
ï4g H O L H O L
les profits qu’on s’en étoit promis , & cela vint de la cupidité des planteurs qui forcèrent la culture
cacao 8c coton pendant 25 ans , à compter depuis 1750 jufqu’en 1774 inclufivement.
Sucre y C a fé , Cacao , Coton. Nombres des navires
Bariques *b. fc. Ifc. p ou r Amfterdam.
3750 25,33° 3,478,933 214,18$ • • • 37 depuis 1750 a 1751»
1751 14.87« 2,522,881 248,026 • • • 41 • • • • • 1 7 5 1 a 1752*
175* 23,017 5,428,081 244,734 • • • 44 • • • • • 175* à 1753*
1753 20,63$ 4,142,522 115,765 7,765 4 7 .................... 1753 a 1754*
1754 i 6 ,î $6 5,766,389 141,184 5,594 46 • •. • • • 1754 a i.75î*
1755 15,105 2,744,11$ 79,076 1,31p 31 • • • • • 1755 a 1756*
1756 17,989 5,3* 3,940 1*9,713 1,429 42 • • • • • 1756 a 1757*
1757 17>76l 8,526,300 128,482 2,002 50 • • • • • 1 7 5 7 . a 1758.
1758 11,835 6,930,702 $$,061 785 3 8 . . » » . 1758 à ! 1759*
1759 16,83 I 10,058,036 101,824 1,128 g 45 • • . • # 1759 a 1760,
1760 l8 .SH $,366,411 120, T 6$ 3,561 4 4 .................... 1760 à
1781 20,120 »5, 679,956 14$,T02 i , i 34 4 5 ..................... 1761 à 1762.
1762 15,80« $ ,225,412 73,494 3,460 46 # • • • * 1762 à 1763.
178? 2 1 ,943 5»,* 5 4,3 45 158,078 '8,828 68 • • • • • 1763 à 1764.
1764 20,425 7,813,990 12I,060 34,131 44 • •. • • 1764 a ,1765»
17**5 ï$,922 11,955,951 140,798 5o,55o ’ 62 • • • . 1765 à 17 66»
18,741 1**165,006 220,501 13 2,10$ 66 . . . . 1766 a 1767.
1767 20,71$ 13.763,467 265,152 207,215 6 5 • • . • f 1767 a 1768.
1768 20,783 io ,207,5$6 397,539 246,202 50 . • • • ' 1768 a §■ 769.
17 6p 19,923 13,876,847 133,-561 2I 2,$97 63 • • . • 1769 à
1770 14J431 7,837,974 169,487 148*188 47 . • • • 1770 a 177*.
17 7 1 19,494 11, 135, 13* 4 l6 ,8 2 l 203 945 62 • • • • 1771 a 1772.
1771 i $,26o 1 1 ,16 7 ,134 354,935 90,°3 5 50 . . . . 1772 a I j f f o .
177* 15,741 15,417,198 332,22 $ 155,047 55 . . . . 1773 a 1774.
1774 15 , I I I 11,016,518. 506,610 105,116 42 . . . . 1774 à 1775.
47 1,310 .227,712,$35
1 O
i 0t0-»
,600,650 1,230 Vaiflèaux
Cette immenfe exportation , dans 25 années , ne concerne que la ville d’Amfterdam * & Ton n*y a point
compris celle pour Rotterdam , qui ne laiffa pas d’être confidérable. V oici une lifte des denrées venues
de Surinam à Amfterdam & à Rotterdam en 17 7 1 & 1775 , & le prix de ces denrées des deux dites
années, qui fervira à montrer la richefle du commerce de cette importante colonie.
*7.7 1
a 1,000,000 de café , ont produit à 7 f. la *b. • • • • • • • fl. 7,350,000
14000 banques de fucre , à 65 fl. chacune, . . . . . . . 1,560,000
1,000,000 de cacao , à $ f. la fb. 900,000
.1,000,000 te de coton , â 8 £ la fb. • • • • « * . . • . . . * 400,000
7,000 bariques de firop , ont produit. • • • • • • • • • 1651,500
Jttm pour le rbum ou kelduivel • 2651,500
(1 7 7 1 20,144,244 te de café , ont produit à 5 { f. la te . •
10,255 bariques de fucre , a 100 fl. chacune.
723,338 ife de ca ca o , à 8 f. la As. • * . • • ■
344,418 lb de Coton, à 8 f. la *b. • -* • • • *
Outre les denrées ci-deflus fpécifîées, il fort
encore annuellement ( de Su rinam, ) une grande
quantité de bois de charpente & de marqueterie,
dont on ne i£awoit apprécier la valeur, non plus
a. i o,74'$,ooo
. . fl. 5,5 39,6 6 7 1 . , z f.
2,025,500
*93,335 4
• • • 57,771 4
fl. 7 ,9 16 ,1 7 3 1 . ro f.
1 clandeftine des denrées de la
coitmie , ou 10 uaruuc» ..............-
charges prefque entières. En fuppofant a peu près la
même proportion, telle qu’elle a été en 177.1 & wj~H
H O L
lûtre Ce qui fe décharge à Amfterdam & Rotterdam,
la fomme de la valeur de tout le produit en café ,
fucre , cacao & coton , monte à fl. 165,460,000
en 26 ans j ce qui fait par année plus de , dix
millions.
Au refte nous devons remarquer que malgré 1 etât
de décadence où fe trouve depuis plufieurs années
la colonie de Surinam , il feroic poffible d en tirer
un meilleur parti qu’on a fait dans les années de fa
plus grande prospérité. Il faudroit , pour cet effet,
réformer les abus qui fe font glifies dans fon gouvernement
, & réprimer l’ufure qui eft la principale
caufe de l’état de détrefle où fe trouvent la plupart
des habitans de cette colonie.
Berbice, Eÿequebo 6* Demerari fon t, après
Surinam, les colonies qui fournifTent le plu» de
denrées de leur propre cru aux Provinces-Unies.
Berbice eft à vingt lieues de diftance de Surinam..
Le terroir en eft fertile, mais peu peuplé : la principale
culture des habitans eft le coton, donc la
qualité eft bonne. On y trouve la plante Orleanne
ou Rocou qui donne une teinture excellente apres
qu’ôn l’ a préparée à peu-près comme 1 indigo. Cette
Colonie peut avoir une centaine de plantations de
coton, cacao & café» On en compte quatre feulement
de fucre, dont la qualité eft inférieure à celle du
fucie de Surinam. EJJequebo 8c Demerari font deux
nouvelles colonies, éloignées d’environ 30 a 4o
lieues de Berbice , qui avec le tems deviendront confi-r
dérables. Elles fournifTent du fucre , i du coton 8c du
café en grande abondance, & comme leurs plantations
peuvent s’étendre afîèz au long & au large,
il ne leur manque que des habitans pour rendre
leur culture auflï floriiïànte que celle de Surinam.
Au refte , les trois colonies ci-deflus ont été commencées
par des fociétés, qui moyennant certains
droits & privilèges que l’etat leur a accordés , fè
font chargées des dépenfes néceflaires pour y faire
les premières habitations.
CuraçaUy Aruba 8c B onaire, trois petites ifles
de l’Amérique méridionale , au voifinage de la pro- :
vince de Venezuela, mieux connue fous le nom
de côte de Caraques, font par elles-mêmes de petite
importance , leur territoire ne produifànt qu’un peu
de fucre , de coton & de tabac. Mais le commerce
interlope qu’elles font avec les colonies Efpagnoles ,
rend ces ifles , furtout celle de Curaçau , fort
précieufès à la république de Hollande. S t. Euftache
lui eft auflï très-avantageux j le commerce franc
u elle permet à cette ifle lui procurant une partie
es denrées des colonies voifines, Françoifes , Efpagnoles
, Angloifes & D anoifes, que les habitans de
ces colonies y vont porter eux-mêmes. C e commerce,
qui mérite que nous en parlions avec quelque étendue
, fera traité d’une manière convenable à l’article
d Amfterdam , où il trouvera fa place mieux qu’ici.
Saba eft une très-petite ifle à la vue de celle de S.
Euftache , à qui elle fournit des légumes & d’autres
comeftibles-, dont les habitans de Saba tirent en plus
grande partie leur fubfiftance« L a portion de rifle
H O L
de Se. Martin qu’occupent les Hollandois, eft
affez bien cultivée relativement à fa population qui
n’eft pas nombreufe. L e fucre & quelque peu de café
font les feules denrées qu’elle produit ; mais les
habitans Hollandois de St. Martin poffédeut une
falinequi leur procure annuellement environ 250000
florins par le commerce qu’ils font du fel qu’ils ea
retirent.
Les navires Hollandois partant des Provinces-
Unies pour Surinam & pour les autres colonies
Hollandoifes du continent de l’Amérique Méridionale,
ne payent ni à l’état ni à la compagnie aucuar
droit de forcie , non plus que lés marchandifes donc
ils font chargés. L e même cas a lieu au retour des
mêmes navires dans les P ravine e s -U n ie s , où ils
font francs de tout droit ainfi que leurs cargaifons ,
à l’exception des frais de port 8c de ceux qu’on paye
à la compagnie pour le foin qu’elle prend de la
décharge des navires , de la répartition des cargaifons
aux propriétaires refpe&ifs & de la perception
' des frets dont elle rend un compte exaft aux
armateurs des navires. Les navires & les cargaifons
deftinés pour les ifles, payent a la compagnie
, ceux-là le droit de lejlage 8c celles - ci trois
| pour cent pour le droit de récognition , ' ou proprement
pour la permiflion de trafiquer dans ces
ifles. A u retour des mêmes navires avec des cargaifons
, la compagnie retient un pour cent fur les
Frets de celles - ci que lle recouvre pour compte des
armateurs des navires, & elle fe fait payer en outre ,
pour le droit de récognition , trois pour cent fur le
montant des denrées d’Amérique , qui d’ailleurs
doivent payer un pour cent a l ’état.
§. I I I . Pê che du hareng, de la morue &.
de la Baleine.
Les habitans des Provinces-Unies s’adonnent
aujourd’hui principalement à trois fortes de pêches ;
favoir celle du hareng, celle de la morue 8c celle
de la baleine. L es pêches de hareng & de la morue
font plus anciennes .de plufieurs fiecles que celle
de la baleine. 11 fera bon d’entrer ici dans quelques
détails fur chacune de ces pêches.
Celle du.hareng commença à devenir unefource
de richefles , loriqu’au commencement du quatorzième
fîécle on inventa en Flandre la manière de p réparer
ce poiffon. L a république de H o lla n d e , fans
doute plus perfuadée de cette vérité que les autres
puiffances maritimes, fut à peine formée , qu’elle
y donna des foins tout particuliers. O n en peut
juger par les fages réglemens q ue lle fit alors &
qui font encore aujourd’hui dans toute leur vigueur.
V o ici en précis, à quoi font tenus les pêcheurs,
en vertu de ces réglemens , lorfqu ils vont a la
pêche du hareng.
Ils fortenr des ports de leur armement vers le
folftice d’été & fe rendent fur les eûtes d’Angleterre
à la hauteur de Hitland & F a irh il, où ils ne peuvent
jetter leurs filets avant le 24 ju in , qui eft le