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Cette forte de gallon dont on (e fert pour les j
grains, graines, légumes & autres corps folides, j
eft plus grand que le ga llon du vin , mais plus j
petit que celui de Talé & de la bière. C e dont il
furpaffe le premier , eft comme de 33 à 2.8 j & ce
qu’il a de moins que le fécond , eft comme de 3 3
à 3 j : i l pèfe environ huit livres poids de Troyes.
Deux de ces gallons font un peck ou picotin,
quatre pecks font un boiffeau , quatre boiffeaux un
combe ou carnok . deux carnoks une quarte, & dix
quartes un left qui tient cinq mille cent vingt pintes
ou autant de livres pefant poids de Troyes. P'oye^
LA TABLE.
G a l lo n . Se dit encore en quelques lieux de
France , mais particulièrement en Normandie du
côté de Caen, d’une mefure des liqueurs contenant
deux pots ou la moitié d’un feptier..Ce ga llon n’eft
guères différent de celui d’Angleterre, & il y a
même de l ’apparence qu’il y a paffé de Normandie
avec Guillaume le conquérant.
G a l lo n . Boete ou petit boiffeau, qui fert en
Touraine pour mettre les prunes féches qu’on appelle
pruneaux. On n’y met ordinairement que
ceux qui font les plus beaux & qui font l’élite de
ces fruits fecs.
G a l l o n . Les épiciers appellent aulîi des g a llons
, certaines boetes rondes & peintes de diverfes
couleurs qui viennent de Flandre , dans lefquelles
ils enferment plufieurs fortes de marchandifes,. fur-
tout les drogues 8c épiceries; Chaque ga llon a un
cartouche ou étiquette , qui marque en gros ca-
raélères la drogue ouïes marchandifes qui y font.
G A L O N . Efpèce de tiffu qui fe fait d’o r , d’ar-
genc, de foie ou de laine, & quelquefois feulement
de fil.
Les galons d’or & d’argent fervent à galonner
& orner' les habillemens des perfonnes de confédération
de l’un ou l’autre fexe , ou du moins de celles
qui font riches, ou qui veulent paiTerpour l’ê t re ;:
On s’en fert auffi aux ornemens d’églife , aufTi bien
qu’aux divers emmeublemens. des palais & grandes
maifous ; mais pour ces- deux derniers ufages on
n’emploie fouvent que des galops d’or & d’argent
faux; ceux pour les églifes font ordinairement filés
fur foie., ce qui n’eft pas permis pour 1 es g a lo n s
desS méübles. • ', >
On appelle bords ou bordes, les galons d’or ou
d’argent qui ne fervent qu’à mettre autour des ha-
biliemens , des! ornemens d’eglife- & des meubles.
On nomme particulièrement des bords , les galons
qu’on met aux chapeaux dès cavaliers & des gens
de guerre. • !
On fait à Lyon des galons de foie de deux
largeurs, o u , comme on dit dans cette forte de
négoce, de deux numéros fçavoir numéro deux 6ç
numéro trois. L e n°. 2, porte îept lignes, de largeur,
& lem°. 3 neuf lignes. Les pièces des uns & des
autres, font de foixantë; aunes ; on les met cfrdir
nairement en deux pièces de trente aunes chacune*
G A N
L e galon de laine qui fe fait daris la fayetterie
d’Amiens , eft une efpèce de ruban affez large , dont
la chaîne doit être compofée de trente-fi-x fils , & la
pièce doit avoir trenté-fix aunes de long : les ouvriers
qui fabriquent ces fortes de g a lo n s , fe nomment
pajfementiers.
Ce qu’on appelle galons de livrée s, eft pour
l’ordinaire des tiffus veloutés de diverfes couleurs &
façons , dont on orne & ch a mare les habits des
domeftiques, autant pour faire paroître la magnificence
du maître , que pour diftinguer 8c faire con-
noître fa qualité & fa maifon.
I l y a des édits., des déclarations & ordonnances
du ro i, des arrêts du parlement. & quantité de fen-
tences du lieutenant général de police de Paris ,
qui ordonnent, fous de grandes* peines , contre les
maîtres & les domeftiques, que les cochers & les
. laquais foient jamais fans jufte-au-corps délivrées,
c’eft-à-dire , fans jufte-au-corps ou. il y ait de cette
forte de galons. Et il y . en a pareille ment qui .défendent
que les galons d’or & d’argent foient employés
en livrée , à la réferve néanmoins des am-
bàüadeurs & étrangers à qui il eft permis d’en faire
porter à leurs gens. '
Ce font les tiffutiets ' rubaniers qui font toutes
fortes de galons de livrée, 8c qui les vendent aux
maîtres qui les veulent ordonner 8c choifir eux-
: mêmes, ou aux tailleurs qui en font quelquefois
! les fournitures.
Par un arrêt du confeil du roi Louis X IV , par
lequel l ’état des livrées 8c des' couleurs paroît fixé,
il eft ordonné que tous, les gens de livrée , feront
obligés de porter en tout temps , abfolument quelque
marque de leur livrée fur leurs jufte-au-corps ;
& cette marque eft réglée par un ou plufieurs bouts
de galon appliqués fur leurs, habits - en travers,
tant devant que le derrière, environ à hauteur de
ceinture.
G A L O P IN . On nomme ainfi quelquefois une
petite mefure des liquides ; qu’on appelle plus cpm-
naunément demi-feptier.
G AM B AG E . Sorte de droit que paient les maîtres
braffeurs. Voye^ brasseur.
P G AM B O ID E -G AM AN D R E . V oy e 1 gommer
| GU T T E. '
G AM E LO . C ’eft le nom que les Indiens donnent
au baume que l’on appelle en France baume
de copa.it.
G A M Ü T O . Efpèce de chanvre que l’on tire
du coeur de quelques palmiers des Indes : on en fait
des cordages , mais qui ne réfiftent pas long - temps
à l ’eau. On en trouve , fur-tout aux Philippines, où
les cordes qui en,font fabriquées font partie du
commerce-des infulaires, foit avec les Eljpqgnols
qui occupent plufieurs de ces ifles, foit avec ceux
des autres Européens qui en fréquentent quelques-
unes des plus éloignées. Les Holland ois en tirent
en affez grande quantité de Mindanao.
G A N G U E S . Petit ca illou ou petites parcelles
de pierre dure, qui fe rencontrent parmi l'antimoine
lorfqu’on le tire de la mine.
GANIV E T , ou C A N IV E T . Petit ganif.
G AN N EG A R D . Efpèce de toile propre pour
le négoce des côtes d’Afrique.
GANSE . Elpèce de petit cordonnet d’o r , d’argent
, de foie ou de fleuret plus ou moins gros ,
quelquefois rond, quelquefois quarré , qui fe fabrique
fur le boiffeau avec des tufeaux, ou fur un
métier a v e c .la navette. L a ganfe à la navette fe
nomme cordon à la ratière.
L a ganfe tient lieu de boutonnières pour arrêter
& boutonner des boutons ; on en orne auflî quelques
habits, particulièrement aux environs des boutonnières.
Les chapeliers en retrouflènt leurs chapeaux ;
les femmes s’en fervent à lacer leurs corfets, & les
eccléfiaftiques en font des leffes de chapeau.
Quoique la ganfe paroiffè une marchandife de
peu de conféquence ; elle ne laiflè pas de faire une
portion confiaérable du négoce des marchands merciers
, 8c du travail des tiffutiers-rubaniers , & des
paffementiers-boutonniers.
G a n se d e d ia m a n t . Les joyailliers nomment
ainfi des attaches de diamans , qui par leur monture
forment des elpè.ces de boutonnières. I l fe dit
auflî •de toutes les autres pierreries montées de cette
forte.
- G A N T . C’eft l’habillement de la main , du poignet
& d’une partie du bras , ce qui fert à les couvrir
pour les tenir plus proprement, ou pour les garantir
du froid r du fo le il, ou -des autres injures
de l’air.
Les gants fe diftinguent en gants d’hommes &
en gants pour femmes. Les gants d’hommes font
larges par le haut & très-courts, ne couvrant guères
que la-main & le poignet. Les gan ts pour femmes
font beaucoup plus longs & plus étroits par le haut,
couvrant non-leulement la main 3c le poignet, mais
encore la plus grande partie du bras, en remontant
vers le coude. \
Les uns & les autres fe fabriquént pour l ’ordi- ’
fflaire avec des cuirs & peaux de chamois, de chèv
re , de chevreau, de mouton, d’agneau, d’elan ,
de c e r f, de daim, de chevreuil, de bufle & de
chien , a r rê té e s & paffées en huile ou en mégie.
-On fait aulîi des gants au tricot & fur le métier,
avec la foie, le fleuret, le coton, le lin , le chanvre,
la laine & Je poil de caftor filés. Enfin Ton en fait
encore quelques-uns avec le velours, le fatin, le
taffetas, le gros-de-Tours , ie ras - de-S ain t-Mau r ,
^’étamine, le drap & la toile.
Les gants de peau & d’étoffes font de la dépendance
du métier des gantiers-parfumeurs ; ceux au
^tricot & au métier concernent les marchands du
corps -de la bonneterie , les maîtres bonnetiers au
t rico t , & -les maîtreè ouvriers en bas au métier ;
■ à l’égard des gants de toile , ils appartiennent aux
marchandes lingères.
I l eft cependant permis aux marchands merciers,
de faire ' négoce eh gros & en détail, tant des uns
que des autres , même de les parfumer, laver, parer
& enjoliver ; mais ils ne peuvent les tailler, coudre,
tricoter ni travailler fur le métier.,
I l y a des g a n ts parfumés, lavés , cirés, glacés ,
bronzés, drapés, blancs, n o ir s , gris ,. jaunes,
feu ille -m o r te , ca fé , mufe, 8c de: diverfes autres
couleurs ; les uns fimples & unis,, les autres garnis
& bordés de cuir , d!autres bordés d’o r , d’argent
ou de foie , & d’autres garnis & enjolivés
de rubans , galons. & franges d’o r , d’argent 8c dé
foie.
L ’on difoit autrefois, comme en proverbe, que
pour qu’un g a n t fut bon 8c bien f a i t , il falloit que
trois royaumes y contribuaffènt ; i ’Efpagne pour
en préparer la peau» , la France pour le tailler, &
TAngletçrre pour le coudre : mais il y a déjà longtemps
que la F rance s’eft appropriée les fonérions
des deux autres ; les ga$ts de fabrique Francoife
l’emportant préfentement fur les autres g a n t s , pour
la préparation du cuir & pour la couture, autant
qu’ils l’ont toujours fait pour la taille.
Les gants fe coufent ou avec de la foie ou avçc
une forte de fil très-fin 8c: très-fort , qu’on appelle
du f i l à g a n t , à caufe qu'il ne s’emploie guères à
| autre chofe qu’à coudre des g a n ts . I
Paris & Vendôme font les villes de France , &
l’on peut dire de l’Europe , où il fe fabrique le plus
de gants de toutes les fortes, mais particulièrement
de ceux de cu ir , dont il fe fait une confommation
prodigieufe dans le royaume, & des envois confir
dérables dans les pays étrangers, particulièrement
dans le Nord , en Hollande , en Angleterre, en
Lorraine , en Flandre & en Italie.
Les lieux du royaume, après Paris 8c Vendôme,
où il s’en fabrique le plus de cette efpèce, font :
Grenoble, Avignon, Blois, Montpellier & Grâce j
Ham eft aufti fort renommé pour les gan ts gras;
qu’on nomme ga n ts de chien , parce qu’ils fe font
de la peau de cet animal, paflée en huile.
Il s’en tiroit autrefois quantité de parfumés d’E f-
pagn e& de Rome ; mais leur force odeur de raufe,
d’ambre & de civette , que l’on ne pouvoit fou-
tenir fans incommodité , a fait que la mode & 1 u-
fage s’en font prefque perdus : les plus eftimés de
ces gants , étoient les gan ts de Ranchipane & ceux
de Neroli.
Les gants fe vendent & fe débitent, ou à la
paire , ou à la douzaine de paires , ou à la g reffe,
chaque groffe compofée de douze douzaines de
paires.
G a n t s d e c a n e p in , o u g a n t s d e p e a u d e
p o u l e . Ce font des ga n ts faits d’un cuir ^très-
délié | qui fe lève de deflus la peau des agneaux
ou chevreaux , après que lle a été paffée en mégie.
h e sg a n ts de canepin font fi minces & fi légers,
que Ton en fait tenir facilement une paire toute
entière dans la coque d’une groffe noix. C e ft ainlt
qu’on les envoie de Rome plutôt par curioftc.e &
galanççrie, par utilité de négoce.