
a?S F ît A
Bayonhoife ont coutume de porter les huiles & les
fànons provenans de dette pêche.
On fait- aufli à Baytmtie un afiëz tort Commerce
de mats de navires , que Ton met dans une foffe faite
exprès pour les conferver. Ils y viennent par différentes
rivières, qui defcendent des Pyrennée? : de
Bayonne , on les envoie à Breft, & dans les autre?
aftteliers des vaiffeaux du roi.
; On conftruit des Vaiffeaux à Ba yonne, & l’on peut
tes bâtir plus commodément & à meilleur marché;,
qu en bien d’autres ports du royaume, a câufe de la
facilité d’avoir des bois & du fer d’Efpagnë, des
Chanvres pour les Cordages par la Garonne, &
du gaudron & du b ta v , qu’on tire dès Landes : mais
ce ne peut être que des frégates de quarante à cinquante
pièces de cation, a caufe que fon port eft un
port de barre, dont l’etïÇrée n’eft pas extrêmement
profonde.
D t f COMMERCÉ DÈS LAINES D 'E S P A G N E ,
qui f e f a i t a Bayohne.
I l faut d’abord remarquer, que dans le nombre
des laihes que les marchands de Bàyonnç tirent
d E fpagne, il y ëfi a quelques-unes qui ont dés noms
dlfférens de ceux qu’on a donné dans ce Diéfion-
Hairè à l’article des laines; mais dans le fond ce
(ont lés mêmës, toute la différence ne venant que de
quelques épithètes autrement rendues, ou dé quelque
diverfité dans leurs qualités ; ou enfin de quelques
lieux d’Efpagne plus connus aux Bayonnois qu aux
marchands des aiitrés villes de France.
On compté qu’année commune, il entre à Bdyôn-
ne jufqu’d quinze mille balles de' laihes -dé toutes
qualités.
Ces laines fo n t , des Ségovies Léonèfes , des
Superfines, des Ségovies ordinaires, des Sories Ségo-
vienneS, dès Burgalèfes, des Sories de Cavalleros,
des Sories Molihés , de grands Albarafins , dé petits
Albafafins, des Cuenças, des Etréménas, des Beî-
chitteS, dès Campos d’Aragon, des Fleuretons de
Navarre, & tontes fortescFAgnelinsfins 8C communs
en furge & lavés.
Beaucoup de négocians de Bayonne ont coutüme
de faire acheter Une partie de ces laines en furg e, &
dè les faire laver fur les lieux pour leur compte :
lés autres lés ont des Efpagndls j. qui ont des troupeaux,
ou des marchands de cette nation qui en
font le commerce , qui chaque année les envoyent
ôxk les portent â Bayonne toutes lavées pour les y
vendre eux-mêmes ; enforte que les Bayonnois ayant
toujours ces laines de la première main, ils font en
dtat de les donner â meilleur marché que lés autres
outre que les meilleurs lavoirs étant plus à portée de
F R A
cette ville que d’aucune autre, même que de la ville
Bilbao, les laines qu’on tire de Bayonne font
toujours les mieux bénéficiées & les mieux triées de
toutes celles qui fortetit d’Efpagne«
L hiver eft le meilleur temps pour venir k B ayonne
faire ces achats , les laines y arrivant en plus grande
qu intité y & le choix en étant plus aifé; ce que ne
doivent pas négliger les fadhmers de France , qui
emploient lés laines d! Efpagne dans la fabrique de
leurs étoffés Ou de leurs autres ouvrages.
L e poids dont oft fè fert à Bayonne dans le commerce
des la ih e s , C’ èft le poids de marc de feize
onces d là livre.
A l’egard du prix , il eft différent fuivant la différence
du change : on va le méc'tré ici fur le' pied
qu elles fè font vendues âü mois dé novembre 1 7 1 4 ,
que les changes pour PÈfpagne étoiènc a feize livres
la piftole. 5
i>ar ce pied', les Ségovies Léonèfes R , vaioient
cinquante-deux fols la livre, les F , fix fols moins.
Les Ségovies Ordinaires, quarante-huit fols ; les Ségoviennes,
quarante-fix fois; les Sories Ségovieii-
nes, les Burgalèfes & les Cavalleros , depuis quarante
- quatre jufqu’a quarante - cinq. Les Sories ,
depuis quarante-un jüfqu’à quarante-deux, avec la
meme diminution de fix fols & de douze fols aux F
& aux S. Les autres laines à proportion de leur
qualité.
L ’ufage eft de donner pouf tare ce que pcfe le
Balin où emballage , qui eft ordinairement depuis
onze jufqu’à quatorze livres, füivânt qu’il eft plus ou
moins gros , 8c la balle plus ou moins grande.
On déduit outre cela dans les comptes, trois livres
par balle , qu’on appelle lés trois livres du don.
Pouf ce qui regardé la proportion des différentes
fortes de laines dont chaque balle eft compofée ,
voici quelle elle eft.
Les laines de Ségovie ont Ordinairement du cinquième
au quart de baffes forcés K & S ; les Ségovies
ordinaires & les laines Burgalèfes , le quart: enfin,
les Sortes Ségoviennes , les Cavalleros , & les Sofies
d’uni'quart à un tiers.
Il faut remarquer que dans tout ce qu’on a cfit
jufqu’ici dès la in e s , fauteur du- mémoire ne s’eft
attaché qu’aux laines f in e s , parce que ce font celles
dgpt il le confomme le plus dans le royaume*
On charge année commune à! Êayonne , trente
ou quarante bâtimens du port de deux cent à trois •
cent cinquante balles de laines fin e s pour Rouen
& pour Nantes, & huit ou dix pour la Hollande.
L e Languedoc en tire aufli plufieurs parties de la i nes
fories Ségoviennes, & fOries ordinaires, qui
font lès plus propres pour faire les londrins féconds,
qui eft la qualité la plus COurarite pour le Levant.
F R A F R A 2 ? 9
F A C T U R E E T C O M P T E , d'un ajforliment de c inquante-fept balles de laines Ségovies j
vendues fu iv a n t Vufage de Bayonne , fç .a v o ir , 4.3 primes , 11 fécondés & 3 tierces»
N°. N°. N^. N®. N°.
19 • • ZOO 1. 3 1 ■ Ï i ï l 1. 9 *
co
8 . • 704 L 2 6 , • MJ t
14 . • >85 _ *3 • « 203 43 • .20 4 21 . .2 12 Ï 5 • • 2Ç>7
i l . . 210 24 . • 208 5 * • 208 2 • • 109 28 . * lOS
1 • . 207 39 • • 209 3 6 | . 202 7 • .2 1 1
R 23 . . 20? 4 6 • . I89 18 . . 204 37 • • »7-1 6 z f
22« • I99 17 . • 203 12 . • 194 10 . • 10 9
4 » • • 20 5 * • 2 0 4 40 . • 174 1 7 • . 211
3 4 • . 198 47 « . 212 4» . . 188 33 - • 2oé
16 • • 221 45 • . 191 41 • 44 .• • 2?»
6 » • 199 20 • . 2 11 3! • . 202 3 • . U ?
1033 2045 19.70 204 6
1045
1970
2046
:6%7
8711
591 j Tare à 10 1. ~ , 8c 3 1. don , font 13 I.5 par balle C io ^ Uv.
liv. n e t , laine [ prime ] à 52 fols 1^ livre. C 3 liv. dpn.
N°. N°
57 . . * 1 * 1. «3 • . 184 L
f o , ... • 233 S , 229
52 . • 210 , 228
• • 137
5 8 . • 210 [ 641
60 . . 2 lS 4 1 5 taré
5$ • . 204
53 S » 212 599 \ liv.
5 6 . . 3)21
4 9 • . 2 i i
81 , . 224
eft 6 fols moins que les fécondes , ou n
fols moins que les primes. J
1 35>5 l x _ .
151-5 tare & don a r $ 1 .5.
2243 5 liv. n e t , laine [ fécond ] à 46 fols la livre [ qui eft fîx fols moins que les primes. ]
COM M ER C E DE L IB O U R N E , DE B L A Y E ,
ET DE QUELQUES AUTRES VILLES DE
LA GÉNÉRALITÉ DE BORDEAUX.
L a ville de Libourne eft fur la Dordogne, par
laquelle la mer monte jufqu’à Caftillon, qui eft
trois lieues au-delà ; en forte que le flux & le reflux
ont plus de vingt-fix lieues de montée 8c de defeente,
jufqu’à l’embouchure de cette rivière dans la mer.
Une fituation fi avantageufè , pourroit lui facil
i t a un grand eotume rçe avec les étrangers, 8c avec
quelques provinces voifînes que la Dordogne parcourt
dans fa courfe ; mais il y a déjà long-temps
que Bordeaux s’eft attiré tout le commerce, & à
peine lui eft-il refté celui {les Tels , que Éon envoiç
par la rivière dans le Périgord & dans le Quercy.
O n y voit pourtant quelques navires du dehors
qui viennent y charger des vins & des bleds du pays’;
mais c’eft peu de chofe en çompararfon de ce qu’on
en envoie à Bordeaux, qui au préjudice de Libourne,
eft devenu comme le dépôt des propres marchan-
difes de cette ville & de Ion territoire.
Si les entreprifes qu’on a faites depuis'quelques
* « k ij