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A noblefle pour lui & fes afïbciés , & ’ Knferifi&îôri
fie tout commerce de glaces étrangères par les
marchands miroitiers & autres fujets de fa majefté.
Ces.lettres patentes font du 14 décembre 1688 y
mais feulement enregiftrées au parlement le z 6
mai ié^ 4 , & à la cour des aides , le juin 1693.
Cettemanufafture fut d’abord établie à Paris, &
les ouvriers s’y étoienc tellement perfectionnés ■
qu'ils écoient déjà parvenus à faire des glace s de
quatre-vingt-quatre pouces de haut fur cinquante
de large ; mais parce que les frais y étoient très-
confiderables., particulièrement pour ra otande con-
fommation de bois qui eft très-cher dans cette capitale
, les entrepreneurs l’avoient depuis transféré a
Saint-Gobin, ancien château près de la Fere-, que
la proximité d’une grande forêt & de la riviere
d'Oyfe qui defcend à Paris , rendoit plus commode
pour l’exécution de la fabrique & pour Téparo-ne
de la dépenfe.
Ce changement ayant fait appréhender au fieur
Thevart & à fa compagnie, qu’on ne lés inquiétât
fur divers privilèges & exemptions qui leur avoient
été accordés ? mais qui n’étoient pas fuffifamment
expliqués dans les lettres-patentesils follicitérent
&. obtinrent un arrêt du confeil du mois de février
ï 6j95 ,en forme de lettres-patentes , par lequel tous
lefdits privilèges & exemptions , après avoir été
énoncés en-détail, leur font'de nouveau confirmés. \
* II fembloit que les deux manufactures des glaces
ayant un' objet fi différent, l ’une ne devant faire
que des glace s fouillées au-delîous de foixante pouces
, & l’autre feulement des g la ce s coulées au-
deffu^ d e cette grandeur, elles ne dévoient fe porter
aucun, préjudice l’ une à l’autre ; mais l’expérience
ayant fait reconnoître le contraire, fa majefté jugea
U. propos- d en faire la reunion 5 ce qui fut exécuté
par un arrêt, du confeil, du 19. avril 169 ^ &des
lettres-patentes du premier mai enfoivanr.
* . Par cet arrêt1 & les lettres données en confequen—
Ce, les privilèges des deux compagnies ayant été
révoqués pour le temps qu’il en reftoit à expirer,
fa majefte déclaré qu a 1 avenir, à commencer du
premier m a i, -il n’y auroit plus qu’uns feule & unique
manufacture de glace s fous le nom de Franço
is P laJlrier, qui feroit régie par ceux des anciens
& nouveaux intérefles ou autres qui feroicnt nommés
par Ladite majefté , fans que néanmoins les uns
& le s autres puftent être tenus des dettes contractées
pour chacune defdites manufactures. | .
L e privilège accordé à la compagnie de Plaf-
• trier eft de trente années, là majefté lui- confirmant
au fiirplus tous les droits, exemptions &
prérogatives accordées aux. deux premières manufactures.
. Dans la même année ï6 ?y , les întérefles à la
nouvelle compagnie r obtinrent encore un arrêt
du confeil & des lettres-patentes., dû rfy. oéfobEé'
en. .interprétation de l’arrêt & des- lettres- de leur,
réunion. C ’eft par cet arrêt en in te rp ré ta tio n& lé s
têtues données en conféquence, que fa majefté fal-
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Tant droit fur l’ôppofition des fix corps des marchands
de Paris, for celle des marchands miroitiers-lunetiers
de la même ville , & encore for celle de la plupart
des maîtres des verreries du royaume, réglé ce qui
convient au commerce des uns & des autres par rapporté
celui des g la ces, & au dernier privilège exclu-
fif accordé à la compagnie par les lettres du mois
de niai 165? $.
Tlarrivanéanmoins de ce privilège exclufif comme
de tous les autres, après avoir facrifîé la liberté
naturelle des artiftes &des confommateurs à l’avidité
de quelques protégés, on vit crouler la fociété pri-
: vilégiée.
La proteClion de la cour tant de fois renouvellée
â la compagnie des glaces n’ayant pu encore la
foutenir, en forte même qu’elle avoit été obligée en
170*, d’éteindre une partie de fes fours, & d’obtenir
un arrêt de furféance pour le paiement de fes
, dettes pendant deux ans, fon privilège fut de nouveau
révoqué, & un autre de trente années accordé
a une nouvelle compagnie, fous le nom d’Antoine
d’Agincourt, au mois d’oftobre 170Z. C’eft celleq^ui
fobfifte à préfent, fon privilège exclufif ayant été
renouvelle â l’expiration. Quand il ne fobfiftera
plus, l’émulation pourraperfeCtionner l’art de fondre
le verre & faire diminuer le prix des glaces.
Commerce des glaces*
Le commerce des glaces eft très-confidérable en
France. Paris en confomnieune grande quantité dans
; l’ornement des belles maifons, ou plutôt des foper-
; bes palais qui s*y bâtifîent depuis un demi -fiècle ;
& l’on en envoie auflî un grand nombre dans les
pays étrangers , même jufqu’aux Indes & à la Chine.
•_ En fait de commerce de glaces en blanc , on ne
parle que par pouces & par lignes de largeur & de
.hauteur. Les lignes néanmoins ne fe comptent que
: dans les- glaces de"numéro , c’eft-à-dire, les plus
petites ; celles depuis quatorze pouces de hauteur for
; douze de largeur n’entrant plus dans le détail des
‘ lignes.
Les glaces de numéro font au nombre de huit.
■ - N°. 8, qui.n’ont que fix pouces fix lignes de hauteur
for quatre pouces neuf lignes de largeur.
, N°. 10, fept pouces trois lignes for cinq pouces*
i N°. 1 z , fept pouces dix lignes for cinq pouces
[dix lignes.
1 N°. 17 j.huitpouces fept lighes for fix pouces huit
.lignes! ! jjjM
N°. z o , neuf pouces cinq lignes for fept pouces
quatre lignes.
N°. 30 ,<dix pouces quatre lignes fur huit pouces
fept lignes...
N®. 40, onze pouces fix lignes fur neuf pouces
fix. lignes.
| - -N0. 50 , douze pouces fix lignes for dix pouces
'fix lignes1.:
Au-delà de. ce numéro , commencent ce qu on
appelle les: glaces de volume rég lés, qui. montent
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^ouliérement) depuis quatorze poucès de haut forî
drnize de large , jufqu’acent pouces auflî de hauteur1
& foixante de largeur. Ges dernièr'es fe vendent
3,600 iiv. p iè ce ; les autres baillant toujours.'de-
^rix jufqu’aux quatorze pouces, qui ne valent que
fix livres quatre fols. 1 : ^ ■ . il-. .
: .11 y a auflî une grande quantité; de glaces.opo-a
nomme de volume irrégulier , dans le.détajldefquel-
les il n’eftpas poftible d’entrer , '& for quoi1 l’on peut
confulter, auffo-bien que pour les differens prix des
régulières, le tarif que les intéreffés à la compagnie
des glaces de. France ont fait imprimer .pour leur
propre commodité, & pour celle du public;
G l a c e . Se dit de certains défauts c^ui fe rencon-:
trent dans les diamants, pour avoir été- tirés avec
trop de violence des' veines de la mine. Quand les
glaces font trop confidérables dans lès. diamants, on
eft obligé de les feier, ou de les- cliver.
G L A C É . Ce qui eft p o li, brillant & luftré comme
Une glace. Un taffetas g la c é , un ruban glacé. Ou
glace les rubans & les taffetas eu leur donnant la
gomme ou le luftre un peu plus fort.
On appelle à Amiens’ étamines glacé es ou de
fo ie g la cé e , de petites étoffes de demi-aunetdè larg e,
dont la chaîné eft de double foie , & la tréme • de'
laine naturelle & non teinte. L a longueur des pièces
■ d'oit- -être de trente-deux aunes.
G l a c é , en termes de confijeur. Se dit des confitures
; féches que l’on couvre d’un fucre candi &
luifant. Des confitures glacées.
G L A C E U X . Il fe dit des pierreries qui ont des
glaces.
G L A N D . C’eft le fruit & la femence tout en-
iemble de l’arbre appelle chêne. Ce fruit eft en
forme de noifetfé, longue & liffée ; ( il y a néanmoins
des glands ronds : ) les uns & les autres, font
couverts du côté de la queue , d’une efpècç de demi-
Æoque en gobelet , & renferment; en dedans une
•fubftance blanche , folide & amère. L ’on dit que les
premiers hommes vivoient dêg la n d : il faut avouer
«ue leùr nourriture n’étoit pas agréable , fi les
chênes d’alors ne produifoienc que des glands pareils
à ceux d’aujourd’hui.
Les chim.iftes prétendent qu’ils tirent du gland
.une huile précieufe , dont ils racontent mille propriétés
prefque miraculeufes. Les marchands épiciers
& droguiftes vendent auflî de l’huile de gland
<felles ; le$ autres fè font par les tiftutiers-rlibaniers“
frangiers. 1
qu’on leur envoie de Provence ; mais ceux d’en-
•tr’eux qui font de bonne foi , ne la vendent que
.pour ce qu’elle eft , c’eft-à-dire, pour de l’huile
de ben, ou de noifette , empreinte des.qualités du '
gland.
. G la n d . Se dit encore d’une efpèce de bouton
couvert de perles , ou de longs, filets d’or , d’^r-:
g e n t , de foie , de la in e , ou de fil , avec une tet)?*
•riuvragéç des mêmes matières , • d’ôù pendent les'
filets. Les glands de fil font partie du,négoce des'
marchandes Lingères & des marchands merciers
qui font le commerce de toiles fines & de den-
GLANDÉE. Récolte du g lan d. Il fe dit auflî
du commerce qui s’en fait , & encore du gland
comme matchandife'. Ordinairement fous le mot de
glandée , on comprend tous les fruits agreftes , où.
fauvâgés qui fe-recueillent dans les forêts.;
La glandée eft du nombre des menus marchés
qui fe font par les officiers des eaux,. & forêts dans
les bois & forêts du roi. L’adjudication s’eia fait à
l’audience des maîtrîfes particulières , avant le ly
feptembre ; & l’on y obferve le même ordre pour
les'billets proclamaroires, les publications , & l’ex-
tinfoion des feux , qu’à la vente des bois chablis.
Le marchand à qui la glandée eft adjugée , outre
le prix de l’adjudication , doit fouffrir dans l’étendue
de la forêt dont il a acheté la glandée , la quantité
dè porcs qui aura été réglée par les procès-verbaux
des maîtres particuliers ,' tant pour les ufagers que
pour les officiers. .. t ,
Les porcs- qu’011 met dans les forêts du roi,
doivent être marqués d’une marque de feu dont
l’original doit être dépofe- au greffe , & n’y peuvent
être en plus ■ grand nombre que celui arrêté par lefr
dits procès-verbaux.
Perfonne ne peut mettre fes porcs en glandée v
que ceux em p lo y é s dans l’état arrêté au confeil,
fans là permiilion de l’adjudicataire.
La glandée n’eft ouverte que depuis le premier
ofoobre jufqû’au premier février. V o ye \ l’ordonnance
de 1669 j for le fait des eaux & forets.
Il eft défendu à- tous ufagers & à tous autres
d’âbbàtré;la glandée , fêne &-autres fruits-des arbres
, les amaffer, ni tranfporter , ni même ceux
qui font tombés,d’eux-niêmës, fous prétexte d’ufage,
à peine de 100 1.' d’amende.
■ G LA YEU L . Fleur autrement appelléc iris ,
dont la racine-eft bonne à diverfes chbfes.
GLOBÉ ou boule. C’eft un corps rond folide,
compris fous une feule foperfîcie , qui a un point
au milieu, qu’on nomme le centre ; duquel, fi on
tire des lignes à fes extrémités , elles font toutes
écrales. La terre & l’eau ne font qu’un globe. Le
globe du monde roule fur fon àxe , dont les extréT
niités font les deux pôles, i l y, a des globes célef-
tes & dés globes terreftres. Ce font lés faifeurs
d’inftrumens de mathématiques qui les vendent.
G LU , que quelques-uns appçllènt impropre-r
ment G LU E & .G LU S . Çeft une compofition ,
ou plutôt une drogue vifqueufe ôc tenace , qui fe
fait avec la fécondé.éepree du grand"houx..
On lève cette :éço,rce dans le temps de la fève;
8c après l’avoir laifïée quelques jours pourrir à la
cave dans des tonneaux , on lafoat : dans des mou-
tiers jUjfqn’i.»ce quelle foif réduite en pâte on la
lave enfuite en grande, eau 3 dans laquelle on lÿ
manije , & ;paîtrit- à diverfes reprifes,, & fon la met
dans des barils. ■ j \
Cette sla vient de Normandie & d Orléans. La.
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