
c'8.5 F R' A
L e fucre terré, depuis 17 jufqu’à zo liv- le quintal
net.
L e rocou en painy de') Il fe fait un déchet d’en-
15 a 16 fols la livre. / viron quinze pour cent fur
Celui en malfe, dereette marchandife, de l ’Amé-
14 a 15 fols la livre, 'r iq u e en France.
L e fuere blanc ou caffonnade de Cayenne, s’eft
vendu en l’année 172,7 , depuis 30 julqua 33 liv. lé
quintal, fùivant fa qualité, pris dans l’entrepôt à la
tare de dix-fept pour cent, & de 4 livres de trait par
chaque barique, payable à différons, termes.
Ce fuçre paie à fo n arrivée trois pour cent de l ’évaluation
au bureau des fermes. du roi , qui eft efti-
mé à ‘22 liv. 8 f. le quintal à la tare de dix-fept pour
cent. S’il fe confomme dans le royaume , il paie 4 1.
par quintal & les 4 fols pour livre; S’il fort pour
l ’etranger, il eft exempt dé ee droit ; le fuc brut dé
Cayenne paie les trois pour cent de l’évaluation a 1 7 1.
1 z fols le quintal.
Rocou*
L e rocou s’eft vendu en 1 7 1 7 , pris dans l’entrep
ô t , depuis z z jufqu’à z$ f. la livre , à la tare de dix-
Jept pour cent, & 4 liv. de trait par barique. Celui
qui eft en pain vaut quelquefois z f. par livre plus
que celui qui eft en raalfe.
L e vendeur fait à l’acheteur une déduction de quatre'
pour cent fur le total du montant de la vente.
Tous les droits du rocou montent à 6 den. par
livre pefaut, ou~de 50 f. par quintal, ce qui revient
au même.
L e rocou n’eft pas d’un grand débit en France ,
plus on le garde & plus l’on trouve de déchet ;
parce que ce n’eft qu’une pâte qui feche continuellement.
.
C om merce d e l a R o ch elle a u x I s l e s
d e l a Ma r t in iq u e , l a Gr e n a d e ,
e t l a G u a d e l o u p e .
L ’on apporte ordinairement à ces trois ifles les
marchandises & denrées mentionnées dans ce Dic-r
tionnaire, qu’il eft inutile de répéter ici.
Le s marchandifes les plus ordinaires que l’on rapporte
en retours de cés trois ifles, font les fucres
blancs, du coton en balles, & du cacao.
L e fucre blanc paie les trois pour cent à fon arrivée,
qui l'ont évalués a z f 1. Je quintal, à la tare de dix-fept
pour cent.
S’il fe débite en France ', il doit 9 1. 4 f. de droits
par quintal, à la tare de quatorze pour cent.
L e coton de la Martinique 5c de la Guadeloupe ?
paie les trois pour cent-d’évaluation â 8 z l. io f . par
quintal, l’on déduit pour la tare 7 1. par balle.
Les droits d’entrée font a 30 f. par quintal & les 4 6
p o u r livre.
L e cacao de la M a r t in iq u eG r e n a d e , & autres
endroits des Colonies Françoifes, paie lesi trois pour
çent à reftimation de 72 liv. le cent : l’on déduit la
çare à 80 liv. par bQRçant, â £0 livres par bai?
F R A
.tique, â 40 liv..par tierçon , â 30 liv. par quart,
& a 1 ç liv. par ancre ou demi - quart. Les droits
d’entrée fe paient à 10 liv. du cent, 5c les 4 fols pour
livré.
Rafiher ies de la R ochelle»
I l y a dans la ville de la Rochelle douze belle«
rafineries, qui peuvent faire chacune tous les mois
environ- vingt milliers de fucre blanc en pain ; les
unes un peu p lu s , .les a ut-rè? moins. Ces lucres-ne
doivent aucuns droits au bureau de? fermes pour la
fortie, ils le chargent en boucauts pour une partie
du royaume fur des rouliers ; ceux deftinés pour
la Picardie 5c la Flandre , fe chargent en temps de
paix pat mer. L e prix, du fucre blanc , depuis longtemps
eft depuis 65 jufqu’à 701. le quintal, pris dans
la Rochelle.
Obfcrvation.
Je ne parlerai pas ici de quelle manière fe fait le
fucre blanc rafîné, parce qu’elle eft parfaitement
détaillée dans le Diftionnaire, où il eft fait mention
que le fendraient de-.plufie.urs fçavans. des derniers
fiècles, ont été partagés fur la queftiora de
Icavoir: fi les cannes à fucre font originaires des
Indes Occidentales, ou fi elles ont été apportées des
Indes Orientales ; je crois qu’elles ont pu fe trouver
également 5f naturellement dans eesjdeux parties fi
éloignées l’une de l’autre , par les raifons que je vais
détailler.
On ne fçauroit douter que les peuples Orientaux
& Chinois ont été les premiers, qui ont trouvé la
manière de rafiner le fuc des cannes en fucre candi,
5c qu’ils le font ordinairement mieux , & moins
fujets à fe rendre humides que celui qui fe fait en
Europe.
J’ai fait trois voyages le long des côtes d’Afrique;
Je premier fut dans le vaiflfeau l’Opiniâtre, e;n"l’année
1703 à Loango de Boirie fitué par les quatre.degrés
5c demi Sud de la ligne équinoxialé.r je faifois la
trafftedes nègres à deux lieues de la'c.ôté dé la mer
pour la compagnie dé l’Afliento; je fus fort étonnç
de voir plufieurs nègres habitans de ce lie u ', qui
mâchoient 5c fuçoient des cannes .à, fuere : je demandai
a ces nègres s’ils les cultivoient ou fi elles v e -
noient. naturellement; ils me répondirent qu’ils ne les
cultivoient .pas, 5c qu’il y en avoit une grande quantité
auprès d’une petite rivière. Je dis a un de
ces nègres' de m’en aller chercher , il revint fix
1 heures après m’apporter un très-gros fagot de ces
cannes qui n’étoient pas; fort remplies de fu c , qui
| avoient quatre à cinq, pouces de grofleur 5c de cinc|
pieds de. longueur. Il eft à préfumer que les cannes a
! fuere bâtardes ont pu fé trouver- naturellement dans
le s pays chauds , puifqu’il s’en trouve dans cette
■ partie de l’A f r iq u e q u i viennent lhns être cultivéès,
dont les nègres ne font d’autre ufage que dé les mâcher
ponren avaler- Je fuç?
F R À
R o c h e f o r t »
. Il y a très-peu de commerce dans la ville de Roche-
fo r t qui eft un port maritime du roi ; mais les adjudications
que l’on y fait tous les ans, à tous ceux qui
veulent fournir les agrets, apparaux 5c vivres nécef-
faiues pour le port 5cles colonies, ne laifïènt pas de
donner du profit aux entrepreneurs.
C h a r e n t e .
L e bourg de Charente eft fitué à une lieue de Ro-
chefort, il eft peu confidérablc pour le produit de
fes vins qui fe confomment la plus grande partie
dans fon lieu ou aux environs. C ’eft dans cet endroit
qu’eft établi un bureau des fermesI dont la recette
des droits des vins, eaux-de-vie 5c féls, fe monte
tous les ans de huit à neuf cent mille livres , à
eaufe de la grande quantité des vaifîeaux étranfers
qui viennent continuellement charger lefdites
oiffons.
L ’on compte qu’il s’embarque à Charente, année
commune, trente-cinq mille banques d’eau-de-vie ,
qui proviennent dés élections d’Angoulême, Coignac,
Saintes, 5c Saint-Jean d’A n g e ly , qui paient les droits
de 15 liv. 16 fols par barique.
Il fe charge dans cet endroit tous les ans , environ
7000 muids de fel; chaque muid de fel qui fe charge
pour les provinces voifmes de l’Angoumois 5c L i- j
moufîn, 5cc. paie au roi 54 liv. de droits.
, L e fel s’achette a&uellement à 10 5c i z liv. le
muid. ""
A i g r e .
L e bourg d'Aigre eft fitué à 13 lieues de Charente
; fon produit eft de 5 à 6000 bariques de vin ,
les blancs fe convertiffcnt en eaux'-de-vie, 5c les
rouges s’envoient dans le Poitou, 5c ne paient aucuns
droits.
Les eaux-de-vie qui fe chargent à Charente pour
l ’étranger, paient les droits de 1? 1. 14 f. par barique
de z7 veltes ; celles qui s’envoyent en Picardie 5c i
Normandie , paient 13 liv. i z fols : fi elles vont par
terre à Châtelleraut pour la route de Paris , elles ne
paient point de droits , que ceux de remuage ou
nouveaux droits , s’il y a de la revente ou mutation
de main.
S a i n t - J e a n d ’A n g e l y .
L a ville de Saint-Jean d’A n g c ly , qui eft dif-
tante de fix lieues de Rochefort, fait le commerce
ci-après.
Saint-Jean d’A n ge ly 5c fon éle&ion, peut produire
, année commune , 80 mille tonneaux de vin.
Lorfque ces vins fe chargent pour les pays étrangers
, ou pour d’autres provinces réputées étrangères,
ils paient au bureau des traittes de Charente ou Rochefort
, pour tous droits z$ liv. 10 fols pour chaque
tonneau.
Si ces vins fe chargent pour les ifles Françoifes ,
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fous acquit à caution, ils ne doivent point ces
droits. ' ‘
L ’on compte que tous ces vins produifent ordinairement
huit mille bariques d’eau-de-vie de trois bariques
de z7 veltes chacune ; lorfqu’elles s’embar-
quent pour l’étranger, chaque barique de Z7 veltes
paie au bureau des traittes de Charente, 15 liv. 16 f.
pour le droit de fortie.
I l y a dans Saint-Jean d ’A n g e ly trois fortes de
manufaétures, des étamines, des ferges, 5c des dro-
guets ou petits draps.
Les étamines valent depuis z ? fols jufqu’à 3 o fols
l’aune ; les ferges, 3 4 à 3 5 f. 5c les petits draps tout
de laine , de 3 o à 3 z f. l ’aune.
Lorfque ces marchandifes fe chargent pour l e .
royaume, elles paient 3 liv. du cent pelant 5c les 4 L
pour livre : fi elles' s’envoient dans nos Colonies ,
elles ne doivent aucuns droits.
Il y a dans ladite ville des moulins à poudre, dans
lefquels il fe fabrique tous les ans environ 150 milliers
de poudre ; fçavoir, 80 milliers de poudre à canon
, qui fe diftribuent pour le fervice du roi ou des
autres particuliers armateurs , qui font leurs conditions
avec les commiffaires généraux des poudres 5c
falpêtres de France ; 60 à 70 milliers de poudre à
g ib oye r, foit pour la fourniture des magafms de la
Rochelle, Saint-Jean d’A n g e ly , Limoges, Poitiers
, Angoulême, 5c autres lieux qui en ont befoin, 5c fe vend Z7 f. la livre en détail, qui eft le prix fixé
par arrêt du conféil d’état du r o i , du 19 feptembre
i7 Z 4 ,q u i commet François-Pierre de Cayet pour
faire exclufîvement à tous autres la fabrique 5c vente
des poudres 5c falpêtres dans tout le royaume, ifles.
de l’Amérique , pays conquis 5c à conquérir; ces
poudres ne doivent aucun droit, lorfque l’acheteur
rapporte un certificat d’un des commiffaires defdices
poudres.
B a r b e s i e u x .
Il s’y fait des toiles qui font prefque toutes enlevées
par les Anglois 5c Hollandois , 5C dont, au
défaut de l’étranger, la confommation fé fait dans
les provinces voinnes ; il en vient jufqu’à Paris, 5c
l’on en envoyé jufques dans les colonies Françoifes»
X a I n T e s.
L a ville de Xain te s 5c fes environs , peuvent produire
, année commune , huit mille tonneaux de
vins rouges , qui ne fe brillent pas , Sc cinq mille
tonneaux de vins blancs , qui rendent quatre mille
bariques d’eau-de-vie ou environ.
L e vin rouge paye 3 6 f. pour le droit de remuage
lorfqu’on le vend : s’il fort de la province , i l paye
les droits de z 5 1. 10 'f. par tonneau.
L ’eau-de-vie doit pour nouveaux droits de remuage
, Z4 f, par chaque barique de 17 veltes ; fi
elle s’envoye à l’étranger, elle paye les droits de la
traitte de Charente , qui eft de 15 1. 16 f par barique
de Z7 veltes.
I l fe fait à X a in te s par année , enyiroa zooo