
blies en France. Elle fîgnifie f e défaire de f e s billets
, vendre f e s actions p ou r de Vargent comptant.
Il faut que je fon d e quelques-unes de mes
actions pour nourrir les autres. Je n’ai plus d’argent
, je vais fondre des billets. Il fe dit ordinairement
plus en mauvaife qu’en bonne part, c’eft-
' à-dire' , fe défaire de les billets ou de fes a étions !
avec perte.
FONDS. Signifie toutes les marchandifes d'un
marchand. Ce marchand s’eft retiré, il a vendu
fon fo n d s . Il fe dit pareillement des machines,
métiers., inftrumens & uftenfiles fervant à une ma-
nufaéture. ;
F onds. C’eft encore l’argent que les marchands
& négocians mettent dans leur commerce, dans
leur négoce.
On appelle fo n d s ca p ita l, le total du montant
.des effets d’un marchand, d’un négociant.
Il a la même lignification dans les fociétés , dans j
les compagnies de commerce & dans les cargaifons !
.des vaifféaux marchands.. Le fo n d s de notre fociété
eft de cinquante mille écus : la déclaration du roi
a réglé le fo n d s de la compagnie d’Occident à
cent millions : ces armateurs ont fait un fo n d s de
•cinq cent mille livres pour la cargaifon du navire
.qu’ils font partir cette année pour la Chine. Et
.^infi de toutes les entreprifes de commerce.
FONDU , FONDUE. Il fe dit des couleurs
bien mélangées dans les étoffes de foie & de laine.
FONTE. Efpèce de cuivre mélangé d-autres
métaux , dont la plus grande partie doit être de
cuivre rouge.
Il ny a proprement point de différence entre le
bronze & la fo n t e , ou du moins ce n’eft que le plus
ou le moins de l’alliage qui en puiffe mettre.
L’alliage ordinaire de 1 un & de l’autre eft l’étain ,
& quelquefois le plomb : il eft vrai pourtant qu’il
ne doit entrer ni de l’un ni de l’autre dans le meilleur
bronze dont on fait les ftatues, & qu’il doit
être cotnpofe de moitié de cuivre rouge ou de ro-
zette , & moitié de çuivre jaune ou léton.
L’alliage d’étain dans la fo n te fe met fuivant les
différcns ouvrages auxquels elle eft deftinée : pour
les canons de fo n te on met dix ou douze livres
d’étain fur cent livres de cuivre rouge ou airain :
'pour les cloches vingt ou vingt-quatre livres , à
quoi on ajoute deux livres d’antimoine pour rendre
le fon plus doux , & on en met feulement trois ou
quatre livres pour les uftenfiles de cuifine.
La fo n te verte fe fait avec le cuivre tel qu’il
vient de la mine , & peu d’étain. Ce cuivre fe nomme
polofum.
« La fo n te paye les droits de la douane de Lyon
» à raifon de io fols du quintal , tant pour Tan-
» cienne que pour la nouvelle taxation : il femble
» que lé tarif entende ici par lè mot de f o n t e c e
* qu’ôn nomme du potin.
» La fo n te de fer , c’eft-à-dire , les uftenfiles de
> çuifijie faits de fer fondu , payent à la mçme
» douane 3 C. du quintal , le tout avec les fols
» pour' livre ».
F onte , en terme de manufacture de laine rie.
Se dit du mélange des laines de différentes couleurs
qui doivent entrer dans la tiffure des draps ou
autres étoffes. On dit qu’un ouvrier excelle dans
la fo n t e des couleurs , pour dire qu’i l les fait bien
fondre & mêler enfemble.
F O N W A . Drogue dont on fait des teintures c*n
écarlate. Cette drogue fe trouve au Suez & aux
environs , 8c c’eft une des marchandifes que le
vaifleau Roya l, chargé pour le compte du grand-
feigneur , apporte tous les ans à Mocha., ville de
l’Arabie, fameufe par fon grand négoce.
FO R A G E . L e droit de fo ra g e eft un droit que
le feigneur lève fur le vin que fés vafïaux vendent
a la broche, ou en gros ou en détail ; ce droit
n’ eft établi qu’en quelques provinces de France.
F O R A I N . On appelle marchand fo ra in un
marchand étranger qui n’eft pas du lieu-où il vient
faire fon négoce! Marchand fo ra in fîgnifie aufll
un marchand qui ne fréquente que les foires, qui
va revendre dans l’une les marchandifes qu’il a
achetées dans l’autre.
L a plupart des marchands fo r a in s , qui arrivent à Paris pour y vendre des marchandifes qui fe fabriquent
par quelques-uns des corps des arts &
métiers qui y font établis, ou qui peuvent fervir à
les fabriquer, font tenus par les ftatuts & réglemens
de ces communautés, de donner avis de leur arrivée
aux jurés , ou d’apporter leurs denrées & marchandifes'
dans les halles & bureaux deftinés à cet
effe t, afin d’y être vifitées, & enfuite lotties entre
les maîtres qui défirent en avoir.
Les marchandifes foraines qui ne font pas des
qualités requifes, font faifies & confifquées- , & les
marchands fo ra in s condamnés à des amendes
quelquefois réglées par les ftatuts, & quelquefois
ordonnées & arbitrées par les jugés de- police.
L ’ordonnance de la ville de Paris de 1 £71 fait
défenfes aux marchands fo ra in s arrivant dans les
ports, de mettre leur marchandife en magafins,
chantiers, greniers , caves ou celliers, à l ’exception
• du bois floté 5 il y a néanmoins des cas marqués
par l’ordonnance où ils le peuvent faire ,< en demandant
permifilon aux prévôt des marchands de
échevins.
. FO R A IN E . D ro it qui fe paye à Bordeaux fur
les marchandifes qui viennent de la province de
Languedoc , du Rouergue , Quercy , Armagnac ,
Com.minge & rivière de Verdun. On l’appelle autrement
patente de Languedoc. Voye-^ cet article.
- F O R Ç A G E . Terme de-monnoïe. C’eft l’excédent
du poids réglé pour les èfpèccs, e’eft-à-dire ,
ce qu’ il y a de plus que le poids permis. L e fo r ça g e
eft en pujre perte pour les maîtres des monnoies , le
roi ne leur en tenant jamais Compte.
L ’ordonnance de 1554 porte , que-fi à l ’ouverture
des b'Qëtes il fe .trouve des deniers forts de poids
au
au de {fus de l’ordonnance, il n’en fera alloué aucune
chofe en la dépenfe des. états des maîtres.
Ce qu on appelle fo r ça g e par rapport au poids,,
fe nomme largeffe , quand il s’agit du titre des
filpeces.
FO RE STIERE D ra p s fo r e flie r i. Ce font les
dçaps façon d Hollande que les François portent
au Caire & à Alexandrie.
• F O R F A IT . Vente en gros de plufisurs marchandifes
pour un prix convenu , fans entrer dans
le détail de la valeur de chacune en particulier.
F o r f a it . Se dit âuffi des entreprifes ou fo u r nitures
que des ouvriers & artifans 's’engagent de
faire pour une certaine femme, fans mettre prix
fur les pièces en particulier. J’ai fait un fo r fa it
avec mon ferrurier & mon menuifier pour la me-
nuiferle & ferrurerie de ma maifen ; il m’en coûte
mille, écus.
-1 E T T E . Sorte de lin qui fe vend au Caioe ;
il eft le meilleur après, le fquinanti.
FORMIER. .Ouvrier qui fait ou qui vend des
formes de fouliers à l’ufage des cordonniers,, fave-
tiers & ravaudeufes.
Les' formiers ne compofent point à Paris un
corps de communauté ; ce font des artifans fans
qualité , qui s’occupent de cette efpèce de métier
pour gagner leur vie. Il eft vrai que les maîtres cordonniers
prétendent qu’il n appartient qu’à eux de
faire & de vendre dés formes ; & en effet il y a
quelques pauvres maîtres qui en font & qui vivent
r£ f ,IÎ(^ 0Ge 11 a Pas 'néanmoins jitfqu’ici été
poflible aux jurés de revendiquer cette partie de
leur metier, & 'la plupart des formîers ne font pas'
cordonniers. ;. * -, \
Ces artifans fabriquent aufîi des talons ; mais
comme rarement lis font l’un & l’autre commerce ,
les raifeurs^ de talons , qui font ordinairement de
pauvres maîtres cordonniers ', s’appellent talonniers,
F O R T . Signifie en général toute perfonne vi~.
gouieufe & robufle , capable de remuer ou porter
cfe pelants fardeaux. A Paris il fe dit particulièrement
des porte-faix, crocheteurs ou gagne-deniers ,
qui tiaVailient en plufieurs endroits à la décharge
ou au tranfport des marchandifes.
, Les principaux lieux de Paris ou il y a des forts
établis, font la douane, la halle aux draps , la halle
aux toiles , le port S. Patil & le porc S . Nicolas.'
Les fo r t s de la douane dépendent des fermiers
généraux ; ceux de la halle aux draps font prépofés
par ies maîtres & gardes drapiers & merciers; ceux
rte la halle aux toiles font placés p a rle s officiers
de cette halle , & ceux des ports font uutorifés par
ies prévôt des marchands & échevins.
Dans chacun dé ces endroits il n’y a qu’un cer- Kg nombre de fons ré g lé , nW p a . permis à
f au*rcs perfonnçs de là ville d’y vepir travailler à
leur préjudice. . .
§ o r t Eft encore un terme très-en uïàge parmi les
marchands, négocians & banquiers, qui a plufieurs
l ’Omaureç. Tome I I . P a r t . J.
lignifications , fuivant les différentes occafions qû.
l’on s’en fert.
Drap fort. On appelle un drap f o r t , celui qui
eft épa is, qui a du corps , qui eft ferré & bien garnfc
de^laine; il fe dit dans le même fens de tqutes fortes
à étoffes tant de foie que de laine ,, même des ba-
zins', fataine's, toiles , rubans & autres femblables
marchandifes qui font bien garnies de fo ie , de f il
ou de coton, dont la chaîne eft ferrée 8c la trame
bien battue;
Fort de guede. On dit qu’un drap noir eft fo r t
de guede , pour faire entendre que le pied qui lui
a été donné par le teinturier eft d’un bleu bien
fopcé ; les noirs fo r t s de guede font eftimés les
meilleurs.
Cuir fort. Les ciiirs fo r t s fent les gros cuirs ,
tels c|iie font les cuirs,de boeuf, de vache, d’orignal,
& d’autres femblables animaux. On les appelle
fo r t s , pour les diftinguer des autres cuirs plus' foi-
bles , tels que peuvent être ceux de veau , de mouton
, d’agneau , de chèvre, &c.
U n cuir de vache tanné en fo r t ,e f t celui que le
tanneur n’a point fait pafler par le coudrement, 8t
qu ii a apprêté & tanné à la manière des cuirs fo r ts .
C offre fort. On rfomme coffre fo r t la caiffe
dans laquelle les marchands, négocians, banquiers
autres mettent leur argent & leurs meilleurs
eftëts , pour qu’ils foient en sûreté : on l’appelle
ainfi, parce qu’il eft fait tout de fer ou de fortes
planches de bois ,. fortifié en dedans & en dehors de
quantité de barres de fer 8c de diverfes ferrures à
plufieurs refforts, qui en augmentent la force , &
le rendent plus difficile à être rompu par les voleurs»
Fort. Se dit encore des p oid s 8c mefures.
On dit qu’une mefure eft plus fo r te dans un endroit
que dans un autre , pour faire entendre qu’elfe
contient davantage dans un lieu que dans l ’autre*
qu’une; balance eft trop f o r t e , lorfqu’élle ne trébuche
pas avec fafcilité ;• qu’ün poids eft trop f o r t ,
lorfqu’il n’eft pas jufte , & qu’il eft plus pefant qu’il
‘ iie faut. - . - v *•
On appelle le fo r t dé la balance romaine le
côté le moins éloigné du centre de la balance , qui
fert à pefèr les marchandifes les plus pefantes. Il
y a une des parties de cette balance que l ’on nomme
garde-forte.
L aU;-f o R te . Ce qu’on nomme eau-fo rte , n’eft
autre chofe qu’une eau çompofée de certains féls
d’où elle eft tirée par la diftiliation. Il y a de p la -
fieurs efpèces f eau-forte , qui ont prefque toutes
des ufages diftereos. '
Colle-forte. L a colle-forte eft une forte de
matière gluante & tenace , propre à joindre & unir
fortement deux corps enfemble. L a colle-forte fe
fait ordinairement avec des rognures de.cuir de boeuf
& de vache , ou d’autres femblables animaùx. Il s’en
fait auffi avec des nerfs & dès pieds de boeuf.
Fait-fort. Terme de monnayage. Il fe difoît
autrefois , lorfque le maître de la mounoie fé f a i -
f ç i t J'prt de fabriquer certaine quantité de marcs
v *