blanche ; 8c c’eft là ce que nous appelions eau-de-
vie , la bonne & forte eau-de-vie. Par efprit foible
& infirme, on entend celui qui fé dégage des
parties épaiffes , après que ï ’efpric fo r t , comme
plus fubtil, s’eû détache. Cet efprit foible eft allez
c la ir , blanc & tranfparent; mais il n’a pas la vivacité
, l’inflammabilité, la faveur, le bon goût &
le parfum qu’a l’efprit fort. On appelle cet efprit
foible , en terme de fabrication d’eau-de-vie, la
fécondé y c’ eft-a-dire la fécondé eau-de-vie. L a
troifiéme partie du vin qui eft le refte du dedans
de la chaudière , après que ces deux efprits en
font fortis , eft une matière liquide , trouble &
b ru n e , fans aucune propriété connue ; auflî la
laiife - t - on couler dehors par des canaux faits
exprès.
Dans le commerce des eaux-de-vie ’, on diftingue
Vefprit d’eau-de-vie, de U eau-de-vie Amplement
Compte fim ulé d’une pièce d’eau-de-vie fimple
à 75 1* les 31 veltes, . . . . . . . . .
Droit à déduire pour l’entrée
dite , 8c ce font les degrés de force de cette liqueur
qui forment cette diftin&ion. Par e fp r it , l’on entend
1 efprit fort du vin, dont nous venons de
parler , pur & fans mélange. Si on le mêle avec
1 efprit foible ou la fécondé eau-de-vie, alors on
dit , efprit d’une telle force, par exemple de y &
s , c eft-a-dire que fi on mêle zo pots d’efprit fort
avec ç pots d é c r i t fo ib le , l’efpritferade f & ainfi
4]1 l'cfte* Les eaux-de-vie fimples n’ont que très-peu
d’efprit : en fuppofant que la force de l’efprit fe coa>
pofede iB parties ou dégrés , l’eau-de-vie fimple de
B ord ea u x en aura i à i | j celle de Cognac 4 à 4 a ,
& celle de Cette ^ a 1 dégré feulement de force.
Les efprits ^ de B ord ea u x répondent à 11 de ces
degres de force. Les eaux-de-vie doubles de
cette ville en ont 13 ; enfin les eaux-de-vie ou
efprit j de Barcelone ont jufqu’à 1 -£ de ces degrés
de force. . °
de B ord eau x y vergeant 49 veltes ,
• ............................................................ 1-14 17
........................................ n 16
F r a is d'expédition.
D toits de forties 3£ 1. 15 fi & rouanage du bureau 5 f. • . . . L . 40
Rabatage 2 1 . , vergeage 4 f. & courtage 8 f. ............................. 2 12
Port au chay 8 f. & chay âge. d’un mois 8 f. . . . . ......................... I(^
Port au bateau 6 f . , port à bord 8 f. •& arrimage 6 f . ......................... ..... 1
Commifïioa fur L . 147 f à z p f .............................. .... 2 io
L .
ï °3
Outre les vins & eaux-de-vie, il fê trouve à
B ord ea u x phifîeurs marchandifes du pays ou des
environs dont l’exploitation ne laiffe pas d’être forte ;
telles font les farines, les prunes , & autres fruits ,
le vinaigre & quelques autres articles. Les farines
qu’on prépare à B ord eau x font dé la meilleure
efpèce & tres-eftimées pour le commerce de l ’A mérique
, ou il en paffe de fortes quantités. On
en diftingue cinq fortes ou qualités qu’on nomme,
M in o t y Co , Semblés y R e f i l lo n , & Repajfe ;
les prix en varient à tout moment j les frais d’embarquement
font peu confidérables.
Les denrées de l’Amérique que les étrangers
tirent de B o r d e a u x , font principalement du fucre,
du café & de l ’indigo. On jugera de l’importance
de ce commerce par la note fuivante des quantités
de fucre, indigo & café du cru des ifles &
colonies Françoifes de l’Amérique , entrées. & forties
de B ord eau x pendant quinze années.
E N T R É E S . S O R T I E S .
S ucres b l a n c
û I n d i g 0. C A F É.
' ET RUT. ■
I n d i g o . C a f é .
c
< net. fl» ort. ft» net. fl» ort.
B a r r iq . T ie r ç . Quart. Barriq. Quart.
1764 63,3*8 1,023 3>l 7° j 1,0(54,638 10,309,062 70,964 1,741 2,605,401 22,021,030
' 7e S 49,960 7 1 <5 I>497 878,012 8,914,317 43,77* 870 1*00,3751 9,970,125
I766 W m 6 3 <5 1 ,10 6 706,674 8,710,781 48,734 877 788,198 5 ,98 1 ,1 18
1757
1768
175p
1770
17 7 1
47,7*7
S 1 ,9^7
M l
$8,806
78,337
749
874
798
8O9
84O
949
77
I «
1,320
89S
148,410
861,72p
766,082
803,208
768,472
8,342,0 69
14,105,386
14,054,787
18,356,018
20,306,637
4*,749
43,489
43,4e '
71,188
77,7°8
; 7 SS
1,007
’ 7°4 786
1,784
- 720,124
704,664
800,9
71e , 789 708,697
9 ,6 33,963
12,1 15,091
874,197
17,368,712
119^50 T ,ir o 177* 6 5,784 i ,°97 926 77M 5* *7>*7*>3*6 .7",937 1,363 697,405 20,034,879
'771 ÔZy 88l 862 771 779,613 * 3, ° 94,77s 52,480 1,20p 719,93« *774 77 * 7,* 77,434 ,4° * poo 766 7 $9 ,1I9 27,671,966 $$,116 1,428 . 776,741 27,838,0? I
177S <5'(5,p ip 884 76$ P06,04P 31,285,624 S° ,7 l 4 1 ,1 1 7 784,110 *7,938,977 1776 66,919 884 76$ P06,04p 31,285,624 77,377 1,496 74 2,216 27,660,206
*7 77 4(5,4P 1 1 ,1 12 i , ° J 7 I , I I 0,607 * 9, * 7°»I 33 44,850 *,777 647,677 28, 175,097 1778 39,649 7 14 472 604,002 15,817,040 29,638 984 767,633 21,502,326
L e fucre , fubftance connue de tout le mondé ,
eft un jus ou fuc extrêmement doux & agréable ,
exprimé de cette forte de cannes ou rofeaux qu’on
appelle- c armes à fucre , autrement cannamelles ,
qui croiflènt abondamment dans les dèux Indes,
fur-tout à Madère , au Bréfil & aux ifles Antilles’.
C ’eft des Antilles que vient la plus grande partie
des fucres qui fe confomment en Europe.. Nous
avons marqué dans la note cr - defïus la quantité
immenfè de cette denrée qui arrive tous les ans
de l’Amérique à B o rd e a u x , & celle qui fort de
cette ville pour divers pays de l’Europe: il nous
refte feulement à obferver que cette quantité de
fucre comprend diverfes qualités , que nous ne pouvons
mieux faire connoître qu’en plaçant ici le
prix courant fuivant, fa voir :
Su cre. de première forte, . • . de 70 à 100 1. les 100 fb Sucre brut.
Dit , de fec'ùnde fo r te , • • . > . . 60 à 90 A De Le o g an e de
JDit , belle-troifiéme , • . . 80 J ^ Du Cap , • • .
Dit , bonne-troifiéme . . . 75 De S. L o u is , . • 30 à 50
Dit , quatrième forte , . . . 70 O De la Martinique , 26 à 50
Dit , p et it s -b la nc s, • . • . *5 S iro p , . . • . » IJ à 20 Dit , communs, . . . . . .
Dit , belles-têtes.....................
Dit , bajfes-têtes, . . . ,
60
57
55
i1 03
1 3*
1. les 100