i f f a F O R
l*or portant l’arg en t, & d’en payer Une telle
lomme au roi pour le droit de feigneuriage. Présentement
les adjudications fe font a fort-fait, c’eft-
a-dire , que l’adjudicataire n’eft tenu que de ce qui
eft ftipufe par l’adjudication , ne devant rien de
1 excédant, s’il y 4en a , en payant la fomme dont
i l eft convenu.
P i e d - f o r t ou d e n ie r f o r t . Terme de mon-
noyage. C eft proprement le modèle d’une nouvelle
monnoie que l’on veut fabriquer , autour de laquelle
elt gravé for la tranche en manière de légende ,
exempïar probatcs monetoe.
Le s officiers de la cour des monnoies jouiflent du
droit d’avoir chacun un pied-fort à chaque changement
& nouveau pied de monnoie, foie d’or , foit
d’argent.
, . On appelle auffi des p ieds-forts , ces efpèces
d or & d argent , qui excédent de beaucoup la valeur
& le poids des efpèces ordinaires , comme des
pièces de dix louis d’argent. Cette dernière forte
Ae p ie d s-fo rt s s’appelle plus ordinairement pièces
de p laifir.
D e n ie r - f o r t . Prêter fon argent au denier-fort,
c eft le prêter fur un pied au-delà du taux ordonné
par le p rin c e, ou le donner à un plus haut prix
que celui réglé par le courant de la place. Ceux
qui prêtent leur argent au denier-fort font réputés,
ufuriers.
Lorfqu’on dit qu’un marchand ou qu’un banquier
eft le plus f°nt d’unè ville , on veut faire
entendre qu’il eft le plus riche , & qu’il y fait plus
d’affaires qu’aucun autre.
Vendre des marchandées le f o r t p o r t a n t le
f o ib l e , ' c’eft les vendre toutes enfemble & toutes
fur un même pied , fans diftinguer la bonne d’avec
la mauvaife , l’une devant récompenfèr ce qu’il peut
y avoir à perdre fur l’autre.
F O R T A G E . On appelle en France droit de
f o r t a g e , ce qu’on paye aux feigneurs des. rochers
ou pierres de grès qui fervent à faire des pavés. Ce
droit va environ à cent fols pour cent de pavé.
F O R T IN . Mefure de continence pour mefurer
les grains dont on fe fort dans plufieurs échelles
du Levant. Quatçe quillots font le f o r t in , il fout
quatre quillots { pour faire la charge de Marfeille.
V o y e ^ la T.» b l e .
F O R T U N E . On appelle ordinairement fo rtu n e ,
l e bonheur ou le malheur , ce qui arrive par ha-
fa d , par cas fortuit ou imprévu. Autrefois les
Payens faifoient une' divinité de la fortune ; aujourd’hui
les Chrétiens ne la regardent que comme
un effet de la divine Providence, qui oce aux uns
pour donner aux autres , félon fa fageffe.
U n marchand doit être égal dans la bonne fortune
comme dans la mauvaife ; il y ra de la . vertu à fou-
tenir la mauvaife fortune fans murmurer. Un néf
ocianç fage doit fe contenter d’une fortune mé-
ioç<-e ; il n’y a qUe l’imprudent qui donne tout à la
fortune*
F ortune. Signifie auffi g a in f p rofit. I l n’y
F O U
aura pas grande fortune à faire dans l’entreprife de
cette manufacture , de ce commerce, pour faire
entendre qu’il n’y aura pas beaucoup à gagner. On.
dit entreprendre un négoce , un commerce à fes
rifques , périls & fortunes , pour dire > à les propres
dépens.
^ Le-principal objet qui fait agir les négocians, c’eft:
l’efpérance de faire leur fortune. C e lt cette même
efpérance de faire fortu n e, qui leur fait entreprendre
tant de voyages de long cours, fans confidérer
les périls qu’ils peuvent y rencontrer. Il n’y a point
d état dans la vie qui foit plus affujetti aux revers de
la fortune , que celui d’un négociant.
f o r t u n e . Signifie encore dans le négoce F état
des affaires dé un marchand y le bien qu’il a acquis *
ou qu’il gagne actuellement dans le commerce. Ce
oanquier a fait une grande fortune ; la fortune de
ce mercier eft médiocre ; celui-ci ménage aflez bien
fa petite fortune ; cet agent de change a fait la fo r tune
en peu de temps.
FO S S IL E . M é ta l , m in é ra l, ou toute autre
lubft^nce & corps qui fe tifent de la terre en la
perçant & fouillant.
S e l f o s s il e r ou se l t e r r e s t r e . C ’eft celui qui
fe tire des falines ou mines de f e l , dans lefquelles
il eft produit en une efpèce de pierre dure de diverfes
couleurs, & fouvent tranlparente. On le nomme
autrement f e l gemme.
F O T A S . Sorte habillemens dont aiment à le
parer les femmes de l’ifle de Java , & qui y font,
apportés tout faits de la côte de Coromandel , de
Bengale & de Surate.
Les fo ta s font une partie confidérable du négoce
des marchands Hollandois de B a ta v ia a u ff i-
bien que des Javans >qui font eux-mêmés le com-
'mejrce de mer.
F O T T A L O N G É E S . Etoffes des Indes rayées ,
mêlées de foie & d’écorce d’arbré.
F O T T E S . Toile de coton à carreaux , qui eft
apportée des Indes orientales , particuliérement de
Bengale, dont la pièce a une aune & demie de long
fur fept huit de large. Quatre fottes font une pièce.
F O U A N G . P o id s à ont onfe fertdans le royaume
de Siam. Il faut deux fo u a n g s pour un mayott,.
& quatre mayons pour un tic a l , qui pèfe environ
demi - once poids de marc. L e fo u a n g fe divife en
deux fompayes, ou en quatre pa yes , 8c la paye en
deux clams. L e clam pefe douze grains de ris. Fouang. C’eft auffi dans le même royaume une
monnoie, qui eft le huitième du tical. II vaut huit
cent cauris; en forte que huit cauris ne valent pas un
denier. V o y e ? l a t a b l e d e s m o n n o ie s .
FO U D R E . Vaiffeau de Bois, extraordinairement
grand, dont on fe fert en plufieurs lieux d’Allemagne
, pour mettre & conferver le vin. V e y e ?
TONNE.
F O U E S N E , F A IN E , F A Y N E . Ce font les
dîfferens noms que l ’on donne à une forte de gland
ou noîfotte » qui eft le fruit ou femence de l ’arbre
appelle ' hêt ri.
F O U
FO U G È R E . Herbe qui croît dans les bois, &
ü’oa réduit en cendres pour fabriquer cette efpèce
e verre, dont on fait les bouteilles & les verres
qu’on nomme de fougère.
Les cendres de fougère viennent ordinairement
de Lorraine.
F O U IC . P la n te ou arbriffeau, qui croît en
divers endroits de France fans être cultivé, & dont
la feuille fert à teindre en noir. Cette drogue , qui
eft du nombre des colorantes, eft commune aux
teinturiers du grand & petit teint. Elle ne peut fe
conferver qu’elle n’ait été cueillie en parfaite "maturité
: mais pour l’employer fur le champ, ou peu
de temps apres, il n’eft pas néceffaire qu’elle foit fi
mure.
FO U IN E . Animal fauvage à quatre pieds, de la
grofteur d’un chat, mais plus allongé , dont le poil
eft de couleur fauve, tirant fur le noir, à l’exception
de celui de la gorge qui eft tout blanc.
L a peau de la fo u in e , qui eft la feule chofe qu’on
en tire pour le commerce, fait une partie de celui de
la pelleterie ; étant propre , après avoir été bienjpaffée
& préparée, à faire diverfes fortes de fourrures ,
comme manchons, palatines, doublures d’habits, &c.
Cette forte de pelleterie fe met au nombre des pelleteries
communes, que l ’on nomme fauvàgines.
Il fe trouve dans la Natolie une forte àe. fo u in e ,
dont la peau eft fort eftimée pour les belles fourrures,
à caufe. de fon poil qui eft fin & fort noir. Les
peaux de fouin e de Natolie fe confomment prefque
toutes dans le levant, mais fur-tout à Conftantino-
p le , oil il s’en emploie quantité à faire des doublures
de veftes.
F O U L A G E . On dit en Normandie & en Picardie
, fo u la g e & fautage, pour fîgnifier la fa ç o n que
l’on donne au hareng blanc, en le preflànt & foulant
dans les barils ou on l’a paequé.
F O U L E . Terme de manufacture de lainage ,
ui fe dit de la préparation des draps , des ratines,
es forges & autres étoffes de laine, qu’on leur donne
en les foulant, par le moyen d’un moulin, afin de
les rendre plus ferrées, plus fortes & d’un meilleur
lervice. On dit : Cettepiècede drap s’eft trop racour-
cie à la fo u le : il en a tant coûté pour la fo u le de
cette pièce de ratine.
F O U L É , ÉE. Un drap f o u l é , une forge fo u lé e ,
c’ eft un drap ou une ferge qui a paffé par le moulin
à foulon. Ainfi l’on dit, c e . drap eft trop fo u lé ;
pour dire , qu’il a été trop long-temps dans la pile
du moulin : cette ferge n’eft pas affez foulée ; pour
faire entendre , qu’elle n’y a pas refté un temps
fuffifant. Les étoffes de laine ne doivent être ni trop
ni trop peu fo u lé e s .
& F O U L I . Les Chinois nomment ainfi le piment.
Ils en tirent en quantité des Hollandois. I l s’achete
cinq pataquès le pic à Batavia, & fe revend quatre
taels deux mas à Canton.
F O U L O N . Ouvrier qui prépare les étoffes de
laine., en les. faifant fouler au moulin. On le nomme
auffi fo u le u r , foulonnier & moulinier.
F O U
Il y a des endroits , particulièrement du côté
d’Amiens , oû les fo u lo n s s’appellent msûniers-
fo u lo n s / parce que pour l ’ordinaire iis font moudre
du bled en même temps qu’ils font fouler les étoffes
de laine.
Les foulons , conformément aux réglemens des
manufactures, font obligés de marquer les étoffes
d’un plomb qui leur foit particulier , après qu’elles
ont été foulées.
II leur eft défendu, par les mêmes xéglemens ,
de les tirer, allonger ni arramer, de telle forte*
qu’elles fe puiffent racourcir de la longueur, &
etrecir de la largeur.
L a foule des draps & autres étoffés de laine fe
fait dans des moulins à eau, que dé leur ufage on
nomme moulins à foulons. Ces moulins , à la
réferve des meules & de la trémie, font peu différens
de ceux qui fervent à la mouture des grains. Il y en
a même, ou les grains font moulus & les étoffes
font foulées par le mouvement de la même roue. - *
Les principales parties d’un moulin à f o u lo n ,,
font la roue avec fe; pignons ou lanterne, l ’arbre
avec fes dents de rencontre, les pilons ou maillets,
& les piles, qu’on nomme autrement des p o t s , &T
quelquefois fimpl'ément des vaiffeaux à fouler.
FO U R B IS SEU R . Celui qui fourbit. Il ne fe dix
plus que de l’àrtifan qui fourbit & éclaircit les épées,
qui les monte & qui les vend.
I l y r à Paris une communauté de maîtres fo u r -
biffeurs.
Les armes qu’ils ont droit de fourbir, monter,
garnir & vendre, font les épées, les lances, les
dagues , les hallebardes , efpieux , maffes , pertui-
fannes , haches ; enfin, comme il eft porté dans leurs
ftatuts, tous autres bâtons maniables à la main, fèr-
vant audit fait d’armes.
FQ U R É E . Efpèce de foüde que l’on fait en E f-
pagne avec des herbes brûlées. Elle entre dans la
fabrique desfavons; mais elle n’y eft pas fi bonne
que les cendrés du levant.
FO U R N A L IS T E . Celui qui fait des fourneaux
de terre.
I l y a à Paris une efpèce de petite communauté
de potiers de terre , qui font fujets aux vifites des
maîtres potiers de terre de la ville & fauxbourgs
de Paris, qui pourtant ne font pas de leur corps,
quoiqu’ils ayent droit de faire tous leurs ouvrages.
Ces potiers s’appellent fo u rn a lij le s , parce qu’il
n’appartient qu?à eux de faire les fournaux de ciment,
qui fervent aux hôtels des monnoies aux affinages
& fontes de métaux, aux diftillations; enfin, à tous
les ouvrages d’orfèvrerie, de fonderie & d’opération
; de chimie.
C’eft pareillement à eux feuls qu’ il appartient de
faire 8t vendré toutes fortes de creufets, de quelque
forme & grandeur que ce foit, & à quelque ufage
qu’ils foient deftinés.
Outre ce p rivilège exclufîf, il leur eft auffi permis
de faire.., comme on l’a dit, les ouvrages de
terre ordinaires, ainfi que les autres potiers ; &
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