
qu’elle a été vendue toute fur un même pied , fans
q llc l'on ait fait de diftinftion de celle qui eft fupé-
rieure, d avec celle qui eft inférieure en bonté, ou
en qualité.
F O IN . Herbe féche des prés, qui 1ert de nourriture
aux beftiaux.
L e fo in en botte fe vend au millier, au cent; &
par IeS regrattiers qui en font le détail, à là botte.
L e f o in en meule fe débite au chàrriot, à la char-
retee 8c à la charge, ou fomme : dans quelques
endroits au quintal, ou cent pelant.
* ^ f ° * n e* un des principaux commerce de ITfle
de France, & des provinces voifines de la Seine ,
de la Marne, de i’Oïfo & de T Y onne, par lefquelles
arrivent a Paris les prôvifîons de cette marchandée,
qui lui font néceflaires ; dont on eftime qu’aniiëès
communes 11 s y en débite près de fîx mülions de
bottes.
f o in qui vient a Paris, en defeendant la ri-
vrerej de Seine, qu’on appelle le p a y s d Amont f fe
j r ™ St prairies deChe lles, de L a gn y , de Corbeil,
de Melun , de Moret, de Montereau, de B ra y , de
Nogent-fur-Seine, de Gravon & de Pont-fur-Yonne.
Totfs ces f o in s doivènt arriver aux ports de Grève
de la Tournelle & de l’Ifle-Louvier.
Les f o in s qui viennent du pays d’A v a l , c’eft-à- 4ire , en remontant la Seine, font de Poifly, de Pon-
toife, de 1 Ifle-Adam & de Beaumont-fur-Oife : ceux-
ci apqrdent au port de l ’Ecole.
I l entre aufli par terre, a Paris., quantité de fo in s ,
j U v r ^ aRlene des villages des environs, entr’autres
de Nogent-fur-Mame, de Noify-le-Grand, de Gour-
de N o ife lle , de Palaifeau, de Linas & de
.V • ^cs* L e / om qui vient par terre eft eftimé meil-
leur que le fo in de rivière ; mais aufli les bottes en
font ordinairement plus légères; & fouvent elles
courent rifque d’être fourrées de vieilles & mâuvaifes
herbes;
* bottelage des f o in s deftinés pour Paris, doit
erre fait a trois liens du même f o in ; 8c chaque botte
du poids dé iV , 13 & 1 4 livres; depuis le mois de
I r a p ja |2| Saint-R,emi; de 10 , 11 & 12 livres,
,ePT^ s Sàint-Remi jufqu’à Piques ; 8c de 8 ,9 8c
1 ojrvres depuis Pâques jufqu a la nouvelle récolte :
Y?~taons. focceflïves étant accordées pour le
deenet q jie la fechérefïè câufe à cette marchandife.
Toutes les bottes doivent être de même qualité,
wnt au dedans qu’au dehors, fans aucun mêlante
*Sf bons & de mauvais, ou de vieux & de nouveau
S ? ' * ; ;
Le s marchés des f o in s nouveaux ne peuvent Ce
qu après la fanaifon : & il eft défendu à tous
marchands & autres , d’arrêter ou acheter des fo in s
ayant fa r'écolte.V
rêfte lç négoce de cette marchandife eft;
Çnacun peut s’en mêler Caps lettres & fans
\ I f S9* s’entend néanmoins , en obfervant
les reglemens faits pour le commerce des foins .
FO IR E . Concours de. marchands, dé manufac-
turiers, d artifans, ^ouvriers 8f de plufieurs qufres
perfonnes de tout état & de toute profeflîon , regni-
coles ou etrangers, qui fe trouvent chaque année
dans certain lieu & à certains jours ; les uns pour y
apporter, vendre & débiter leurs étoffes, manufactures
, ouvrages , marchandifes & denrées ; & les
autfe^P 0,\r k s Y acheter , ou même feulement par
curlôhté, & pour y prendre part aux divertiffe-
mens, qui accompagnent ordinairement ces fortes
d àiiemblées.
F ô ir e . Se dit encore de ces étalages de menues
merceries & blimblotterie , de pain a épices , d’outils
propres au ménage de la campagne, d’ouvrage$
de vannerie, de fayance & de telle autre forte de
marchandifes de peu de conféquencc & de bas prix,
SjgjL/q dans les lieux 8c autour des églifes »particulièrement
de la campagne, où les peuples s’aüèm-
b l^ t paç dévotion , & vont en pèlerinage.
1 r- 0I,RE; ^’entend aufli de quelques lieux , dan?
lelquels a certains jours & pour un certain temps on
a permiffion de vendre d’une feule forte de marchandife.
Il y a a Paris deux de ces fortes de fo ir e s ,* l ’une
que Ion nomme la fo ir e a u x jam b on s , & l’autre
l a f o re a u x oignons.
JLa f o ir e a u x jam b o n s , qu’on appelle aufli
au la r d , fé tient chaque année dans le parvis
de 1 eglife métropolitaine, 8c le long de la rue neuve
| Notre-Dame ; elle lie dure qu’un feul jour, qui
ctoit autrefois le jeudi faint, & qui eft préfentement
le mardi faint : mais il s’y vend une fi grande quantité
de jambon, de flèches de lard & autres viandes
de porc fàlees, & le peuple s’y trouve avec une û
grande affluence pour en acheter, qu’on ne le peut
exprimer.
F o ir e d u t e m p l e . Cette fo ir e fé tient dans la
cour du Temple le jour de la S. Simon S. Jude ,
qui eft le jour de la dédicace de l’égiife du grand
prieuré. 0
On l’appelle, par dérifîon, la fê t e a u x nefl.es ,
parce* qu on y envoie ordinairement les nouveaux
venus 8c les jeunes badaux de Paris, y demander
ce fruit, au lieu duquel on leur fait quelque niche
plaifante, fur-tout en leur barbouillant l e vifage avec
du noir.
Cette fo ir e qui appartient au grand-prieur, ne
dure qu un jour ; cependant il s’y trouve quelques
marchands aflez confidérables, qui y étalent, particulièrement
des foureurs, dés camelotiez & quelques
merciers.
L a f o ir e a u x o ig n o n s , commence àla Notre-
Dame de feptembre, & ne finit qu’a la fin du mois.
Pendant tout ce temps-là, les femmes des laboureurs,
maraîchers des environs de la ville, apportent
une quantité inconcevable d’oignons blancs &
r9u^e?j» dç>nt le bourgeois. fait fa provifion pour
itoiite 1 année. Les oignons s’y vendent au b.oifleau ,
i la torche & à la botte.
L a différence de la botte a la torche confifte, eji
c? P p l celle-ci a les oignons attachés autour d’un
WÉSiikt ^ \^çre.fçu|emeht qyçç de la pa ille; outre
eela la torche contient ordinairement autant d o ignons
, que quatre ou cinq bottes.
Cette fo ir e fe tenoit autrefois dans le parvis Notre-
Dame 8c aux environs , comme celle aux j ambôns ;
ma:s vers le milieu du ? dix-feptiéme fiécle , elle a
été transférée dans l’ifle Notre-Dame, où elle fe
tient chaque année le long du quai Bourbon.
Foire. Signifie pareillement le lieu où les marchands
s’aflemblent, tiennent leur boutique 8c font
leur commerce.
Plufieurs fo ire s je tiennent en pleine campagne,
& fous des tentes 8c des baraques, comme la foire
de Guib ra y 8c de Beaucaire ; d’autres dans des
lieux fermés de murs, où font élevées des boutiques ,
qui tirées à la ligne & avec fy me trie, forment des
rues & des places; mais qui font d’ailleurs toutes
découvertes, où feulement plantées de quelques
arbres contre l’ardeur du fo le il, comme eft la foire
de S . L au re n t à P a r i s , quife tient en été. Enfin,
il y a d’autres fo ir e s , comme celle de G e rm a in ,
dans la même ville , qui fe tenant en hyver, ont leurs
boutiques rangéesle long de plufieurs grandes allées,
qui fe traverient les unes les autres, 8c qui font 1
garanties de l’injure du temps par de grands appentis
dé charpente couverts de tuiles, qui s’étendent fur
toute l ’enceinte intérieure de la foire.
Les boutiques où les marchands tiennent leurs
marchandifes & font leur négoce , particulièrement
dans lés deux grandes fo ire s de Paris , dans celle de
Caen, & autres principales villes de France, fe
nomment' ordinairement des loges. On dit : ce marchand
a deux loges à la foire de S . Germain ,* pour 1
dire, qu’il y tient deux boutiques.
On appelle marchands f o r a in s , les marchands
qui fréquentent les foires.
On en peut diftinguer de deux fortes ; les uns ,
qui ayant leur domicile fixe dans quelque v ille , où
ils ont maifon, boutique ou magafins, ne laiflent pas
d’envoyer, ou de porter d e là marchandife aux f o i res
: les autres, q u i, pour ainfi dire, roulent leurs
boutiques de foire en foire ; 8c qui les parcourant
toutes chaque année, mènent une famille errante,
qui avec leurs marchandifes, 8c les voitures qui en
font chargées, forment une efpèce de petite caravane.
Quoiqu’il ne foit pas de l’effence de ces aflém-
blées de marchands , d’avoir des comédiens , des
danfeurs de corde, des batteleurs, des joueurs de
marionnettes, & autres tels gens qui contribuent au
divertiffement, il n’y a guères néanmoins de fo ire s
un peu confidérables où il n’y en ait toujours en
quantité, & c’eft peutrêtre une des chofes qui contribue
davantage au grand commerce qui s’y fait.
L a noble fié & les perfonrtés lés plus riches & les
plus accommodées dés provinces , regardant les
foires comme des parties de plaifir , & y courant
en fou le , moins pour y.foire des emplettes de
chofes , qu’elles trouverbient peut-être & plus com-
m'odéùïèüt & à meilleur màrché darts'leùr voifinage ,
que 'pour prendre part aux divertiiïemetts qu’elles
lavent qu’elles y trouveront.
L ’on fait avec quel concours la noblefle du Languedoc
va à la fo ir e de Bea u ca ir e, 8c la noblefle
de Normandie à celle de Guibray ƒ mais ce n’eft
r\en en comparaifon des alfeniblées des princes 8c
des grands feigneurs d’Allemagne , qui fe trouvent
aux trois fo ir e s de L e ipfick , ou aux deux fo ir e s
de Francfort fu r le Mein.
C’eft un droit du fouverain de pouvoir feul donner
fos lettres-patentes pour l’établilfement d’une fo ir e ,
foit qu’il l’établifle fur le pied de fo ir e entièrement
fra'ncne, foit qu’il en rédüife la franchile à quelque
modération de droits locaux , foit enfin qu’il n’en
accorde le droit que fur ie pied,dé fo ir e ordinaire ,
8c fans les privilèges d’aucune franchife.
F O I R E S F R A N C H E S .
I l y a en France quantité dé fo ir e ? fran che s i
mais avec plus ou moins de privilèges, de prérogatives
& de franchifes les unes que les autres.
Les principales font, la^foire de Saint-Germain,
qui Je tient à Paris le lendemain dè la chândeleur.
Les quatre fo ir e s de L y o n , qui s’ouvrent, l ’une
le premier lundi après la fête des rois , l ’autre le
premier lundi après la quafimodo , la troifiëme. le
quatrième jour d’aoû t, ’ & la quatrième le troifiénae
jour, de novembre.
Reims a aufli quatre fo ir e s , la première le lendemain
des ro is , la fécondé le jeudi d’après pâques,
la troifîéme au mois de juillet-, le lundi avant la
Magdeleine , & la dernière le premier du mois
d’octobre.
Chartres en Beauce en a trois, l’une lé, jeudi
faint, l’autre l’onzième mai , qù’on appelle la fo ir e
des Barricades , 8c la trolfiéme lé nèùviéme juin.
Merinville ( aufli en Beauce ) en a pareillement
trois , le 14 mars, le 15 feptembre & le 14 octobre.
Rouen a deux fo ir e s fran che s , la fo ir e de la
Chandeleur & 1a fo ir e de la pentecôté.
Bordeaux, deux , l’une le premier de mars , l’autre
le 16 octobre; toutes deux durent'chacune 1$
jours.
Troyes aufli deux , la première le fécond" lundi
de carême, la fécondé le premier feptembre.
Mormant en Brie le même nombre , l’une le
jeudi de la paflion , l’autre le premier lundi du
jnois d’àôût.
: Saint-Denis en France pareillement^ deux ? l’une
au mois de juin , & l’autre au mois d’oéVobre ; c’ eft
celle de juin qu’on appelle Landy.
Caen a une fo ir e franche , qu’on appelle en
Normandie la franche de Caen.
Bayonne , une, qui commence au premier mars ,
8c 'qui ifore 15-jours.
Château-Thierry, une , le ^'d# juin.
Nantes , une , elle ouvre le jour de la cKandéleur
i du mois de février , &'dure 15 jours.-,
Clermont en Auvergne , Seolis $c Vitry-le-Fran-
çois , ‘chacun une ; celle de V itfy eft le jour de la