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L a fo n te de la garance fin e grappe efl défe
Vétranger fo u s le nom de garance non robée.
L a grande confommation qu’on fait en Europe
des liqueurs fpiritueufes , procure à divers pays ,
par un genre d’induftrie qu’ils ne doivent qu’à l ’a r t ,
des richefïès confîdérables. L a Hollande Ce trouve
dans ce cas; fes fabriques d’eau-de-vie de grains lui
procurent une branche de commerce dont l’avantage
eft plus grand qu’on ne le penfe communément.
En effet, il fe fabrique en Hollande de fortes
quantités de cette liq u e u r d o n t il n’y a qu’une
partie qui* fe confômme dans le pays; tout le reflet
s’exporte dans ^étranger. On fait que cette liqueur
eft extraite de l’orge, & qu’on-y mêle une certaine
quantité de baies de génièvre, ce qui.fait qu’on la
nomme vulgairement eau-de-vie de genièvre, ou
Amplement du genièvre. Cette liqueur eft extrêmement
recherchée par les peuples du Nord & par
ceux de la Grande-Bretagne & de l’Irlande ,_ q u i,
à caufe du bas p r ix , en font un plus grand ulàge
que de l’eau-de-vie de vin. Celle qui fe fabrique
en Hollande obtient la préférence fur celle des
autres pa ys , & comme dans prefque tout le N ord , I
V o i c i , au refte , un compte fïmulé de cet arcic
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idue en Hollande. Cependant on en expédie dans
de même qu’en Angleterre, l’entrée des eaux-de-
vie de grains étrangères, eft défendue ou füjette à
payer des droits éYceflîfs, les peuples de ces pays
ont recours _à la contrebande pour introduire cet
article chez eux. L a ville de Rotterdam eft on ne
peut mieux fituée pour le commerce interlope des
eaux-de-vie par rapport à l’Angleterre ; & l’on ne
fàuroit croire combien les relations qu’elle a avec
ce pays lui procurent d’affaires , & d’affaires ' non
moins lucratives qu’importantes. On peut s’en faire
une idée, par l’abondance d’ôr & d’argent au coin
d’Angleterre qui circule dans cette ville , où la
monnoie de ce pays eft plus abondante que celle
de la république.
L ’eau-de-vie fe vend à Rotterdam par aem, ou
aam , de 128 mingles, qui colite ordinairement fl#
30 , dont on déduit 1 p £ pour le rabais d’ufage dq
prompt paiement; mais pour la commodité des
interlopes, on met cette liqueur en petits barils contenant
une ancre'ou demi-ancre, l’ancre mefurant
32 mingles.
e y fçavoir î *
$00 Ancres d’eau de vie de grain à f 8 fl. 4 800
Rabais pour prompt paiement 1 p | , 48
fl. 4,75 a
F rais <Fexpédition.
éoô Ancfes à 15 f. la pièce • • • • * . » #
Frais de rabatage' & port* à bord • • #- , , ,
Droit de fortie, paffeport 8c 1 p f de prime • •
Courtage d’achat • • • * • • • # # # f .
Indépendamment de la garance & des eaux-de-
vie • de grains qui forment deux des principales
branches du commerce de Rotterdam , cette ville
en a d’autres non moins confîdérables en grains de
toute efpèce , tabac, fucre, graine de lin , mar-
chandifes des Indes, vins & eaux-de-vie de France,
& plufîeurs autres articles qui fe trouvent expliqués
fuffifamment à l’article d’Amfterdam le commerce
de Rotterdam étant, comme nous l’avons d i t , pre£
que en tout femblable à celui de cette ville.
$. II. Commerce de D o r d t , de L eyd e , de D e l f t ,
de Harlem & des autres ville s p rincipale s de
la Hollande Méridionale.
D o r d t , ou D ordre cht, eft une des plus anciennes
villes de la Hollande dont elle fut autrefois la i
710
” 5 2.60
fl. f,<>*0
çommiflion 2 p | . • 1 19
cour. fl. 6,069
capitale ; aujourd’hui encore elle eft une des principales
de cette province , le commerce qu’elle fait
en grains, en b o is , en vin du Rhyn , en merrain
qu’elle reçoit d’Allemagne & en lel d’Efpagne &
de Portugal , étant très-confîdérable. Elle a des raffineries
de fe l, des manufactures de f i l , des moulins
à feier du bois & d’autres genres d’ induftrie en grand
nombre. L a fituation'de cette v i l l e f u r la Meufe,
au fud-eft de Rotterdam, fait qu’elle entretient un
grand commerce avec l’Angleterre, & comme les
navires qui lui appartiennent, & qui ne font pas
en petit nombre, parcourent toutes les mers d’Europe
, elle a une correfpondance qui ne laiffe pas
d’être étendue avec les principaux ports tant du
nord que du midi.
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L eyde , ou Leyden, eft après Amfterdam la
plus grande ville de la province de Hollande , mais
fon commerce avec l’étranger n’eft nullement con-
fidérable# Les fabriques de ratine 8c les manufactures
de draps & autres étoffes de Leyde ont acquis
de la célébrité ; malgré cela, la plus grande confommation
que ces fabriques font de ces articles , fe
borne, à peu de chofe près, à ce qui s’en débite
dans les Provinces-Unies. Sa pofitiort fur le Rhyn &
le voifinage d’un grand nombre de gros villages dont
les habit-ans viennent fe pourvoir à Leyde de pref-%
que toutes les çhofes nécefïàires à la vie , procurent
à cette ville un commerce de détail fort grand.
Delft eft une ville qui fait peu de commerce;^
mais qui par fon induftrie s’eft acquife de la célébrité.
Elle fabrique la belle fayance connue fous
fon nom ; & fes brafferies ne font pas moins ef-
timées pour la bonne qualité de bière qu’elles braf-
fent, que par la quantité qu’elles en fourniffent au
pays 8c à l’étranger. Cette ville a auffi des fabriques
de draps & des manufactures d’autres articles. Au
refte , D e l f t eft une des chambres de la compagnie
des Indes orientales.
Harlem , ou Haerlem , eft une ville eonfîdéra-
ble, 8c la fécondé en rang de la province de H o l-
Jande. Elle eft renommée par les fuperbes blanchi-
mens qu’elle a le fecret de donner aux fils & aux
belles toiles connues fous le nom de toiles de H o llande.
Harlem pofféde encore plufîeurs fabriques
& manufactures de gaze, d’étoffes de laine & de
foie, de fil & de coton, & fur-tout de fils d’épreuve
& de bafin dont les qualités refpeCtives font
plus eftimées que celles des mêmes articles qu’on
fabrique en Allemagne. La proximité de -la ville
de Harlem , de celle d’Amfterdam, dont elle n’eft
éloignée que de trois lieues, ne contribue pas peu
à donner de l’aCtivité à fon commerce.
G ouda, ou Tergouw, ville fituée à peu de
diftance de Rotterdam, fait un allez grand commerce
en fromages , pipes, lin ferancé , bière,
briques & tuilesayant plufîeurs manufactures- de
chacun de ces articles.
Schoonhoven , fait une pêche prodigieufe de
faumons || outre qu’elle en débite beaucoup tant
frais que fumé dans les Sept-Provinces, elle expédie
de très-fortes parties de celui-ci dans les deux
Indes.
Schiedam , ne doit qu’à fa fîtuation auprès de la
Meufe le commerce qu’il fait, quî ne laifïê pas-
d’être confîdérable.
Vlaerdingen 8c M a e s -f lu y s , font deux gros
villages fîtués auflî fur la Meufe ; c’eft de-là que partent
tous les ans les navires deftinés pour la pêche
du hareng. Le commerce de M a e s - flu y s , quoique
fort déchu de fon ancienne fplendeur , fe foutient
encore en partie au moyen du grand nombre de
navires qui lui appartiennent.
iDudewater, Meerdyk , W^eefp , Woorden ,
r ia n en 8c Gorcum, font des villes qui font chacune
quelque commerce; y.a yant diverfês fabri-.
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ques d’eau-de-vie & d e^ b iè re a in fi que des raffineries
de fucre, des teintureries, &c.
L a H c ty e , ou Gravenhagen, village le plus
charmant de H o lla n d e , âc la réfîden,ce du Stad -
houder 8c des états généraux, doit être plutôt regardée
comme ville de cou r, que comme ville de
commerce.
He lvoe t-Sluy s , petit port de l’ifle de Voorn ,
n’eft remarquable que parce que c’eft le lieu où
viennent aborder les paquebots-courriers Anglois ,
qui partent deux fois la femaine du port de Harvrick
pour cet endroit.
§. III. CommeTce de H o rn , d’Enkhui^en , d’A lk -
m a r , de Medenblik, de Sardam & de quelques
autres ville s & villages de la 'Nord-Hollande y
ou de la F r ife occidentale.
L a Nord-Hollande , ou Frife occidentale, fe
divife en trois parties comprifes fous les noms de
W e fl-Fr ie flan d , JHaterland 8c Kennemerland.
Elle compte plufîeurs villes 8c villages qui font un
grand commerce. V o ic i les principales.
H o rn , ou Hoorn , outre l’avantage d’être une
dès fix chambres de la compagnie des Indes orientales
, & de faire en conféquence tous les ans la
vente des marchandifes de cette compagnie, fait
un commerce particulier confîdérable en beurre &
en fromages. Tou$ les ans, au mois de m a i, i l
le tient en cette ville un grand marché , 011 il fe
vend une quantité prodigieufe de ces denrées. D’une
autre part, les habitans s’occupent de la pêche de
la baleine.
Enkhuyzen , eft de même que H o rn , une des
chambres où la compagnie des Indes orientales fait
la vente de fes marchandifes. Indépendamment de
cet objet , les liabitans de cette ville donnent une
attention toute particulière à la pêche des harengs.
A lckmar , ou A lckm a e r , eft une des plus belles
villes de la Nord-Hollande. Son commerce principal
confifte en toiles, beurre & fromages.
M e d e n b l i k , o u Meddenblick , dont le port eft
beau 8c fpacieux, fait quelque commerce en bois
de charpente , qui lui vient de plufîeurs contrées
du Nord.
S a rd am , ou Zaandam , G ra fl, R y p , Broek
8c Wormerweer, villages de la Nord-Hollande , à
peu de diftance d’Amfterdam * font remarquables
paj le nombre prodigieux de moulins , de fabriques
& de manufactures de toute -efpèce qui s’y trouvent
raffemblés. Les richeffes que le commerce y attire
font confîdérables. C ’èft à Sardam que fe conftrui-
fent la plupart des navires pour la ville 'd ’Amfterdam.
Edam a auflî un chantier‘où l’on conftruit beaucoup
de navires marchands : le port en eft petit r
mais fur ; il communique au Zuiderzée. Il fe fabrique
à jEdam 8c dans les environs une grande quantité
d’excellens fromages à croûte rouge.
Les ifies T e x e l 8c V lie la n d n’auroient riea de