
qui ne font que de la in e , de p o il, de coton &
de fil.
Les réglemens pour les manufactures des étoffes
d’or & d’argent, de foie , & autres étoffes mélangées
qui fe font à Paris , à Lyon & à Tours , font dés
mois de mars, avril & juillet i 66ç . Ils règlent
toutes les mefures des longueurs 8c largeurs , que
chaque forte A3étoffes doit avoir fuivant fes différentes
efpèces , qualités & façons.
Ils ordonnent aufli que chaque pièce A'étoffe foit
marquée au chef de deux plombs particuliers ; fur
l’un defquels doit être empreinte la marque du fabricant
, & fur l ’autre , d’un côté les armes de la.
ville , où les étoffes fe fabriquent, 8c au revers les
armes de la communauté des maîtres ouvriers en
draps d’o r ,/d’argent & de foie.
L e réglement général concernant les longueurs ,
largeurs, qualités & teintures des draps, lerges &
autres étoffes de laine & de f il, qui fe fabriquent
dans toutes les v i l l e s . l i e u x du royaume , eft du
mois d’août 166p.
Par ce réglement, les maîtres, ouvriers & façonniers
font tenus de mettre leur nom au chef &
premier bout de chacune pièce d3étoffe , lequel nom
doit être fait fur le métier & non à l’aiguille.
On appelle p etites étoffes de la in e, celles qui
font étroites , légères &_de peu de valeur; telles
que font les cadis des Sevennes & du Gevaudan, les
etamines d’Auvergnej, les camelotins de -Flandre,
que l’on nomme pqlim ites , pirotes , gueufes &
autres femblables ', -qui, n’ont pas une demi-aune de
large mefure de Paris.
. E t o f f e d e s I nd e s , d e l a C h in e & d u L e v a n t .
On comprend ordinairement fous ces trois noms ,,
mais particulièrement fous celui A3étoffes des Indes,
toutes les étoffes qui font apportées d’Orient, foit
par les vaifleaux des compagnies des nations d’Europe
, qui y trafiquent en droiture , foit par la voie
du Caire , de Smyrne, de Conftantinople, & des
autres échelles du Levant, où ces nations font commerce.
De ces étoffes , les unes font de pure fo ie , comme
des moires , des fatins, des g azes , des taffetas ,
des brocards , des fèrges de foie , des velours , des
damas ,- des gros de tours 8c des crêpons ; d’autres
font mêlées d’or- & d’argent , ordinairement fin ,
mais quelquefois feu x , ou faites de fimple papier
doré & argenté. I l y en a d’autres dont les façons
& les deflins ne font que peints, qu’on nomme en
France des fu rie f , dont le fond eft de fatin ou de
taffetas. Quelques^-unes font toutes d’écorce d’arbres,
ou mêlées avec l’écorce de coton ou de foie. Enfin,
il y en a toutes de eoton, de fil ou de laine ; celles
de laine font des efpèces. d’étamines.
On met aufli du nombre des étoffes des Indes ?
non-feulement ces belles broderies de chaînettes ou
à foie pa ffee, qui font faites fur des latins, des
bafins, des mouflelines & des toiles de coton ; mais
encore les fichus ( mot nouveau inventé en France)
qui font ou brodés ou non brodés; les couvertures
ou courtepointes, les é c h a r p e s le s toilettes, les
ferviettes de foie à ca fé , 3c les mouchoirs aufli de
foie de différences fortes , qui font une partie des
recours 8c des cargaifons des vaifleaux d’Europe ,
qui -font le voyage des Indes orientales.
Toutes ces étoffes n’ont été fpécifiées jufques ici,
que par les noms des étoffes qui fe fabriquent en
Europe, auxquelles elles refîèmblent, ou avec qui
elles ont quelque rapport. V oici leurs noms Chinois
Attlas.
Bouillc-cotonis.
Arains ou d’Arains.
Mallemolles.
Romalles.
Cottonis.
Çalquiers.
Bouille-Charmoy.
Montichicours.
Herbelâches.
Cancanias.
Tamavars.
Allégeas.
Mohabuts.
Carcanas.
.Guinaftuf-Longees.
Guingans.
CherquermoJleSr
Cirfachas.
Chercoléesf ■
Kermeas.
Shaubs ou Baffetas»
Gauraos.
Tunquins.
Gingiras.
Niilas.
Fotalongées.
Chonicours.
Chuquelas.
Longuis. ‘
Soucis ou Soucis.
Panfis.
Nançjuins.
Pinafles.
Biambonnées,
Elacches,
Cherçonnées*.
Tepis.
Serfukers.
Petains.
Sayas,
Les premières défenfes qui fe firent en France
pour interdire le port, l’ ufage & le commerce de
ces étoffes , qui furent aufli communes .aux toiles
peintes, foit véritables indiennes, foit imitées en
E u rope, font du z8 octobre 1686. Elles'ont été
fuivies par une grande quantité d’arrêts, toujours
mal exécutés jufqu’à leur abolition.
É T O F F É . Qui eft. garni de bonne étoffe. E n
terme de f e l li e r , un earrofle bien étoffé, eft celui,
dont les velours, les'cuirs, les bois , &c. font de
bonne qualité : & en terme de tapi (fier, des chaifes,
des fofFas, des tabourets bien étoffés , font ceux
dont les fangles, le c r in , les toiles, &c. font neufs,
ou en quantité néceflaire , en un mot qui font bien
garnis.
É T O U F F O I R . Terme de boulanger & de
pâtifjîer . C ’eft un grand vaiffeau de cuivre , tout
femblable à ces fontaines , où l’on conferve l’eau pour
l ’ufàge de la cuifine & du ménage : il y a un couvercle
& deux anneaux, mais point de robinet. Les
pâtiflïers & les boulangers s’en fervent pour y étouffer
la braifè ardente qu’ils tirent de leur fou r , après
qu’ils l’ont fuffifamment chauffé. C ’eft de cette braife
éteinte dans Yétouffoir qu’on allume dans les bra-
fiers les petites poêles & les chaufferettes, parce
qu’elle n’a pas les mauvaifes qualités du charbon
noir. Elle fe vend au boifleau, plus o\i moins a
fuivant qu’e lle eft en gros ou menus m o r c e au x ., &
qu’i l y a m oins de pou flie r. V^oye^ b r a i s e .
É T O U P A G E . Les chapeliers appellent morceau
d'étoupage , ce qui refte de l’étoffe, dont ils ont
fait les quatre capades d’un chapeau, 8c qu ils con-
fervent, après l’avoir feutré avec la main , pour
renforcer les endroits foibles de ces capades. ldoye\
c h a p e a u .
É T O U P E . L a bourre du chanvre & du lin. On
tire quatre fortes de marchandifes du^chanvre ; le
chanvre, la filaffe, le courton & l'étoupe. Les
trois premières fe filent ; l’étoupe ordinairement ne
fert qu’à faire des bouchons de bouteilles , de la
inêche à moufquet, ou de ce que les ciriers appellent
du lumignon : s’il s’en fait .de la toile , ce. ne font
que des ferpillières., & autres telles moindres fortes.
V oye\ CHANVRE.
« Les étpupes de toutes fortes, foit blanches,
» foit en bois -ou en bourre, paient en France les
» droits d’entrée conformément au tarif de 16 64, à
» 'raifon de 6 f. du cent pefant : & ceux de fortie ;
» fçavoir , les blanches,' 1-8 f. & celles en bourre ,
» 8 fols.
» Les droits que ces deux fortes A'étoupes paient
» à la douane de Lyon , tant pour l’ancienne taxa-
» don que pour la nouvelle réapréciation , font I
» pour les étoftpes blanches, 7 fl du quintal. Pour
» les étqupes en bourre, fi elles font du pays, 1 1 d.
» & fi elles font étrangères 15 d, Lorfque les étou-r
» près en bourre viennent en charette , la balle'de
» charétte paye 8 fols. »
.. . Etcu p é. On appelle aufli étoupe , les toiles qui
font faites avec des étoupes de chanvre ou de lin.
Voye-{ T c il e s .
« Les toiles Al étoupes du pays payent les droits
» de la douare de Lyon à raifon de 2, fols de la
» pièce. »...
Et u p e a É t a m e r . Les chauderonniers nomment
ainfi une efpèce de goupillon , au bout duquel
il y a de la filaffe , dont ils fe fervent pour i
étendre i’étamure , ou étain fondu , dans les pièces 3e chauderonnerie qu’ils étament.'
E T O U PER. Boucher des trous avec de l’étoupe.
E n terme de p otier de terre, il fignifie remplir
les fêlures, & autre défaut de la poterie, avec du
fromage , de la cire & du fuif ; ou , comme difent
leurs ftatuts, avec autresfofîftications, qui font décep-
tes , & non fuffifantes : ce qui leur eft exprefîement
défendu. Voye\ P o t ie r d e t e r r e .
É T O U R G E O N ou E S T U R G E O N , Gros poif-
foiv de mer, qui. monte dans les rivières^, qui a
le mufeau pointu ,1e ventre plat., & le dos bleuâtre.
. Les efiurgeons font en France du nombre des
poifions ,, que les ordonnances appellent poiffons
rayiiux
Lorfqu ils font trouvés échoués fur le bord de
la mer , ils appartiennent au r o i e n payant néanmoins
les falaires de ceux qui les ont rencontrés 8c
mis en furete : mais s’ils ont été pris en pleine mer, ils
ïeftent a ceux qui les ont pêchés , fans que lesfermiers
du r o i , ni des feigneurs, y puifîent rien prétendre.
C’eft des oeufs de; Yefturgeoil que l’on fa it .le
k a v ia , ou cavial, dont les Italiens font une fi
grande confonimation, fur-tout ceux de Milan, &
du refte de Lombardie. Cette drogue ne fe prépare
pourtant que rarement en Ita lie, quoiqu’il
le trouve d’excellens efiurgeons , & en allez grande
quantité dans le P ô ; mais elle y eft apportée
par les Nations qui font le commerce .du Nord 9
particulièrement les Anglois & les Hollandois ,
qui la tirent toute apprêtée de Molcovie par la
voie d’Archangel , où il s’en fait un fort grand
négoce.
L a plus grande pêche A 'efiurgeons qui fe fafle
au monde , eft celle que font les Mofcovites à l’embouchure
du V o lg a dans la merCafpienne.
On 11e fe fert pas de filets , mais d’une efpèce
d’enceinte de gros pieux difpofés en triangles , 8c
qui repréfentent allez bien la lettre Z redoublée p lu-
fleurs fois.
Des efpèces de pêcheries font ouvertes du côté de
la mer, & fermées de l ’autre côté ; en forte que le
poiffon, qui dans la faifon monte dans le fleuve,
s’engageant ..dans ces paflages étroits & fans ifliie , &
ne pouvant y tourner pour redefeendre à caufe de fa
grandeur ,eft facilement harponné ,& tué à coups de
javelots.
Cette pêche ne fe fait que pou,r les oeufs , y
ayant tel eflurgeon qui en fournit jufqu’à 4 00 livres :
on fa le néanmoins quelques - uns. des plus jeunes
poiffons.
L e trafic du kavia eft pour le moins aufli grand
en Mofcovie que celui du beurre en Hollande ;
les M o fc o v ite sq u i ont quatre carêmes , & qui
font réguliers à obferver la défenfe d’y manger du
beurre, aflaifonnant toutes leurs fauces avec ces oeufs
d'eflurgeon.
Il y a une forte dé colle de poiffon, pliée en petits
livres , qui vient ordinairement de Hollande & d’Angleterre
, que quelques-uns prétendent être tirée de
F eflurgeon.
É T R E L A G E . Droit qui fe leve furie felpar quelques
feigneurs , lorfque les voitures des fermiers des
gabelles paflent fur leurs terres. L a pancarte du droit
A'étrelage doit être placée en un lieu éminent, près de
l’endroit où il doit fe payer. Ce droit fe levoit autrefois
en effenee ; mais-par l’ordonnance de 1687 pour l’adjudication
des, gabelles , Yétrelage a été apprécié
en argent auffi-bien que tous les autres péages, auxquels
les.fels de gabelles fontfujets furies terres des
feigneurs.
E T R E N N E . Se dit chez les marchands, de la
première marchandife qu’ils vendent chaque jour,
Ceci eft mon étrenne , c’eft pourquoi vous l’avez
à fi bon marché. Cette étrenne me portera bonheur.
É T U I , E fpèce de boete, qui fert à mettre, à porter
& à conferver quelque chofe.
« Il y a de grands étuis ipour les chapeaux: les uns
t> de bois 8c les autres a i carton. Ceux de bpïs