
I$0 FL A
F IN -D O U G E . Sorte de coton qui fe tire du levant
par la voie de Marfeille.
I l y a du fin-doUce d’Alexandrie, du fin-douce
de Seyde , & du fin^douce d’Àlep. Ces trois fortes
de cotons font très-différens de prix ; celui d’AIep
fe vendant jufqu’à cent vingt-une livres douze' fols
le quintal. Celui d’Alexandrie , foixante-fept livres
dix fols , & celui de Seyde, feulement vingt-huit
livres*
Fin de rame-. Autre forte de .coton qui vient
de* Seyde par la' voie de- Marfeille $ c e coton eft
apprécié a foixante-dix-liuit livres huit fols le q u itt
a i , par le tarif de 170 6 , pour la levée du droit
de vingt pour cent fur les marchandées du levant. # Fin bedelin. Troifiéme forte de" coton qui
vient d’AIep par la voie de Marfeille. Sofc appréciation
eft de foixante - feize livrés feizê fols le
quintal.
FIN E-G RISE. Efpèce de laine qui vient d’A lle magne.
F IN IT O . Signifie Y arrêté ou Y état f in a l d’un
comp te, il eft refté redevable par le finito de fon~
compte, de la fomme de tant.
Ce mot vient des Italiens , comme la plus grande
partie des autres fermes de commerce : ce font eux
qui l’ont réduit en art, & qui en ont appris les termes
aux autres nations de rEurope.
Fin ito eft plus en ufàge parmi les financiers &
chez les gens de pratique , que dans le commerce,
dans lequel on fe fert plus ordinairement du terme
de fo u ld e , de bilan , ou balance. Souldre un
compte , c’eft-à-dire , en payer le reliquat, le clore
& l’arrêter.
F IN O . Terme e'iranger, qui apafledàns quelques
provinces de F rance, & qu’on fubftituc-aiïez
fcuvent à celui de fin.
F IR K IN , ou Barillet. 'Me/ure dont on fe fert
en Angleterre pour les liquides ; il eft plus ou moins
grand, fijivant les di ver les liqueurs qu’il contient. L e
fir k in d’A lc contient 8 galons, & celui de bière
9 \ deux firk in s de bière font le kilderkin, deux
kilderkins le b a ril, & deux barils le ho'ghsheald ou
inuid. L e s barils de beurre & de lâvon ne font que
fur le pied de ceux d’A l é , c’eft-à-dire, d’un galon
par f i r k in , moins fo u que ceux de bière.
F IRM A N .’On appelle ainfi dans les Indes orientales
, particulièrement dans les états du grand Mo-
g o l , les pajfeports ou permiffions de trafiquer',
que les princes accordent aux marchands étrangers.
_ F IRM IE R , F i l d’argent doré fa n e f o ie , que
les Grecs de Conftantinople portent en Mofcovie
parmi les marchandifes qu’ils y échangent contre des
pelleteries.
F IS T A L L E . C A SSE F ÏS T A L L E . C ’eft d e la
cajfe qui eft encore en bâton ; on’ né l'appelle ainfi
qu’à la Rochelle, ailleurs on la nommé cajfe fifiùle.
Foyer, l’article de la casse.
FL
F L A CH E S . Terme de commerce dé d’exploîta- ,
F L A
- tton de bois. C e font les endroits les plus proches de I écorCe, qu’on nomme autrement aubier. Ces
e fiache s doivent s’ôter en équarriiiant les arbres.
:S F L A C H E U X . On nomme ainfi les bois mal
p battus & equarris, & qui pour ce défaut font diffi-
■s ciles a toiîer & à réduire au cent.
F L A C O N . Groffe bouteille de vérré qu’on garnit
1 ordinairement d’un bouchon qui fermé à vis.
F l a c o n . Sè dit auflï d’une bouteille• de terre
j£" dont le col eft fort long.
« L es fla co n s de verre payent en France les droits
».d entree a raifbn de zo f. du cent pelant j & ceux
* » de fortie flir le pied de' z f. la douzaine.
» A 1 egard desfla con s de terre, ils payent commp
:1 » bouteille de terre, i f. dè la douzaine »,
F l a c o n . Les maîtres fayanciers & verriers font
2 appellés dans leurs ftatuts maîtres garni fleurs 8c
couvreurs de fla cons .
F L A IN E . Efpèce de cou til qui fe fabrique dans
j k province de Normandie , & dans les pays de
Forêt 5 on en tire auflï de Flandre.
« Les fla in e s payent les droits de la douane de
3 » Lyon fuivant leur qualité ou le pays d’où on les
» tire ; fçavoir :
» Les fla in e s de Flandre, la charge de trois quin-
» taux , 7 livres d’ancienne taxation, & 3 livres de
r » nouvelle réaprcciation.
» Les fla in e s du pays de Forez & autres fembla-
’ » b lé s , 4 f. la pièce, ou 3 liv. 6 f. la charge, tant
’ » d’anciens que de nouveaux droits.
» Et les fla in e s de Normandie, la charge de trois
» quintaux , f liv. d’ancienne taxation, & z liv.
* S f* de nouvelle réapréciation, le tout avec les
» fols pour livre ».
F LAM B A R T . Efpèce de graifle ou f u i f ’ , que
les chaircutiers tirent des 'viandes de porc qu’ils font
cuire, & qui fe trouvent fur le bouillon lorfqu’il eft
refroidi. On fait fondre cette graille une fécondé fois
pour l’épurer & la rendre plus femblable au fain-
doux.
Il s’envoie beaucoup de flambart à Rouen pour
les manufactures de favons. Les tondeurs de draps
en employent fouvent au lieu de fain-doux pour
l’enfimage des étoffes de laine qu’ils tondent, ce.
qui eft néanmoins contraire aux réglemens généraux
des manufactures : les chandeliers en font aufli,
quelquefois entrer dans la compofition de leurs chandelles
, quoique cela ne leur foit pas permis. V oy e%
ENSIMAGE , SAIN-DOUX & SUIF.
F L A N E L L E . Sorte d’étoffe toute de la in e , non
croifée, légère & peu ferrée, mais fort chaude.
Elle eft compofée d’une chaîne & d’une trémej &
fe fabrique avec la navette fur le métier à deux
marches, de même que les revêches, les bayettes ,
& autrés femblables étoffes, qui n’ont point de
icroifure.
II fe fait des flanelles' de plufieurs largeurs &
longueurs, dont les plus ordinâires fon t, demi-aune,
dettx tiers 6C trois quarts , lespièces contenant depuis
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vingt-quatre jufqu’à foixante-dix £unes, mefurç de
Fans. ^ !
L a France tiroit autrefois quantité de fla n e lle s
d’Angleterre , qui étoient fort eftimées : mais les :
fabricans François fe font appliqués à les imiter. ;
Les lieux de France où il fp manufacture le plus
de fla n e lle s , font, Reims, Caftres, Rouen & Beau- -
vais. Celles de Beauvais, font les moins eftimees j j
étant pour l ’ordinaire trèsrgrofilères.
L e principal ui’age des fla n e lle s eft pour mettre
entre deux étoffes , au lieu d ouette ou de coton ,
pour rendre les vêtemens plus chauds. Quelques-
uns s’en fervent aufti à faire des çamifoles & de?
caleçons pour l’hiver. Les Anglois en confomment
beaucoup à faire des chemifes , au lieu de toile , ce
qui fait qu’ils leur donnent auflï le nom de linget-
fes y particulièrement aux plus fines, qui font pour
l ’ordinaire les plus étroites. Quelques-uns attribuent
à ces chemifes de f la n e lle , la vertu de beaucoup
foulager les perfonnes fujettes à dçs rhumatifmes.
Les Anglois ont tellement à coeur leur manufacture
de laine, que pour mieux employer leurs
étoffes , comme f la n e lle , ferges, &c. on a établi
par aéte du parlement, du temps de Charles II , que
pour l’avenii*, tout ce qu’on met autour d’un corps :
mort pour l’enterrer, ne pourroit être que de quel- j
qu’étoffe de la in e , foit fla n e lle § foit ferge ou
autre.
Flanelle de Rouen. I l fe fabrique à Rouen des
étoffes fans croifure, auxquelles on donne auflï le
nom de fla n e lle s , quoiqu’elles n’ayent aucun rapport
aux vraies f la n e lle s , ni pour leur matière , ni pour
leur qualité.
Ces étoffes font larges, ou de trois quarts , ou
d’une aune & un quart, mefure de Paris, les pièces
plus ou moins longues. L a chaîne eft de fil de chanvre
; & la tréme , de laines de différent’ês couleurs,
<^ui forment des raies en travers fur la largeur dç 1 étoffe. Les plus étroites de ees fortes d e fla n e lle s
raiees s’employent en jupons, & les plus larges fervent
à faire des robes de chambre. Les unes & les ,
autres font de bon teint, & peuvent foutenir plufieurs !
fàvonnages, fans rien perdre de leur couleur.
A Paris, quelques marchands leur donnent le
nom de molleton , quoiqu’elles ne foient pas non
plus femblables à l’éroffe qui porte ce nom ; ne devant
être regardées tout au plus que comme des efe
peces de droguets, ou tiretaine, ray és, laine &
f i l , plus larges que les tiretaines ou droguets ordinaires,
F L A V E T , qu’on nomme auflï L IN G E T T E .
Efpèce de ferge , dont la pièce porte environ vingt
aunes de long. Voye\ sergf.
« Les fla ve ts payent en France les droits, d’en-
» tré e, a raifon de 4 liv. de; la pièce, avec les fols
», pour livre ». '
} F L E T T ou F L E E CH T E -D A L L E R . Momioie
d’ argent, qui a cours en Danemarck, & qui vaut
quatre marcs, ou. foixante-quatre fchillings Danois.
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Il y a auflï des demi - f le t t s , qui ont cours pour la
moitié. Flett-marc-Dansche. Eft encore une monnoie
d 'a rg en t, qui vaut feize fchillings Danois, ou huit
fehiflings lubs. Il y a auflï des demi- fle tts -m a rcs .
Voyez la table des mqnnqies.
F L È T T E . Petit ba teau, dont on fe fers fur les
rivières pour voiturer des marchandifes en petite
quantité.
C ’eft auflï de fiettes que fe fervent les maîtres
paffeurs-d’eau de la ville de Paris, pour paffer les
bourgeois, hardes, paquets & marchandifes d’un
rivage 4e la Seine à l ’autre.
Ces bateliers ou maîtres paffeurs, font obligés ,
par l'ordonnance de 1671 > de tenir à es flettes garnies
de leurs crocs & avirons aux lieux qui leur font
marqués par les prévôt des marchands & echevins y
& font refponfables folidairement avec leurs garçons,
des pertes qui arrivent dans leurs fie tte s au paffage
de la rivière.
F L EU R É E . Drogue fervant a teindre en b le u ,
qui fe fait avec la plante que l’on nomme voue de ou
voide. C ’eft une efpèce de pafteL
On appelle aufli fleurée , mais plus ordinairement
f lo r é e , une efpèce d’indigo de la moyenne
forte,
F L E U R E T . On appelle ainfi dans les manufactures
de lainage > & dans le commerce des laines
de France, les p lu s belles des laines do chaque
efpèce. L ’arrêt du confeil du zo novembre 1708 ,
pour les manufactures de Languedoc, ^Provence &
Dauphiné, p o r te , que les draps appelles Lond res,
feront fabriqués avec le fleuret de la laine de
Languedoc, bas Dauphiné, Rouflillon, &c. F leuret. Bourre ow fo ie grofliere, qui couvre
la véritable foie des cocons de vers a foie. F leuret. C’eft aufli une efpèce de f i l qui eft fait
avec les bourres des cocons, & les cocons memes ,
après qu’on en a ôté lu foie lu plus fine.
I I P y a différentes fortes de fleurets , fuivant la
bonne pu mauyajfe qualité de la matière qu on y
employé.
Lorfque les vers à foie ont fini le travail de leurs
cocons, on les dégage d’abord de cette efpece de
to ile , qu’on appelle araignée , & que d autres
nomment fleu r ; ce qui a donne le nom au fle u r e t ,
parce qu’en effet on en file des fleurets , & ce font
là les véritables.
Les meilleurs cocons ayant été mis a p a r t , pour
être filés & dévidés au métier, ou pour en tirer la
graine, on ôte la foie de deffus le rebu t, auffi-bien
que de defïus ceux que les vers ont gerces pour ea
fortir. De cette foie cardée & peignee, on en file
des fleurets ; mais fi beaux & fi fins, quils ne fe
diftinguent guères de la véritable foie, & s employent
1 comme elle en foie pour la couture , en rubaneries
& en plufieurs étoffes , qui paffent pour étoffés de
Enfin , des cocons, même déchargés de leur
gomme , & mis en état d’être filés. P£r. une oonue