
m h i p
L a dofe convenable eft vingt livfes de miel blanfi
du plus beau, fur environ trente pots d'eau. Quand
par l'évaporation, continuelle que le feu caufe, la
liqueur eft devenue aflez forte pour foutenir un oeuf
fans qu'il aille au fon d, la liqueur eft fuffifamment
cuite pour être gardée. Pendant que la cuiffon dure
on a grand foin d’enlever toutes les impuretés & les
écumes que le miel jette, & qui s’élèvent fur la fii-
perficie ae l'hidtomel à mefure qu'il s’avance de
cuire ; & c’eft une des plus importantes façons qu’on
doive lui donner.
L'hidromel vineux ne fe fait pas autrement que
l ’aqueux, à la réfèrve que fur la fin de la cuiffon,
on y ajoute quelques pots du meilleur vin d’Efpagne.
Quelques-uns cependant le trouvent meilleur quand
le vin n’a pas b ou illi, & fe contentent de l’y mettre
fuand l ’hidromel eft tiré, e n l’expofant enfeite perlant
deux ou trois mois aux plus forts rayons du
foleil.
A l ’égard de Yhidromel compofé, il n’eft différent
des deux autres que par les drogues qu’on y mêle ,
ce qui dépend du goût ou de la fantaifie de ceux
pour qui on le fait.
En général toutes ces trois fortes d’hidromel fe
mettent dans des tonneaux fi on les veut garder ,
mais ils. ne peuvent être de garde, qu’ils n y aient
fermenté $c bouilli comme le vin pendant deux uu
trois mois : aufll a-r-on foin de le mettre dans des
lieux ebauds, pour que la fermentation s’en faffe
plus aifément.
H IN . Qn $omme alnfi dans la Chine la drogue
médecinale que l’on appelle en France ajfa-foetida j
les Chinois çn tirent Beaucoup de Batavia.
H IP P O P O T A M E , ou. C H E V A L M ARIN .
'Animal amphibie, moins femblable néanmoins au
cheval qu’au boeuf, de qui même il n’a pas tout-à-
fait la reflemblance , ayarçt ainfi quelque chofe de
l ’ours & du ’pourceau.
. On en trouve quantité fur les bords du N il âf du
N ig er ; ceux qui vivent dans ce dernier fleuve font
bien plus grands & plus dangereux que Ceux du
N il. Il y en a aulli beaucoup dans quelques ifles
de la côte d’Afrique, mais plus petits Ôç même un
peu différenSf de figure.
Les nègres de Guinée & d’Angèle fe nourriflent
de leur chair, dont quelques S Européens ne font
point non plus de difficulté de manger, la trouvent
d’aftèz bon goût, fentant pourtant un peu le
marécage.
Le s dents du chevalmarin qui font extrêmement
blanches , fervent à contrefaire celles des perfonnes
d qui il en manque, & qui veulent cacher cette
difformité par de fauffes dents ; étant bien meilleures
d cet ufkge que fivoiré;, tant à caufe de leur dureté
, que parce qu’elles ne jauniffent pas fi aifé-
ment : on en fait auffi des manches de couteau &
des ouvrages dé tour.
H IR C U L U S , Efpèce de faux nard , que, l’on
ftoqyç tuçlç avec le nard çeltique,
HO L
H O
H O ED . Mefure de continence, dont on fe ferÇ
pour les grains en plufieurs villes des Provinces-
Unies. C’eft une des diminutions du laft.
A Roterdam le hoed fait 4 fchèlpels de Harlem
& les 14 facs de Harlem , le hoed de D e lf
10 Muddes f d’Utrecht, font un hoed de R«»
terdam.
A Dqrdrecht 8 facs font un hoed; les trois hoeds
font un laft d’Amfterdam.
A TergoW 34 fchepels font un hoed.
Les 4 hoeds d’Owd evater, de Heufden, deGor-
nichem & de Leerdem font 5 hoeds de Roterdam j
1 hoeds de Gornichem, font cinq achtendeelen ou
huitièmes, & un laft & 4 hoeds font cinq hoeds
de Delf.
L e hoed de Montfort contient 4 huitièmes y p lss
que célui de Roterdam.
Lp hoed d’Yfelften contient trois huitièmes plus
j quç celui de Roterdam»
L e hoed de Vianejn contient deux huitièmes plus
que celui de Roterdam.
L e hoed de T h ie l eft d’un huitième moins fart que
celui de Roterdam.
L e hoed de Roterdam contient dix viertels de
Roermonde, & 4 viertels d’Anvers.
Les huit mowers de Bois-le-Duc, font un hoed
4e Roterdam.
L e hoed de Bruges contient 4 achtendeels de
Déif. Voye\ l e s t a b l e s .
H O GH SH E AD. Mefure des liquides dont on fe
fert en Angleterre. C ’eft proprement fe muid.? il
faut deux hoghsheads pour la pipe ou botte, &
deux pipeS pour le tonneau de deux mille trois cent
pintes, ou comme difent les A nglois, de‘ livres
d’avoir du poids, à raifon de feize onces chaque
livre. Voye\ l e s t a b l e s .
H O IR IN . Terme de m arine, qui lignifie la même
chofe que bouée.
Les maîtres des navires font obligés de mettre leurs,
aoms & celui du port d’oil ils font, fur les hoirins,
afin de pouvoir, revendiquer les cables & les ancres
qu’ils ont été obligés de couper & d'abandonner, ce
que les Levantins appellent déferrer un navire.
H O L A N S . Efpèce de bâti f ie qui fe fabrique en
Flandre. Les Flamans en envolent une affez grande
quantité en Efpagne , d’où elles paffent aux Indes.
H O LE R . Monnoie de cuivre qui fe fabrique &
qui a cours en quelques états d Allemagne.
L ’holer eft fi léger & fi mince, que pour lé miçu*
prendre dans lès palemens qu’on en fait, on lui *
donné la forme d’une tête de clou emboutie J aulli
le nom de holer vient-il de bol qui lignifie creu#
0» çoneave%
H O L
JÜOLLANDE. ( Commerce de )
N°» p r e m i e r .
Commette des Pro v in ce s -U n ie s .
Les Provinces - U n ie s , qui forment la république 3e H o lla n d e , font au nombre de fep t , fçavoir la
Hollande, là F r ife , Groningue, TOver - I ffe l, la
Gueldre , Utrecht & la Zélande j mais aucune n’c-
gale la p remière, tant pour le commerce & la navigation
, que pour les richefïes. Leur fituation ref-
.peétive eft néanmoins très - favorable pour faire le
commerce. Entouréès de plufieurs côtés par la mer,
elles ont encore l ’avantage d'être arrofées par le
Rhin St la Meufe. Ces deux grands fleuves, en fe
partageant en différens bras, communiquent leurs
eaux à Hrîe infinité de fofTés larges & profonds dont
le pays eft entrecoupé , & en arrofant & fertilifant
les terres, facilitent lé tranfport des marchandifes :
d'un lieu d un autre. A ces avantages nous devons
en ajouter ün autre non moins confidérable j c’ eft
celui d'un grand nombre de beaux canaux , qui !
font autant de communications faciles , commodes ;
& peu coûteufes d’ une ville à une autre.
Les productions propres des P r o v in c e s -U n ie s ,
font en petit nombre & peu importantes. U n peu
de froment, des fè v e s , des haricots , du tabac, du
lin , de la c iré , de la garance, du beurre & des
fromages ne font point des articles capables de les,
enrichir , fur-tout lorfque les quantités en font modiques.
Mais les habitans de ces provinces ont l'art
de tirer ün très-bon parti de ces articles , en s'en
fervant pour affortir les marchandifes qui leur viennent
d e 1 divers pays étrangers , & qu'ils expédient
en d’autres pays' etrangers. Cependant les P ro v in ce
s-Unies ont encore d’àutres articles de Commerce
qui leur font propres , foit qu’ils viennent de leurs
colonies dans lés deux Indes, foit qu’ils foient le
produit de l’induftrie de leurs habitans. T els font
les épiteries ,& les autres marchandifes de l ’Inde ,
h o n m
fes denrées de ^Amérique, les produits des pêche£
du hareng, de la baleine & de la morue , ceux des
fabriques & des manufactures. Nous devons traiter
de chacun de ces objets féparément j nous le ferons
de la manière la plus fuccinéfe & en même-temps
la plus claire qu’il fera poffible.
§. Ier. Compagnie des In d e s Orientales.
L e commerce des Indes Orientales a été regarde
depuis près de deux fiécles comme l’un des plus
importans dés Provinces-Unies.
L a Zélande le commença en 1 59Z. Ses premières
expédiions ne furent pas heureufes j mais, loin de
fe rebuter, elle redoubla d’aétivité pour en faire
de nouvelles, & les autres provinces, fur-tout la
H olland e t s’empreflerent d’entrer dans la même
carrière. Ce fut au moment de la plus forte effer-
vefcence des éfprits pour ce commerce, que les
états-généraux trouvèrent à propos de réunir toutes
les fociétés particulières qui s’etoient formées en différentes
provinces, en une feule fociété ou compagnie
, à laquelle ils accordèrent nombre de privilèges
importants par leur oétroi du zo mars i6 o z ,
qui devolt durer zo années confécutives. Ce to& ro i
a été renouvellé depuis en i6 z z , 16 4 7 ,16 6 5 ,16^8,
17 17 , 1741 &. î7 é z . A chacun dç ces renouvelle-
mens, la compagnie a dû payer aux états-généraux
de grandes femmes d a rgent, dont l ’une portant
l’autre peut faire un objet de trois millions de florins
pour chaque nouvel oétroi.
L e premier fonds de la compagnie ne fut que
d’environ fix ^millions & demi de florins, argent de
banque. Les provinces de Hollande & de Zélande
en avancèrent la plus grande partie 5, mais ^ comme
la direction de la compagnie fur alors partagée en
fix départemens qu’on nomme chambres, nous
croyons convenable de rapporter ce que chacune de
[Ces chambrés contribua pour fa part au premier
fonds de la compagnie.
L a chambre d’Amfterdam s’intéreffà donc, pou r,
Celle de Midâelbourg , pour . . » • • « .
Celle de D e lft , pour • » • • • • • » . +
Celle de Rotterdam J pour • • » . . . . .
Celle de Hoorn , pour • • • • • » . » ,
Celle d’Enkuifen, pour . . . . . . . , »
fl • 3 / 7 4 ,5 1 ?
.■ • I .333.8S*.
• . 470,000
• . . 177,400
. ^ z 6 6y 8£8
; • 5 3 6y7 7 1
To ta l du premier Fonds. Bco fl. 6545^,840.
Ce fonds-fut divifé. en actions , chacune de 3,000 florins', qui valurent en peu-données cinq fois
autant & mémo davantage. Comme la hauffe & la baiiïe des allions eft le fur thermomètre d-é la fituation
«les affaires, de la compagnie , nous donnerons le détail fuivant"des révolutions qu’ ont'éprouvé les mêmes
actions aux époques fuivantes.
77-13 depuis (>•) 4 jufqu’à j p l 17 z 8 depuis jufqu’à 6 i z
772 .4 . : *603 • . „ . • 654 - 17 * ? . . . . . 6zS • • • . «7 9 #7*1 . . . . 614 . « , , . 660 1 7 3 0 .................... 71Ç • • . • 6 50
* 7 16 • » : . . • . • .5^3 .773 1 .................... 69 z • » » • . 747-
u.72-7. » , ^ . î/ o - , . , , , <S8 M a M a . . . 779 • 7 " i