
•vernement des états de la compagnie dans l’Inde ,
dont nous parlerons ci-après, font nommés aufli
par l ’aflèmblée des dix-fept dire&eurs.
Indépendamment de cette affemblée , il y a un
collège de dix directeurs, qu’on peut regarder
comme le confeil de la compagnie ; il s’afîemble
de temps à autre à la H a y e , où il délibère fur les
affaires de la compagnie, examine les rapports
qui viennent des Indes, minute & note les ordres à
envoyer ; mais l ’on ne doit confidérer les réfolutions
de ce co llè g e , qu’en qualité de fimples ayis qu’il
donne à la compagnie , attendu qu’elles n’ont aucune
fo r c e , tant qu’elles ne font point appuyées de
îapprpbation de l ’aflèmblée des dix-fept directeurs.
C e même collège tient, dans les cas requis , des
conférences touchant les affaires de la compagnie
avec les députés des états-généraux. Ces conférences
ont fur-toüt lie u , lorfque la compagnie fe
trouvant engagée dans une guerre ou dans quelque
différend important avec une nation , foit Européenne
, foie Indienne , elle a befoin de l’appui de
leurs hautes-puiffances.
Quand il faut nommer un directeur , les inté-
ieffés s’afièmblent, & à la pluralité des voix défi-
gnent trois fujets, dont un enfuite eft choifi directeur
par les magiftrats de la ville à qui ce droit appartient
dans chacune des chambres refpeCtives. Cette formalité
n’a pas lieu pour la nomination de tous
les directeurs ; il y en a qui font choifis & envoyés
dans certaines chambres par les villes particulières,
ou par ceux à qui ce droit appartient : il faut avoir
an moins- vingt-cinq ans pour pouvoir être nommé
directeur. Il n’eft pas permis d’ailleurs que deux
parents au troifiéme, même au quatrième dégré,
loient enfemble directeurs d’une même chambre.
V.oilà pour la direction de la compagnie en
Europe. I l nous refte maintenant à dire deux mots
du gouvemenfent qu’elle a établi pour conferver
les états dont elle eft fouveraine dans les Indes.
Ce gouvernement eft ccrmpofe du gouverneur g é néral,
du directeur g éné ral, du major général, &
de cinq confeillers ordinaires, indépendamment d’un
nombre indéterminé de confeillers extraordinaires
qui n’ont point de voix dans le confeil, lors même1
qu’ ils y affïftent. C ’eft le confeil, compofé des
huits premiers membres , qui noitfme les autres'
officiers, fort pour le c ivil, foit pour le militaire S
qui font au fervice de la compagnie. Ce confeil
décide de la guerre, ou de la paix dans l’ Inde.,
régie la quantité 8c la qualité des marchandées à
envoyer dans Içs Prcrvinces-Unies, expédie enfin |
les vaiflèaux deftinés tant pour l’Europe que pour
les échelles de l ’Afie- Les vaiffeaux deftinés pour
l'Eu rope, font divifés en deux flottes, dont l ’une 1
part de Batayia vers la fin de l’année, & l’autre
! quelques mois après. Lorfque la première arrive
I au Cap de Bonne-Efpérance, elle s’y arrête pen-
I dant un ou deux mois, & en part fouvent fans
attendre que l’autre flotte y arriva. L e retour des
vaiflèaux de l’Inde a lieu dans les ports de Hollande
& de Zélande vers les mois de juin ou de
Juillet. L e nombre n’en eft point fixe , ( il eft
ordinairement de trente navires ) non plus que la
quantité des marchandifes qu’apportent les deux
flottes en Europe.
Nous avons déjà obfèrvé que la compagnie fait
deux ventes générales chaque année ; la première
en avril & m a i, confiftant en épiceries ; la fécondé
en novembre & décembre , où l’on vend toute forte
de marchandifes des Indes excepté la canelle, le
poivre & ma c is ,'d on t la vente ne fe fait qu’une
fois l’an ; & le clou de girofle 8c la noix muf-
çad e , qu’on peut acheter tous les jours dans les
magafîns de la compagnie. Ces ventes fe font par
enchère, c’ eft-à-dire que les marchandifes fe vendent
par parties , ou lo ts , qu’on nomme K a v e l in g , au
plus offrant & dernier enchérifïèur ; de manière
que chaque forte de marchandife vaut tantôt plus
tantôt moins, fuivant qu’elle eft plus ou moins
recherchée des acheteurs. L e clou de girofle &
la noix mufeade font les feuls articles auxquels la
compagnie elle-même fixe des p r ix ; mais cette
fixation n’eft faite que pour un an, la compagnie
fe réfèrvant le droit d’en prolonger- lé terme , &
de hauflèr ou de baiflèr les prix comme elle le
trouvera convenable. Elle ne fixe point de prix à
la canelle, qui , de même que le clou de o-irofle
& la noix mufeade , eft un article dont elle fait,
pour ainfi d ire, le commerce exclufif, parce qu’elle
auroit lieu de craindre de fe voir enlever une partie
de ce commerce par les autres peuples de l’Europe
trafiquant dans l’Inde, qui en effet ne manqueroient
pas dans un tel cas, de faire venir en Europe de
fortes parties de canelle ordinaire , qui croît dans
plufieurs contrées de l’A f îe , & qui a caufe de la
modicité du prix auroit la préférence fur la bonne
canelle , chez les nations où il fe fait une forte
confommation de cette précieufe écorce. Mais la
compagnie fuit une régie bien fage à cet égard.
C ’ëft de ne jamais expofer en vente qu’autant de
canelle qu’elle croit en pouvoir vendre. Elle en
foutiem , par ce moyen, le p r ix , qui, fans cette
précaution , bàiflèroit confidérablement , furtouc fî
la compagnie vendoit à la fois tome la canelle qu’elle
a dansles magafi^s.. Nous montrerons mieux comment
la' compagnie régie , une armée portant l’autre ,1a
quantité (f épiceries qu elle juge à propos de vendre,
par le détàilfuivant de ce qu’elle en a vendu pendant
les cinq dernières armées, f$avoir$
' En 5775 , i l a été vendu dans
les fix chambres, les épiceries fui-
vantes :
Amfterdam. Middelbourg. Delft . Rotterdam, Hoorn. Enkhuyze.
24 avril. 1 mai. 9 mai. 11 mai. 1 6 mai. 18 mai.
-400,000 f t canelle. . . . . •
‘ 90,000 ffc macis, ou fleur de mufeade.
• • * •
$,297 balles poivre brun. . , .
200,000
45,000
3 »7.80
160,600
22,500
2,020
25,00©
5,625
683
25,000
S »6* S
400
15,000
5, 6i f
« 5 4 '
25,000
7 60
En t776. 6 mai. 22 avril. 30 avril. 2 mai. 13 mai. 15 mai.
j o ,667 balles poivre brun • . .
200,000
50,000
5,820.
100,000
2 5,000
■ 2,600
25,006
6,2$°
354
25,000
•6,256
510
25,000
6,2 50
488
25,000
6,250
8s 5
En 1777 . 21 avril. 7 avril. 15 avril. 17 avril. 5 mai. 7 mal*
5|.oo,ooo H» canelle.
80,000 ifc macis . . * • • • .
j 0,000 balles poivre brun. • . •
200,000
40,600
4,375
100,000
20,000
2,800
25,006
5,ooô
761
2 $,ooo
5,00© 1
757
25,000
_5,ooo
690
25,000
5,000
*3 5
En 1778. 27 avril. 4 mai. 12 mai. 14 mai. 19 mai. 21 mai*
'3 $0,000 fh canelle * • • * • •
85,000 ffe macis • • • • , # • •
9,546 balles poivre brun. . • .
175,000
42,500
3,5>zo
87,500
21,250
3^ 3°
11,875
5,315
400
21,875
5,3 4 5 612
11,875
5,3*5 1,484
1 ‘21,875
5,3 z 5
En 177 9. 12 avril. 19 avril» 27 avril. 29 avriL 4 mai. 6 mai.
300,000 fb canelle. . * • * . .
80,000 & macis • • • • « • *
112,300 balles poivre brun . . •
150,000
40,600
5,350
75,000-
20,006-
3 >7 5°
18,750
5,00©
• 640
18,750
5,000
7 5°
18,750
5,000
730
18,750
5,000
1,080
I l doit être vendu cette année 1780. 17 avril. 24 avril. 2 mai. 5 mai. 9 mai. i l mû.
150,000 canelle.
80,000 ifc m a c is .................... ..... •
9,459 balles poivre brun • • •
125,000
40,000
3,170
62,500
20,606
3, 6p°
1 5 / 1 5
5,000
583
l j / i ‘5 -
5,000
780
- 15 / 15
5,000
376
1 5 / ï i
5,000
860
Les prix hauts & bas de la canelle , & celui des autres épiceries, qui furent payés dans chacune
des fix chambres pendant les cinq premières dont nous venons de faire mention, font les fuivants 5
fçavoir :
Canelle. Macis. P o iv re hrun.
1775* 177«. 1777- 1778. 1779 • 1775* 177«. •1777. 1778. 17 T9 ' I 77S. 177«. 1777. 1778. 177 9>
bfterd
Sols bco. Sols.bco. Sols bco. Sols bcô. Sols bco. fl. li, â\.. fl. K fl. ck. fl. âv. âv. âv. &. âv. â^.
1223160- 1173142 I;r5ài75> 1063140 S>oài34f 20 3 20 3 21 7 20 10 21 2 6 1 1 26 ZS
1203146 Ti6ài25 1023141 1023135 98a132 20 I 20 4 21 8 20 4 2 1 2. 25 7 22 - • “ i ZS i
o ", T20àl51 1143140 io 2 à i4 ï I02àï3 3 983132- 20 2 20 3 21 7 20 4 21 2 2-5 i 22 f m f m i »3 1183148 1133140 1033138 T oiài3o 983132 20 2 20 3 21 7 20 4 ' 2 1 2 2 5 i m s 2 2 1 m : 2-3 1174147 1143131 1073146 102312 5 993130 20 3 20 2 21 8 20 4 2 1 3 ZS ? m E l i ?4 - J 22 -g
1163146 1,143134 1074135 1023130 993130 « 3 20 2 21 8 20 4 i l j 1 i M ï 13 i : 21 i
• L a noix mufeade a été vendue pendant les nêmes années à • • 75 fols bco. la lÜ
1-e. clou de girofle a valu en 1775 & 1776 é .* .8 5 fols dits.
Mais il vaut depuis ,1777 feulement 9 • ôls dits.