
Enfin , il y en a qui ne pèfent que vingt-un deniers,
connue les dallers àt Mantoue de 1616 ; &
d’autres même que dix-neuf, comme ceux de Savoie,
au on appelle fp ard in s , ou fpardius-.
Ce font les. daller s de Hollande , qui fervent en
partie au grand commerce que les Hollandois font
au Le vant, où cette efpèce de piaftre eft appellëe
n jla n i , à caufe de l'empreinte de lion qu’eile'porte,
que les Turcs nomment de la forte.
Si l’on en croît le Chevalier Chardin, ces dallers
fon t, non-feulement d’un très bas aloi ; mais encore
.il affure, que les demi-dallers , & fur-tout
les quarts de dallers , qui fe portent dans les
échelles Turques de la Mediterranée., font pref-
que tous faux.
Daller. C ’eft aufïi une monnoie de compte ,
‘dont on fe fert > en quelques lieux d’Allemagne, en-
tr’autres à Aulbourg & Bolzam.
D o l la r , ou R ix d o lla r , Reichdcllar. C ’eft toujours
la même chofe que daller dans le premier
fens. Pièce d’argent monnoyé. V o y e i les tablés
DES MONNOIES.
DAM AR A S. Taffetas des Indes. C’eft une efpèce
d’armoifin.
•* D AM A S. Étoffe faite de foie, dont les façons font
élevées au-deïfus du fond. C’eft une efpèce de fatin
moiré , ou de moire fatinée ; enforte qiie ce qui
a le grain de fatin par-deffus , l’a de moire par-
delfous. L e véritable endroit du damas eft celui où
les fleurs font relevées & fatinées : l’autre côté n’en
eft que l’envers.
Les damas doivent être de foie cuite, tant en
chaîne qu’en trème , & avoir de large demi-aune
moins un vingt-quatrième.
I l y a des damas de 'Lyon , de' Tours , de V e -
n ife , de Luques , de G en e s, &c. On eftime les
damas étrangers plus que ceux qui fe fabriquent
en France ; peut-être moins pour la différence de
la bonté & de la beauté de leur fabrique -, que par
cette prévention qu’on 'a ordinairement pour les
choies qui viennent du dehors.
« Les damas payent en France les droits d’entrée
» & de fortie , conformément au tarif de 1664
» fur le . pied des draps d’or &* d’argent, s’il y en
» a dans leur t rème, & fur celui de draps de
» foie 1 s’ils font tout de foie à la réferve des
» damas de la Flandre Efpagnole , entrans dans
» les pays cédés & conquis * qui payent comme
» étoffes de foie , 20 liv. de la livre pefant , fui-
» vant l ’arrêt du 23 novembre 1688. ffoye-^ draps
» d’or ET d’argent , & DRAPS DE SOIE.
» Le s damas payent les droits de la douane de
» L y o n , fuivant leurs différentes fabriques, ou
» les divers lieux d’où ils font tirés j fçavoir :
» Les damas à.florettes d’or, d’argent &foie, 45 £
» '3 d. de la livre pour l’ancienne taxation ,& 10 f.
» pour la nouvelle réapréciation.
» .L e s damas avec or & argent s 36 {. d’anciens
» droits, & 8 f. de nouveaux.
» Les damas de Florence, Boulogne & Naples,
» 19 f* P d. d’ancienne taxation , & ƒ f. de nouvelle
» réapréciation.
» Les damas de G èn es , 18 I. 4 d. ancienne-
» ment taxés , & 5 f. de nouvelle taxe, aufîi la livre
» pefant 5 p lu s , 3 f. pour le mandement.
® ^es damas de Luques , 17 f. 3. d. de la liv re ,
” d ancienne taxation, & 5 f. de nouvelle réapré-
» dation.
» Les damas de Milan , 18 f . 3 d. d’anciens
» droits, & 6 f. de nouveaux.
» Les damas dé V en ifè, 24 f. d’ancienne taxa-
» tion, & 8 f. de réapréciation.
» Les damas de foie ro u g e -c ram o ifi48 f. $ dii
» pour la nouvelle réapréciation, 8 f. 3 d.
» Enfin, les damas violets , ou inearnat-'cra-
» moifî , de toutes fortes, pareillement de la livre
w 3P f* d anciens droits , & 9 f. pour leur nouvelle
» réapréciation , avec Tes nouveaux fols pour
» liv re .»
Damas Caffart. Étoffe qui imite le vrai damas
, mais dont la trème eft faite de p o i l , de
fleuret, de f i l , de laine , ou de coton. Ces fortes
de damas fe fabriquent de trois largeurs j fçavoir ,
de demi-aune moins un fe iz e , de demi - aune entière
, & de demi-aune un feizième.
« Ce damas paye en France de droits d’entrée,
» 9 h la pièce de trente aunes , & 13 1. le cent
» pefant pour ceux de fortie. »>
Damas de la C hine , ou des Indes. Ils font
de lè p t , Onze & douze aunes de lo n g , fur trois
humémes & fept fèiziémes de large. Ou les ap-*
pelle damas de la C h i n e parce qu’ils ‘ en viennent
véritablement pour la plupart ; & damas des
Indes , parce que c’eft de la main des Indiens que
les commis de la compagnie les achètent. I l y en
a de ponceaux , d e noirs , de blancs , de routes
& noirs , & rouges & blancs.
I l fe fabrique en France , patticulièrement a
Châlons en Champagne ,-ôc en quelques lieux de
Flandre, comme à Tournay & aux environs , des
damas tout de laine, . tant en chaîne, qu’en trème.
Ceux de ^Tournay ont trois huitièmes de large , &
vingt aunes de long.
v Damas, ou grand C aen.« Nom que l’on donne
a une forte de linge ouvré, qui fe manufacture dans
la Baffe Normandie. .
Damas. On appelle acier de d am a s , un' acier
extrêmement fin , dont , dans quelques. lieux du
Lé vant, particulièrement à D am a s de S y r ie , d*où
il a pris fon nom , on fait des lames d’épées & des
labres , defquels la trempe eft admirable.
Quelques auteurs prétendent que Cet acier vient
du royaume'de Golcondé , dius les Indes orientales
j & -que c’eft là: où l’on a inventé la manièref
de le trempér avec l ’alun , que lçs -Européen's n’onc
pu encore imiter.
D AM A SQ U E T TE. E'pèce "’d’étoffe , qui fe fabrique
à Venife, & qui eft ■ propre pour être dé-
bitée dans le Levant, particulièrement à Conftan-
tinople.
I l y .en a de deux fortes. ; des damafquittes a,
fleurs d’or-, dont la pièce contient dix-huit aunes ;
des damafquettes à fleurs de foie , qui ont la
même longueur. Celles à fleurs d’or fe fabriquent a
peu près comme les toiles d’o r . $ d argent, qu on ■
faifoit"autrefois,à Lyon. " i'-y.. v 1 . 1
D AM Â SQ U IN , que l’on nomme plus ordinal--'
fenient R O T T E . P p ife . ’dpnt pn fe fert dans le;
Leyànt,, particulièrement à.Sey.tfe. ffoye \ la table
DES F.OIDS & MESURES.
■ DAM A SQU IN ER , T a i lle r , oxL cifeler le ter,
pour l ’orner de divers filets d’or ou d’argent._
DAM A SQU IN ERIE. L ’art de damafquiner.
D AM A SQ U IN U R E . L ’ouvrage même , o,u
plutôt lès ornemens d’or & d’argent, qui font fur
le fer damafquin,é. ,
L e nom , que cet art a confer,vé , montre affez
d’où il nous vient 3 & l’on y reconuoît cette vi,lie.
fameufe du L e v an t , où il a été invente , o,u du
moins dont les ouvriers ont fait les plus parfaits
ouvrages de damafquu'ierie. .
I l y a divers artifans , a qui , par leurs ftatuts , il
eft permis d’orner leurs ouvrages de damafqui-
nures ; entr’autres , les fourbiüeurs, les .arquehu-
fiers, les êperonniers (& les armuriers-heaumiers.
D AM A S SE , ou P È T ÎT É V ÈN ISE . On donne
;ce nom à une forte de lin g e ouvré , qui fe fabrique
en Flandre. Il eft ainfi nommé , à caufe qu’il eft
façonné de grandes fleurs affez femblables à celles
de cette efpèce d’étoffe de fo ie , qu’on appelle ordi-
nairement damas. Cette forte de linge ne s’einploy e
guères que pour la table. On appelle un fervice
damaße , une nape & une douzaine de ferviettes,
faites de cette toile.
« Les damaffés , ;ou p e tite Ven ife -, payent
» en France les droits d’entrée , à raifon de $0.1.
» le cent pefant , conformément à l’arrêt du 2 3
» novembre 1 6,8 8..» -
Damassé. Se dit aufïi d’une étoffe de foie , qui p^-
roît de damas d’un côté , & qui a un envers tout ùni.
D AM A SSER D U ïL IN G È . G’eft y 'faire divers
ornemens ,: à là manière du damas de foie. Ce terr
me n’ëft guères en ufàge que dans les manufactures
de toiles établies eu baffe Normandie.
D AM E -JE AN N E . jEfpèce de grôffe bouteille fte
verre, couverte de natte ,- qui fert à mefurer fur
les vaiffeaux marchands les rations de:la boiffpn de
l’équipage. Cette forte de méfure contient,ordinai-;
rement la douzième partie d’une barique, ffoye^
BA R IQ U E . X .
DAM E LO PR E . Bâtiment dont l’on. le fert en
Hollande, pour tranfporter les mareftandifes fur les
canaux , & fur les autres eaux internes. On en
peut voir les devis & Tes mefures dans ,1e Dictionnaire
de Marine imprime à Amfterdain.en 170,2.
D ÂM IT E S , ou D AM 1T O N S . Toiles de çotpn,
qui fe,fabriquent dans rifle fde Chypre., & „qui font
une partie .■ du -commerce .de cette éeffelfe. ,
. D A N K , ou D AN E K . Petite monnoie d’argent,
q.uf,a ^ojirs en.Pçrfç ,.ßc en quelques îjei|x ,de.l’Arabie.
I l pèfe le fixiéme d’une dragme d’argent. Voye^ r
la TABLE DES MQNNOÏËS.
D ank. C ’eft aufïi un petit p o id s , dont fe fervent
les Arabes pour peler les pierreries & les drogues ,
lorfqu’ils emploient ces. dernières dans la compofi-
tion des remèdes, C ’eft la fixiéme partie de la dragnie
Arabique , c’eft-à-dir,e huit grains du poids François. ;
D A N N EM A R C K . [É ta t actuel ducommerce dé)
§ .I . Dans ce royaume defpotique, le commerce fe
trouve prefqu’ entièrement concentré dans les mains
de quatre compagnies privilégiées. Il convient donc,
pour mieux faire connoître l’étendue du commerce
de D àn em a r ck, de donner un détail de celui que
font ce^ compagnies , qui portent les noms de com- -
pagnie royàlé A fiatiqU e , de comp agnie d IJlande,
&€ compagnie â; A fr iq u e , & de compagnie générale
du commerce.
§. II. L a compagnie royale Afiatique , établie
depuis.environ un fiécle , fut au commencement très-
peu.confidérable., les attions, qui n étpient nombre
que de 1600 i ne faifant en tout qu’un mince
.capital.de 7 2 0 ^ 3 .ryjLsdale^ |rqp-fo§>lç.fàns dqute
pour un établiffement de cette nature3 aufïi ju.fqu eu"
17 32 le,s operations de cetje ..compagnie ne firent-
elles que languir. Mais , à compter de cette époque,
le dividende qu’elle paya aux incéreftes fut de 164
ryksdales par , an l’un portant l’autre pour chaque
aétion qui n’étoit que de 4Ço ryksdales. Outre
cela , lorfqu’en 17.7 2'il fut queftion de faire la répartition
au capital entier , .elle . le ..trouva l’avpir
grofïi fi prodigieufement, qu’elle fut en état de donner
à chaquefimple adionnaire pour fa p a rt , depuis
1350 jufqu’ à 1400 ryksdales. Par cette répartition
du capital, l’ancienne compagnie fe trouvant
entièrement diffôute, jbs’en forma fur le champ une
.nouvelle , qui obtint, le 1.2 juillet de,1a même année
1772 , un odroi de 20 ans, d commencer du 12 avril.
Les fonds que .cette nouvelle compagnie verfà pour
foutenir .le commerce & les établiffemens que l’an-
ocienne pofTédqic ^ap.s l’Inde & à la Chine étoient
,de” 2,400,0pp. ryksdales' , qui furent divifées en
4800 ad io n s , chacune de 500 ryksdales. Comme
la plupart des adionnaires de cette nouvelle com-
oagnie l’avoient été aufti dans l’ancienne, & qu’ il
n’y avoit ,eu ,dans ,1a fucceflion de l’une à l’autre
d’autre changement quepelui d’qn^pquypanXyftçin:^
apporté nécefTairerpent dans les' opérations', celles-ci
ne- furent nullement interrompues , & la nouvelle
.compagnie ^voit., pour ainfi dire , commencé fes
fondions avant même qu’elle fut revêtue des pou-
yoirsnéçeftair^s pour entrer en charge. Par ce moyen
elfe fut „en .état, l’année d’après celle de fon établiffement
, 4 e payer ;aux dntéçèffés un dividende -ùe ^
ppur cent, .Çe dividende a augmente depuis iufqu’à
10 pour cent, )k c’eft.-fur ce pied qu’il a conftam-
ment. été payé aux adionnairps „depuis & compris
Tannée 1774. Ces adions fe négocient aujourd’hui a
environ 700 ryk§dales.
L e commence que fait cette compagnie dans
A i j