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leffive de cendre qu’on leur donne , & du réfidu des
peigneures & cardures des beaux fleurets ,' on en
fait des fleuret s communs, qui s’emp'lôyent en ces
efpeces de rubans , qu’on nomme P a d o t ie , & qui
ont auffi le nom de fle u re t s, a caufe du fleuret
dont ils (ont fabriqués. Voye-^ soie.
« h es fleurets de toutes fortes paient en France
» de droits de foniè 15 liv. du ^sent pefant.
» Les droits qu’ils .paient à la douane de Ly on ,
» qui les appelle flo re t s, font, fçavoir : les florets
» o rd ina ire s , 8 livres du quintal, & les florets
» teints 3 S fols de la livre, tant d’ancienne que
» de nouvelle taxation , avec les fols pour livre ». r Fleuret. Se dit fouvent des étoffes qui font
faites du fil de fleuret. On les appelle plus ordinairement
filatrices. Voye-[ filatrice. Fleuret. C ’eft auffi une efpèce de toile de lin ,
deftiriée pour le commerce des Indes, qui n’eft autre
chofe que la toile que l’on nomme ordinairement
blan card ,* .mais à qui l’on donne le nom de fleuret,
parce qu’elle eft comme la fleur des blancards ,
entre lefquelles on chpifît les plus belles pour ce
négoce. ‘ ’
Les plus htm*fleurets Ce fabriquent en Bretagne,
dans l ’evêché de Léon. II s’en fait de deux fortes:
les uns qu’on appelle Cmplement fleurets , qui'n’ont
que demi-aune de laife: les autres qu’on nomme
f in s fle u re t s, qui font de deux tiers & de trois
quarts de laifo. Les Anglois & les Hollandois eii
enlèvent quantité en temps de p a ix , & vont ordinairement
charger à Marlaix.
F L E U R O N . Légère étoffe de la in e , de foie &
de f i l , du nombre de celles qui fe font par les
hautelifïèurs de la fàyetterie d’Amiens. Elles ont
un pied & demi & un pouce de roi de la rg e , fur
vingt aunes un quart, ou vingt aimes & demie de
long.
F L IB O T . Petit bâtiment de mer que l ’on appelle
aufli bûche y dont on fe fert en'Hollande pour la
pêche du hareng.
F L IB U S T IÉ R . Celui qui commande un flibot
pour la pêche du hareng. I l fe difoit aufli de ces
forbans ou avanturiers de toutes les nations , qui
s unifloient dans l’Amérique pour faire la guerre
àux Efpagnols.
F LO R É E . Efpèce dyindigo moyen ,. qui fert
pour la teinture en bleu.
« L a f l orée paie en France cent fols de droits
» d’entrée le cent pefànt, conformément au tarif de
» 1664 y & à la douane de L y o n , pour tous droits,
» 7 liv. du quintal. L e tarif de cette ville l ’appelle
» fleuret d *Inde ».
F L O R E N T IN E . Etoffe de f i n e , fabriquée
d’abord a F loren ce, & depuis imitée en France.
C ’eft une efpèce de fatin façonné , ordinairement
blanc; il s’en fait néanmoins de diverfes;couleurs.
Les florentines doivent avoir les largeurs & les
portées des latins.
F LO R E T O N N E S . L a in e s d E fp a gn e. Il y eh
a de S ég o v ie , qui font les plus eftimées» Celles -
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d’Arragon & de Navarre, font les plus communes,
& de moindre qualité.
F LO R IN . Signifie tantôt une monnoie réelle Sc
courante, & tantôt une monnoie imaginaire & de
compte. I •«
F lorin. Monnoie de compte. Plufieurs marchands,
négocians & banquiers de Hollande, & de
diverfes villes d’Allemagne & d’Italie, fe fervent du
florin y pour tenir leurs livres., & dreffer leurs
comptes : mais ces florins font de différentes valeurs,
& ont diverfes divifions.
En Hollande, le florin de compte s’eftime quarante
deniers de gros, & fe divife en patards & en
penins.
A Francfort, Nuremberg & Bolzam , fes Vivifions
font les kreuxs ou creuxzers, 3c les penins.
A Strafbourg ; dans cette dernière ville il fe divife
en kruys & en penins, monnoie d’Alface.
Il y a auffi quelques provinces de France, comme
la Provence, le Languedoc & le Dauphiné, où
l’on compte par florins. . *
F l o r in . Monnoie réelle. Les flo r in s , foit d’o r ,
foir d’argent, étoient autrefois très-communs dans
le commerce.
L a plupart des florins d'or font d’un or très-bas»
Parmi les florins d argent y ceux de G èn es , de
ié o z 8c 1605, pèfent trois deniers fix grains, 8c
tiennent de fin onze deniers fix gr.ains.
L e flo r in d’Allemagne vaut 3,0 fols monnoie dut
pays.
L e florin du R h in qui a cours à. Trêves 8c dans
quelques autres l ie u x , s’y reçoit fur le pied de
celui d’Allemagne * c’eft-a-dire , pour 3.0 albs.
L e florin de Brabant eft- d’urv tiers moins fort,
& ne pèfe que zo albs.
Les pièces de trois flo r in s s’appellent ducatonsy
mais valent^lus que le ducaton ordinaires
F L O T . Terme de marchandife de bois. I l
fîgnifie le gros bois de chauffage, que les marchands
, qui font faire ^exploitation des forêts , dans
les lieux éloignés des rivières navigables-, jettent
au courant des ruiffeaux &. petites rivières, qui
s’embouchent dans les grandes. C ’ eft de ce bois jette
; à f lo t y que fe compofent les trains de ce lu i, que
de-la on appelle bois flo tté . Chaque biîche doit
avoir la marque de fon marchand , pour en faire- le
triage. On en parle ailleurs» Poye^ b o is f l o t t é *
F L O T AELE. O n appelle rivière flot.able , une
petite rivière ou- gros ruiffeau , capable de conduire
du Bois à flot. On dît auffi , un port flo ta b le , pour
fignifîer l 'endroit d un ruiffeau ou.p e tite rivière ,
ou l ’on afïèmble le bois pour le jetter à- flot. I l
s’entend' encore des rivières qui font affez fortes;
pour porter les trains de bois flotté. Voye\ b o is
flotté.
F L O T T A G E . Conduite de boîs fur l’eau quand
on [e fait flotter. L e flottage, du gros bois, de chauffage
n’èft pas ancien en France ; il y eft 'cependant
d’une extrême utilité , foit' pour le débit- des. bois
qui font éloignés des grandes rivières , foit pour la
provîfion de Paris, qui fans cela pourroit en manquer.
Voye\ BOIS FLOTTÉ.
F L O T T E . Compagnie de vaiffeaux qui vont
enfemble , foit en guerre, foit en màrchandife.
En temps de pa ix, les vaiffeaux marchands vont
en f lo t t e , c’eft-à-dire, de conferve, pour s'aider
& fe fecourir mutuellement. En temps de guerre ,
outre ce fecours mutuel , qu’ils peuvent fe prêter ,
ils obtiennent encore des convois , ou vaiffeaux de
guerre , foit pour les efcorter & conduire au lieu
de leur deftination, foit pour les accompagner
feulement jufqu’à certaines hauteurs ,' au-dela ^ desquelles
les armateurs ne font ordinairement plus a
craindre.
Les flo tte s marchandes prennent prefque toujours
leur dénomination des lieux où elles font leur
commerce. Ainfi l’on dit : la f lo tte des Indes orientales
, la flo tte de Smyrne, la f lo tte de la mer
Baltique, la flo tte du Bréfil, &c.
Les Efpagnols appellent Amplement h. flo tte y un
certain nombre de vaiffeaux, tant du roi que des
marchands, qu’ils envoyent tous les ans à la Vera-
C ru x , port de la noi^j^lle Efpagne.
... Cette f lo tte eft compofée de la capitane, de
l’amirante & de lapatache pour le compte du roi ,
& d’environ feize vaiffeaux marchands, depuis quatre
cent jufqu’à mille tonneaux, appartenans aux
particuliers. Les uns & les autres font fi chargés à
l ’aller & au retour, qu’il leur eft difficile de fe
défendre quand ils font attaqués. _ ^
. L a flo tte part de Cadix vers le mois d août,
& eft environ d ix -n e u f ou vingt mois en fon
voyage.
F l o t t e d e s o ie . Les ouvriers qui font le moulinage
de foie , nomment flo tte de f o ie , ce qu’on
nomme plus ordinairement échevaux de foie.
' F l o t t e . Trains de b o is , qui fervent à amener
à Paris le bois flotté. L e bois pour la provifion de
cette capitale, y arrive, ou par charrois, ou par
batëaux, ou par flo tte s .
F l o t t e s , ou plutôt v i l l e s f l o t t a n t e s . Ce font
plufieurs barques, oi\ bâtimens de médiocre grandeur,
dont les Chinois fe fervent, pour faire leur
commerce dans l’intérieur de ce vafte empire ; fur-
tout dans les endroits où i l y a beauconp d’eau ; ce
qui eft aflèz fréquent dans la Chine.
Ces bâtimens voguant féparément, ou du moins
feulement liés quelques-uns enfemble : mais lorf-
qu’ils font arrives au lieu où ils ont dèffeîn de fixer
leur négoce pour un temps, on les arrange avec une
forte de fîmétrie ; laiflant des rues , & comme des
places publiques entre-deux : énfoite on les joint tous
avec des efoeces .de cordages de jonc& de bambouc,
entrelaffés de liens de boîs, & fortifiés par de groffes
poutres. Enfin, on les amarre de dîftance en diftance
avec d’autres pièces de bois.
Ces f lo t t e s , ou petites villes flottantes, ont leurs
magiftrats & leur police. Chaque bateau eft Comme
-une maifon , qui a fes magafins & fa boutique, avec
fon enfeigue , pour faire connaître aux acheteurs
quelle forte de marchandifes on y vend. Aufli ces
fortes de marchands n’ontdls^point d’autre demeure.
Ordinairement ils y font nés; & pour l’ordinaire ils
y meurent» ; - ;
Ce ne font point les habitans de ces maifons aquatiques
, qui vont folliciter les habitans de la terre , de
venir acheter : ceux-ci les vont trouver dans de petites
nacelles, mais feulement pendant le jo u r ; les
avenues des rues étant fermées durant la nuit.
On voit aufli quelques-unes de ces flo t te s for la
côte de Sumatra, mais ce ne font que des hameaux,
en comparaifon de celles de la Chine.
F L O T T IS T E S . On nomme ainfi en Efpagne ,
ceux qui font le commerce de l’Amérique , par les
vaiffeaux de la flo tte y pour les diftinguer de ceux
qui le font par les gàllions, qu on appelle g a llio -
ntfles.
F LU S T E S .S o n t des vaiffeaux longs, à cul rond,
& enflés par le ventre , du port de trois a quatre cent
tonneaux, qu’on appelle auffi fioq ue s ,• qui contiennent
une plus grande quantité de marchandifes , que
les vaiffeaux ordinaires. On s’en fert à porter des
vivres dans les efcadres de navires , & à tranfporter
des troupes.
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F O A N G . Petite monnoie d’ a rg en t, qui a cours
à Siam. L t fo a n g e^. la moitié du mayon. On donne
huit cent coris, ou coquille des Maldives , pour un
foan g . L'oyez la table des monnoifs.
FÔ IB L A G E D’A L O I . C ’eft quand la monnoie
n’eft pas au titre requis.
FO IB L E . Qui eft débile y qui a peu de, forcé.
On le dit dans l e commerce, en différées fens,
qui tous font entendre , qu’une marchandife, une
denrée , ou toute autre chofe qui entre dans le négoce
, a quelque défaut, ou n’eft pas de la qualité
requife. ' ■ .
On appelle du vin fà ib le , du vin peu fpiritueux ,
plat & fans force, qui n’e f t , ni de bonne g arde, ni
de bonne vente. ; ; . •
Les chevaux fo ib le s , font ceux de peu de force ,
& qui ne font propres qu’à'porter de légers fardeaux.
De la monnoie fo ih le , eft de la monnoie légère ,
ou rognée, qui ne peut avoir cours^dans le commerce.
J^oye^ 'monnoie.
Dans la balance romaine, on nomme le fo îh le ,
le côté le plus éloigné^ du centre de la balaiîce -, qui
fert à pefer les marchandifes les moins pefantès. II
y a un des membres de cette halance , que l’on appelle
la garde-foibte.
On dit qu’un poids eft trop fa ib le , lorfqu’ il n’eft:
pas jufte, & qu’il pèfe moins qu’il ne doit.
En fait de teinture, un drap fa ib le de guède , eft
un drap où le teinturier n’ a pas employé toutes les
drogues néceffaires, pour lui donner un bon pied de
bleu. Les noirs fo ib le s de guède font eftimés les
moins bons.,
Lorfque l’on d it , qu’ane marchandife a été vendue
, le fort portant le fo ib le ,• céla doit's’entendre.