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Hans ces deux villes pour plus de trente mille écus
tous des ans.
» Les manufactures de cette ville font des tapiffe-
ries de moquette & de bereame, des petits draps,
des couvertures de la in e ,d e s futaines & quelques
toiles de chanvre & de .lin.
Il y a auflï un martinet pour la fabrique du cuivre
, & un moulin pour les épiceries.
Ce font les magiftrats de Strafbourg qui yt font
eux-mêmes le commerce du bois de chauffage , qu’ils
vendent jufqu a huit liv. la corde j ne permettant à
aucun particulier d’en faire des magafîns dans la
ville , ni même aux environs.
I l faut remarquer fur ce commerce des bois , que
quoique l3A lfa c e en ait de toute efpècé , néanmoins
la plus grande partie de ceux^ qui fe confomment à
Strafbourg, vient de l ’autre côté du Rhin , même
pendant la guerre ; ce qui emporte plus de deux
cens mille liv. par an hors du royaume, fans apporter
aucun profit aux fujets du roi.
Les tanneries font auflï aiïèz confidérables à
Strafbourg, mais on-n’y tarïne guères que de petits
cuirs , comme des chamois , des boucs , des
chèvres & des moutons , fu r lefquels la v ille prend
un droit de 4 f o l s p a r p ea u .
« Les droits du chanvre & du lin , dont le né-
» goce y efi allez bon , font de 8 deniers par cha-
» cun quarante fo l s , & de 4 deniers>au-deflous de
» cette fbmme.
» Ceux des fuifs, de 4 fols par quintal.
» Ceux du poiflfcn fec & fa le , à raifon de 1 6 f.
» par tonneau de hareng & de 8 fols pour quintal
» de morue , ou ftocfich.
» Enfin , les droits pour la vente des chevaux ,
» 1 fol par écu du prix qu’ils font vendus.
» On paye „^uflï un droit , qu’on nomme droit
» de grue ; il efl du pour chaque pièce de v in , ou
» ballot de marchandise qu’on tire des bateaux , ou
y> qu’on y met : fon nom lui vient de la machine
i» dont on fe fert à cet ufàge.
- » I l s’en paye encore un pour les vins qui re-
» pofent fur le marché , c’eft-à-dire, qui y relient
»•> pour la vente ; un pour la marque des eaux-de-
» vie , & un autre pour labierre ; ce dernier efl de
» |pjl pour fix mefure?,, faifant 15 0 pots.»
Les juifs ,'q u i comme ailleurs, fe mêlent à Straf-
bourg de toute forte de négoce , n’ont pas néanmoins
la .liberté de coucher, dans la v ille ': pour
celle d’y entrer & d’y négocier, ils paient 13 fols
par tête.
L e commerce du refie de la province confifle,
t°. en bois , que la baffe A lfa c e produit en quantité
, qui la plupart font propres pour les con lln io
tions navales : ce négoce efl prefque tout pour la
Hollande , ou ils descendent par le Rhin.
z°. En vins de la haute A lfa c e , qu’on transporte
pareillement en Hollande , d’où ils paflent en
Suède & en Danemarck, où lés Hollandois les vendent
pour vins du Rhin.
j ° . En eaux-de-rYie & en vinaigres, qui fe font
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dans les mêmes cantons d’où on tire ces vins ; 8}
qu’on defline , partie encore pour la Hollande &
pour l’Allemagne.
40. En bleds , feigles , avoines & autres grains
qui fe recueillent dans l ’une & l’autre A l f a c e , donc
les Suiffes enlèvent une bonnçjpanie.
5°. En porcs & befliaux eng rai fies , qui fe confomment
prefque tous dans le pays.
6°. En tabac , dont il fe vend plus de cinquante
mille quintaux par an , partie en Suifle , partie en
Allemagne, partie en Lorraine & partie dans les
villes de la Sarre.
7°. Enfin , en fafran , en térébentine , en chanvre
, en l in , en tartre , en fuifs , en poudre à gi-
boyer, en châtaignes, en prunes, & autres fruits $
& en graines de toutes fortes de légumes & de
plantes , comme d’oignons, de choux , de pavot ,
d’anis & de fenouil.-
L e commerce de toutes ces chofes , & particulièrement
des graines , efl confidérable , la France
en tirant beaucoup , auflï-bien que la Hollande. A
l’égard des châtaignes , des prunes & des autres
fruits, le plus grand trafic s’eu fait â Cologne , â
I Francfort & à'Êafle.
Il faut remarquer â propos du commerce dç ces
deux dernières villes avec 1 A lfa ce ., que leurs marchands
le font prefque tout par charroi , à caufe
du rifque qu’il y 'a d’envoyer les marchandifes par
eau-, le tirage des bateaux fur les bords du Rhin
étant très - difficile , & la rapidité dé ce fleuve, en
rendant la navigation très-dangereufe.
J1 y a beaucoup de manufactures en A l f i c e ,
mais non pas d’étoffes ni bien chères, ni bien fines :
les principales fon t , des tiretaines moitié laine, &
moitié fil j des treillis , des cannevas & quelques
toiles.
Les tiretaines & les toiles fe confomment dans le
pays ; les treillis & les cannevas vont en Angleterre,
en Hollande & en Allemagne.
Les métaux dont il y a des mines en A l f a c e ,
font l’argent, le cuivre , le fer & le plomb. Hors
les mines de f e r , toutes les autres font peu abondantes
, celles-ci font du côté de Beffort ; celles
d’argent de cuivre , & de plomb , à Giromani , à
Sainte-Marie-aux-Mines, à Aflembarc & à Munfter.
L a mine d’argent de Giromani, produit environ
feize cens marcs de métal purifié ; celle de cuivre ,
ou plutôt celle, d’argent, qui donne auflï du cuivre,
plus de vingt-quatre mille livres pefawt de ce dernier
métal.
Toutes ces mines font dans la haute Alface,
Il y a pour fondre & préparer le fer des mines de
Belfort, plufîeurs forges & fourneaux dans les forêts
voifines ; & pour celles de cuivre ,. quantité
de fonderies & d e martinets.
C O M M E R C E D U R O U S S I L L O N .
Les laines, le fer & les huiles d’olive , font le
meilleur commerce de ce comté.
Les