
die des états en tour de député à la co u r , de quelque
condition qu’il fe trouve , puiffe auflî faire les
fondrions de député de la chambre du commerce
de la province.
I l y a treize députés du commerce ; fçavoir,
deux de Paris, & un de chacune, des villes de Lyon ,
Rou en , Bordeaux, Marfeille, la Rochelle, Nantes
, S. M aio , L i ll e , Bayonne, Dunkerque, & celui
de la province de Languedoc. On a parlé ailleurs
de leur élection , de leurs fonctions, & de leurs
appointemens.
D éputé du commerce. Eft auflî le nom que le
roi a accordé par les arrêts de fon eonfeil a état,
pour l’éreétion de quelques chambres de commerc
e , a ceux qui compofent lefdités chambres., A
Touloufe & à Montpellier, ce font des députés
ailleurs on les nomme , ou fyndics , ou directeurs.
DERHEM. Petit poids de Perle , qui vaut la
cinquième partie d’une livre. Il n’en faut pas tout-
à-fait trois cent pour faire le batman de Tauris',
qui pèle cinq livres quatre onces de France. Les
Perfes regardent le derhem comme leur dragme.
Voye-{ LA TABLE.
D ÉR IB AN DS . Toiles blanches de coton , qui
viennent des Indes orientales. I l y en a d’étroits &
de larges $ plus de la première forte, que de l’autre.
L a longueur des pièces des déribands étroits
eft de neuf aunes, & leur largeur de cinq huit.
D E R L IN G U E . Monnoie d'argent, fabriquée à
Venife , qui a pour empreinte* d’un-côté, un Chrift
foutenant de fa main un globe i, & de l ’autre.côté..,
un S. Marc. Cette elpèce eft du poids de cinq deniers
quelques grains, & tient de fin onze deniers
deux grains. Voye\ la table.
D É R O U T E . Se dit, en termes de commerce ,
du défordre qui fe met .dans les. affaires d’un marchand.
Les folles dépenfes de ce mercier font la
caufe de la déroute , c’eft-à-dire, du dépériflement
de fon négoce.
D É SA CH A L A N D E R , ou D É CH A LAN D E R .
Faire perdre la chalandife. L ’humeur rude de ce
marchand a défaçhalandé fa boutique.
D E SC EN TE . On nomme ainfî à Bordeaux les
droits d’entrée qui fe paient pour les vins du haut
pays c’eft-à-dire, les vins qui fe recueillent au-
delfus de Saint-Macaire, qui eft fept lieues au-deffus
de Bordeaux.
O n nomme ces droits , droits de defeente, parce
que les vins qui les paient , arrivent dans cette ville -
en defeendant les rivières de Garonne 8c de Dordogne
; les vins qui fe recueillent au-deflous de
Saint-Macaire , qu’on nomme vins de y i l le , ne
paient point le droit de defeente. Voye^ l’article
de Bordeaux , ou il eft parlé des droits qui fe paient
par les vins de haut.
Descente. On appelle auflî a Bordeaux Si. à
B la y e , barques de defeente , les Barques chargées
de marchandifes qui defcendent la Gironde.
Descente. Se dje ençorç , en terjv.es de gabel-.
les , du tranlport des fels dans les greniers. Les
officiers des greniers doivent faire des procès verbaux
des defeentes , mefurages & emplacemens
des iels dans les. greniers dont ils font officiers.
D E SEM B A L L AG E . Ouverture d’une ca ille, ou
d un ballot, en coupant les cordes & la toile d’emballage.
D b SEM BA L LE R . Défaire l’emballage d ’une ca if
f e , ouvrir une balle , ou un ballot. Le véritable mot
devroit être défemballer : on dit néanmoins plus
communément déballer.
DÉSEMB A R Q U E MENT. Sortie hors d’un vaif-
feau , des marchandifes', & autres effets dont il eft
chargé.
D E SEM PO IN TE R , ou D É SA P PO IN T E R
U N E PIÈCE D E T O F F E . C ’eft couper lés points
de foie , de f il,.o u de ficelle, qui tiennent en état
les plis de la pièce.
D E T A CH EU R . Celui qui ôte les taches.
Les detacheurs de la ville de Paris , qu’on nomme
auflî dégraijfeurs, ne font pas une communauté
particulière, mais font reçus maîtres dans celle des
fripiers.
D É T A IL . Partage 7 divifion que l’on fait d’unë
'chofe en plufieuts parties , ou morceaux.
On appelle marchand en d é ta il, celui qui revend
la marchandife dont il fait négoce , à plus petites
mefures, 8c à plus petits poids qu’il ne l’a
achetée ; qui la coupe & qui la divife , pour en
faire le débit. De ce nombre, font entr’autres/ les
marchands merciers, qui achètent ëii pièces , par
grofles, & a la livre , & qui revendent à l’aune &
a l’once : les cabaretiërs, taverniers , hôteliers , limonadiers,
fâyanciers & autres marchands de liqueurs,
qui achètent au muid, à la p ip e, à la queue , &
qui revendent au pot , à la piiite & à la bouteille
: & - les regratiers de f e l , de grains m de
légumes, qui achètent au mînôt, ou.aù feptïer,
&- qui débitent au boiflèau & au litron. ,
DÉTAI-LLER. Les marchands appellent détail-
1er, lorfqu’ils ne vendent pas les balles entières 8c
fous corde , o u , les pièces d’étoffes avec cap 8c
queue j mais qu’ils les, coupent, ou les divifent,
pour en donner , foit à l’aune , foit au poids , foit
à quelqu’autre mefure , ce que chacun de leurs
chalans peuvent en demander, 8c en avoir bèfoin.
L ’auteur du Parfait Négociant remarqué , que
les marchands qui débitent à l’aune , doivent fi bien
détailler leurs, étoffes, qu’ils ne faffent p'oint de
mauvais reftes. Lés autres détaiileurs ne font guères
fujets a cet inconvénient.
Les marchands.bouchers appellent auflî -details.
1er leur viande, la dépecer & la couper, pour en-
fuite la vendre, ou à la liv re , ou à la main.
D É T A IL L E U R . Marchand qui vend en détail.
On appelle ordinairement ma rçhands détailleurs,
ceux qui vendent en boutique ; & marchands greffiers
, ceux qui vendent en magafin, ce qui n’eft
pas exactement v ra i, ni des uns, ni des. autres j
y ayant des greffiers, qui font leur commerce dans
des boutiques ; & des détailleurs qui ont des ma-
gafins. •••
A Amfterdam , il'n ’y a-point de différence entre
les groffiers & les détailleurs, étant permis a chacun
de faire tout enfemble le gros 8c le detail de
famarchandife. On doit néanmoins en .excepter ceux
«qui font le négoce des vins & des eaux-de-vie étrangères,
& qui n’ ont pas lapermiffion de yendre moins
de deux tonneaux de vin , ou d une pièce d eau-de-
vie à la fois ,: à moins qu ils ne fe foient fait recevoir
marchands de v in , n y ayant que ceux-ci qui
puiffent faire le détail de ces marchandifes , qu ils
peuvent auflî vendre en gros.
D É T A L E R . Serrer la marchandife que l’on avoit
mife en étallage , fermer fa boutique. Ce font les
apprentifs ,■ les compagnons, & les garçons & filles
de boutique , qui ont le foin de détaler tous les
foirs ; comme ce font eux qui tous les.matins font
l’étalage.
Détaler. Se dit auflî des marchands qui courent
les foires, lorfqu’après qu’elles font finies , ils.
emballent & chargént la marchandife qui leur refte
ferment leurs loges , 8c partent pour aller étaler
ailleurs.
Détaler , ou plutôt faire détaler. C’eft.obli-
ger les petits marchands , qui étalent leurs marchandifes
en des lieux où il ;ne leur eft pas permis , de
replier leurs balles, & de fe retirer. De ce nombre
font lès libraires, à qui il eft défendu par les ordonnances
de p o lic e , 8c par leurs ftatuts, d’étaler le
long des quais de Paris.
D É TO U R N E R . Ôn dit, en termes de commerce,
qu’un négociant, qu’un marchand , qu’ un banquier,
a- détourné fes e f fe t s lo r fq u e dans le deffein de
faire une banqueroute frauduleufe , il les a cachés,
& mis à couvert chez des perfonnes affidées, pour
en frauder fes créanciers.
D E T T E . Chofe qui eft due , au paiement de la-
qvîëlle on eft tenu , foit par acte pafle pardevant ;
notaires , foit par aâre- fous féing privé , foit par •
fimple promefie verbale, foit enfin par la coutume I
& par l ’ iifage des lieux.
Il y a de deux fortes de dettes $ àts dettes actives
8c des dettes pajjives. Les dettes actives, c’eft
ce qui nous eft duj ’& les dettes paffives , c’eft ce
que nous devons. On dit qu’un marchand à des
dettes actives & paffives , lorfqu’il lui eft dd ,
& qu’il doit.-Il a fait l’ état de fes dettes actives
& paffives ; il lui eft plus du qu’il ne doit.
Parmi les marchands & négocians, ôn compte de;
trois fortes de dettes actives ; celles qui font bonnes
& exigibles| celles qui font douteufes'; & celles
que Ion croit abfolument perdues. On Compte auflî
de trois éfpèces de dettes paffives ; Tafgent de
dépôt ; ce qu’on doit aux particuliers, qui ne font
point n é g o c ian t ni marchands j 8c ce que l’on doit
aux marchands & négocians avec lefquels c>n eft en
commerce.
Suivant 1 article 7 du titre y de l’ordonnance de
1673 , les marchans font tenus de faire mehtion
de leurs dettes actives 8c paffives dans l’inventaire
de leurs effets, qu’ils doivent renouvellér de deux
ën deux ans.
Et par l’article z du titre 11 de la même ordonnance
, il eft p o r té, que ceux qui ont fait fail-
ite , feront tenus de donner à leurs Créanciers un
état certifié de tout ce qu’ils poffédent & de tout
ce qu’ils doivent, c’eft-à-dire, de leurs dettes ac*-
tives & paffives.
Outre ces diverfes fortes de dettes, on les dif-
tingue encore en dettes chirographaires, dettes
hypothécaires , dettes foncières, & dettes mo*
^biliaires.
Dette chirographaire. C’eft celle qui n’a
pour titre qu’un écrit figné du débiteur, qui n’eft
point reconnu en juftice.
Dette hypothécaire. C ’eft celle qui eft diîe
en vertu de. contrat paffé pardevant les officiers publics,
ou par des arrêts & fentehc.es rendus par des
juges compétens. On appelle ces fortes de dettes,
hypothécaires, à caufe de l’hypothèque qu elles
donnent au créancier furie s biens du débiteur.
Dette foncière. Se dit de celle qui eft dire,
pour l’aliénation d’un .fonds, dont l’acquéreur n’a
jpas payé tout le prix.
Dette mObiliaire. C’ëft celle qui fe peut exiger
par une aétion perfonnèlle, 8c qui n’èft ni foncière,
ni hypothécaire.' ‘ '
M. Savàry a traité amplement dans fon Parfait
: Négociant, de l’ ordre- que toutes ces dettes doivent
:• tenir dans les inventaires que les dirèéleurs des
créanciers font obligés de faire dès effets d’un fa illi,
& de l’hypothèque qu’elles doivent avoir préférablement
les unes aux autres fur les biens qui ref-
tent apres la faillite difçûteë. V oy è fV a ttieb e 4 du
ch dpitr éy dé la fécondé partie.
.D e t t e s criardes. Ce font de petites fommes
dues à de pauvres .ouvriers, ou autres feriïblables
perfonnes, qui viennent crier- à la porte de leur .
debiteur, pour être payés de leur du ; ce qui fait
ordinairement plus de tort dans le commerce j que
les dettes les plus confidérabîes, que poürroieut
contracter les marchands. ‘
Dettes véreuses. Ce font celles dont le paiement
n’eft pas bien affuré ,■ ■ & qivon n’â guères lieu
de croire que le débiteur foit jamais en état d’acquitter.
Dettes solidaires. Ce font celles que l’on eft
obligé de payer folidairemeflt & conjointement avec
un autre.
F aire sa dette de quelque chofe 5 c ’eft èn
répondre-, s’obliger de la payer.
D E V IS . Mémoire’ que les ouvriers, particulièrement
les maçons 8c charpentiers,' donnent en détail
aux bourgeois qui veulent entreprendre -quelques
bâtimens , conftruétions & antres ouvragés , contenant
les matériaux qu’ils prétendent y employer,
leur nombre & qualité & leur p r ix , les peines &
falakes des ouvriers j enfin, tout l’ordre & difpofi