
J f D E V
tion de leur eiitreprife , & le> frais qu’il convient 1
feire j pour mettre le tout en état de perfection.
C'eft ordinairement fur des devis lignés doubles
par le bourgeois & l’entrepreneur, que fe concluent
les marchés j & c ’éft auffi für lés devis qu'on en
fait les vifites judiciaires & les eftimations , lorfqu’il
y a conteftation entre lés parties»
D E V ISER un chef-d'oeuvre , devifer une expérience.
Terme de fîatuts des communautés des
arts & .métiers. C ’eft. donner le chef-d'oeuvre ou
l'expérience aux àpprentifs & aux fils de maîtres,
qui fe préfentent pour être reçus à la raaîtrife , &
lëu f expliquer & défigner quéls & comment ils
doivent être faits.
C ’eft aux jurés à devifer le chef-d'oeuvre ou
1 expérience j c’eft chez eux. que les afpirans les
doivent faire de parfaire ^ & c'eft pareillement; à'
eux à en faire le rapport pardevant le procureur
du roi au châtelet, pour être l’apprentif étranger,
ou fils de maître , reçu ou refufé | fuivant leur
capacité & incapacité dans les ouvrages de l'art ou
métier.
D E V O I R . Etre obligé envers quelqu'un par
promefle, billet, lettres de change , même feulement
de parole , pour l'acquit d'achat, de marchan-
difès, prêt d'argent, fervice rendu ou autrement.
L'exactitude de payer ce qu’on do it, eft une .des
principales obligations de l'honnête homme 3 mais
c'eft fur-tout parmi les marchands & négocians,
s’ils veulent conferver leur crédit, qu’elle doit fe
trouver au foüverain degré 3 la remife dû paiement
les décriant, & le refus abfolu de payer étant capable
de les perdre fans reflourçe.
On d it , qu’ un marchand doit à Dieu & au monde 3
qu'il doit pardeflus là tête 3 qu’il doit plus d'argent
qu'il n’eft gros 3 qu’il doit au tiers & au quart,
pour dire qu’il a quantité de dettes..
Qui a terme ne doit rien ; proverbe ufité dans le
commerce, pour lignifier , (gavant Véchéance
d’une dette, un marchand ne peut être contraint
d la payer.
D evoir. Terme de commerce 8c de teneur de
livres.
Parmi les livres dont les marchands fè fervent
• pour leur négoce , il y en a un entr'autres qu’on
appelle le grand livre, qui fe tient en . débit &
crédit. Dans ce liv r e , la page à droite , qui eft
pour le crédit, fe marque par le mot a v o ir , & la
page à gauche, réfervée au débit, par le mot doit :
avec cette différence op avoir fe met à la tête de
tout de fon côté, & que doit fuit du fien le nom
du débiteur.
Devoir. On nomme ainfi en Bretagne, particulièrement
dans la prévôté de Nantes, les droits
qui s’y lèvent pour le ro i, & les o&rois qui apparr
tiennent a la ville fur certaines efpèees de mar-
çhandîfès.
L e devoir de quarantième eft un droit qui fe
pave fur les marchandjjfes venant de la mer a Nantes,
13 I K
& allant de Nantes â la m e r , en paflant par fainC-i
Nazaire»
L e devoir de la vieille coutume fe paye fur les
bleds.
L e devoir de quillage fe lève fur les vaiffeaux
chargés defdits bleds, pourvu qu’il y en ait plus
de dix tonneaux.
L e devoir de brieux eft fur. les bleds amenés de
dehors dans le comté de Nantes.
Il y a auffi des devoirs de brieux fur les vaiffeaux,
qui fe payent fuivant leur charge. V cy e \ brieux. '
L e devoir de regijlre ou con gé, fe lève fu r ies
vins.
L e devoir de guimple fur- les fels venans de la
mer au port de Nantes'.
En un mot, prefque tous les droits qui fe lèvenC
en Bretagne, particulièrement à Nantes, & dans
la prévôté, fé nomment des devoirs.
D E U V E . Etoffe de fo ie dont il eft parlé dans
le tarif de la douane .de L y on de 1631. C ’eft une
efpèce de fatinade ou d'oftade.
« Les deuves , oftades & fatines, de toutes fortes,
» fabrique de France , paient à cette douane 3 £
» de la pièce d'ancienne taxation, & 2 f. de nouvelle
» réapréciation.
» Celles de fabrique étrangère paient 6 fols
. » d’anciens droits, & 2 fols de nouveaux ».
D I
D IAM A N T . Pierre précieufe , qui tient le
premier rang parmi les pierreries.
Il ne fe trouve de diamans qu’aux Indes orien-.
taies , & feulement dans les rôyames de Golcond e,
de V ifpâour & de Bengale , & dans l'ifle de Bornéo.
Ces trois royaumes ne font pas extrêmement éloignés
de Pondichéry, principal établiffement des;
François dans l'Orient, Pour l'ifle de Bornéo , elle
eft fituée entre Malaca 8c les Moluques s’étendant
depuis un degré du côté du nord, jufqu’au feptiéme
degré au nord-eft.
I l n’y a que quatre mines, ou plutôt deux mines
& deux rivières, d’où l ’on tire les diamans. Le s
mines font, i° . celle de Roalconda dans la province
de Carnatica, à cinq journées de Golconde, 8c à
huit ou neuf de Vilapour 5 elle n’eft découvert®
que depuis environ 200 ans.
20. Celle de Gani en langue du pays , ou Coulour
en langue Perfienne , à fept journées de Golconde,
tirant droit au levant. Cette mine fut découverte il
y a environ 120 ans par un pauvre homme , q u i,
travaillant à la terre , trouva une pointe naïve de;
25 carats.
30. Celle de Soumelpour, qui eft un gros bourg
du royaume dé Bengale, aflez près du lie u où fe
trouvent les diamans,- elle eft la plus ancienne de
■ toutes. Il faudroit plutôt l'appelle]; g o iie l, qui eft
le nom de la rivière , dans le gravier de laquelle
ces .pierres fe cherchent & fe rencontrent. Enfin,
la quatrième mine, ou plus proprement la féconde
rivière,, eft celle .de Succadan. dans Tifle de Bornéo,
D I L
L e diamant brut doit être choifi uni, de bonne
forme , fans être baroque ni plein de glace s, transparent
, & qu'il ne foit pas d’un blanc criftalin.
I l y a des diamans f i l e s , noirs, glaceux , pleins
de filandres & de veines 5 enfin de nature a ne
pouvoir être taillés : on les broyé dans un mortier
d’acier fait exprès 3 & lorfqu’ils font réduits en
pou dre, ils fervent à feier , tailler & polir les
diamans.
Les glaces viennent|au d iamant, de ce que les
mineurs , pour le tirer plus facilement de la veine
qui ferpente entre deux roches , caftent les roches
avec un fort levier de f e r , ce qui étonne la pierre
8c la remplit de glace.
L a perfection du diamant confifte dans fon eau ,
dans fon luftre & dans fon poids 3 fes défauts -font
les glaces, les pointes de fable rouges ou noires.
En Eu rope, les joyailliers examinent au jour l ’eau
des pierres brutes, les pointes qui y peuvent ê tre,
8c leur netteté. Aux Indes, c’eft pendant la nuit
qu’on fait ces obfervations : les diamantaires faifant
dans un mur un trou d'un pied en quarré , ou ils
mettent une lampe avec une grofle mèche, à la
clarté de laquelle ils jugent de la pierre qu’ils tiennent
entre leurs doigts. L ’eau qu’on nomme célcfle
eft la pire de toutes, & fe découvre difficilement
dans un, diamant brut : cependant le fecret infaillible
pour en ju g e r , eft de l’examiner à l’ombre
de quelqu’arbre touffu.
L o n appelle diamant f o ib l e , celui qui n’ eft
pas épais ; diamant brut, celui qui n’a pas encore
été taillé, & qui eft tel qu’on l’a tiré de la mine 3
diamant gendarmèux, celui qui n’eft pas net 3
diamant br illa n t, celui qui eft taillé en facette
deflus & deflous, Èc dont la tab le , ou principale
facetté du defliis eft plate 3 diamant en rofe , celui
qui eft tout plat deflous, & taillé deflus en diverfes
petites faces ordinairement triangulaires , dont les
dernières d’en haut fe terminent en une pointe j
a i amant: en ta b le , celui qui a une' grande^facette
quarrée par-deflus, & quatre bifeaux qui l’environnent.
Quand les diamans en table ont de l’épaifleur,
ils font pour l’ordinaire taillés deflous comme deflus 3
& lorfqu’ils font minces & foibles, le deflous en eft
plat fans bifeaux.
Il eft également faux que le d iaman t, comme
lecroyoient les anciens, samollifle avec le fang de
bouc chaud & qu’il'puifle réfifter au marteau j
l ’expérience a convaincu du contraire , rien ne
pouvant amollir la dureté de cette pierre précieufe 3
mais auffi fa dureté n’étant pas telle qu’on n’en cafle
fur l’enclume & fous le marteau,' autant qu’on en
youdroit eflayer.
Les diamans'en Europe fe pèfent au carat, petit
poids compofé de quatre grains. Ce font les orfèvres
8c joyailliers qui en font le négoce., 8c qui les
mettent en oeuvre.
D IL IG EN C E , Voiture publique par eau ou par
te r re , qui va en moins de temps que les voitures
ordinaires , dans des villes de grand commerce*
Commerce' Tome I L P a r t . I,
D 1 N 3?
T e lle eft la diligence de Paris à L y o n , & de Lyon
a Paris. ,
Ces voitures font très-commodes dans le n égoce,
foit pour les marchandifes, foit pour les marchands.
Les maîtres ou fermiers des diligences font obligés ,
à donner les mêmes fûretés ordonnées pour les
voitures ordinaires, tant pour leurs regiftres, que
pour leurs feuilles & leurs lettres de voitures.
D IL IG E N C E S , au pluriel. Se dit en général de
toutes les pourfuites qui fe font en juftice, pour
fe faire payer de quelques fommes, ou fe maintenir
dans quelques droits.
D ilig en c es ', en f a i t de commerce. S’entend.
des protê ts que l’on eft obligé de faire , faute
d’acceptation ou faute de paiement d’une lettre de'
change, pour aflurer fon reçours fur le tireur ou
endofleur . ou pour faire payer l ’accepteur.
On fait aufli des diligences pour des billets de
change 3 mais ce ne font que de fimples fommations,
& non des protêts : on peut voir cette différence
d’ufàge dans le chapitre V I I du livre I I I , de la
première partie du P a r fa it Négociant de M .-
Savary-, auffi-bien que les temps fixés par l’ordonnance
, pour les faire, & pour les dénoncer & lignifier,
& à qui.
D IM ITE . C’eft une des deux efpècés de toile de
coton , qui fe fabriquent dans l’ifle de Sirhanto, l’une
desifles de l’Archipel, elle eft croifée 8c d’un très-
bon ufage.
D IN AN D E R IE . Marchandife de cuivre ou v ré,
que l’on appelle plus communément chauderon-
ne r ie , parce qu’elle confifte en chaudières, chaù-
derons , & autres femblables uftenfiles, qui fe fabriquent
par les chauderonniers.
Cette marchandife a pris fon nom de dinanderie,
de Dinânt ville du pays de Liège , qui s ’eft rendue
riche & fameufe par la grande quantité de chaude-
ronnerie qui s’y manufacture ; & dont il fe fait des
envois confidérables dans prefque tous les endroits
de l’Europe. Il en vient beaucoup à Paris , où elle
fait partie du négoce des marchands du corps de la
mercerie.
Les maîtres de la, communauté des chauderonniers
de la ville de Paris , font appelles dans leurs
ftatuts & lettres-patentes des ro is, maîtres & mar-‘
chands du métier de chauderonnerie, batterie 8c
dinanderie-
D IN A RD . Terme perfan , qui fignifie tantôt
toutes forte s d’efpèees d’ o r , & tantôt une p e tite
monnoie de compte , qui vaut un denier.
D IN A R X H E R A Y . C’eft en Perfe le poids, où
la valeur de l’é cu , ou ducat d-or.
D IN A R -B IST I. Monnoie de compte , dont fe
fervent les négocians & banquiers Perfans, pour,
tenir leurs livres. L e dinarrbifii vaut dix dinars
fimples. L e toman, auffi iWnnoie décompté, vaut
mille d ina rs-b ifii, & dix mille dinars fimples. Voye^
LA TÀBLE DES M ON NOIES. ’ ^ '
D IN G . Les Siamois nomment ainfi en général
toutes forte s de p o id s . En particulier, ils nen onrç