
l ’Inde & dans la Chine, n’ eft cependant pas fort con-
fidérable, puifqu’ elle n’y expédie en tout que trois
ou quatre vaiffeaux' chaque année , & qu’elle n’en
reçoit en retour que le même nombre, ou à peu
près. Le s marchandifes qu’elle y envoie confiftent ;
en v ins, eaux-de-vie & autres liqueurs , en toiles
fines & grofïes, & en draps fabriques en Danemarck.
Le s vins que la compagnie charge ordinairement dans
les navires qu’elle expédie pour l’ Inde, font pris à
Madère par les mêmes navires qui relâchent exprès
à leur pâflage dans cette ifle. L a compagnie fait aufli
une remife en- efpèces d’environ deux cent mille
piaftres chaque année , aux employés qu’elle entretient
dans l’Inde & à la Chine , autant pour faciliter
le débouché des denrées & marchandifes des
cargaifons d’envoi, que pour s’enprocurer demeillëurs
& plus prompts retours. Ces efpèces confiftoient,
autrefois en piaftres d’Efpagne , que des entrepreneurs
fournifloient à la compagnie, fuivant les conditions
auxquelles ils étoient fournis dans les licitations
que celle-ci faifoit tous les ans â Copenhague.
Mais depuis quelques années la compagnie,
ou plutôt le gouvernement qui la favorifoit en tou t,
a fait battre au coin du Danemarck toutes les efpèces
dont elle a befoin. Ces efpèces de nouvelle fobri-
cation font du même poids & titre des piaftres d’Efpagne
d’avant l’ époque de 17 7 1 , c’ eft-à-dire , de
10 deniers & 22 grains de fineffe. Elles ont au refte,
pour imiter ces dernières monnaies , d’un côté , les
armes du royaume de Danemarck fans fauvages qui
leur fervent de fupports, & de l’autre, les colonnes
avec les mots P lu s u ltra , & les deux globes au
milieu, dont le premier repréfente la carte des
états de Danemarck en Europe , & le fécond celle
de Groenland & des ifles de Sainte-Croix, Saint-
Thomas & Saint-Jean en Amérique.
Nous ne pouvons mieux faire connoître les re-'
tours que la compagnie reçoit par les navires qu’elle
expédie pour l’ Inde & la Chine, que par une notice
que nous plaçons ic i des cargaifons qu’ont apporte
cette année ( 1780 ) de la Chine à Copenhague
trois vaiffeaux appartenans à la compagnie.
Chargemens de trois vaiffeaux venant de Canton en Chine p o u r le compte de la compagnie des
. Indes de Danemarck , p a r tis en décembre i j j g & jan vier i j 8o , & arrivés à la rade de
Copenhague le 15 de ce mois , dont la vente f e fe r a le 13 Septembre 1780. Contenant
comme J ia t :
L a Reine L e Prince
Julienne F/ideric.
Marie.
L e P r in c e
R o y a l.
D ive rfes drogues » % 56,5? 6 <5 Jfc Sago ,
22,747 • • Radix C h in a ,
15,964 • . Rhubarbe,
308,800 . . Tuttenage, . . . . . . . .
30,190 . . G a llan g a , • . . . . . *. .
1,300 . . Paquets de Rotting.......................
T h é de diverfes fo r te s 1,953,891 ifc Bohé , . . . . . . . . . .
’ 787,539 • . Congo, . .............................. . .
241,802 . . Campoy , ou Congo très-fin, •
82,440 . • Ziou -Zioun g , . . . . . . .
34,788 . . Pecco . . . . . . . . . ..... .
7 1 ,7 3 6 . • Ha yfan, . . . . . . . . .
24,722 . . Hayfàn-Shin, • • • • • . .
54,600 • . T u n k a y , • • • • • . . . . 55, 35* • • Songlo, • . . . . . . . .
5 I4 • . Sonlong, . . . . . . . . .
S o ie & organftns » » • 23,356 ifc Soie écrue de Nanquin, i re forte.
562 . . Organfin, i re forte. . . . . .
9 4 1 . . dit, • i. 2de . . . . . . .
370 • . dit, • • 3e . . . . . . . .
565 . .T ram e -d o u b le , i re fo r t e . • .
943 . . dit, . . . . . . .
378 . . dit, . . . . .3« . . . . .
Tories de Nanqums. . 40,000 Ps, jaunes . . . . . . . . . . .
3,000 • . blanc, . . . . . . . . . . |
2,400 . . en cou leur,
jEt&ffes de fo ie * » * 18a Ps. Damas â meubles, . . . » .
150 . . Pequîns rayés, . . . . . . .
800 .• . dits, u n is ,'i . . . . . .
.60 • « Gourgourans unis, . » ^ *
18,480
20,200
5,733 107,710
500
656,552
*73, 5*4
47,033
* 5,33°
11,424
*7,437
11,662
13,560
20,700
222
7,709
280
y*ô
/ JM *35
5*7
177
10,000
1,000
800
ÏÖO
50
300
19,160 19,329
. . . . *>547
5,915 4,3 59)794 141,296
18,402 11,788
50a 300
*41,74?
? ° 4, l *7 209,848" 56,460 178,3 09
I 1,340 11,352 45,770 12,012
*4,553 19,706
3>4*7 i? ,S«o 27,48 a
“ ,3*7 17,2-89
• . . 302
5,4*5 10,182
282 . . . . .
421 • . . •
*7 5
330 • . . •
416 . . . .
2or . . . .
15,000 15,000
1,000 1,000
800 800
80 . . . .
50 50
300 200
E to ffe s de fo ie s » • *
P o rcelaines diverfes •
80 Ps. dits, rayés , •
545 . . Satins unis,
150 » PoUr-de-foie uni
585 • • Luft rins unis ,
300 » . Pelangs unis,
7 19 Caiffes, • . • •
275 Paniers, • . • •
1,484 Paquets, . . • •
L a Reine L e Prince L e Prince
Julienne
Frideric. R o y a l.
Marie.
40 4<*
145 100 10Ö
5° 5° 50
185 300 zo o
200 100
*53 202 264
75 80 120
362 6 zz 5OO
Le s pofTeffions de la compagnie dans l’Inde fe
xéduifent à la ville de Tranquebar, qui eft défendue
par la fortëreffe de D a n sb ou rg , fituée dans les
états du Naïke de Tanjaor fur la côté de Coto-}
mandel. Elle a encore fur cette même côte la loge
de Porto-no vo , ’celle de Calicut & celle de College ,
enfin la loge de Friedericknagor dans le Bengale.
Ces établinemens coûtent à la compagnie environ
2200® ryksdales par an. L a fa&orie qu’elle entretient
à Canton en Chine , eft compqfée de deux
fupercargos & de deux afliftans , qui font tour à
tour relevés par un fupercargo & un afliftant que la
compagnie fait embarquer dans chaque vaiffeau
qu’elle expédie pouf la Chine. L a compagnie accorde
à tous ces employés une provinon de 1 &
demi pour cent de la valeur des marchandifes de la
Chine for le pied qu’elles font vendues en Europe ,
s’il n’y a qu’un feul navire dans toute l ’année ; 1
pour cent s il y en a deux, & trois quarts pour cent
feulement s’il y en a trois ou davantage ; & cette
provîfîon eft partagée entr’eux , fuivant les talens
& les fervices de chacun. L a compagnie accorde
d’ailleurs, aux fopercargos & afliftans qui font habitués
dans la Chine , une femme de 2400 piaftres,
tant pour leur entretien pendant que les vaiffeaux
font abfèns , que pour leurs voyages à Macao, s’ils
y font forc és , & pour argent de Cullie & autres
dépenfes pendant ce temps.
Pour ce qui regarde la direction de la même
compagnie en Europe, nous dirons feulement qu’elle
eft compofée de fept directeurs & de deux revifeurs
des comptes. Il paroît , d’après ce qui eft accordé
pour gag-es tant à ces directeurs & revifeurs , qu’aux
teneurs de livrés & autres employés de la compagnie
à Copenhague , que fa direction lui coûte autour
de 11,000 ryksdales.
Outre ces dépenfes que la compagnie eft obligée
de faire chaque année , ellé eft tenue de payer au
r o i , en reconnoiffance de l’oCtroi , & tant qu’il
durera, 5,000 ryksdales par an , s’il ne revient en
Danemarck qu’un feul navire de la Chine , 8,00b
ryksdales , s’i l en revient deux , ou 16,000’ ryksdales
, s’ il en revient trois. Elle paie ; d’ailleurs 2
pour cent du montant des marchandifes que fes vaifo
leaux rapportent de l’Inde & de la Chine. Quant à
celles qu elle y envoie par les mêmes vaiffeaux ,
elle ne paie aucun droit au roi 3 mais elle doit néceffairement
exporter du royaume par chaque
vaiffeau au moins pour 3,000 ryksdales de marchandifes
manufacturées dans les états du roi , fi le
vaiffeau eft deftiné pour l’Inde , & au moins pour
4,000 ryksdales des mêmes marchandifes, s ’il part
pour la Chine. Les vaiffeaux dont la compagnie fe
fert pour faire ce commerce , doivent être conftruits
en Danemarck ; comme les matériaux qü’il faut
employer pour cette conftruCtion , s’y importent
pour la plupart du dehors , ils doivent payer les
droits d’entrée accoutumés : mais le Roi , pour
dédommager en quelque façon la compagnie de
la cherté defdits matériaux, lui accorde , pour chaque
vaiffeau neuf qu’elle fait conftruire , une Comme
de quinze ryksdales pour chaque laft de commerce
qu’il pourra charger. Il eft cependant ob-
fervé dans l’oCtroi ( § .1 3 ) que cette Tomme ou primé
de 15 ryksdales pour chaque laft fera accordée feulement
pour aufli long-temps que le roi trouvera
! bon de laiffer porter â compte les redevances ou
j droits- d’entrée dans fes états des fofdits matériaux
importés , de manière que s’il fe trouve que la prime
fopaffe les redevances , elle ceftèra, & l’entrée des
matériaux deviendra franche.
Par le §. quatrième de l’ oCtroi que la compagnie
Afiatique de Danemarck obtint en 1772 , il eft
permis à tous les fojets Danois & à rou,s étrangers?
- qui voudront entrer en fociété avec eux , de naviguer
& négocier à Tranquebar & au Bengale , ou depuis
le Cap de Bonne-Elpérance en ç a , excepté la Chine ,
fous les conditions fuivantes.
« î ° . Que l’équipement fera fait dans les ports
» du royaume , & qu’on n’y employéra que des vaife
» féaux bâtis dans les états du R o i , & qu’ils feront
» fournis des paffeports néceffaires qu’ ils requerront
» a Copenhague des directeurs de la compagnie , qui
» les demandèrent au Roi.
» 20. Que chacun defdits vaiffeaux prendra pour
» fon négoce pour la valeur de 3,000 ryksdales de
» marchandifes fabriquées dans le pays.
» 3o. Que chacun de ces vaiffeaux particuliers,
» qui vont-à Tranquebar & au Bengale , payera à
» la compagnie pour droit dé récognition dans C o -
» penhagùë , lorfqû’ il devra partir, ou deux pouf
» cent des marchandifes dont il eft chargé , foiVd’ar-
» gent ou d’efpècës' ( en tant qu’il neft pas cîéfendti
» de les exporter ) , ou 1 5 ryksdales par laft de