
jrS E C 4
donner quelques couches d’une décodion chaude
de noix de galle j & lorfqu il eft f e c , d’y ajouter
un noir d’encre, qu’enfuite on polit avec des décro-
toires de poil de fanglier, & un peu de cire^nife à.
- chaud.
E B EN IST E . Ouv rier qui travaille en ébène. L es '
ébenifles ne^ font pas à Paris une communauté!
particulière ; ils font du corps des maîtres menuifiers.
L e nom d'ébenijle qu’on leur donne , vient de ce
qu’autrefois le bois d’ébène étoit celui qu’ils em-
ployoient le plus communément, & dont ils faifoient
leurs plus beaux ouvrages. Préfentcment, non-feulement
ils fe fervent pour leur placage, de l’ébène
comme autrefois, & de quantité d’autres bois précieux
, tels qu’on les trouve en France, & qu’on les
apporte de 1 une & de l’autre Inde 3 comme font le
n oye r, l’olivier, le bois viole t, l’aloës de Sainte-
Lucie , le cèdre, le centa l, le bréfîl, le fuftock,
le merifier, le poirier ; &c. mais encore ils ont l ’art
de les^ teindre, pour en faire ces excellens ouvrages
de pièces de rapport, qui imitent les tableaux les
plus fins, & du meilleur, ton de couleurs.
E C
É C A IL L E . E fp e c e d e tapifferie de bergame ,
ainfi nommee., de ce que les façons dont les ouvriers
les embeUifïent, imitent les écailles de poifïon.
Voye\ BERGAME.
É C A fL L E R , ou É C A IL L E U R . Celui qui vend
en détail les huîtres à l’écaille , & qui les ouvre.
É C A Q U E U R , quonnommeauffiCAQÙEUR &
É T E S T E U R . C ’eft le matelot qui dans la pêche
du hareng eft chargé de le caquer.
E C A k L A T E . Sorte de rouge, un des plus beaux
qu’on tire de la teinture.
É c a r l a t e . Eft auffi la graine avec laquelle fe
teint Y écarlate de France ou des Gobelins , autrement
écarlate de graine.
, Cette g ra in e , que les Arabes appellent kermen
ou kermes, & les teinturiers François vermillon,
croît naturellement fur une efpèce de petit hou x,
ou chêne - verd , dont il y a quantité dans les
bruières & lieux incultes de la Provence , du Languedoc
, du> Rouffillon, d e l’Efpagne & du Portugal...
L a graine d ecarlate doit être recueillie très-
md re, & elle n’eft bonne que lorfqu’elle eft nouvelle
, c’eft-à-dire de l’année , autrement il fe forme
au dedans une forte d’infeéte, qui mange fon paftel,
qui n’eft autre chofe que la poudre, ou couleur
ro u g e , qui fe rencontre dans la g ra in e , & qu’on
nomme auffi pouffet ; ce qui en diminue la bonté.
Souvent l ’on ne fe fert de cette g ra in e ,pour la
teinture , qu’après que les apothicaires en ont tiré
la pulpe , pour en compofer le firop , qu’on appelle
jiro p d 'alkermes, du nom Arabe de la graine.
Il fe fait quantité de ce firop à Nifmes & à Montpellier
, d’où on l’envoie à Paris, dans les autres
villes du royaume , & par toute l’Europe, dans,
de petits barils de bois blanc. L e grand débit s’en :
foie i la fojre de Beauçaire. Çe firop entre auffi
E C H
dans la çonlpofîtion de la confe&ion' d’alkermesr,
avec les autres drogués que l’on peut, voir dans les
pharmacopées. .
É c a r l a t e . Se dit auffi des étoffes teintes en
écarlate. U n drap écarlate : une ferge écarlate.
« Par le 'ta r if de la douane de L y o n , les êcar-
» lates d’Italie paient ? liv. 5 fols la pièce d’an-
» cienne taxation, & 3 liv. 1? fols de nouvelle
» réapréciation.
» Les écarlates d’Efpagne 7 liv. ç f. d’ anciens
» droits, & 5 5 f. de nouveaux.
» Et Y écarlate de Paris , 3 livres d’ancienne
» taxation, 8c z o fols de réapréciation auffi de la
» piece ».
É C A R L A T IN . Efpèce de cidre excellent qui fe
fait dans le Cotentin, petit pays qui fait partie de
la Normandie. Voye\ c id r e .
É CH A LA S . Morceaux de bois, ordinairement
de chêne refendu en quarré , plus ou moins longs
& g ro s , fuivant l’ufage à quoi ils font deftinés.
Les échalas de coeur de chêne, bien quarrés,
bien droits & fans aubier, font les plus eftimés.
Il y a quelques provinces où on les appelle ' du
paiffeau. Les Picards les nomment e fca rras, &
l’ordonnance de la ville de Paris, du mois de décembre
167z , chap. 18 , les qualifie de mairrain
à treillis..
Les échalas font du nombre des bois de fente de
chêne, qui fe débitent dans les forêts. Leur ufage
eft pour foutenir les feps de vigne, & pour faire
des berceaux, des efpaliers , des contre-efpaliers ,
& autres femblables ouvrages de treillages, pour
l’utilité & la décoration des jardins.
fis fe vendent à la javelle ou botte. Les échalas
pour les baffes vignes font de quatre pieds de long
& de neuf lignes en quarré , chaque botte en
contenant quarante.
Ceux pour les vignes des environs de P a r is , &
de la rivière de L o i r e , ont quatre pieds & demi
de longueur, & trois bons quarts de pouce au moins
en quarré. Les bottes pour Paris font ordinairement
de quarante échalas , & celles pour les autres
endroits en contiennent cinquante.
Les éçhalas de treillage font d’un pouce en
quarré , fur fix , neu f, douzé & quinze pieds de
longueur 3 chaque botte compofée de vingt-cin<j
échalas.
Les provinces qui fournirent le plus <Y échalas
pour la confommation des environs de Paris, font
la Bourgogne, la Brie , la Champagne & la Picardie.
I l s’en tiçe auffi quantité de Lorraine.
A Rome & aux environs , au lieu d3échalas de
chêne, on fe fert d’une efpèce de rofeau pour foutenir
les vignes 3 ce qui eft d’abtant plus commode ,
que ces rofeaux croiffent fur le lieu même. On
réferve toujours un petit canton de terre pour y
planter ces rofeaux,
« Les échalas paient en France les droits d’entrée
» & de fb rtie, au char & à la charrette j fçavoir ,
» 6 f, du char, 8c 3 f. de la charrette à l’entrée 3
» 4
E C H
*> & àlafortie 18 f. du char& u f. de la charretée.»
É CH A N G E . T ro c que l’on fait d'une chofe
contre une autre.
L e premier commerce qui s’eft établi entre les
hommes , ne s’eft d’abord fait que par échange :
encore aujourd’hui i l y a des peuples , qu’il nous
plaît de nommer barbares , où cet ufage fubfifte :
& même chez les nations les plus civuifées , il y
a bien des occafions où le négoce ne fe fait que de
cettej manière.-Tel e f t , par exemple, le commerce
de quelques-unes des'villes du Nord , •& de la mer
Baltique , où les François portent leurs vins & leurs
eaux-dé-vîe , & les échangent contre des bois ,-des5
métaux, des chanvres & des pelleteries.
Le commerce des lettres de change n’eft même,
qu’un négoce de pur échange , un vrai troc d’argent
contre d’autre argent-j'Celui , rpar exemple,
que j’ai à Paris , contre celui qu’un marchand -, un
banquier, ou une autre perfonne ont à Venife , aj
Rome , à Aiiifterdam & à Conftantinople.
É ch an g e ; Se dit auffi parmi les gros négocians,
fur-tout entre ceux qui trafiquent avec les étrangers
, d’une efpèce & adoption mutuelle , mais feu-;
lenient à temps , qu’ils font des enfans'les Uns des
autres 3 ce qui arrive, par exemple ,'quand un marchand
de Paris voulant envoyer fon fils à Amfter-
dam, pour s’y inftruire du commerce de Hollande,
fon correfpondant: dans cette importante - ville de
commerce a pareillement un iïlsi, qu’il a denein. détenir
quelque-temps à Paris y i pour apprendre le
commerce de France 5 ces deux* amis font alors?
comme un échange de leurs enfans , qu’ils regardent
enfuite chacun .comme lê fien. propre. , foit
pour d’entretien, foit pour l’inftruftion ; ne mettant
aucune différence entre ceux que la nature leur a
donnés , & Celui que la confiance & l’amitié ont fubf-
titué à la place de l’un d’eux.
É C H A N T IL L E R . Ternie , en ufàge à Lyon,
qui figriifie ce qu’on entend a Paris & ailleurs'par étalonner. Il vient d’échantillpn , qui' fe dit dans la
monnôie de Lyon , au lieu d’étalon, qui eft le poids
original fur lequel les autres fe vérifient.
^ É C H A N T IL L O N . Petit morceau d’étoffe , que
l ’on coupe .d’une pfecè. entière,!, pour,fervir de
montre.3,,afin que celui a,qui onTe fait voir , puiffe
juger fi rétoffe eft..de fon go.ilt,. foit pour la couleu
r , foit pour la qualité»
On appelle auffi. échantillon ,, cette modique
quantité que l’on donnç , buque l’on demande pour
modèle, de quelque nature de marchandife que ce
foit ; pour que ceux qui veulent en acheter, , vpyent
fi elles font telles- qu’ij. les leur faut& qu’ils çn ont
. befoin. On dit en. ce fens : preiiez çes '•çîôiijs. pour échantillon ^ dpnnez-.uiôi Ion : *ce bouton pour échetntil-r fillon ces épingles' ne font pas conformes a yéchdhr que je .vous avois enyoyé,
ÉcHANTia-LON.,Se dit chez les teinturiers, de cerl
tains morceaux de drap, ou de ferge , qui fervent
* 1 Ihite çomparaifon. ; des teintures,, qu’ou, met au Commerce. Tomç II, Part. I,
E C H S7
débouilli. On les appelle autrement matrices , ou
échantillons matrices.
Échantillon. Eft auffi la contre - partie de la
taille, fur laquelle les marchands en détail marquent
avec des hoches & incifions la quantité de marchant
difes qu’ils vendent à crédit.
Echantillon» Eft encore une certaine quantité,
de laine de plufieurs couleurs, qu’à l’aide de-l’eau
& du fkvon noir l’on foule avec la main , pour la
réduire en une efpèce de feutre , qui fert enfuite
de modèle pour les couleurs des draps mélangés.
Echantillon,Signifie quelquefoisiJTzç/h/'e, grah-
^deu'r. On dit des bois, des tuiles du grand, du petit
échantillon ,• de: femblable, de différent échantillon.
Echantillon. Se^ dit auffi d’une, certaine me-
fure réglée par les ordonnances , pour diverfes
fortes de marchandifes : en ce ièns , il y a des
échantillons pour le bois de charpente de chauf-
fagej & d1 autres pour les pavég, de grès , pour l’ar-
dojfe, &c. On appelle bois d'échantillon , p a v é
d \ é c h a n t i llo n .ceux qui font .conformes à cette
mefure., . r
É c h a n t il l o n .-Se dit auffi , en ,termes de menuU.
fe r ie & &e charpente , d’un inftrument qui fert au
lieu du trufqain , à prendre & donner les épaifleurs
des bois-. .
ÉCHAUDOIR. ( Te rme de manufacture. ) C’eft
. le lieu deftiné à dégraifter les laines , avant que <fe
les faire filer.
Échaudoir. Eft auffi chez les teinturiers3, upe
grande chaudière, dansJaquelle ils échaudent ïeugs
laines, avant de les meftre à la teinture.
Les mégiffiers ont pareillement des échaudoirs
pour l’apprêt de leurs cuirs,:;le,s bouchers > pour
laver & nettoyer les.abba^is de leurs viapdes , çomipe
fes fraifes ,& les pieds de ,;veau : & les ; marchandes
tripières , pour, échauder les tripes,dont elles,fo,nt
négoce.
(ÉCHAUFFER , PERCER ,. VUIDER UNE
ÉTOFFE, ( T e raies de manufacture, de lainage, )
Ils fe aifent, lorfqae le foulon, par riégligencç ,
l’ayant foulée , ou trop long-temps, ou trop fortement,
la pièce devient trop étroite , & perd
quelque çhofe de fe largeur ordonnée par les réerîe-
mfns, . . . • .,
Les ftatuts de la fergetterie de Beauvais , de x 6 6 j ,
portent : que le foulon qui aura laiffe trop échauf-
f e r x percer , ou vuidçr une pièce d 'é io ffe , fera
condamné attelle amendç qu’il conviendra, arbitrée
par le juge de police, fur l’avis par écrit des pairs
& échevins.. * -
, ÉCHÉANCÉ. Jour où l’on doit payer, ou.faire ■
quelque chofe.
Il fe dit particulièrement, en termes de coin-
merce .de lettres 6* billets de cliçm^e , du jour
auquel leur paiement écheoit ; que l’accepteur- eft
: obligé de les accepter, & que le porteur peut & doit
l exiger ce paiement, ou du moins protefter , en cas
. qu’on refufe de le faire.
Il y a des lettres de change qui n’ont qu’une feule.