
C6 E. M E
: EM BA RQU ER DES M ARCHANDISE S. C’eft
cti charger un vaiffeau ou uni . bateau.
; Un maîcre de navire doit' avoir le connoiflement
de toutes les marehandifes -qu’il embarque ; & un
voiturier par e a u , la 'le t t re de voiture de celles
dont eft chargé fon bateau-,-afin de les repréfenter
quand- il en éft béfoin. ’ |
■ Embarquer en grenier. C’eft embarquer des
marehandifesr fans être emballées, ni empaquetées.
On embarque de cette forte le lel , 1e bled , toutes
fortes de grains j des légumes i de certains fruits,
comme les pommes & les noix ; le poiffon fe c , les
métaux , '&c. c’éft-à-dire , qu’on les met en tas dans
des lieux fecS, & prépayés exprès à cet ufage dans
les navires 8é bateaux.
û EM BAUCH ER . Il fë dit chez les artifans,' des
compagnons &• ouvriers que l’on engage à aller
a a v a ille r 1 chez-les maîtres. :
EM B A U CH EU R . Celui qui fe mêle de chercher
des compagnons & garçons, pour aller travailler
pour les n'v'aîtres' t c’eft îe plus fouvéfit le clerc des
communautés , qupprend ce foin i moyennant quelque
petit droit. -
- EM BO ITER . Mettre dans une boete. Ce terme
f gnifîe foiiyent la meme chofe qu3encàijfer. Voye\
ENCAISSER.
EM BO UR RUR E . On appelle toile d ’embour-
rure, une groffe toile dont les tapiffiers couvrent la
bourre ou autres matières dont-ils garniflent les tabourets
, chaifes , fauteuils , banquettes-, foffas ,
canapés & autres tels meubles. C’eft fur cette toile
que le met '• en-fuite l’étoffe.
• ÉM ER AUD E . Pierre précieufe verte & tranlpa-
rente, la plus dure après le rubis.
Ou tient Xémeraude: orientale plus dure , plus
brillante & plus tranlparente que la péruvienne ,
qui le plus Couvent a quelques nuages, & jette
moins de feu : d’ailleurs il en vient une fi grande
quantité du Pérou, par la voie de Carthagène',
qu’elles font beaucoup baiffées de'prix & de réputation.
On trouve auffi des émeraudes dans TifïedeChy-
pre & dans la grande Bretagne ; .mais c’èft. peu de
choie) fi même ce font de : véritables émeraudes.
Le s mines iïémerdudes -qui fe- trouvent dans l’A mérique,
fe tirent principalement de la vallée de
Tunia ou Tomana affez près: d e 'la nouvelle Car-,
thage, & entre -les montagnes’ de Grenade & dé
Popayan , & c’ëft de -laqu ’i l s’en "trânfporte à Car- !
thagène une fi grande quantité-tous les ans. Ce fut !
de ces fortss a émeraudes qui ne font pas néan-r
moins extrêmement fines , que nos-François fikënt
E M P
ÉM E R IL , que les ouvriers appellent plus communément
é m e r i . C ’eft une pierre métallique qui
fe trouve prefque dans toutes les mines des métaux ;
mais particulièrement dans celles d’o r , de cuivre
& de fer.- On diftingue ordinairement trois fortes
à emeril, celui <XEjpagne, X émeril rouge & le
communi .
} L émeril dUEJpagne le trouve dans les mines
d or du Pérou. , & des autres provinces de l’Amérique
Elpagnole. L ’on peut regarder ce minéral
comme une elpèce de. marcaffite de ce riche métal,
tant il eft parfemé de petites veines d’or ; auffi le
roi d Elpagne en a-t-il interdit la fortie hors de
les e tats,.ce qui le rend très-rare en France, au
grand déplaifir des chercheurs de pierre philbfo-
p h a le, qui fondent de grandes efpérances fur la
| tranlmutation de ce précieux minéral.
L emeril rouge y fe tire des mines de cuivre. L e
peu qu on en voit & qu’on en confomme à Paris ,
vient de Suède & de Danemarck : on le fubftitue
quelquefois à celui d’EIpagpe ; mais il faut être bien
novice pour s y tromper $ Xémeril rouge n’ayant
aucune veniile d’or , .& étant mat, uni & dur, toutes
qualités que n’a point celui d’ETpagne.
L emeril commun le trouve dans les mines de fer.
C ’eft Tunique dont on fait un affez grand négoce
en France, particulièrement à P a r is , à caüfe de la
grande quantité d’ouvriers, armuriers, couteliers»
ierruriers, vitriers , lapidaires, marbriers » &c. qui
s en fe'rvent j lès uns pour polir leurs .ouvrages de
fer , & les autres pour tailler & couper leurs verres
, marbres & pierres précieufes.
Cette forte à*érheril eft d’un gris un peu rougeâtre
, très-dur, & par conféquent très-difficile à p u l-
vérifer. Les Anglois font les feuls qui-le réduifent
en poudre, par le moyen des moulins à eau defti-
nés a cet. u fage, & qui l’ényoyent tout pulvérife.
Si 1 on en veut de cette forte, la poudre la plus
jfubtile & :la plus impalpable eft la meilleure ,* fi au
(contraire on le choifît en pierre, il faut qu’il foit
[haut, en couleur, & point rempli de roche s’il fe
peut.
L a potée $ émeril eft cette elpèce de boue qui
fe trouve fur les roues ou meules, fur lefquelles
les lapidaires taillent leurs piérres.
Les Anglois qui en font un très-grand commerce ,
•tirent du Levant la plupart de celui qu’on voit en
Angleterre, particulièrement de l’ifle de Naxie.
« Les pierres.d’émeril paient en France les droits
■ » d’entrée à raifon de 18 fi du cent pefant, confor-
» mément au tarif .de 1664.
» L e s ' droits de la douane de Lyon lontde 10 fi
un fi grand butin, lorfque pendant les dernières » le quintal pour l’ancienne taxation, & de $ f. pour
guerres, M. de Pontis & M. Du cafte s emparèrent I » la nouvelle réapréciation |j
dé cette ville. • ' . ^ ^ I ÉMINE. Elpèce de grande mefure de grains, que
L a pnfme àemeraude eft la mere-ou matrice de Ton - appelle plus ordinairement hemine. T^oyez
1 émeraude ; elle eft mile au nombre- des pierres 1 h-emine.
précieufes;j' éft durétranfparènte & demi-opaque , EM P A N ,
& eft ordinairement mêlée -de 'jaune , de verd , de palme.
blanç , de bleu , avec quelques tâches noirâtres.
ou P A N . Mcfure étendue. T^oye^.
EM P AQ U E TE R . Mettre quelque chofe en un
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paquet. Il fe. dit particulièrement des - marchandées-
que, félon feipè.cé, pu empaqueta;dans de$;tpilet-
tes, ou-dans du papier. Les marchands'en détail ne
font Tai\s „çefte qu\empaqu$Wr &. dépaqueter,,, Xans
bien, fouveni: vendre pour un liard . de marçhandife.
Les . garçons &' apprentifs doivent prendre garde ,
en çj.np,aqueEant, .leurs ptoffes v apres<qix’ils les ont.
fait -voir „ de n’y faire., point j de faux plis.- . ; .<> <
- EMPILER.. Mettre plufieurs. fortes de marefiandi-.
fes l’une deftus l ’autre-,-en faiye une pile. On empile,
des éçoffe§ dans, -un.) magafîn, du bois flotté dan§ un,
chantier, des morues dans un navire, ou- dans un,
bateau.-.), y,«’ -,.
, EMP1RANÇE ., en termes de copimerçe de, triér..
Se dit du, déçhét:, de la;,corruption o u . .dimipufioii,'
de valeur-,, îqui arrive aux marchandiles quj fqnf-fl.ansr
un vaiffeau , foit naturellement par leur;propr.&-yjce,^
fôit. accidenteftèment par tempête 911 autrement«.;-:
. EMPIRER. Devenir -pire- , être en plus : mluyais;.
état. L a plupart des marehandifes empirent,. qua'nd
on le s ,garde; tyop, long-temps ) ;| il-eft de- -Thabileté-
d’un marchand de s’en défaire avant qu elles
pirenf.. •- j
EMPLETTE,. Achat, de marchapdifès. J’ai ;fait.
une grande emplette de tOjles.'^ia-fQiy^lft Q.ùibi:aÿ.’i
Sortirez-vous d’ici fans faire emplette, c’eft-à-dire f
fans ; acheter. î
EM PLO I, Bon ou mauvais ufage qu’on fait d’une
chèffe,. J’ai fait.Xetnploi)sde m.Qp-,argent;èhidtapS’ de
Hollande, \Jemploi eft b o n , il y a vingt pour cent,
à gagner.
. E m p l o i , en termes, de, comptes. ^On. dit un faux
emploi : un double emploi. L e faux emplci -e-Üt
quand on met en idépenle une ;fomme. qui n’a1 pas
été payée. L e : doiible emploi eft, quand on, y met
deux fois le même, article. L ’un & Tautre ne'fe couvrent
. point.par, l’arrêté d’un compte.
EM P LO YÉ ,' I l fe prend quelquefois pour commis.
Les directeurs des fermes du roi. ont infpeétion
fur; les receveurs, controleurs & autres’ employés:
. ÉM P LO YE R . Se fervir de quelqu’u n , ou.d e
quelque chofe. E n f a i t de compte ^ il fe dit pour
mettre quelque partie, quelque artide en recette
ou en dépehlè. Avez-vous, employé ces zo pièces
de drap, ces 1000 liv. dans votre bref-état, dans
votre compte ?
EM P O IN T E R , A P PO IN T E R , ou P O IN T E R
une pièce d’étoffe« C’eft y faire quelques points-^’aiguille
avec d e là foie, .du fil-,--.ou de la ficelle-jipôur
la contenir dans-la forme, qu’elle a été pliée.,: &
1 empêcher de prendre de.rmuuv.ais'plis. '|||0dpaip ,
cette ferge, cette étamine eft p lié e , il ne.-refte piuâ
qu a Xempoiriter. ■ v ; |
On ne peut bien voar, ni,bien examiner-unê.piècë
d étoffé , qu elle ne foit défempointée:, .c’eft-à-dûe -,
que I on n en ait coupé les points pour la -dépliéi'i 5e
1 étendre« qd èî,,v- ; ■ ' ■ ?- f
• L e ■ réglement: du- 7 avril 1693 ^ ; concernant i lès
toiles ?qui Te fabriquent daiis les généralités de -Caen
& d Alençon, défend très-expreffément aux tifferands
; E ;N ; C 6®}
&. marchands, $ erppçfiter-/uucupe pièçe' de -.toile,,.
p o u r . i’expofer en yente,- ne ; leujt",éEant-permis feu-
.ieipent que. de -les lie r ; ,à noeud;' q9.uJa.11t avec de la
ficelle.
EMPOIS. Efpècq-,de .colle .trè s - lé g è red o n t les;
pfferands , lingèresj ^jjàajnchiffefljfesffe. nouxèinpoifer
8c affermirylje.Sj,tjoil^s. fines quifdoiyent.gtyg.t
pla-iyes; & :àvoir; de *£,;.-» • .'
j II .y ,a de: ^ d e u x . T o u t e s ; t9abla^c:;quiie;f
fait • ;avee .JLe l ’amidg^ |e,ul; ) -& hf, bley.; „1 pu r. f Cm -
kfoute au blèu-.r ;,og. -^m a ilè ;^:H.olla;n|eg(..,r -,
; ; EM P R U N T . Argent que. Ton pçenlxuçja, place ,
bu .dans ; 1^ bourfé de.-fes amis , à la cliarge d,e lé
rendrafdans ^ertaivn£tainps'j9: J f s ,.%^;
*Sn té-isl^jljnv. le-, -dit- ^aÿt|i ,dqs. (qqi ,^*1
pré^efl|'-|a Gi;é?lrt.j;îi;0 . ^ zno ' tncix r oa
I ../Xeff prefque
lenir frn grand
He.JL’un ou de T a u ü r . è ! j d ç , j G e ^ , t p , i ^ s ,
peux font capables' de décrpditèr.çeux qui s’en fç x r .
Vent-, -, ide^ffeS'iruiner; s’Rs' ,njç. font- #as- exaéis' à
s’acquitter aux échéances ,... fur-tout-: dans les epir-
ptjinçs d’^rg^Qt ,.ffont les intérêts .emportent, prefqpe
toujonV? s euils fom-fréqiaens ^toujs les profits qu:op,
pourroir-yir^p ,de • fou négoce»
.;É1\1PRL^TER. Prendre' de i ’argent 4 intérêt
on des. niarchaadifes- à . crédit.
E N
EN A R RH É lilËN T , ou''ÂR'RHËMEN^. CbB^
vençion d’acheter, une. marçhandife .a. certain prix ,
pour sûreté; de quoi- on ,dpnne par .^avance quelque
chofe pour le prix convenu.
i .EN A R RH ER . Convenir du prix d’une' chofe ,
l& donner des. arrhes pour la, sûreté de Texécution.
;du marché.
L a déclaration. de Louis X IV du mois .d’août
i l 699 , fur lé fait des bleds i fe fert des termes ,d en-
\arihement .& ;d’énarrhçr.. Les anciennes, prdpnnan-
«ces. & les,Àatuts dés .fix ,corps des marchands j aulfi-
bien que, dp quelques .communautés, pqs.ayts; & métiers
r . arrfer &ç àriheméntf,
EN CA ISSÉ , ÉE. Du vin en ca iflé , de la mar-
chandife encaiffée ,• c’eft du vin en b outeilles, ou de
la marçhandife qu’on a mis' dans uiie ca iffe , pour
en. faciliter .le tranlport. Ce vin eft bien en ca ijfé,
cette marçhandife eft encaiffee comme il,faut.
E N C A N . Trente publique dé marehandifes , ou
;de;!meubies :, qui fe , fait par autorité,-. de juftice »■
; au, p lus,, offrant : & de rnier • enchériffeur. .C ’eft or di-
j àalrcment-. un* Kuiffiertpfifeûr qui fait ces fortes de
ventes.
; . E N Ç A Q U E R L E H A R EN G . C’eft le mettre
■ & l’arranger dans la caque ou b aril,, après qu’il a
S été apprêté & Talé.
! --EN C A V E R . (-.Terme de tonnelier^). C’eft défi-
|cendre du vin , ou autres liqueurs en tonneau , dans
; une^.cave. ,
, EN CEN S. Efpèce de gomme , ou réfine odori*
férente ;& a.i;oin^tique ,,1qui de tout temps » a etc
I i j