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n om , font appréciés à 50 florins les 100 liv ., &
payent 1 florin 10 fols d’entrée, & 3 . florins de
lortie ; & fl c’eft par l’Orifon, l ’entrée eft d’un flor.
« 1 fols , & la 'farcie de trois florins un fou.
Les fromages de Griers & de Hollande font une
partie des vivres que l ’on embarque fur les vaifleaux
du r o i , particulièrement fur ceux deftinés pour les
voyages de long cours, les côtes d’Afrique dans
l ’Océan , les ifles de l’Amérique & les Indes orientales
& occidentales. Chaque foldat ou matelot doit
avoir par jour trois onces de l’un ou de l’autre f r o mage
au lieu de morue, & cela depuis le premier
juin jufqnau dernier feptembre 3 ce qui eft conforme
à l’article 8 du titre 3 du livre 1 o de l’ordonnance
de la marine, du 15 avril 16 B 9.
A n g l e t e r r e .
I l vient des fromages d’Angleterre par petites
meules ou pains du poids de quinze â vingt livres,
dont le débit eft peu confidérable en F ran c e , â
caufe de leur qualité qui n’eft pas des plus eftimée 3
ce qui fait que l’on n’en tire que dans les temps que
l ’on craint de n’en pouvoir avoir d’ailleurs.
F R O M A G E S D E F R A N C E .
L ’on ne doit pas oublier parmi les fromages de
France , les excellens fromages de Br ie , particu-,
lièrement ceux qui fe font du côté de Meaux , non
plus que les Pont Le ve fqu e, les Angelots, les Ma-
roles & quelques autres, qui font envoyés à Paris
des provinces qui en font les plus voiflnes.
Mais aucun de ces fr om a g e s , dont la confom-
mation doit ê tre, pour ainfi dire, journalière, à
caufe qu’ils ne peuvent fe garder long-temps, ne
font partie du commerce de l’épicerie $ & ils font
xéfervés à une petite communauté de marchands ,
qui prennent la qualité de marchands-früitiers-
fromagers.
A l’égard des fromages François qui entrent dans
le négoce des marchands épiciers., ils fe tirent particulièrement
de quatre provinces dn royaume, qui
font le Dauphiné , le Languedoc, le F o rez & l’Auvergne.
On va parler en particulier des fromages
que fourniffent ces provinces.
D a u p h i n é .
L ’on tire de Grenoble, capitale du Dauphiné,
par la voie de L y o n , une forte de fromage que l ’on
appelle Saffenage , du nom d’un endroit de la province
où il s’en fabrique le plus. Cette efpèce de
fr om a g e , qui eft par petits pains ronds & épais de
quatre à cinq pouces, du poids de quatre à huit
livres, eft fort eftimée, quand il eft revêtu de toutes
fes bonnes qualités, qui font de n’être point trop
v ieu x , que la pâte ên foit perfillée , c’eft-à-dire ,
parfemée de veines bleuâtres, & que fon goût foit
agréable, quoiqu’un peu piquant.
L a n g u e d o c .
I & fromage de Roefort, qui fe fait de lait^de
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I brebis, porte le nom de l’endroit où il fè fabriqué
dans la province de Languedoc. Il eft plat, de figure
ronde comme un gâteau, épais d’un pouce & demi
ou deux pouces âu plus. S’ il n’eft bien perfillé, &
d un goût agréable & doux , l’on n’en fait pas beaucoup
de ca s.Il y en a du poids depuis quatre jufqua
huit livres.
F o r e z .
Il fe tire de Roanne , ville du pays de F o r e z , de
petits fromages gras dont la côte eft rougeâtre, que
l ’on nomme fromages de Roche , qui lont de lait
de vache. Ils font ronds & épais , du poids d’environ
deux livres , dont les plus nouveaux & les plus
mollets font les plus eftimés.
A u v e r g n e .
L a haute-Auvergne fournit une très-grande quan**
tité de fromages tout de lait de vache. Il y en a
de gros & de petits. L e g ro s , que l’on appelle ordinairement
Q u a n ta l, à caufe d’une montagne de
ce n om, fituée entre S. Flour & Orillac , ou il s’en
fabrique le p lu s , eft du poids de trente à quarante
livres. On le nomme aufli tête de M o in e , à caufe
de fa forme qui eft haute & ronde.
L e petit fromage d’Auvergne , dont la figure
eft prefque quarrée, pèfe depuis dix jufqu’à vingt
livres. Il s’en tire peu de ce dernier 3 la confom-
mation s’en faifant prefque toute dans le pays &
aux environs.
Quoiqu’il fe faffe en France un négoce affez confidérable
de fromage de Quantal, il faut convenir
que c’ eft un des moins eftimés de toutes les fortes
de fromages dont il a été parlé : & fi ce n’étoît le
menu peuple & les communautés religieufès qui en
confomment beaucoup, â caufe de fon prix qui eft
des plus médiocres , il ne s’en verroit que Tres-peu
à P a r is , & dans les autres villes confidérables dm
royaume.
Les fromages d’Auvergne qui fe Font du côté
d’O r illâ c , Moriac & V o le r s , vont en Languedoc
& en Guienne 3 & ceux qui fe font du côté de B e z e ,
la T our & Ardes, vont à Nantes & dans les villes
de la Loire. C ’eft aufli de-là qu’on tire prefque tout
celui qui arrive à Paris.
Les meilleures montagnes de cette p rovince, pour
la nourriture des vaches à la it, font celles de Salers 3
& ces bêtes y en donnent en fi grande quantité,
qu’ordinairement on rend au propriétaire de chaque
vache par année deux quintaux de from a g e, qui
ordinairement fe vend, depuis onze jufqua treize
livres le quintal.
F R OM E N T . Bled , le plus gros & le meilleur de
tous les grains qu’on réduit en farine pour faire
du pain.
L a Hollande ne produit prefque point de fr o -
ment ; cependant il n’y a ppint de lieu au monde
où i l s’en faflê un plus grand cojnmerce. Les endroits
d’où les marchands d’Amfterdam ont coutume
de le tirer, font de Pologne, Warder , Hengs,
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Elb in g , Konifberg , Stetin, Magdebourg & fa march
e , Voorlande, l’Angleterre, la Flandre , le
Brabant & ce que les HoBandois appellent le H a u t-
P a y s .
Toutes ces fortes de fromentTe vendent au la f t,
& fe payent en florins d’or. Leur déduction pour le
prompt paiement eft d’un pour cent.
F R O N T A L IE R S . O n nomme ainfi en Languedoc
& en Guienne, ceux qui habitent les frontières
de France, que les Pyrénées féparent de ceUes
d’Efpagne. C ’eft en faveur de ces F ronta liers, qu’a
été accordé le privilège des Pafferies, c*eft-à-dire ,
la permiflion de tranfporter, même en temps de
guerre entre les deux couronnes, toutes fortes de
marchandifes qui ne font pas de contrebande, par^
les portes & paflàges des montagnes dans toute
l’étendue marquée par le traité. On en parle ailleurs.
FR O N T IÈ R E . On appelle laines frontières les
laines qui fe filent par les houpiers ou fileurs des
environs d’Abbeville & de Rofières. Ce font les
moindres de celles qui fe tirent de Picardie. On
ne s’en fert que pour les ouvrages qui ne font pas
de grande conféquence.
F R O T T A G E . Se dit dans les blanchifferies de
Picardie, d’un certain favonage qui fe donne aux
batiftes & linons, pour commencer â les dégraifïer,
& achever d’en blanchir les libères.
F R U IT . Il fe dit en général de tout ce que la
terre produit pour la nourriture de l’homme & des
animaux. En ce fens les grains, les herbes, lçs
légumes font du nombre des fr u it s .
F r u i t , en particulier. Signifie la production des
arbres fru itie r s y tels que font le poirier , le pommier,
le prunier, l’oranger,*l’amandier & tant d’autres
qui fourniflènt à l ’homme une nourriture fi faine,
fi naturelle & en même-temps fi délicieufe.
On diftingue deux fortes de f r u it s par rapport
au commerce, les f r u it s frais & les f r u it s fecs.
Les f r u it s frais font ceux qui fe vendent tels
qu’on les cueille fur l’arbre, lorfqu’ils font dans
leur parfaite maturité ; ceux-ci font partie du négoce
des marchands fruitiers , orangers , beuriers,
Fromagers, coquetiers.
Les f r u it s fecs font ceux que l’on a fait fécher
ou au foleil ou au f e u , pour les conferver plus
long-temps. Ces f r u it s fe vendent â Paris par les
marchands épiciers.
On comprend ordinairement au nombre d es fr u it s
fecs , les prunès , les pommes, les po ire s, les rai-
fins , les amendes, les figues, les avelines, le ris,
meme les câpres & les olives, quoique ces deux
derniers fe confervent dans de la faumure.
F R U IT IE R . Marchand qui vend des fruits. ;
Les fru itie r s de la ville de Paris font en communauté.
Dans les arrêts du confeil d’état, que ces marchands
ont obtenu pour la réunion à leur corps,
de divers offices de nouvelle création érigés fous
le régne de Louis X IV , ils font appellés marchands
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fru itie r s , orangers , beurriers, fromagers & coquetiers
de la ville & fauxbourgs de Paris.
F r u i t i e r . On appelle aufli marchands f r u i tiers
, les marchands forains qui apportent à Paris,
ou par fommes, ou par fourgons, ou mêmefur
des bateaux, lès fruits qu’ils ont ramaffés & achetés
dans les jardins & vergers de la campagne. L e s
marchands fru itie r s de Normandie & d’Auvergne ,
font leur voiture par eau 3 ceux du voifinage de
Paris, par fommes. Les bateaux qui fervent â ce
négoce , s’appellent ba teaux fru itie r s . Ils arrivent
ordinairement au port de l’école.
F r u i t i e r - r e g r a t t i e r . Celui qui vend du fruit
en détail, foit qu’il foit en boutique , foit qu’il crie
fon fruit par les rues.
On mec aufli de ce nombre quantité de pauvres
gens qui font un petit négoce d’herbages, de légumes
, d’oe ufs, de beurre & de fromages, en conféquence
de lettres qu’on appelle lettres de regrat•
Un arrêt du confeil du 9 février 16^4 , décharge
les fruitiers-regrutiers des droits de vifite que pré-s
tendoient fur eux les maîtres fruitiers.
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F U M A G E . Il fe dit dans le métier de tireurs &
efcacheurs d’or & d’argent, d’une faufle couleur d’or
qui fe donne â l’argent fi!é & aux lames d’argent,
les expofant à la fumée & au parfum de certaines
compofitions. L e fum a ge eft défendu par plu-
ficurs arrêts, réglemens & déclarations qui font
rapportés à l’article de l ’argent fin fumé ’, où l’on
peut avoir recours. On ajoutera feulement ici que
l’argent doré fe fume auflî-bien que. l ’argent en
blanc , & qu’alors la friponnerie confifte en ce que ,
quoiqu’il n’ait-pas reçu autant de feuilles d’or que
portent les réglemens , il paffe pour vrai doré, &
que fouvent i l a tant d’éclat., qu’on le vend pour
furdoré.
I l faut encore remarquer que quelques tireurs
d’or qui emploient le fum a ge pour dorer leurs
lames , ont coutume de leur donner le parfum
avant de les f ile r , afin d’empêcher l ’odeur de la
fumée qui refte dans la fo ie , & qui fait plus facilement
connoître l’abus & la fraude.
. Pour dernière remarque, il faut obfêrver que
les tireurs d’or qui font affez malhonnêtes gens pour
faire ce malheureux commerce, pour mieux cacher
la fraude , filent toujours leur argent fur une foie
aurore.
FUMÉ E. On appelle noir de fum é e , une couleur
des peintres, qui fe fait avec la fum é e de di-
verfes matières qu’on brûle.
FUM E R de 1 argent fin filé , c’eft lui donner le
fumage , pour le faire paflèr pour filé d’or. ' *
FÙ N E R . ( Terme de marine ). Funer un vaif-
fe au , fun e r un mât, c’eft y mettre les différens
funins ou cordages qui fervent à la manoeuvre. Les
défuner , c’eft en ôter les cordages.
F U N IN . C ’eft le cordage d’un vaiftèau. Mettre
un navire en f u n in , ç’eft le funer & l’agréer de