus : l’autre forte le fait au mctier , comme
la bergame , dont elle eft une efpèce. L a plupart
de ces tapifleries au métier fe font 4 Rouen.
H o ngrie. On nomme auffi cuirs de Hongr ie,
de gros cu irs, dont la manière de les fabriquer a
çté d’abord inventée par les Hongrois , & qui ont
çté depuis parfaitement' imités en France.
H O N G R IE U R . Celui <jui fait ou qui vend des
cuirs préparés à la façon de Hongrie.
H O N N E U R . ( Terme de çommerce de lettres
de change, ) Faire honneur à une lettre de change ,
c’eft l’accepter & la payer en con fuie rat ion du tiV
r e u r , quoiqu’il n’en ait point encore remis les
fonds. Vous pouvez toujours tirer fur mol , j’e ferai
honneur à y os lettres, c’eft-à-dire , je les accepterai
Sc les paierai , bien que vous ne m’ayez point fait
de remifes.
Faire honneur à une lettre , s’entend encore
d’une autre manière. C?eft quand une lettre de
change ayant été protpftéç, un autre que celui fur
qui elle âvoit été tirée , veut bien l’accepter & la
payer pour le compte du tireur ou de quelque
cndoffeur. L e fieur Vincent a laiffé protefter la lettre
de deux mille livres que vous aviez tirée fur lui ; -
mais je lui ai fait honneur } C'çft-4-dire , je f a i
acceptée & payée.
H O N O R E R . Se d i t , en terme de commerce de
lettres de change , dans les mêmes lignifications
qu’honneur. J?honorerai toujours vos lettres , pour
dire, j’e les accepterai toujours : s’ il vous revient
quelques-unes de mes lettres de change proteftées ,
jè vous prie de les honorer, c’e ft- i-d ire, de lps
accepté?;
H O R . Monnoie de Danemarck:On tient les livres 4 Copenhague en richedales., hors & fchellings :
la richedale vaut quatre hors, & le hor deux fchellings.
i l y a auffi des hors de Dantzick. Hoye? la
TABLE.
H O R LO G E R . Celui qui fait des horloges.
Les horlogers font à Paris une des communautés
des arts & métiers1; •
• Le s marchands :mérciers-j’8yailliers , à qui il eft
permis de trafiquer joutes fortes de marchandifes ,
ne peuvent'néanmoins acheter ni vendre aucune
marchandife d’horlogerie , qu’elle n’ait été préalablement
vifitée _&’-marquée par les gardes de ladite
communauté , avec permilfion auxdits gardes d’aller
vifitér chez eux , même dans l ’enclos 8c Me du
palais de Paris,
Les befoins de l ’état ayant obligé le roi Louis
| 0 V 4 foire diverfes créations d’offices qui furent
jôus fiiécçffivemênç rçuqis aux corps des mar--
g'ÎVA’îds & aux çoniimina-iués çfes art? mçtfÇÏÇ a
celle des horlogers en demanda 8c en obtînt la
réunion & . l’incorporation à rnefure qu’ils furent
créés , c*eft-à-dire, depuis 1691 jufqu’en I712-«
L a réunion des offices des jurés fe fit le z i mai
1691 ; & par la déclaration de fa majefté lesdroits
des quatre vifites annuelles furent fixés 4 6 livres ,
ceux pour les brevets d’apprentifïage à 15 liv res ,
6 ceux pour les «tranfports defdits brevets à 10
livres.* Il fut pareillement ordonné qu’il feroit payé
10 .livres pour chaque ouverture de boutique , ou
quand un maître fe retireroit en chambre pour y
travailler 5 zoo livres pour la réception à maîtrife
d’un maître de chef-d’oeuvre , outre les droits accoutumés,
& 3 a livres pour les fils de maîtres.
Les charges ou offices "d’auditeùrs-examinateurs
des comptes furent réunies en 1 696 5 & par 1 arrêt
du confeil, qui en ordonna la réunion , fa majefte
accorda pour le rembourfement de la finance , qui
fut alors p a yée, l’augmentation des droits de vifites
à 8 liv. par an , au lieu de 6 livres , & permit
en outre de recevoir fïx maîtres fans qualité.
Enfin en 1707 fe fit l ’incorporation des offices
de contrôleurs--vifiteurs des poids & mefurés , & des
greffiers des enregiftremens. Par les lettres-patentes
de ces réunions, la majefté accorda à la communauté
8 nouveaux articles de' réglement.
Par l e premier -, les droits dès quatre vifites- annuelles
font réduits à 30 fols pour chacune, dont
7 fols 6 den. appartiendroient aux jurés qui feraient
tenus de payer les huiffiers.
I l faut remarquer qu’il fe fit encore des réunions
d’offices en 1701 & 170 4 , car Tétablifleraent des
corporations & jurandes n’eut jamais au fond d’autre
objet réel que cette création de taxes & d-’offices.
H O T T E , Panier d’ofier étroit par eh bas, large
par en haut , plat du côté qu’on nomme le *dcs ,
de figure conique de l’autre , qu’on attache avec
des bretelles fur les épaules. On appelle les pieds
de la hotte deux morceaux de bois qui font placés
aux extrémités d’une petite planche qui en fait le
fond j c’eft pu s’arrête le bout dçs bretelles qui eft
mobile,
L a hotte fert 4 tranfporter des fardeaux com-
pofés de plufieurs pièces, féparées , & qui ne pour-
iroient tenir commodément fur -des crochets. Il y
en a à grands dos ,pour les jardiniers, fans ^ dos
pour les vendeurs , à claire voie pour les verriers,
& de pfeines pour les boulangers ; ce font celles-ci
qui font les plus communes, & dont ufent ordi-<
nairement les porte-faix , hotteurs & hotteufes, ter-
raffiefs , manoeuvres , fruitières, &c. qui gagnent
lepr'vie a porter journellement la hotte ou 4 travailler
dans les atteliers ou publics ou particuliers.
Ce font les vafiiers qui fabriquent & vendent les
hottes de toutes fortes. Hoy. v a n i e r ,
H Ô T T É E , Ce qui péut tenir dans une hottç. Une
hç-ttée de raifiji, une hottée de pommes.
H O T T È Ù R , H O T T E U S E . Homme ou femme
qui porte la hoçte,
* J iO U fV lT K o t i H O U E T T E , cp’on écrit plus
ordinaire mçal
Ordinairement O U A T E . Efpèce de foie cardée qui
fert 4 fotirer des robes de chambre, des courtepointes
& des couvre-pieds. V oy . ouate.
H O U B LO N . Plante dont la fleur entre dans la
eompofition de cette boiffon faite de grains, que l’on
appelle Hère.
On cultive quantité de houblon en Allemagne ,
dans les Pa y s -B a s , en Hollande, en Picardie &
dans quelques autres provinces de France où le
terrein peut y être propre. Quand la fleur en a été
[ recueillie & léchée, elle fe vend ou à la fâchée ou
au pbîâfc.
Par le premier des huit nouveaux articles de
réglement accordés en 17 14 aux maîtres de la communauté
des braflèurs de bière de la ville & faux-
bouro-s de Paris , il eft ordonné que pour prévenir
les fraudes qui fe pourroient faire parles marchands
forains de houblon arrivant à Paris*, ils n’y en pour-
roient faire entrer fans une déclaration préalable &
exa&e aux jurés de ladite communauté , à peine de
! confîfcation des houblons non déclarés & non com- j
pris dans leur déclaration.
H O U IL L E . Efpèce de terre ou de pierre noire , ;
grafle & inflammable , dont fe fervent dans leurs
■ forges les maréchaux , ferruriers, taillandiers, &
autres ouvriers qui travaillent le fer à chaud.
. H O U L L F .S ou H O U L E S . ( Terme de quincaillerie
& chauderonnerie. ) Ce font les marmites
de fer ou de cuivre qui font faites à la fonte &
non pas au marteau.
H O U P P E . Aftemblage de plufieurs fils d’or ,
d’argent, de foie , ou de■ laine , -qui ne fe lient
que .par un bout. Les étrangers font des franges à
houppes ; lès boutons qui ont des houppes , s’appellent
boutons à queue.
H ouppe. Signifie auffi de la laine peignée &
préparée par les houppiers ou peigneurs de laine.
Ce terme dans cette lignification , auffi - bien que
j les fui vans , ne font guères d’ufage que dans la
fayetterie d’Amiens.
H Ô U P P IE R . Ouvrier qui houppe ou peigne de
la laine.
Les houppiers de la ville d’Amiens font une
efpèce de communauté qui a fes efgards ou ju rés,
! fon apprentiflàge , fon chef-d’oeuvre, fa maîtrife
& fes ftatuts ; mais qui pourtant avec les fayetteurs ,
les hautelifleurs , les teinturiers , les foulons, les
calandreurs, les courroyeurs & les pafïementiers ,
ne compofent qu'un feul corps, qu’on appelle la
fayetterie.
de mou lie, 8c dont l’ordonnance donne la liberté
de faire des cendres.
H O U P P O N . On nomme ainfi à la Chine un
mandarin établi commiffaire pour la réception des
droits d’entrée & de fortie. C eft une efpèce de directeur
Houppiers , en termes de négoce de bois, Sont
les arbres ébfanchés auxquels il n’eft refté au fom-
met que des petites branches qui forment des manières
de bouquets, que l’on appelle houppes :. On
nomme particulièrement houppiers, les jeunes baliveaux
qu’on a ébranchés pour les faire croître en
hauteur.
H ouppiers. Sc dit auffi des têtes des gros arbres,
que dans les coupes on ne peut façonner en bois l Commerce. Tonie IL Part. II,
général des douanes.
H O ü P P O U S . On nomme ainfi 4 la Chine, les
fermiers ou receveurs des droits d’entrée & de fortie
qui fe paient pour les marchandifes dans les douanes
Chinoifes.
H O U R S . (Terme de feieur s de lon g .) Ces ouvriers
nomment quelquefois de la forte , ce qu on
appelle plus communément chevalets ou tréteaux. .
H O U S S E S '. Ce font des peaux de mouton en
laine apprêtées par les mégifïiérs, dont les bourreliers
fe fervent à couvrir lés colliers des chevaux
de harnois. Quelques-uns les appellent auffi bif-
quains. Hoy. Még ie , vers la f in de Varticle.
H O U S S E T . Soie de Perfe qu’on tire d’Alep.
Ces foies fe pèfent à la rote de 680 dragmes, qui
font 5 livres 5 onces.H U
H U CH E . Grand coffre de bois qui fert a di£-
férens ufages. Chez les bourgeois on s’en fert de
paiftrin , & l ’on y ferre le pain chez les meuniers ;
c’eft dans quoi tombe la forme j & chez les boulangers,
c’ eft fouvent le nom que l’on donne 4 la
trémie.- '
H U CH E R . Celui qui fait des huches. Les pre*
miers ftatuts des menuifiers de l’an 1396 y leur donnent
la qualité de huchers-menuijiers, qualité qui
leur a été depuis continuée dans toutes les lettres-
patentes des rois qui les ont confirmés , particulièrement
dans celles de iç8o & 1645.
H U IL E . Partie onêtueufe, graffe 8c inflammable,
qui fert ou qu’on tire de plufieurs corps naturels*
C ’eft en ce fens que le prennent les médecins & les
çhvmiftes. -
On le dit plus ordinairement du fuc de quantité
de plantes , fruits, graines ou femences, que l’on tire
par, expreflion, comme les huiles d’olive, de noix ,
de chenevis , &c.
On a fait fon poffible pour n’omettre dans c e
Dictionnaire aucune des huiles de l’une ou de
l’autre efpèce dont on fait quelque -forte. de com-
1 merce. L ’explication de quelques-unes de ces huiles
fe trouvera ici > n’ayant pas pu être placées plus
commodément ailleurs : pour les autres, elles font
renvoyées aux articles particuliers où l’on en a
parlé I 8c l’on n’en donnera dans celui-ci que le nom
par "ordre alphabétique.
- H uile d’o live* L e commerce de cette huile eft,
très-confidérable par la quantité extraordinaire qui
s’en, confomme , tant 4 Paris que dans les provinces ,
fort qu’elle foie du crû du royaume , foit qu’on la
faite venir des pays étrangers.
Cette -huile .s’exprime des olives par le moyen
des prefles ou moulins faits exprès.
O n les cueille vers les mois dp décembre & -de
Qooo