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l«es amandes valent de 4 à 8 pefos, plus ou moins,
le quintal rendu à bord du navire; les raifîns de 3
à 6 pefos, la barrille de -4 à 7 pefos, le fafran de
5 à 8 pefos, l’anis de a à ' 3 pefos, le cumin de a
a 3 p e fo s , les amandes de a a 3.
D én ia , G andia , Or ihu ela, Sergobe , P en if-
co la , Guardamar , Murviedro , Ben ica r là , V i -
narô-ç, Oliva 8c quelques autres villes du royaume
de Valence, font auffi quelque commence dans les
mêmes articles qu Alicante. Près de la ville de Guardamar
fe trouve le lac la M a ta , où l’on cuit beaucoup
de fel.
Palma, capitale du royaume de Majorque, eft
fituée dans une ifle auffi nommée M a jo rq u e , à l’entrée
d’un golfe , dans lequel s’avance une digue de
?00 pa s, qui fèrt d’abri aux galères qui fè trouvent
dans le golfe : les vaiffeaux dé guerre fe tiennent dans
le port de P o r t o p i , fitué dans le même golfe , à un
demi-mille de P aima. A lcu d a 8c Pollen^a font les
villes principales de l’ ifle Majorque , qui donne en
abondance de l’huile ,.du vin & du fofran. Cab rera ,
la s -B le d e s , Formentor, Colomer, F orad ada ,
P antelen , D ra g o n e ra , M i ja n a 8c MoraJJa ,
font de très-petites ifles fituées dans les environs
de Majorque. Ybiça ou Ivica , capitale de l*ifie du même nom,
fait un grand commerce en fel, qui eft l’article
principal de l'ifle 5 des étrangers. ce fel eft très-blanc & fort eftimé
Compte Jimulé de 305 moyos ou modines de f e l (T Iv ica
le port de cette ville à 4 pefos . . . . . . . . . .
F r a i s Texpédition.
Porter le fel à bord du navire , • • • • .
Pour mefurage ,- & autres menus frais . .
Droits defortie à 20 réaux par 100 moyos
‘Commiffion fur P . 1,345 à 1 p f . < . ,
On paie en outre une nouvelle commiflion de
d’Alicante pour foire l’expédition du fel.
P u e n o -m a g n o eft un petit port de l ’ifte à*Ivica.
Formentera 8c Moncobrer font auffi des ifles de la
Méditerranée, appartenantes aux Efpagncds ,• qui ,
d’ailleurs, poffédent fur les côtes d’Afrique Ceuta \
O r a n , & quelques loges ou comptoirs dont lade f-
cription n’eft pas affez intéreflânte pour valoir la
peine que nous nous y arrêtions.
E S P A G N O L E T T E . Efpèce de droguet tout de
la in e , quelquefois croifé, quelquefois fans croifure.
I l s’en fabrique à Rouen, Darnatàl , Châlons-fur-
Marne, Beauvais, & quelques autres villes de France.
E S P A L EM EN T . Terme en ufage p a rm i les
commis des a id e s , qui fîgnifîe la même chofe que
jau geage, I l ne fe dit guères q t du mefurage qui
fe fait dans les braderies , lorfque les commis jaugent
les cuves, bacs & chaudières, dont les brafTeurs fe
fervent pou* façonner leurs bières, afin de foire
l ’évaluation des droits du roi.
Pefos 1,372.
z p | fi l’on fé fort du miniftère d’une maifon
^ L article fécond, du titre de l’ordonnance des
aides de 1680 , concernant les droits fur la bière,
défend aux brafTeurs de Paris, & du refte du royaume,
de fe fervir des cuves , chaudières & bacs, que
Yefpalement n’en ait été fait avec le fermier ou fès
Commis.
E s p a l e m e n t . Se dit auffi de la comparaifoti
qui fe fait d’ une mefure neuve avec la mefure originale
, ou matrice , pour enfuite l’étalonner, &
marquer de la lettre courante de l’année, fi elle lui
eft trouvée égale & conforme.
Ce terme, en ce fens, n’eft eh ufoge que pour
la vérification des mefures rondes , qui fervent I
mefurer les grains , g rain es , fruits & légumes
focs.
Louis X IV ayant ordonné , par un édit du mois
doétobre 1669, la fonte de nouveaux étalons, fur
lefquels fe put faire à l’avenir Yefpalement des
E S P
mefures de bois , qui fervir oient à la diftribution &
vente de toute nature de grains, par le moyen de
la trémie, régla auffi la manière de faire cet efpa-
lement ou vérification , ainfi qu’il s’enfuit.
Le juré me fur eu r-é talonneur met d’abord dans la
trémie , 1a quantité d’un minot & demi de graine de
millet, & non autres, qu’il laide couler dans l’étalon
du minot à bled, jufqu’à ce qu’il foit comble ; 1 ayant
enfuite radé,fans laifforgrain fur bord, le millet,
qui refte dans cette mefure matrice, eft de nouveau
mis dans la trémie, pour en remplir une fécondé
fois le même étalon, où le grain eft encore rade
comme auparavant ; après quoi, il eft verfé auffi
par la trémie, dans le minot qui doit être étalonne,
qui l’eft en effet, & marqué de la lettre courante de
Tannée, s’il eft trouvé 'de bonnè confiftance, &
de la même moiffon de l’étalon. L ’efpalement des
mefures moindres que le minot, fe foit à proportion
de la même manière. Voye^ mesure. Voye\
auffi MINOT.
ESPARDILLES. Mot Catalan qui fignifîe des
foulïe rs de corde.
ESPART. Efpèce de jon c , dont les Marfeillois
font des paniers & des cabats, pour mettre 8c emballer
plufieurs de leurs fruits focs, & diverfes autres
marchandifes. Ce jo n c croît en Efpagne, où il s’en
fait un affez grand négoce avec les marchands de
Marfeille. | ®
ESPÈCES, en termes de monnoie & de commerce.
Se dit des diverfes pièces d’or , d’argent, de billon
& de cuivre , qui ayant reçu par les monnoyers, les
façons , légendes & empreintes portées par les régle-
mens & ordonnances des fouverains , ont cours dans
le public.
On appelle efpèces décriées , celles que le prince
a défendu qui fuffent reçues dans le négoce : efpèces
légères , celles qui ne font pas du poids que la loi a
réglé : efpèces de mauvais a loi * celles qui ne font’
pas au titre de la loi : fau ffe s efpèces, celles qui font
d’un autre métal qu’elles ne devroient être : efpèces ;
fo u r é e s , celles où les foux-monnoyeurs ont enfermé ;
une lame de faux métal entre deux lames de métal1
légitime : efpèces rognées, celles dont on a ôté de :
la tranche quelque morceau d’or ou d’argent, avec
des cifailles ou des limes : efpèces altérées, celles
où il y a quelque déchet & diminution faite exprès,,
8c à mauvaife intention ; comme l’altération qu’on
fait aux efpèces d’o r , par le moyen de l’eau régale,
& à celles d’argent, en les trempant dans deleau-
forte : enfin, ejpèces d’ o r , d’argent, de cuivre 8c
de billon , celles qui font faites des uns & des autres
de ces métaux.
ESPRIT. On nomme ainfi, en terme de chymie,
la partie, la plus fubtile & la moins humide, qui
s’élève & fe fépare des corps, particulièrement des
liqueurs, par le moyen de la diftillation, ou des autres
opérations chymiques.
E s p r it -d e - v in . C’eft de Y eau-de-vie rectifiée
une ou plufieurs fois par des diftillations réitérées.
Il fe confomme quantité iïe fprit - de - vin pour
ESQ ioi
plufieurs ouvrages, particulièrement pour le vernis.
Ce font les marchands épiciers-droguiftes-apothi-
çaires, qui diftillent & qui vendent à Paris les meilleurs
efprits-de-vin. Il s’en fait auffi & s’en vend,
ou du moins , il peut s’en faire & s’en Vendre con-
curemment avec le corps de l’épicerie , par les
maîtres de trois autres communautés, à qui leurs
ftatuts en donnent le privilège. Ces communautés
fon t, celle des vinaigriers, des limonadiers & des
diftillateurs d’eaux-fortes.
E s p r i t -d e - s o u f r e . C ’eft un efprit que Ton tire
du fo u fr e fondu & enflammé, dont le plus fubtil le
convertit en liqueur , en s’ attachant à une cloche
de verre, que Ton tient fufpendue au-deflus, d’où
il tombe goûte à goûte dans une terrine, dans le
milieu de laquelle eft placée l’écuelle de grès , oih
Ton met brûler le foufre.
On croit cet efprit fpécifîque pour les mêmes
maux où Ton donne Y efprit de vitriol , dont on
parlera ci-après.
« Vefprit-de-foufre paie en France de droite
» d’entrée , 5 liv. 15 fols le cent pefant. Voye%
» s o u f r e ».
E s p r it d e se l . C ’eft une liqueur jaune, que
Ton tire du fol marin par le moyen des opérations
chymiques. L e meilleur vient ordinairement d’Angleterre.
Pour qu’il foit de bonne qualité, il doit être
d’une belle couleur d’ambre jaune , 8c d’un goût
acide & pénétrant.
Il eft d’un affez grand ufage dans la médecine ;
mais peut-être n’a-t-il pas toutes les vertus qu’on lui
attribue.
L ’efprit de f e l ordinaire étant très-corrofif, on
; peut le dulcifier en le laiffant digérer pendant trois
I jours fur un petit feu de fable, avec de bon efprit
de v in , qu’on y mêle à partie égale.
« U efprit de f e l paie en France 20 liv. de droits
» d’entrée le cent pefant ».
E s p r it d e v i t r i o l , qu’on nomnie auffi -a ig r e
d e v i t r i o l . C’eft du vitr io l féché au fo le i l, ou a
fon défaut, défoché au feu , que Ton fait diftillér par
plufieurs opérations chymiques , fouvent réitérées ;
d’abord, au feu de reverbère, 8c enfuite au bain-
marie.
On tient cet efprit excellent contre i’épilepfie, &
contre les fièvres chaudes 8c malignes.
L e dernier efprit qui fe tire du vitriol,: & qu’on
appelle improprement huile de v itriol , fort à la
diffolution des métaux & des minéraux.
« Il paie en F rance de droits d’entrée 3 liv. 15 fols
» le cent pefant »,
E SQ U IF . Petite chaloupe qui accompagne un
navire dans tous fes voyages, & qui eft ordinairement
placée fur le t illa c , en attendant qu’on la
mette en m e r , ce qui ne fe foit que dans de certaines
occafions ;• comme pour prendre de l’eau dans que lque
port dont le navire ne-peut pas approcher d’affez
p rès, pour mettre quelques paffagers à terre , ou
pour le fouyer en cas d’accident. I l y a quelquefois