i l i ? F A N
F a ir e la traite. On Te fert de ce ferme pour le
commerce des nègres fur la côte de Guinée Ton
y dit y fa ir e la traite des nègres , au lieu de dire ,
acheter des nègres. V oy e% n è g r e s .
F A IS T E . Terme de manufacture de lainage. Il
fe dit du dos d’un drap-, ou d’une autre étoffe ' de
laine. C’eft le côté oppofé aux lifières , lorfqu’une
pièce eft pliée en double , l ’endroit en dedans ,
libère fur lifière.,
II eft au choix de l’acheteur de faire auner fon
étoffe, ou par le côté du f a i f i e , ou par celui des
lifières , conformément à un arrêt du confeil, en
forme de réglement, du 3 oétqbre 168p.
FA ÎT IÈR E . T u ile courbée en rond , qui fert à
couvrir le faîte des maifons.
F A IT . Ce qui eft confommé, dont on eft convenu
, contre quoi il n’eft plus loifible de revenir.
On .dit, en termes de commerce , c’eft un p r ix
f a i t , un marché f a i t , un compte f a i t ; pour
dire, un compte arrêté , un marché conclu, un prix
fixé.
O n d ita u f li, un p r ix f a i t ; pour fignifîer un
p r i x certain , qu’on ne veut ni augmenter , ni
baiffer.
On appelle comptes fa i t s , des livres d’arithmétique
donnés au public par les fleurs Barrême per'e
& fils ; ou fans avoir befoin de faire aucune opération,
on trouve toutes fortes de calculs, depuis
les plus petits nombres jufqu’aux plus grands.
F A L L E , ou F O L L E . Petite monnaie qui a
cours en Egypte $ il en faut huit pour un médin.
Les Turcs rappellent mangour, Voye-^ la table
pES MONNOIES.
F A LO U R D E . Gros fa g o t lié par les deux bouts,
fait de perches coupées , ou de menus rondins de
bois flotté. On en. fait auffi des hares 8ç rouettes
qui attachent & lient les perches, des trains.
Toutes ces falou rd es doivent avoir trois pieds
& demi de lo n g , & vingt-fix pouces de tour. Cinquante
font la voie. Elles fervent aux boulangers &
pâtiffiers pour chauffer le four.
Les regratiërs en font le détail & les vendent à
Ja pièce aux pauvres gens , qui n’ont pas le moyen
de faire provifion de bois de chauffage-
FAM IS. .On appelle à Smy rne draps d'or- f a -
m i s , une des fortes d’étoffes mêlées d’or qu’on y
envoie d'Europe. Il paye à la douane de cette
ville les' droits d’entrée à raifon de cinq afpres
le pic.
F A N A L . ( Terme de marine. ) C ’eft un feu allumé
fur le haut d’une tour élevée fur la côte , ou
à l’entrée des* ports & des rivières , pour éclairer
& guider pendant la nuit les vaiffeaiix dans leur
route; & on l’appelle communément phare. L a tour
de Cordouan fur la rivière de Bordeaux , eff un
f a n a l fort utile à ceux qui navigent en ces quartiers
là. L e phare ou fa n a l de Gènes eft fort connu
dans la' Méditerranée. L e phare ou p haro f d’A -
Jexandiüe bâti par Ptolomée Philadelphe, étoit au*
trefois fi fameux, qu’il a donqç fon nom à ;ous les
F A N
autres. Mais for-tout le fameux coloffe de l ’ifle de
Rhodes étoit autrefois le plus célèbre phare du
monde. Qu’il me foit permis d’ajouter ici un petit
mot touchant ce colofle, pour fatisfaire la curiofité
de. ceux des leéfceurs qui ne font pas an fait de ce
monftre inanimé. Ce. coloffe ou pnaros , étoit une
ftatue gigantefqne d’Apollon, d’une grandeur fi énorme
qu elle avoit cent vingt-fix pieds de haut, & tout
le refte à proportion ; de forte que les vaifleaux
paflbient entre fes jambes à voilés déployées. Cette
ftatue étoit placée au port de Rhodes en l’honneur
du foleil, & regardée, comme une desfept merveilles
du monde. On dit quepeu de perfonnes pouvoient
embrafler fon pouce. C ’ëtoit l’ouvrage de Charés,
difciple de Lyfippe fameux fculpteur, qui y a employé
douze ans de travail. Ce coloffe a refté fur pied
l’efpace de 1,360 ans; après quoi ayant étérenverfé
par un tremblement de terre, il a refté fort longtemps
en cet état couché à terre , jufqu’ à ce que
les Sarrafins étant devenus maîtres de l’ifle , ils l’on{
vendu à un ju if qui en a chargé de cuivre, neuf cent
chameaux.
F anal. Eft aufli un feu allumé dans une groffe
lanterne qui eft mife fur le plus haut de la poupe du
vaifleau , pour faire fignal, & pour marquer la
route aux vaifleaux qui fuîvent, quand on va de
flotte & de conferve. L ’amiral porte trois fanaux
afin de fe faire fuivre. L e vice-amiraj deux ; - les
autres vaifleaux de guerre un. Quand on dit Amplement/
IzzzæZ , cela s’entend du grand fa n a l de poupe»
Les phares ou fa n a u x de terre font d’un grand
entretien , tant à caufe des gages qu’on donne à
celui qui en a foin , que d e là grande quantité de
bois & de charbon qui s’y eonfume ; 8c ordinairement
tous les vaifleaux entrans au port, y contribuent
par un certain droit.
F A N E G O S . Mefure de .grains,, dont on fe fert
en Portugal. Quinze faneg os font le muid. Quatre
alquieris font le fanegos. Quatre muids de Lifbonnë
font le laft d’Amfterdam. V o y e% la table de§
MESURES.
FAN E Q U E . Mefure de grains, dont on fe fert
dans quelques villes d’Efpagnc , comme à Cadix,
$. Sébaftien & Bilbao. I l faut vingt-trois à vingt*
quatre faneque? de-S. Sébaftien, pour le tonneau
de Nantes,, de la Rochelle &.'d’A v ra y , c’eft-^à-dire ,
pour neuf feptiers,& demi de Paris,
L a mefure de Bilbao étant un peu plus grande,
vingt à vingt-une fdneques fuififent pour un tonneau
de Nantes, Avray & la Rochelle.
Cinquante faneques de Cadix & d'e Séville, font
lela ft d’Amfterdam; chaque faneque pèfe 9 r livres
de Marfeille, Quatre chays font Ja, fa n eq u e , &î
douze anegras lecatus.
F A N O . Petip p oid s dont on fe fert à Goa.f
& dans quelques autres lieux des Indes orientales,
pour pefer les rubis. Il eft de deux carats .df. V-euifej,
V oye\ la tabl'e pes po ip s ,
jFAN ON ? ou F A N Q S , Mo .m çU de Ja côtç do
F AK
Malabar. L e fan on eft une pièce J’ôr eMraordiiÿû-l
rement petite. Voy c\ là table pes môn-noies. 1
F a'nôn. C’eft au(lî une des fortes de marchandifcs
que l’on tire de la baleine;
F A N OS ou F A N O N . Monnoie des Indes , J
qui s’y fabrique 8c qui y a cours en divers endroits',,
particulièrement le long de la côte de Coromandel,
depuis le Cap de Comorin jufques vers le Bengale.
Les fa n o s ont pareillement cours dans 1 ifle de
Ceÿlan; mais il ne s’y en fabrique pas.
11 y a des fa n o s d ’or 8c des fà n o s d’argent. ^ .
; "Les fa n o s d’or ne font pas tous ni du même
poids ni du même titre , ce qui fait une grande
différence pour leur valeur. Les fa n o s du Pegu
tiennent le milieu : ils pèfent de même que ceux
d’Afem fept grains ; mais l’or en eft à plus haut titre.
Il y a aufli des fan on s d’or, qui ont cours à Pondichéry,
principal comptoir des François. Us font
faits à-peu-près.comme la moitié d’un pois , & pas !
plus gros. On donne quatorze douces pour ce f a non
, & deux caches pour un doudou. Voye\ la
TABLE PES MONNOIES»
F A N T I . On nomme ainfi à V en ife , les clercs
ou facteurs du collège de commerce. Ce font eux
par qui les marchands font faire les protêts des
lettres & billets de change.
FAR A IS. On nomme ainfî aubaftion de France,
les f i le t s 8c quelquefois les fic e lle s /dont les corail-
leurs font les filets propres à la pêche du corail. Ils
font différons des filets qu’on appelle herbages,
qui font les plus vieux des fa r a is qu’on défait, 8c
qu’on réduit en vieux chanvres , pour mettre aux
chevrons, qui fervent à tirer le corail du fond de
la mer.
F A R A T E L L E . P o id s dont on fe fert dans quelques
lieux du continent des grandes Indes. Il eft
égal à deux livres de Lifbonnë, oii la livre eft de
quatorze onces, poids de marc, ce qui revient à une
livre trois quarts de Paris.'
FARDER . Employer de l’artifice, pour faire
paroître une chofe plus belle qu’elle n’eft. On dit,
fard er fà marchandée, pour dire, n’en faire paroître
que le plus beau. Les ftatuts des tonneliers ordonnent
que l’ofier fendu fera loyal & marchand ,
fans qu’il foit pourri, heudrî ni fa r d é de pire ofier
dedans les molles que par dehors.
F A R D IN . V o y e i F A R TH IN G .
F A R D O S . Monnoie d’argent qui a cours à
Eantam.
L e fa rd o s eft auffi une monnoie de compte.
Voye\ LA TABLE PES MONNOIES.
F A R G O T . Terme F lam and , particulièrement
en ufage du côté de Lille. Il fignifie un b a llot ou
p e tite balle de marchandifes , du poids 4e cent
cinquante à cent foixante livres. Il faut deux farg ots
pour la charge d’un mulet ou d’un cheval de bât. Je
vous envoie quatre f argots de camelots, pour faire
paffer en Efpagne par Bayonne.
Quelques Flamands difent auffi fra n g o t te , qui a
la même lignification.
F A R IN E . Grain moulu & réduit en poudre ,
dont avec un bluteau on a féparé le fon. On fait
aufli des fa r in e s de légumes lecs.
Les fa r in e s propres a faire du pain , font celles
du froment, du méteil, du feigle , du farafin & du
maïs. ^
L a fa r in e d’avoine s’appelle g ru a u , & fert a
faire des boiffons & des bouillies rafraîchiflantes.
Les gantiers 8c parfumeurs emploient la fa r in e
de fèves, de haricots, dans les poudres qu’ils font
.pour deffécher les cheveux.
Les fa r in e s de froment, de feigle ou de meteil,
ont différens dégrés de bonté 8c différens noms ,
fuivant les diverfes divifions du bluteau par od o a
les pafle.
L a plus belle eft celle qu’on appelle de premiers
g ru au x ; enfuite eft celle qu’on nomme la fa r in e
blanche, ou blanc bourgeois, après viennent les
gruaux bis.
F olle farine. L e plus léger de la fa r in e , que
le vent enlève & qui s’attache au parois du moulin.
On fe fert de cett t fo ll e fa r in e pour faire de l’amidon.
Voye£ amipon.
F A R IN IE R , FARIN IERE . Marchand & marchande
de fa r in e .
F A R TH IN G ou F A R D IN . Petite monnoie de
cuivre qui fe fabrique en Angleterre. I l y en a de
quatruples, de doubles & de fimples. Quatre f a r -
things fimples font un peny ou fol d’Angleterre.
Les far thin gs font commodes & même néceffaires;
mais ils n’ont pourtant cours que dans de fort petits
paiemens, & l’ oti ne peut obliger perfonne à en recevoir
autrement.
F Â T O M . Mefure & ont on fe fert en Mofcovie ,
qui contient fept pieds d’Angleterre , & environ la
dixiéme partie d’un p ou ce , ce qui revient, mefure
de F ran c e, à fix pieds fept pouces'& quelques
lignes, le pied d’Angleterre n’étant que d’onze pouces
quatr^ligaes 8c demie de roi. V oy e^ la tablb
des mesures.
F A U C IL L E . Intrument de f e r fait en croiffant,
avec un petit manche de b o is , qui fert à faire la.
mpjffon du bled , de l’o r g e , & autres femblables
grains. . '
Les fa u c ille s font du nombre des ouvrages des
taillandiers , 8c font partie du négoce des quincailliers.
Il* s’en fabrique quelques-unes aux environs
de Paris; mais la plus grande quantité vient de
F o re z , de Champagne, & de quelques autres
provinces du royaume. On en tire aufli des pays
étrangers.
F A U D É E . Pliage des étoffes de laine. O n dit
aufli fa u d e r 8c fa u d a g e .
Faudée. U n e étoffe fa u d é e, eft une étoffe pliée
& marquée de foie de couleur, fuivant les, régle-
menè. Voye^ comme dejfus.
F A U D E R U N E É T O F F E . C ’eft p lie r une
étoffe en double dans fa longueur ,. enforte que les
deux lifières fe touchent ; ce que l ’on fait, avant que