
Toùrnant y l ’autre à Ozouer le Voulgis , & le troifiéme
à Nangis.
C o lom iers. I l n’y a aucun péag e dans l’élection
de Colomiers } mais feulement deux travers. '
P r o v in s . Les feuls péages de cette élection font
oelui de Provins même & celui de Sancy.
N o g e n t . L e droit de péage établi‘ à N ogent,
confifte à un droit de i y f. qui fe paie au meunier
8u moulin pour chaque bateau ou train de bois ,
qui paffent par les permis. Dans le relie de l’élection
jufqu’à Pont & à B ra y , ce dernièrfe lève fur les
bateaux & trains de bois y qui 'paffent deflous le
pont , & fur les charrettes & bêtes de fournie, qui
paffent par-deffus.
Il y a aufli a Bray un maître des ponts a qui il
ëft dû un droit de 8 f. par courbe de chevaux qui
remontent les bateaux remontant de Paris a vuide. :
Montr eàu . L e péag e de Montreau confifte en ,
z den. for chaque muid de vin qui paffe fous les
ponts; for le pont eft un autre péag e pour les beftiaux
& harnois. Les autres péag e s de l’éleebion font
celui de Moret, d’un fol par muid de vin,, & un
autre dans la même ville for les beftiaux e celui de
Marolles & celui de Montigny, ces deux derniers
font peu de çhofe.
S e n s . I l fe perçoit un péag e à Sens fur toutes les
marchandifes qui paftèntpar eau, & fur les beftiaux
qui traverfent la ville. Les autres péag e s de l’élection
font JVIalay-le-Viçomte, T e i l & Dolot.
J o ign y . "Le. péage de Joigny fe lève fur toutès
les marchandifes & denrées qui paffent deffus &
deflous le pont : cette élèéfion outre le péag e de
Joigny-, n’en a qu’un feul à C e z ÿ ; mais il y a
jufqu’à 12 pu i j travers.
S a in t -F l o r e n t in . Cette é le c tio n n’a n i péa g e ni
travers>
T o n n e r r e . I l y a à Tonnerre un péag e furies
beftiaux qui paffent par la ville , & un droit ,de
rouage fur les charrettes & autres voiturçs qui la
traverfent; i l n’y en a 'p o in t clans le refte de l’e-
leftion,
V e ze la y . Cette élection ri’a point de péages;»
T r a v e r s ,
A Senlis, le droit de travers que perçoit le receveur
du domaine du r o i , confifte en un - fol pour
chaque charrette chargée ou non chargée, & deux
deniers pour chaque bête de fommé.chargée ou non
chargée, foit èn paffant, foit en repaffant.
L a même ville reçoit aufli un droit de chauflee,
qui n’ eft guères différent de celui de travers qui eft
dû àu roi. .
Il y a encore un troifiéme droit de travers, qui
fe paie à Senlis, qui appartient aux religieux de,
l’abbaye dé ChàiUy, il eft dé quatre deniers par
charrette & de deux par bête de fomme.
A Beaumont il y a droit de péage & de travers i
pour tout ce <^ui paffe par-deffus & par-deflpus le,
pont, les gens de cheval qui paflêtlf for le pont
payent i z den. & les gens à pied z den.
Il y a encore à Beaumont un autre droit de travers
fur tous les vins qui entrent dans la ville ou qui
en fortent, il eft de dix fols par muid.
Il y a à Creil deux droits de travers ; l’un qui
fe paie par ceux qui vont de Creil à Compïègne ;
leurs perfonnes, voitures &• marchandifes ; & l’autre
qui fe reçoit au paflage du pont.
Il fe paie un droit de travers au bout; de la chaufj
fée de Pont près de Saint-Martin-Landeau, dans
l’éledion de Senlis , il eft fur des charrettes & fur les
bêtes de fomme.
. L e droit de travers dans le village de la Chapelle
de la même élection , eft peu considérable aufli-»
bien que quelques autres que par cette raifon on
omettra ici.
A • Compiégne, la v ille jouit d’un droit de travers
fu r toutes les marchandifes qui y entrent.
L e roi en a aufli un qui fe paie aux portes for
toutes les marchandifes, charriots, charrettes &
chevaux, tant en pafïant que repaffant : le droit eft ,
tçavoir de 12 den. pour une charrette • chargée ,
de 6 den. pour une charrette non chargée, de 4.
den. pour un cheval chargé , & d’un denier pour une
bête à pied fourché. On .paie encore un troifiéme
travers dans la même v ille , mais qui appartient À
un feigneur particulier.
A Janville au-deffus de Gbmpiégne, il y à un
travers qui appartient au feigneur ail lieii; mais i l
eft à peu près abandonné, le propriétaire ne voulant
pas entretenir le grand chemin & là chauflee.
L a ville de Beauvais jouit d’un droit de travers ,
qu’on appelle p on t & chauffée.
Les autres travers de fon élection font ceux de
M ill^, de Saint-Omer , d’Ourdeville ou Piffelieu j
de Saint-Martin-le-Neuf, du pont aux Harmes, de
Bailleu & de Mouchy. Tous ces travers font peu
confidçra’ples ; y èn ayant 'qufone font pas affermés
20 liv. par a n , &■ le plus fort n’allant pas à 70 liv.
Montfort & fon élection a aufli quelques travers ;
mais tous aufli peu çonfidérables que les précédent.
Les principaux font celui de Montfort même , celui
de Houdan , • ceux des paroiftes de Saint-Leger, de
Garancieres & d’Elleville; & celui de Gambais folle
chemin qui va de la Queue à Houdan.
Les droits-de travers dç la ville de Dreux s’y
perçoivent fur toutes les marchandifès & beftiaur
qui y paffent pour aller à Paris ; ils font réglés par
un tarif arrête au bailliage de la v ille , le ç mars
î 69 8» j ,
Les autres travers de l’éleélion de Dreux foqï
celui d’Annet, celui.de Brou au hameau de Marolles
, célui de la paroiffe de Champagne, celui
de la chauffée , celui de Rouvres, celui deNantilly,
celui de Soret & celui de S. Lubin de fa Haye. L e
produit de ces neuf travers eft fort inégal, ÿ en
ayant qui ne rendent qu’environ 12 liv. par an ,
comme celui de Rouvres; & d’autres.qui font affermés
jufqueÿ- à 600 l iy ., comme celui de Dreux.
Il
I l n’y a que deux travers dans l’éle&ion de
Melun , l’un à la Chapelle Gautier ; & l’autre â
G u ign e , fur le grand chemin de Troyes a Paris.
L ’éleftion de Colomiers n’a pareillement que
deux travers, l’un au paflage.d’un pont qui eft au-
deffos de la ville où les charrettes qui y paffent
payent un fol; l’autre à la F erté-Gaucner, qui confifte
en pareil droit.
L e droit de travers que l’on paie à Nogent-for-
Seine, confifte en 1 6 deniers, qui fe payent pour
chaque charrette chargée , qui paffe fur la chauffée
dudit Nogent, 6 den. pour les charrettes vuides, &
2 den. par cheval chargé.
Les travers de l’éle&ion de Joigny font au
nombre de dix ; fçavoir, à Ballon, à Aurolles , à
Saint-Martin-fur-Quanne, à Ghampignelle, à la
Mothe-Autrois, à Saint-Maurice-le-Viel, à Ormoy,
a Hauterine, à Cheny, à Migemes.
Enfin, dans l’éle&ion de Tonnerre il y a trois
travers, mais de'pwû de conféquènce , qui font le
travers de Vezanne , le travers de Pontigny, & le
travers de Molefme.
C O M M E R C E D E P I C A R D I E .
Les productions naturelles, dont on fait négoce
dans cette province , font, des grains, des chanvres«,
des laines. Ses manufactures & les fabriques fon t,
les lairieries, les toiles, la bonneterie, les tapiffe-
ries, les favons.
A l’égard des laineries, outre cinq à fix cens
milliers de laines,. qui fe recueillent tous les ans en
Pica rd ie , il s’en confomme encore prefqu’un aufli
grand nombre de celles qui fe tirent d’Allemagne,
de Hollande, d’Angleterre, d’Efpagne & de quel-
ues provinces de France. Aufli dans la feule ville
’Amiens fe fabrique-t-il environ 115,800 pièces
d’étoffes de la in e , les feuls camelotiers en employant
jufqu’à quatre-vingt milliers , moitié laine
du pays, moitié laine étrangère. Il s’y marque ,
outre cela:, cinquante mille autres pièces, qui y font
apportées des environs de la v ille , qu’on appelle
pour cette râifon, étoffes foraines.
Les villes de Pica rd ie du plus grand commerce ,
pour les draperies & étoffes de laine, après Amiens,
font Beauvafs & Abbeville. On va entrer dans le
détail des manufactures de lainerie de ces trois villes.
M A N U F A C T U R E S E T F A B R IQ U E S
d e v a g é n é r a l it é de P ic a r d ie .
Divifée dans les deux départemens d’Amiens &
de Beauvais, qui ont .chacun leur infpeCteur
particulier.
D é p a r t e m e n t d *Am i e n s .
A miens. V ille de France fur la Somme, dans
ce qu on appelle la moyenne P ic a r d ie , dont elle
eft la capitale. Cette ville eft célébré par fon grand
commerce, particulièrement par les étoffes qui fe
Commerce. Tome I I . P a r t . I .
fabriquent dans fa fayetterie -, qui fe débitent par
toute l ’Europe.
On a dit en général qu’il fe fabriquoit dans la
fayetterie de cette ville, environ 130,000 pièces
d’étoffes ou toutes de pure laine, ou mêlées d autres
matières avec la laine. Pour fatisfaire aux avis qu’on
a eu depuis de ceux qui font le commerce de cette
capitale de P ica rd ie & du refte de fa généralité ,
on va entrer ici dans ;un plus grand detail de fes
manufactures & des autres fabriqu es qui y font
établies ; & l’on y ajoutera non-feulement le produit
de chaque efpèce d’étoffes, mais encore les lieux
de leur débit, & tout ce qui pourra y avoir, ou de
nouveau ou de fingulier, par rappor: au négoce qui
fe fa it , foit à Amiens , foit dans les autres endroits
de fabriques de la province.
| On compte à Am ien s jufqu’à deux mille métiers
travaillans, dont il y en a environ quinze cent occupés
par les fàyetteurs, & le refte par les hauteiifo
feurs. L es premiers y font au nombre de près de cinq
cent fnaîtres ; le nombre r des autres ne va guères
au-delà de centr. Les uns & les autres ne compofent
qu’une même & feule communauté, qu’on nomme
fayetterie ,• mais ce qui les diftingue , V e f tq u e les
fàyetteurs ne travaillent qu’en étoffes de pure faine
& de laine avec du poil ou du fil; à la réferve des
étamines & des razes, où il y a un fil de foie : &
que les hauteÜfleurs n’en fabriquent guères que de
foie & de foie mêlée de laine, la plupart à façons.
Lés fils de fayette qui fe filent au petit rouet en
quelques endroits de Picardie & de Flandres, particulièrement
aux environs de Turcoin, & dont les
chaînes des étoffes qui fe fabriquent à Am ien s , font
faites, ont donné le nom à la communauté des
fabriquans de cette ville, qui delà a été appelléè
fayetterie. On peut voir cet article, où font rapportés
les réglemens tapt anciens que nouveaux qui s’y
obfervent : on dira feulement ici que le dernier de. y'
ces réglemens eft du 15 novembre 1722 ; & qu’en
conféquence il a été établi à Amiens un fécond
infpeéteur des manufactures pour la ville , fes faux-
bourgs & quelques lieux voifins , le refte du département
demeurant dans le département du premier.
Les étoffes qui fe font par les fàyetteurs font :
Des ferges. façon d’A fco t, d’une aune de large :
d’autres façon de Grevecoeur, de demi-aune ; & des
, férges Cordelières mêlées & rayées. De ces trois
fortes, il s’en foit environ cinq mille pièces par an.
Des ferges façon de Châlons, blanches.& mêlées,
de demi-aune demi-quart de large : le produit en va
année commune jufqu’à fix mille pièces.
Des ferges façon de feigneur ‘ de trois quarts de
large ; on n’en fabrique guères que cent pièces.: '.
Des petits camelots unis & ray és, appellés g a in -
guets , de demi-aune de large ; & des camelots façon
de Lille & d’Arras, de demi-aune demi-quart. I l s’en
fait quarante mille pièces.
Des baraçans de trois quai ts & demi-aune de large.
Gette fabrique va allez fouvent jufqu’à trois miifo
pièces.
D d