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Opérant très-doucement; ce qui fait que les Efpa-
gnetls & les Portugais ne donnent que le dernier aux
femmes grofles & aux enfans.
On doit choifîr ces trois 'fortes de racines , nouvelles
, bien nourries , difficiles à rompre, réfineu-
fes & fans mélange de leurs tiges & des filamens.
O n la tire de Lifbonne, de Hollande & de Mar-
feille.
IP SO L A . Efpèce de laine qui vient de Conftan-
tinople.
IRIS. Plante très - commune & très-connue en
France, qu’on appelle zmxQmemflambe owglayeul,
quelquefois iris no (iras, L a couleur de fa fleur lui
a donné fon nom, à caufe qu’elle imite en quelque
forte l’iris ou l’arc-en-ciel.
Il vient de l’iris , d’Angleterre, de Florence, de
Portu gal, de Su fe, &c. Celle de Florence pafiè
pour la meilleure. Des fleurs bleues de l’ir is on
tire une couleur verte qu’on appelle verd d’ir is , qui
eft propre à la miniature.
I R
IR LAN D E . ( Commerce d’ ) Royaume de la
Grande-Bretagne.
L ’ Irlande eft baignée au nord , à l’oueft & au fud
par l’océan occidental, & à l’eft par la petite mer
qu’on nomme le can al de fain t-George3 ou la mer \
à’ Irlande, qui la fépare de la Grande-Bretagne.
Elle eft fituée entre les 5 1 | & $ 5 ^ degrés de latitude
feptentrionale , & les T \ & f 2 degrés de 1
longitude orientale. Sa plus grande étendue du fud
nu nord, eft d’environ 1.7> à 500 milles, & de
l ’eft à l’oueft de 1 50 a 1 çp mille. L ’air y eft greffier &
pial-faia à caufe des marais, quoique tempéré en .
hiver & en été. L ’humidité y eft fort grande. L e
terroir eft fort gras., très-propre fur-tout pour les
pâturages ,; c’eft pourquoi on y élevé une grande
quantité de boeufs, de .chevaux & de brebis. L ’herbe
I R L
eft fi longue & fi bonne en quelques endroits, que
le gros bétail fe feroit mourir a force d’en manger, fi
l’on n’avoit foin de l’en retirer de tems en tems. U Irlande produit une allez bonne quantité de bled,
de fruits , de fafran, de chanvre & de lin, & elle
ên produiront davantage, fi les habicans vouloietit
prendre la peine de bien cultiver la terre. Le lin
y eft fur-tout très-fin & -d’un beau filage, & le fil
qu’on en fait très-propre à faire de belles toiles,
dont il y a grand nombre de manufaéhires. Il y a
auflî des manufactures de frifes & de draps, donc
les qualités font eftimées. La laine qu’on emploie â
fabriquer ces étoffes eft à-peu-près de la qualité des
laines angloifes provenant de la race des moutons
qui y ont été autrefois tranfportés d’Angleterre.
Les principales- denrées de ce pays pour l’exportation
„eonfiftent en gros & menu bétail, viandes
falées, fuif & chandelles de fuif ; beurre , fromage ,
fel, miel, cire, chanvre, toiles, douves, merain ,
laines , étoffes de laine , couvertures , peluches ,
•rati-aes , frifes & autres étoffes.; cuirs verts , fourrures
, oifeaux, faumon, harengs & autres poiflons,
étain , & fer. Parmi tous ces article?, les étrangers
i diftinguent la viande falée, le beurre, le fuif & les
chandelles, articles fur lefquels ils font fouvent des
Ipéculacions^"C’eft vers le mois d’oCtobre qu’on
commence enlrlande à tueries bêtes- pour faire les
falaifons, & on continue pendant prefque tout l’hiver
,* les achats fe font plus favorablement durant la
tuerie qu’en aucun autre tems. Les viandes qu’on
fait faler font celles de boeuf, de vache & de cochon.
L a viande de boeuf eft beaucoup plus eftimée que celle
de vache , & vaut conféquemment quelque éhofe de
plus que cette dernière. Le porod’ Irlande , ou la
viande falée de cochon qu’on nomme communément petit falé, eft excellent, & fe vend très-bien en
Amérique ; l’Irlande fait auffi de fortes expéditions
; de falaifons pour compte étranger & pour compta
des Anglois eux-mêmes.
V o ic i un compte fimulé d’un envoi de falaifons de Cork pour l’Amérique eompofé de
£.0 Tierces chacune de j à i quintaux, faifant 30 barils ordinaires, de viande falée de
boe uf, première forte, pour table d’hôte , à 7$ f. la tierce , . , . . » . • , , • L .
ao D ite s , viande falée. de vache, .pour les nègres -, à 6.0 ù • • . • * . . • . . . .
20 Barils coeurs & cols de boeufs, en Anglois hearts St fh ir t s , à 2.8 f. le baril , . . .
30 Barils petit-falé , première forte pour table d’h ô te, ( le baril de 3 à 4 quintaux)
à 60 Ç. • . • • , . . . . . . . . • f • • . . . . . . . . . , . • • . . .
ç o Barils harengs, a 22 f. chacun , . . . . . • . . . . . . , ^ • • .
ao Firkins beurre rofe i re, qualité, pefant 15 qx. à 48 f. le ql. . • . . . . , . . •
•ao'Cailles favon blanc d*Irlande , pefànt 60 qx. à f. le ql. * , ., • . • . • , •
!io Futailles f u i f , chacune de z f qx.'ou 15 qxl à 42 f. le ql. . . . . , .........................
90 Caiffes chandelles de fu if moulées, de 6 à la liv re , pefant enfemble 30 quintaux, à
71
.60
28
90
1 1 3 6
168
1 Z
72
76 93
48 f. le ql. . • • • . . • . . . , , • . . . . • • . • • • .
20 Cailles chandelles à la baguette , de 8 à la livre ,3 0 qx’. à 42 f. •- . . . . . . • .
* q Quarcières fèves fendues , pour les nègres , à 28 f. la quart. ,
L. 769 }Q
I R L
JDe Vautre p a r t. • •
I R L 75?
• • • • • L. 7 6$. 10 u
Frais (Vexpédition*
Saumure , pour arranger les viandes de boeuf, de vache & de cochon, 70
tierces viydes , & caiffes , ...................................• • • • • • • » . . L .
Pour deux- cercles d e 'fe r à chaque tierce
Tonnelier , f e l , dou x , & arranger le beurre & les harengs , . . . . •
Saumur & pour arranger les 20 banques de hearts St f h i r t s , St plaques
de fer fur les bondes. •
Droit de fortie fur la viande de boeuf & de cochon
Dépêches de la douane, gabarres pour conduire à bord.St connoiffement,
Coiynjjilicm à Corck fur L , 883 1* 6 à p ^ . .
87 TO ir
3r
IO n
1T 6
15 II 1 /
3 10 n
2 1 1 n
z%- I 10
'4 4
Monnoié à’ Irlande L , 901 14
agio à 167 ► L. ft. 84 6 9
Ce n’eft pas a Cork feulement, qu’on fait' acheter
lés falaifons d’Irlande, on en tire auffi des autres
ports de ce royaume, dont" le commerce eft affez
inréreftànt pour que nous nous arrêtions un moment
à en faire la defcripcion.
JJ Irlande eft divifée en quatre provinces , qui
portent les noms d’ U lf le r , Connaught, Leinfler
St Munfter, autrement Ultonie, Connacie , Lagonie
St Momonie , lefquelles renferment plufieurs villes
importantes ï nous allons faire connoîcre ce qu’elles
ont de plus remarquable concernant le commerce.-
D u b l i n , capitale de l’Irlande , eft fituée dans
la Lagonie. Après Londres, c eft la ville la plus
grande , la plus belle , la plus peuplée & la mieux
bâtie, qui foie dans les trois royaumes. Cette ville
eft le centre du commerce d’Irlande, Il y a un
Aux St reflux continuel de marchandifes d’Angleterre
a Dublin St de D u b lin en Angleterre ; &
quoique Corck fait le principal port de commerce
avec les étrangers, St pour les exportations de
provifïons pour le s colonies des Indes Occidentales,,
commerce très-important pour Y Ir lan d e , cependant
celui de D ub lin eft incomparablement plus
eonfîdérable que celui de Cork , pour l’importation
de plufieurs marchandifes de tout p a y s , foit
direftement , foit par l'a voie d’Angleterre. Ces
marchandifes font envoyées de D u b lin dans les
autres- villes dé l’ Irlande ; par cè moyen D ub lin
eft le centre de prefque tout le commerce- qui s*y
la it , excepté les branches particulières de commerce
de Cork ou de Kinfale , pour les Indes ; de Lim-
merick & de G a lw a y , pour la- France St l’Efpagne ;
de Londonderry & Belfaft , pour les pêcheries & le J
commerce d’Ecofîe. Le feul inconvénient du port
de D u b lin , c’ eft la barre qui eft à l’embouchure de
la riviere L iffy , qui empêchant les gros navires d’y
arriver , oblige d’en décharger les mardi and-ifes dans ■
ces petits bateaux à Ri-ngfend , à 3 milles environ d:e
eette barre, pour les transporter eofuite à D u b lin • Il
s’eft établi en 173 6 à D u b lin , une des premières
fociétés qui ont eu pour objet f étendue du commerce,
des manufactures- & de l’agriculture.
. C o r k , ville de la, Momonie , eft p rop re , riche
& marchande ; elle a un bon port d’où partent tous
fes ans un- grand nombre de navires chargés de
viandes falées, de harengs , de-beurre, de fu if& .
autres articles d’Irlande. C’eft la ville de ce royaume,
après Dublin , qui fait le plus grand commerce , &,
dont les habitans font les plus- aifés & même les-
phis riches.-
W æ t e r f o r d , L i m m e r i c k St K i n s a l e font trois
autres ports de la, même province de Momonie,-
qui font quelque commerce de falaifons avec les-
principales nations de l’Europe , foit ouvertement,
foit par contrebande.
G a l w a y ,• ville de la Connacie, fituée fur um
golfe grand 8t profond, capable de- contenir une
flotte n-ombreufe de gros-vaiffeaux, fait un commerce
allez étendu avec l’étranger. Il y a. aux environs
de cette ville une grande pêcherie de harengs.
B e l f a s t , ville de i’Ultonie r devient eonfîdérable ■
par le coftunerce étendu qu’elle fait avec l’Ecofïè,.
particulièrementavec Gla sgow. Elle eft-belle St bien
peuplée,-. & a an bon port, très-fréquenté par les:
nations les plus commerçantes de l’Europe.
L o n d o n d e r r y , capitale de la.même province.
d’U lton ie , a un bon p o r t , par le moyen duquel
elle fait un grand commerce avec L’étranger.
. New?y , bourg. d’U lton ie, eft remarquable par
le grand nombre de manufaélures de fil qu’on y
trouve , & qui enrichiffent fingulièrement le païs.
Dund alk StSuvgan , ont auffi1 plufieurs fabriques;
de toiles fines , telles que des batiftes ou cambrais,.
& des toiles de ménage , dont le commerce eft depuis
quelques années- l’un des. plus importans de;
toute X Irlande,■
Drogheda , Carrikfergus , Trim , W ic k lo iv
W e x f o jd x K ilken n y , Dungarvan . D in g le ^