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profits 8c pertes que fait l’affureur. Plus il y a de
rifque pour lui à affurer , plus il fi3Btge.de prime de
-ceux qui veulent être allurés d'un rifque quelconque,
-que les loix permettent de couvrir. L e point eflen-
tiel pour l’aflureur prudent, eft d’avoir attention de
partager les rifques , de façon qu’à tout événement,
le s bénéfices dans les primes puiffent le dédommager
des pertes que des revers inattendus lui peuvent
faire éprouver. L e plus làge tempérament qu’il puifle
prendre, généralement parlant, eft de ne ligner des
polices d’aflurances, que pour de petites lommes,
8c autant que faire le peut fur des navires 8c des capitaines
connus. Il y a néanmoins des cas, & ces
cas font très-fréquens, ou l’alîureur, fans qu’on
puifle le taxer -d’imprudence, peut prendre fur lui
un rifque extraordinaire; mais dans ces conjonctures,
i l faut que toutes les circonftances concourent à faire
juger qu’il y a peu de danger pour lu i , de forte
qu’en cas d’événement fâcheux, on ne foit pas au-
torifé à lui imputer un malheur, dont les exemples
font très-rares. Les circonftances dont nous entendons
parler i c i , font la paix & la tranquillité la
plus profonde entre tous les peuples çommerçans ,
la beauté de la faifon , la facilité de la navigation ,
l’expérience du capitaine , la folidité du vaifîèau
u’il commande , fur le cafque ou le chargement
uquel l’affureur prendra une partie du rifque.
L ’ufage à Amsterdam, & dans les autres villes
de Hollande , eft de faire les aflurances par.fouf-
eription, c’eft-à-dire que ' les polices font lignées
par divers particuliers, qui prennent chacun un
rifque plus ou moins grand fur le montant de la
fomme qui s’affure. L a maxime ordinaire 'de l’affu-
reur Hollandois eft de ne ligner que pour 1000 ,
jiç o o ou 2000 florins-; cependant i l le fait quelquefois
pour plus , quelquefois auili pour moins, félon
jqu’H eft encouragé ou découragé par les circonftances.
A u furplus, il eft permis en Hollande d’alfurer,
non-feulement le capital d’une expédition quelconque
, mais aulîi la prime d’affurance & la prime de
la même prime avec les frais ordinaires & extraordinaires
, que l’afluré feroit dans le cas de perdre ,
li l’objet alluré venoit à périr fans que ces frais-
, euflfent été affinés. On y peut même affiner un
profit imaginaire , qu’on l’ait déclaré ou non dans
la police ; car fi l’objet affiné périt, ôt que la
perte en foit conftatée , les affiireurs paient dans le
temps prefcrit la fomme allurée , fans qu’ils puiffenr
exiger l’exhibition de la facture. I l eft egalement
permis en Hollande d’affurer, non-feulement la
valeur du cafque, des agrès & apparaux du navire,
mais- encore le fret & les frais qu’il peut fa ire ,
tant à l ’allée qu’au retour de quelque voyage que
ee foit. I l eft enfin permis en Hollande , de faire
telle affiirance dont l’affiireur jugera à propos de fe
charger, lors fu r -to u t qu’elle a été. faite de, bonne
fo i entre les parties contraélantes.
L ’afifurance faite, l’objet affiné venant à périr,
on en inftruit, par l’entremife du courtier, l’affu-
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reu r , qui eft tenu de rembourfer à raffiné la fomme
pour laquelle il a figné la police d’aflurance, fçayoir,
pS p f fix mois, après que l’intimation lui en a i:;
faite ; ou 100 p f neuf mois après ladite intimation,
c’eft-à-dire, toute la fomme affinée fans aucune
déduétion. Dans le caà où l’objet affiné auroit feulement
fouffert de l’avarie , il n’ eft point permis en
Hollande d’en faire l’abandon aux affiireurs ; mais
oa doit faire en forte d’en tirer, le meilleur parti
poflîble, & en avoir autant de foin que fi l’objet avarié
n’étoit point affûté , &- qu’il appartînt à celui
qui en auroit fait la fpéculation. L ’objet avarié,
fauve & vendu au profit des affiireurs , par les foins
de l’affiiré, celui-ci en exhibe les documens requis
àfes affiireurs, qui, lui paient la perte qu’il afouf-
ferte , d’après le réglement qui aura été fait de l’avarie.
Si la perte eft de plus de yo p f , les affiireurs
en déduffent 1 p^ , fi l’afîiireuis- en .exige le paiement
avant les neuf mois révolu^, depuis la date
du réglement de l’avarie.
L e réglement des avaries eft un objet qui mérite
certainement d’être approfondi ; les affiireurs 8c les
affinés y ont intérêt pour parer à bien des difficultés
qui peuvent s’élever entr’eux.
Dans la i re. partie du tome i er. de ce Dictionnaire
, pag. 151 , col. 1 re. & fu iv ., au mot 'ava-
r ie s , nous avons donné l ’explication des différentes
fortes d’avaries ; noiis y renvoyons' ceux de nos
leCteurs qui font dans le cas de confulter cette
matière.
Les primes d’aflurance font en généîal plus ^modérées
à Amjlerdam que nulle part ailleurs , fi on
en excepte quelques cas particuliers. Ce paradoxe
eft aifé à expliquer. Nous fuppofons qu’il y ait à
Amjlerdam une centaine de particuliers qui faflènt
le commerce d’affiirance ; chacun d’eux prend fur
lui un certain nombre de rifques , lequel Une fois
rem p li, il ne fe foucie plus d’augmenter. Cependant
il vient une affluence d’ordres étrangers pour
des aflurances à faire foigner; les affureurs preffés
pour lors par les courtiers , de fe prêter à de nouvelles
foufcriptions, n’y confentent qu’au moyen
d’une augmentation de prime qu’on leur offre, &
dont le plus fouvent ils font les maîtres de fixer le
taux en pareilles circonftances. I l arrive tous ' les
jours que l’affurance de la cargaifon d’un., navire
chargé en cueillette , avec de riches marchandifes,
après avoir commencé à fe foigner à' Amjlerdam
à pf~, ne peut s’achever qu’à 3 p f , &
quelquefois à quelque chofe de plus. Nous ne parlons
pas des temps de guerre où les affureurs Hollandois
n’étant* pas fi gênés que pendant la paix ,
par la concurrence des affureurs étrangers, exigent
de fi fortes primes, d’aflurance de ceux qui veulent
être affurés par eux, qu’il n’ eft pas poflîble les
excufér , qu’en rejettant fur les circonftances critiques
de la guerre, uiv pareil excès ;• cela même les
cîifculpe tres-peu , ( nous l’avouons avec regret )
quand on compare, leur conduite avec celle des
affureurs étrangers , dans les mêmes" circonftanees.
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Quoi qu’ il en fo i t , nous allons placer ici les taux de primes qu’exigent les affureurs Hollandois en
temps de paix & dans la belle faifon de l’année, de ceux qui veulent être affurés par eux tant pour
le retour d’un navire & fa cargaifon, d’un voyage quelconque.
D ’Amfterdam, A lla n t . Venanti
A Londres, Hull & autres ports d’Angleterre , • • *• • * V . • •
A Dunkerque & autres ports de Flandre & du Brabant
A Rouen, le H a v re , Nantes & autres ports de Normandie & de Bretagne ,
excepté Breft, 1 à
A Breft, Bordeaux & le golfe de Bifcaye , ® •
A la Corogne & à la côte de Galice & à celle du Portugal, •
A Cadix , Séville & Gibraltar , ..............................
A la Méditerranée jufqu’à Naples & Sicile , . . . . • . • • • • • • *
A Venife, à la mer Adriatique & au Le vant, à
A Surinam, Berbice & Demerari, .................... .... ..................................................... ....
A St. Euftache 8c Guraçau
Aux ports de Norvège , • .............................. • • • • • • •
A la mer Blanche ........................................
.Au Categat 8ç au Sund, .................................................................
A la mer du N o rd , Hambourg, Brême , &c. •
A la mer Baltique, . . . *4 a
D’un port à l’autre de la mer Baltique , . • • • • • . .................... .... .
D’un port à l ’autre de France , d’Efpagne & de Portugal, 8c réciproquement
d’un royaume à l’autre.
i°. Du golphe de Bifcaye pour la Manche & vice-ver fâ, .................... > .
2®. De la Méditerranée pour le golphe de Bifcaye ou de la Manche & vice-
verfâ . ............................................................................................. ....
2 • . 2
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2 f . . 5
I • . 1
i f . 2 à 3
I . .X 3: 4; * * 4
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Note* q ue, f i l'affuranc&fe f a i t d'un p ort de la mer B a ltiq u e , ou de1 quelque autre port dit
Nord y directement pour un autre po r t du M id i de l'E u ro p e , p a r ’exemple de^ D a n tr jck à C a d ix ,
la prime coûtera d'après le ta u x ci-de[fus 3 /?£, parce que de D a n t fic k à Amfterdam elle eft
fix ée à i .L f & au même ta u x Amfterdam à Ca d ix . I l en e jl de même pour les autres voyages
directs d 'u n p o r tà Vautre de l'E u r o p e , non compris dans les limites que nous venons d'indiquer*
Vers’ la fin du mois de juillet, les primes ci-deflus
hauffent du doublé pour les pays au nord & au nord-
eft à'Amjlerdam, & du triple ver.s la mi-fepcembre.
Les primes pour la F rance, l’Angleterre, l’Efpagne
& les autres pays à l oueft d'Amjlerdam , hauffent
ordinairement du double dès le mois d’aoùt , &
quelquefois du triple en hiver, fuivant les ports &
les diftançes.
Selon la lo i , les primes d’affurance doivent être
payées comptant, fous peine de nullité de l’affii-
rance. C ’eft le courtier qui répond pour la valeur
des primes à l’affureur, qui de fou côté paie au
courtier p f de courtage. L ’affiné au contraire ne
paie point de courtage au courtier à qui il rembourle
les primes à fur & mefure que celui-ci lui en fournie
les comptes. Ce n’eft que lorfqu’il y a une avarie à
régler que l’affuré paie au courtier f p f de courtage,
Pour rendre la chofe plus .fenfible, nous allons faire fuivre deui comptes , l’un d’aflurance & l ’autre
de recouvrement d’avarie , pour l’ufage de ceux qui ont intérêt de conutsitre cet objet.
Compte d’aflurance fur « balles de cacao de' Caraqües , chargées à Amfterdam & deftinéeS pour
Bayonne , dont la valeur avec les frais s’élève à fl. L M 2, J7 courans de H o lla n d e , a quoi
l’on ajoute 2 p f ds prime d’affurance, 2 p f pour rabais en cas de perte tota le, & 1 p - pour
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