
JO È S t*
Èôùffà'ge de tfaites,'& divers aûtres frais ordirtaires
& extraordinaires. Lés prix varient depuis 4 jufqu’à
4 5 piaftres le quintal, fuivant les çirconftances.
P o r tu g a le te , petitè ville fttilee à l’èritrée du port
de Bilbao, a quelque part à fon commerce. Guer-
fcic a ’èfi- à'proprerûerîc païl'ér la capitale de la fei-
gheutie de Bifcaÿe.' Durangèo 8c Vèrmeo font Jeüx
des principales villes de ce diftriét. .
S a in t - A n d e r ou Santander , capitale de la
Monragme,“province V E fp a g n e , eft fituée au bord
d u n golfe qui forrnéiln Bon port défendu par'quatre
forts. L e commerce de cette ville , qui confifte
principalement ter* laines & en-froment, eft devenu
très-important depuis quelques-années. On expédie,
-année commune, de Saint-Ander pour la Hollande
la Fr'aftce‘& T Angleterre , environ 10,000 balles de
laine & 2 à 3,000 balles d’agnelins, qui defcendent
de la Caftille dans cette ville. Peur ce qui eft du
froment, on en charge tou s les ans plufieurs navires
pour divers cantons VEfpagne , où cette denrée
manque. Il feroit fuperflu d’en donner un compte
fimulé, ainfi que des laines , dont la plus °rande
partie s’expédie pour compte 'des maifoûs établies à
Madrid & en V autres villes V E fp a gn e , qui trouvent
quelquefois mieux leur compte a faire venir j
leurs faînes par Sain t-A n d tr 'que par Bilbao , fui-
rant que les- lavoirs font plus ou moins a portée de
ces deux ports. A u refte, comme Bilbao n’a pas la
permiflion de faire des expéditions pour l ’Amérique
faute de douane royale dans cette v ille , où Ion
puifle faire la vifite ,des chargemens qu’on veut envoyer
dans cette région , c’ eft a Sàint-Ander que
s expédient les navires qu’équipent les négocians de
Bilbao pour la Havane, Buenos-Aires & la L ou i-
fianne.
L a r ed o , Ca jlro - Urfmfles & San Vicente de
la B arquera, font trois autres petits ports de la
Montagne , fîtués entre Bilbao & Saint-Ander.
S a n tilla n a eft une ville confidérable de la Montagne.
O v i e d o , capitale de la principauté des Afturies,
eft fituée dans une plaine élevée entre les rivières
- d5Ovie & de D ev a , à cinq ou iSx lieues de G ijo n ,
qui eft un des ports principaux des Afturies. A b ilè s ,
- V illa v ic io fa , Rivad efella , CubiÜedc «j Luarca
& Nayia font aüffi des ports de cette principauté ;
la noifette eft la feule marchandife qui s’exporte de
ces ports pour l’étranger : on acheté ce fruit dans
les montagnes, & on le charge à G ijo n , Vülavi-
ciofa & Rivadefella.
C o r o g n e ( la ) ou Corunna, capitale du royaume
de G a lic e , eft aujourd’hui un des ports les plus
confîdérables de V Efpagne, par l’établiffement qu’on
y a fa it , i l y a quelques années , des paquebots-
courriers qui partent de cette ville , fçavoir un
chaque mois pour les ifles Canaries , la Havane, la-
nouvelle Efpaghe & les ifles Philippines,- & un
autre de deux mois en deux mois pour Buenos-J
Aires. Ces paquebots font le plus fouvent chargés! J
de ïùarchândifes d’Europe propres polir l ’Amérique,' I
E S P
8c a leur retour de marchandifes d’Amérique propres
pour 1 Europe. Dans lés deux dernières années
qui ont précédé la guerre entre VEfpagne & l’Angleterre
( fjaVôir en 1777 & 1778 ) , il eft arrivé
a la Corogne 13 paquebots de Bu enos-Aires 8c
£4 de la Havane , iefquels ont apporté 13,291
quadruples d’or effeérivès, 1,0 5 4,5 2 8 piaftres fortes,
7,061 bailles de fucre, 114,995» cuirs de boeufs fecs
en p o ils , 2,400 quintaux de bois 'de gôàyacan &
de campêche , $27 arrobes de tabac en poudre &
en ciga res, ou petits rouleaux ties-mincès, 947
barils d’eau-de-vie de canne à fucre , & quelques
petites parties de Cacao, café , ris & autres articles
moins Gonfîdérables, • entr’autres du fuif. Indépendamment
des paquebots-courriers , on expédioit de
la Corogne, avant la guerre , plufieurs navires particuliers
pour la Havane & Buenos- Aires , qui
apportoient des chargemens compofés dés mêmes
marchandifes ci - demis énoncées ; il eft à croire
qu’à la paix ce commerce reprendra une nouvelle
vigueur.
F e r r o l , port voifin de celui de la Gorogfte ,
eft le principal chantier de la marine du roi d’E f -
pagne . Les ouvrages qu’on y a faits depuis quelques
années, & ceux qu’on continue à y faire, tant
pour la fureté que pour la commodité de ce département
de la marine, ont coûté des femmes immenfes.
Il y a dans cette ville une belle manufaârure de plus
■ de cent métiers de toiles à voile pour compte du
r o i , d’où fort la plus belle marchandife qu’on,
puiffe voir en ce genre.
Rivad eo eft un port de la Galice fur les frontières
des Afturies, dans les environs duquel on
fabrique des toiles très-eftimées. Mondonneao, ville
voifîne de R iva d eo , fait un bon commerce.
V ig o , ville de la Galice , a le plus beau port
de toute VEfpagne.
Pontevedra, M a r in , Pad ron, Muras, Vivero,
Bayona & Caidés fent d’autres petits ports de la
Galice ; l’on compte plufieurs autres villes dans ce
royaume, comme Lugo , Santiago , Orenfe >
Tuy , Betan^os , Monforte, Rivadabia & quelques
autres moins confîdérablçs. On recueille en
G a lic e , dans le territoire fur-tout de Rivadabia ,
des vins qui feroient aùffi délicats que ceux de Bourgogne
& de Champagne , fi les -nabitans fçavoient
les traiter comme il mut.
L éon , capitale du royaume du même nom , eft
une’ des principales villes V E fp a g n e , de l’intérieur
des terres. A fto r g a , Cuidad-Rodrigo, Salamanque
, P a len c ia , Toro , Pennaranda-de-Braca-
monte, Medina-de-rio-feco & Zamora , font les
autres villes principales du royaume de Léon. On
fait à Medina-de-rio-feco des draps for ts , mais
groffiers, qui fervent à habiller les payfàns ; & il
fe tient tous les ans à Zamora une foire célèbre ,
où l’on voit un concours prodigieux de marchands
de toutes les provinces VEfpagne..
B a d a j o z , capitale de la province d’Eftrama-
doure, èft-fituée au bord de la Guadiana. C ’eft
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uaç wlla d p » le B p j s g f & j B pep-. copfttënM«
ainfi que. celui des autres villes de cette proyinçe,
fçavoir. : M ç r id a , X t r è i d( los Çarwlleros ,
llerena., T ru x illo , Co/ia., P la fin cm ., B e ja r , t
A lc .in ta ra , CaçérèsyAlburquerque , Gund^luffe^.
Medellin, M o n tijo , ôcc.
§. IV . Commerce de VAndaloujte & de Murcie. .
L e commerce * de VAnddloüfîe, tant inferieure
que fupérieure, eft très-confiderable , & peut etre
regardé comme l’un des meilleurs d Efpagne.
Indépendamment des riches produirions de ce pa^s,
feécialement en vins exquis, en huile , eau*de vie ,
f e l , & quelques autres articles qui forment autant
de-branches de commerce extrêmement intéreffantes,
c’eft dans,.fes ports qu’abordent prêfque’ toutes les
richeftès des vaftes domaines de VEfpagne dans le
nouveau'monde. Dans VAndalôufiè inférieure fent
enclavés lés- diftrfils de Séville , de Cordoue & de
J a en , qu’on appelle royaumes eri Efpagne ,• &
ce qu’o.n appelle Ahdaloufie fupér ieure, eft proprement
l’ancien royaume de Grenade. V o ic i les
principales- villes de l’une & de l ’autre.
C a d ix qu Cadix ^ ville’, de commerce la, plus.,
célèbre de VEfpagne, & l’une des plus confidpra-
bl|s de.-l’Europe ,.êft fitu-é-e à l’extrémité occidentale
d’une langue de tèrre fort longue & profondément
découpée, faifant partie d’une ifle qui s’étend du
fu.d-eft au nord-oueft, dont la. partie occidentale eft
appeilée C a d ix , & celle qui eft au fud-eft ifle de
Léon. L a communication de-cette ifle avec la terre
ferme, dpnt elle-eft -féparée par un canal ou bras
de mer fort étroit, eft établie par le moyen du pont
de Sua^o , dont les deux extrémités fent défendues
par des redoutes & d’autres ouvrages de terre. Cad ix
jouit du précieux avantage d’avoir le meilleur port-
de l’Europe, où l’Amérique Efpagnole-fait paifer-
prefque toutes fes* riches- produirions , & d’où part
une infinité de marchandifes que les négocians François
, A n g lo is , Hollandois & Italiens envoyent à
'C a d ix , afin que leurs faiteurs ou commiffionnaires
les faffent expédier pour !Amérique,• foit.par de«
navires particuliers, foit par ceux qui partent en
flotte. Toutes les nations qui font quelque commerce
fur mer ont leurs agens à'Cad ix ; & les confuls de
ces nations y ont de fort bons honoraires*'
Il fe fait- à- Cadix- -deux- genres de commerce qui-
tiennent beaucoup l ’un à l’autre. L ’un comprend le
commerce de l’Europe, & l’autre le commerce de
l ’Amérique. L e premier eft extrêmement étendu.;;
mais le fécond, fans l’être autant, eft néanmoins plus
riche & plus lucratif. Qn s’en con vaincra par l’expofé
fuivant : il eft ferti du port de Cad ix pendant cinq
années des navires de differentes nations , chargés
de. diverfes- marchandifes, au nombre de 1,215 en
177^ j fde 97° en .1776 ; de 942 en 1777 j de 815
en 17.781 8c 7P3..en 1779. Pendent ces mêmes cinq
ans, il eft venu de l’Amérique à Cad ix , & forci du
même port pour l’Amérique, les navires fuivans,
fçavoir :
E, S P j.i
Navires entrés à C a d tâ , venant de l'Amérique.
En 1 7 7 1 70 navires dont - i». venant des
1776 68 . . . . f l îflès du
1777 81 . . . . 53 Vent.
177.8 87; i - 1 - . • S 6
1779 0 • . * • * - * m
Navires fo r tis de Cad ix a lla n t en Amérique.
En 177 f 79 navires dont t« pour Içs
T.776, 6l • • - V r • . £7 ifles du-
1777’,, 73, • • » • f i Vent,
1.778 82 . . . . .43.
1779 4 ^ . - • • - 18
L a dernière flotte partie de C a d ix pour la nouvelle
Efpagne en 17 76 , étoit çompofée de 17
navires, qui‘chargèrent 23^977- quintaux de fer en
barres , 617 quintaux de clous de fer , 6,674
quintaux d’acier , 7 1 quintaux de fil d’archal, 40
quintaux de cérufe , 22 \ quintaux d’encens , 47 -J
qmmajJ&dç h). 4.e ^ rïÇ,c.j, ^ d e vermillon«,
•2,^9.4 aj:robe,s 4e cire , arrobes^ de poivre,.
348,op4, *h de, canelle , 3,22 .carreaux de marbre de
Gênes , 33 barils dé fër -b fàïic ', 384,090' métrés à'1
fu f il, 224,000 plumes, 18,490 demi - pièces de '
t-piles,de- Brabant, 88,868 pjècesAe Brabant , 2,43,7
pièces de toiles à carreaux', 284 pièces, de toiles à .
v o ile , i,4 74 pièces de toiles a là rôfe , 184,172 1
s rames de papier , . 5,47»3 ■ barils, cie, vin , 20,08^
barils d’e a u -d e - v ie , 18,043 cruches d’h u ile , &
9.34,3.66 palmes d’encombrement de marchandifes
ï en caiffes & ballots, comme toiles fines de toute
' efeèce , draps & autres. éÊoftks 4e; laiije, étoffes da;
- fo ie , &c.
Cette flotte fut de ^retour à C a d ix l e 19 juiHeC
1778., & y apporta,
18,840,376 Piaftres fortes en argent monnoyé,
. 8,17.6 .Piaftres, dites en op é>, ; .q
9,470 Caflellanos ( poids' dont 50 foïft un
marc ) d’or en matière ,
lî,;9©i: h(Ia.EÇS rd’4rgenf .çn ■■
29,53 4 Arrobes de. qqcHçnîlie,, ,
é%5 2.3 ^Quintaux de cuivr^ ,, ,
L a valeur de ces marchandifes',' ainfî'qüé'deplu-
, fi^urs- autres moins’ précieufes , fut de 22,048,41e
piaftres fortes. L a même année 1778 arriva à C a d ix
,1e. navire, npmmé VAchile., venant .de-.^ima. avec
'1,484,1,15. piaftres ’en or & argent ; 4,887 quintaux
de cuivre ; 319 quintaux d’êtain ; 8 ,4 2 5 '^ de laine
de vigogn e; 2,324 caiffes de quinquina; 15,710
charges de cacao de Guayaquii. U n autre navire
nommé le Prudent ( e lA f lu to ) qui arriva à C a d ix
la même année , venant auffi de L im a ,. avoir apporté
en or & argent 3,458,185 piaftres , indépendamment
de plufieurs autres marchandifes tant pour
‘ ns