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D e Vautre part» V v
Emmagafinage & acquit à caution • •
Commiflion ae vente & ducroire des acheteurs
L e s vins & les eaux-de-vie ont de tout temps
attiré- les Hollandois en France, pour y acheter
non-feulement les parties de ces de.ux articles dont
ils avoient befoin pour leur propre confommation ,
mais auffi pour fatisfaire aux demandes que leur en
faifoient les peuples voifîns, principalement ceux
-du N o rd , dont le commerce etoit en leurs mains.
L e commerce de vin & d’eau-de-vie s’eft foutenù,
& probablement fe foutiendra toujours en H o lla n d e ,
parce que les fpéculateurs Hollandois y donnent
toute leur attention , & mettent tout en oeuvre pour
fe le conferver. Mais le vin & l’eau-de-vie ne font
pas des objets de fpéculation pour les négocians
Hollandois feulement ; il ell auffi en France.& en
E fp agn e , des' fpéculateurs qui fuivent ces deux
branches de commerce, & qui s’en trouvent très-
bien. A u furplus , i l leur eft bien plus facile de
spéculer étant fur lieux où fe recueillent & fe façonnent
ces deux fortes de denrées. L a queftion
eflentielle pour eux.» eft de bien connoître quand
le vin eft bon & de g a rd e , pour en faire des
amas dans les années abondantes, car s’ils évitent
de fe tromper làd e ffu s , i l - y a une efpèce de certitude
qu’après un certain laps de temps, cette mar-
Nous nous bornerons donc à donner les compte:
3.0 Tonneaux de vin de Bordeaux à 60 ifc. vis. •
• fl. 1,422 IX 14,15*
. • 5 6 16
à l i 7
• • 353 1«.
J.?33 1 1
cour. fl. i î , j r 9 | 4 agio 104 f P ï 53° xo
bco. fl. 11,788 14
chandife prendra fa v eu r ,& qu’ils en tireront-un bon
p a r t i, foit en la revendant dans le pays même,
loit en la faifant paffer chez l ’étranger, & principalement
en Hollande. Nous en dilbns de même de
l’eau-de-vie. On fuppofe que ceux qui. fe forment dé
gros celliers de vin & d*eau-de-vie, ont calculé da-
vance la quantité de l’évaporation de ces liqueurs
dans un temps donné, le rempliffage étant un objet
qu’ils ne dévoient pas perdre dé vue'.
En H o lla n d e , le vin & t’eau-de-viè ont un débouché
courant, qaelqu’abondans que foient ces
articles ; dans ces circonftahces, il n’y a que le
prix qui baifle en raifon du peu de befoira qu’on a
de ces denrées ; car d’une marçhandife quelconque,
le prix eft le meilleur thermomètre pour en connoître
l’abondance ou la rareté relativement aux
demandes. Au refte, comme dans toutes les. branches
de commerce, l’expérience eft c e qui, guide
& doit toujours guider le fpéculateur prudent dans
fes entreprifes , il nous femble inutile, il nous fe-
roit même difficile de donner des régies de combi*
naifon, capables de faire réuffir à coup fur une
fpéculation.
; fuivans de vin & d’eau-de-vie.
• • • • fl. 7,200
bais pour prompt paiement 1 p f . 7 1
JFrais de réception & de livraifon.
'AfTurance de fl. 7,000 à i f p f & police .
JFret à 12 florins le tonneau 8c 1 fl. d’avarie
fl. 106.. 10
• 260 l!
Droits d’entrée & paffeport de yifite . - 124 ir
Frais de réception • • . , 40 11
Frais de livraifon \ , • 60 n
Courtage de vente à >4 fl. par tojnneau. j • . 80 ir
Çommiffion de vente-,fui fl. 7,12.8 à 2 p f , ». • 142 10
• cour fl. 6,3 t 5
agio 10 4 ! p f . 2 7 1 19
H O L
F rais de réception & de livraifoh.
Affiirance Ae fl. 5,090 à x p | . . ,
Fret à 15 fl. le laft de 6 pièces - . .
Droits d entrée & paffeport à i florin par tonneau
‘ Frais de réception . , . .
: Frais de livraifon
Courtage de' vente à 2 fl. la pièce
Commiffiou de vente fur fl. $,04.9 P i
H O L
Ies^oveltes. • fl. «fjioo c paiement 1 p f « j 1
a. 5,0451
! IOI 10
22 y !f 2 96 Il ' '
3° H
50 II
10b II
IOI II ------ PO3 IO
cour fl. 4 , 1 4 5 IO .
agio 1° 4 r P f 178 10
bco. fl. 3,5Â7
, f cs / e Cognac , de C e tte , de Bayonne & des autres ports de France , ainfî que de
celles d fctpagne le vendent aux mêmes conditions que l’eau-de-vie de Bordeaux : les frais en font
auffi les memes a Amjlerdam, au fret & à l’affurance près.
Pour ce qui eft des prix , ils roulent comme fuit , fçavoir :
E aux -d e-v ie de Bordeaux, de Bayonne, de Nantes , de
Cognac , de la Rochelle & du Languedoc , . . * . . de 7 à 1? ifc. vis. /
Eaux-de-vie de Barcelonne, . . . ' ................................ , 7 à 18 Mes 20 vie t 1
Efpric j de Barcelonne , e^>rit } de Bordeaux & efprit de C r£ S ’
Provence & de Naples. . . ./ ............................................de 10 à z< J
Voila ce que nous avons cru devoir dire touchait
les trois principales parties du commerce
d Amjlerdam. Avant de parler de ce qui concerne
| la, quatrième , il eft expédient d’expliquer à nos
lefteurs, fur quoi font fondées les conditions de
vente dont nous avons fait mention dans les comptes
, de ventes & les factures. En premier lieu , il eft d’u-
; fage dans prefque tous les pays de commerce,
d accorder a l’acheteur une douceur dans le poids
de toutes* les marchandifes qu’il achette en g ro s ,
r fur-tout de celles qui font de peu de valeur en proportion
de leurs poids & de leur volume. Cet ufage
a tellement prévalu en H o lla nd e, que dans toutes
! les ventes & achats qui s’y font , avant de conclure
i pour le prix , on ftipule pour le bon poids , auffi-,
îen que pour le rabais pour prompt' paiement,
ette fécondé condition dans les ventes, a une origine
différente de celle pour le bon poids. Les
marchandifes fe vendent par-tout de deux manières 3
çayoir , a crédit ou comptant ; dans le premier cas,
0n .donne ordinairement en Hollande un délai de
jfois mois ou fîx femaines pour le paiement. Comme
e prix des marchandifes fe régie fur le même taux,
01t argent comptant, foit à terme , il eft ftipulé
encre le vendeur & l ’acheteur, que fi celui-ci paie
°mpcant les marchandifes qu’il achette, c e lu i- là ,
lui déduira l’intérêt du terme qu’il feroit tenu félon
l’ufage de lui accorder. D e - là , vient l’ origine du
rabais compris fous le nom de prompt paiement.
Il eft de 1 p f pour fîx femaines, ou mois, & de
2 p f pour trois mois, à compter l ’intérêt du crédità
fur les marchandifes à 8 p f par an , comme il l’eft
en Holland e. Mais les crédits ne font pas les mêmes
pour toutes les marchandifes. I l y en a pour
lefquelles on les donne beaucoup plus lona* en
Hollande ; telles font les foies d’Italie qu’o if vend
a 33 mois de terme j les laines d’Efpagne qu’on
vend à 21 , à compter l’intérêt à 8 p f par a n , ou
fuivant l’ufage le plus fuivi, à raifon de 14 fl. par
1 14. Ces rabais , d’abord arbitraires , fe font tellement
multipliés, qu’avec le temps , on les a regardés
comme des conditions effentielles d’un marché
quelconque. On ne pouvoir mieux faire pour faciliter
le commerce , que de donner des crédits • ils
étoient même indifpenfables : fans cela le négoce
auroit été refferré dans des bornes étroites : le vendeur
s’eft donc obligé non-feulement de donner de
certains termes pour les paiemens, mais encore de
déduire à l’acheteur, tomme s’ il payoit comptant ,
l’intérêt de la fomme qu’il folde à 8 p f par an , I
raifon du temps dû crédit qu’il eft d’ufage de donner
pour telle ou telle efpèce de marçhandife : encore
LUI ij