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n om , & dont on ne parleroit guères (ans cette f o i r e , !
eft fîtuée dans le duché d’Urbin , fur la côte occidentale
du Golfe de Venife ; ce q u i, avec la commodité
de fon p o r t , y attire quantité de barques &
d’autres, bâtimens , particulièrement de Venife , qui
y font le plus grand commerce.
F O I R E S D E R I G A .
R ig a , capitale de Livonie , a deux fo ir e s chaque
année, l’une au printems & l’autre en automne
; celle du printems fe tient au mois de m a i, &
celle de l’automne au mois de feptembre. Ces f o i res
font beaucoup fréquentées, & il s’y trouve
quantité de vaiffeaux François, Anglois, Hollandois
, & de toutes les villes de commerce, particulièrement
du nord & de la mer Baltique.
L e temps le plus propre pouf le négoce de Riga
eft celui de ces fo ir e s , quoiqu’il y ait quelque
chofe d’incommode pour les étrangers, qui ne peuvent
décharger leurs vaiffeaux, ni prendre magafin
à la v ille , que les bourgeoisjn’ayent fait leurs achats
& pris ce qui leur convient des marchaiïdifes dont
les navires font chargés.
L a plus grande partie du commerce que les étrangers
font pendant ces fo ir e s , fè fait en richedales,
avec lefquelles il faut payer comptant ce qu’on y
acheté ; on y fait néanmoins quelques échanges. Ces
fo ir e s ne font plus auffi célébrés qu’elles étoient,
avant que le czar de .Mofçoyie , Pierre A le x io v itz .,
eût fait la conquête de la Livonie fur les Suédois ,
& eût fait conftruire au fond de la mer Baltique la
fameufe ville de Peterfbourg, dont le commerce
porte déjà ombrage à toutes les villes marchandes
du nord , y ayant transféré celui d’Archangel.
F O I R E D’ A R C H A N G Ê L .
L a ville de Saint-Michel Arch angel, fîtuée en
Mofcovie , à l’embouchure de la Duvina dans la mer
blanche, eft célébré par la fo ir e qui s’y tient à l’arrivée
des vaiffeaux étrangers : elle dure environ un
m o is, & toutes les affaires doivent s’y achever en
moins de fix femaines, à commencer à la mi-août,
qui eft à-peu-près le temps qu’ouvre cette fo ir e .
I l y arrive des marchands Mofcovites de toutes
les provinces de ce vafte empire ; & les vaiffeaux
François , Anglois, Hollandois , Suédois, Danois ,
Hambourgeois, &c. qui fe trouvent alors dans le
port de cette ville fameufe par fon commerce, paf-
fent fouvent le nombre de trois cent.
Cette fo ir e n’eft p%e franche , & le s droits d’entrée
& de fortie fe paient, Sç très-exa^ement, &
fur un pied très-haut.
On ne dira rien ici du commerce qui fe fait à
cette f o i r e , & des marchandifes qu’on y vend ou
qu’on y acheté ; on en a traité amplement dans
l ’État général du commerce , fous le titre du commerce
au nord & de la mer Baltique. Voyez L’É ta t
géné ral du commerce,
F o ir e d e M a k a r i a . C’eft une des fo ir e s des
plus célébrés de Mofcovie. Elle fe tient au mois de
ju ille t , & dure quinze jours. V o y e z Ma k a r ia *
f o i
F O I R E S D E P O R T O - B E L L O ,
DE LA V eRA-CrUX, ET DE LA Ha VANNE.
Ces trois fo ir e s font, les plus confîdérables de
toutes celles qui fe tiennent dans l’Amérique E£*
pagnole : les deux premières durent autant que la
flote ou les gallions féjournent dans leurs ports ;
& l’autre s’ouvre à l’arrivée ou de la flotte ou des
gallions, fuivant qu’à leur retour en Europe les uns
ou les autres y arrivent les premiers, la Hàvanne
étant le lieu où ils fe raffemblent avant d’embou-
quer le détroit de Bahama. On en parle ailleurs. *
F oire de Rama. 11 fe tient toutes les femaines
une fo ir e célébré dans cette ville de la T erre-Sainte,
ou les Arabes du défert apportent quantité de marchandifes
, particulièrement des noix de g a lle , du
fené & de la gomme d’Arabie,
F oire de respect. Terme de commerce p a r
commifjion. C’eft le temps qu’un commettant ac--
corde à fon commiflionnaire pour lui payer le p r ir ’
des marchandifes que ce dernier a vendues à crédit,
& dont il s’ eft rendu garant.
Lorfqu’un commiflionnaire fe rend garant de la
folvabilité de ceux à qui il vend à crédit pour le
compte d’autrui , ce . qui s’appelle en terme mer-
cantille, demeurer du croire ,* il doit avoir la fo ir e
de refpeclj c’ eft-à-dire, trois mois de temps, à
compter du jour de l ’échéance de chaque partie de
marchandife qu’il aura vendue, pour faire les remi-
fès à fon commettant, ou avant qu’i l puifTe tirer
fur lui.
F O L IO , en terme de commerce, fîgnifie f e u i l *
let. On dit fo lio recto, pour dire la première page
d’un feuillet; fo lio verfp, le revers ou la fécondé
page du feuillet.
Les marchands, banquiers, négocians, & tous
ceux qui font obligés de tenir des livres , fe fervent
volontiers de ce terme v particulièrement dans
les alphabets qu’ils mettent à la tête de leurs registres
, pour y trouver plus facilement les pages oit
font portées en débit & crédit les marchandifes ache-
1 tées ou vendues , & les noms de leurs créanciers &
débiteurs.
Pour abréger, le fo lio fe marque ainfî, F 0. 8c
les reCto & verfo de la forte , R°. V°.
F oli o-CHiROSE. Drogue médicinale, qui fe prépare
à la Chine ; elle eft d’un très-bon débit au
Japon, les Japonnois en donnant jufqu’à vingt-
quatre taels, & ne coûtant à Canton que cinq taels
cinq mas le pic.
F O L IU M G A R IO F IL A T U M , ou fe u ille de girofle. Voye\ girofle.
F olium indicum , ou indum , qu’on nomme
auffi T hamalapatra , & Malabatrum. C ’ eft la
feuille d’un grand arbre qui croît aux Indes, particulièrement
vers Canabaye*
L ’arbre qui la produit eft afîèz femblable à un
citronnier : il pouffe des bayes pareilles à celles de
la canelle , mais plus petites fous quelques-unes
de ces feuilles il fe rencontre des efpèces de veffiesg
F O N
gueres plus groffès que la tête d’une épingle, que
quelques-uns eftiment être fa graine. Les feuilles du
fo lium indicum qui n’ont d’ufage que pour la com-
pofîùon de la thériaque, doivent être choifîes belles,
larges, vertes, & les plus entières qu’ il fe peut.
« Jut fo lium indum paie en France les droits d’en-
» trée a raifon de n liv. io fols le cent pelant,
» conformément au tarif de \66$ ; & par celui de
» la douane de L y on 3 liv. 1 s fols du quintal, tant
» d ancienne que de nouvelle taxation, avec les
V nouveaux fols pour livre »,
F O L L E . Petite monnaie d’Egypte. Voyez la
t a b l é d e s m-o n n o ie s .
F O L L IC U L E S DE SÉN É. Ce font les gouffes
qui renferment la graine ou femenc: du fe n é : on
les eftime plus purgatives que le fe n é meme. Voyez
SENE. j \
F O N C É , ÉE. On appelle, en terme de teinturier
, une couleur fo n c é e , celle qui eft fort obf-
cure & rembrunie : du violet fo n c é , du rouge
fo n c é . \ &
On dît auffi, qu’un marchand eft bien fo n c é ,
pour dire qu’ il eft riche, & que fes fonds font con-
lïderables.
l^ON CE T .. Grand bateau qui fert à naviger fur
les rivières. On s’en fert principalement pour remonter
la Seine ; & c’eft fur les fon ce ts qu’on
amene à Paris de Rouen, & des villes de Normandie
fituées fur cette rivière, les bois, les épiceries
& autres marchandifes & denrées pour la pro-
j i f e r de <iette eaPitale* n y a auffi des fon ce ts
d O ife , qui, font avec Paris le commerce de la Picardie.
Les fon ce ts de Seine font les plus grands, & il
y en a qui ont jufqu’à vingt-fept toifes entre chef,
& quille , c’eft-à-dire , quatre à cinq toifes plus de
longueur, que n’ont les plus grands vaiffeaux qui
navigent fur l ’Océan , & qu’on appelle vaiffeaux
du premier rang.
Il entre dans la fabrique d’un fon ce t de la plus
forte jauge , j'üfqu’à deux mille deux cent pièces de
bois réduites au compte des charpentiers. "Les f e n vers
fe tirent avec des chevaux , & il y en a où
. n met deffus j'ufqu’à douze courbes, c’eft-à-dire*
vingt-quatre chevaux.
F O N D , en termes de manufacture. C ’eft le
champ ou pour ainfî dire , la partie inférieure dés
etoltes fur laquelle paroiffent comme peintes ou
attachées , les fleurs arabefques, compartimens,
xeuiiiages & autres ornemens dont on les enrichit
en les travaillant fur le métier.
On dit, un brocard à fo n d Æ or, on à fo n d d u r - '
g ent , parce que c’eft fur l’or otr fur l’argent, que
les fleurs font travaillées. On dit aucontSîre , une
étoffe fo n d cramoifi, d fleurs d’o r , ou à fleurs
naturelles lorfqne c’eft fur un champ de foie cra-
■ noifie, quon a employé l’or ou des foies de di-
verfes couleurs pour y repréfenter des fleurs.
F o nd. Eft auffi la couleur qui domine le plus
«tans les draps quon appelle draps m ü a n g L i
F O N 1 j p
/ O« d i t , que le fond d’un drap de laine eft trop
découvert; pour faire entendre, qu’il a été tondu
de trop p rès, & qu’il n’a pas allez de p o il du côté
de l’endroit.
F ond d e c a l e . Terme de marine , qui fe dit de
la partie la plus baffe d’un vaiffeau.
C ’eft proprement le magafîn d’un navire marchand
; ie lieu où l’on met les marchandifes, du
moins celles qui font les plus pefantes & les plus
mjettes à fe gâter. Les autres fe placent & s’arrangent
entre deux ponts , fur-tout dans les navires
marchands des Hollandois , dont le fo n d de cale eft
peu profond, & les entreponts fort élèves.
| p ?ur connaître le port & la capacité d’un .vaiffeau
, & en re'gler la jaug e, le fo n d de cale , qui
eft le lieu de fa charge , doit être mefuré à raifon
de 4a pieds cubes pour tonneau de mer.
F o n d . Se dit auffi des douves qui bouchent ou
qui ferment les deux bouts ou extrémités des tonneaux
ou futailles fervant à mettre des liqueurs &
autres marchandifes.
Dans les tonneaux qui fe défoncent d’un côté
pour les emplir, comme dans ceux où viennent
les drogues & les épiceries , on les appelle des
enfonceures.
FO N D ER . C e terme a quelque ufàge dans le
commerce, mais feulement dans certaines provinces
de France. I l fignifîe établir des fo n d s p ou r '
un négoce. r
F O N D IQ U E . M a i fo n commune où les marchands
s affemblent pour leur commerce , & où ils
dépofent l’argent & les marchandifes de leur commerce.
Les Auteurs du D i&ionnaire de Trévoux difent
que ce mot vient d e fu n d u s , qui a fîgnifîé autrefois
une bourfe , & que c’eft de-la qu’on dit encore à
préfent la bourfe d’Anvers, la bourfe d’Amfterdam.
Cette étymologie paroît plus que vraifemblable ;
mais il eft certain que fondique n’a plus dans l’ufàge
d aujourd’hui la même lignification, & qu’il veut
dire Amplement un magafin ou un dépôt pour les
marchandifes étrangères , encore ne fe dit-il guères
que des dépôts des douanes d’Efpagne & de Por-
tu g a l, ou de celles que les Efpagnols ont dans l’A mérique
& les Portugais dans l’Orient.
FO N D R E . Se dit dans les manufa&ures , Je
1 a<ireffe & de la perfection avec lefquelles un ouvrier
mele enfemble les couleurs de foie ou dés
laines dont il fabrique fes étoffes : favoir habilement
fondre enfemble les couleurs eft un grand art dans
un ouvrier , pour dire qu’un ouvrier doit pafTer
pour habile , quand il fait parfaitement mélanger
les couleurs. I l fe dît auffi du mélange que 1 on
fait des laines de diverfès couleurs- qu’on prépare
pour donner aux fileufes , qui en font le s fils deftinés
a la fabrique des draps mélangés..
F o n d r e d e s a c t io n s , f o n d r e d e s b il l e t s »
Nouvelle expreffîon introduite dans le commerce
du papier , prefqu’en même temps que la compagnie
des Indes-.& la banque royale ont etc éta.-