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de carême : celle de la Sain t-J ean eft la plus
confidérable. r
T o u r n ü s . Les draps qui s’y débitent viennent
du dehors., paraculièrement de L y o n , n’y ayant
point de manufeaure de lainerie , non plus qu1'
Uialons. Le s marchands qui en font le commerce
°nt un garde-juré pour vifiter & marquer les étoffes
qu s ebitent, la plupart y étant apportées fans
etre marquées.
V e r d u n . Cette ville , non plus que les deu:
precedentes , n a aucune fabrique de draperie : ce
pendant c eft une de celles de la généralité oü i
S en tait un des plus grands commerces , s’en débitant
, annee commune , plus de quatre mille pièces
a t a foire qui s y tient le 28 oftobre.
L e s nrar>prîfLes draperie»sc nqnu!i cs’'wy venJd —en .t , rf.o n.t la plupart du
Languedoc ; ce lont les marchands forains qui en
tont tout fe négoce, n’y ayant pour l’ordinaire à
la im ™ qU Un feul marchand pour les étoffes de
L o n ch an s . Il ne s’y fa it qu e des tiretaines de
d emi-aune de la r g e , od i l n’entre qu e des laines
du .p a y s -q u i font affez g roflières. II y a fe iz e
maîtres faéturiers , q u i en fo n t p a r an ju fq u ’à n e u f
cen t p iè c e s . U n fe u l fo u lo n leu r donne l ’apprêt
du degraiffage & du fo u la g e .
C l u n y . Ses fa b r iq u e s font des tiretaines & des
droguets des laines du pays1,-dont i l fe fait deur
cent pièces par an. Les maîtres fiufturiers n’y font
que cinq ; mais il y a quantité d’affez bons marchands
qui font le commerce .des draperies foraines
que pour la plupart ils tirent de Lyon. Comme elles
viennent a Cluny fans être marquées , ils ont. entre
eux un garde pour la vifite & pour la marque.
, M.a co n . Les fa b r iq u e s y font peu conlïdérables ;
a peine s y fait-il trente à quarante pièces de droguets
tout de laine du pa ys , qui eftaffez groflière.
oon plus grand commerce d’étoffes eft de draperies
foraines , que fes marchands tirent de Lyon fans
aucune marque ; ce n’eft même que depuis l’année
, 91'y J u ds fe font affujettis aux réglemens à cet
egard. Pour leur exécution , ils'ont depuis ce temps-
“,a ™ g *rae-juré de leur corps, qui fait la vifite
des étoffes qui leur viennent de dehors & qui les
marque. 1
I l n’y a que deux maîtres fafturiers pour les fa briques
de la ville.
B o u r g - en-B r e s s e . On y fait deux fortes de droguets
; les uns appelles fa rd y s qui font tout de
la in e , & les autres nommés talanches qui font fil &
lame. O n n’y emploie que des laines du pays , qui
ne font pas fort bonnes ; il s’y en, fait environ cent
vingt pièces par fîx maîtres faéturiers. Il y a deux
foulons pour les apprêts que ces fortes d’ouvriers
ont coutume de donner aux étoffes de laine.
Plufieurs marchands y vendent toutes fortes de j
draperies foraines, qu'ils font pour la plupart venir
de Lyon. Il a été encore plus difficile q u à Mâcon ,
de les affujettir a la vifite & â la marque y mais
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depuis le commencement du dernier fiécle f i 700) :
es reglemens y font affez régulièrement obfervés.
M o n t l u e t . I l n’y a que trois maîtres faéturiers;
ils y font des droguées appeliés f a r d y s , mais en
allez petite quantité. Les étoffes ne s’y marquent
pas , mais font vifitées & marquées dans les lieux
de leur débit.
P o n t - le- V a u x . Les draps qui s’y font n’ont
qu une demi-aune de la rg e , & ne font propres que
pour les payfans ; ils fe-nomment des demi-draps.
domine on n’y emploie que des laines du pa ys , qui
ne font pas excellentes ,' ces étoffes font très-erofo
fieres : on y en fait quatre à cinq cent pièces par
an. Un y fabrique auffi quelques droguets, mais en
petite quantité.
Huit maîtres faéturiers & deux foulons foutien»
nent cette fab riq ue.
C h a r o l l e s . Quelques marchands y vendent des
draperies foraines, ne s’en faifant aucune dans la
ville. Celles qui s’y débitent, viennent toutes de
Lyon ; mais comme on les envoie fans être mar-
quees , elles y reçoivent la vifite & la marque du
garde-juré des marchands drapiers.
Mont-Saint-V incent. Ce lieu-eft très - commode
pour l’établiffement d’une manufaéture. On y
recueille quantité de lame d’une excellente qualité ;
les eaux y font bonnes pour la teinture & le foù-
, &e “ s’y trouve de la terre très - propre au
degraifiage. /
ces avantages y avoient fait commencer une
raonque de draps, vers la fin du dernier fiécle
( i6p8) , mais, foit qu’elle ait été *ial: foutenue ,
foit pour ejuelqu’autres raifons-, elle n’a pas éu le
lucces qu on pouvoit en efpérer.
•11 Ü^ °NNE* ^ â <îuun faélurier dans, cette
r u î - ferSes qu’il fait font de deux tiers, toutes
femblables à celles qui fe font à Dij'on.
- Pour compenfer ce défaut de fabriquans, il y a
plufieurs. riches marchands qui font le commerce de
toutes fortes dé draperies foraines , pour lefquelles
ils font exempts de droits dè fortie, à caufe qu’ils
les envoient toutes â l ’étranger.
Ils ont été des derniers de la généralité â exécuter
les réglemens concernans la vifite & la marque ;
orefentement, ils ont un juré pour l’ûne & pour
' autre. * r
B e l l e g a r d e . Nulles manufactures. Plufieurs
marchands y yendent toutes fortes de draperies des
provinces & des fabriques voifines.
A u t u N; Les. manufactures de cette ville font des
«raps , des crêpons & des toiles.
Les draps portent une aune de la rg e , font forts
. & bons pour lés troupes; il s’en fait environ cent
! foixante pièces.
Les crêpons font pour l’ufage des bourgeois, 8c
I pour les diftinguer des crêpons communs, on les
I appelle crêpons fo r ts : le produit n’en eft pas fi
confidérable que'celui .des draps : les uns & les au-
1 très font faits de laine du pays.
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v Les toiles font de trois quarts & demi de large ;
il s’en fait quatorze à quinze cent pièces.
.Douze maîtres faéturiers & deux foulons, entretiennent
les fabrique s de lainage de la v ille , &
pour le commerce des draperies foraines, il y a
quantité de marchands, & une foire affez Confidérable
au mois de feptembre , où il s’en débite plus
de fix cent pièces.
Chastillon-sur-Seine. Ses faéturiers, qui font
au nombre de plus de vingt-cinq, ne font que des
ferges drapées 8c croifées, d’une aune de large.
L e produit, année commune, en eft de plus de
mille pièces. Un feul foulon travaille pour cette
fa b r iq u e.
Outre le commerce des ferges qui- fe font dans
la v ille , il s’en fait encore un affez confidérable de
toutes fortes de draperies foraines, par plufieurs
gros marchands qui y font établis.
JoiGNY. Il s’y fait des draps d’une aune de large,
& des droguets de demi-aune, mais peu , le tout
n’allant qu à 5 0 ou 00 pièces par an. O n n ’ÿ emploie
que des laines du pays, qui font groflières. Trois
maîtres faéturiers & autant de fou lon s, travaillent
pour ces deux fab riq ue s •
Sens. Ses fab riq ue s confiftent en draps d’une
aune , & en droguets fil & laine : les uns & les
autres de laines du pays. Il s’en fait en tout cent
- pièces. Cette manufacture a onze faéturiers & un
foulon.'
Ses marchands drapiers font un affez bon commerce
des étoffes de draperie , qu’ils font venir de
dehors, particulièrement pendant la foire qui s’y
tient au commencement du carême.
Villeneuve-L ’Archevêque & Bigny. I l fe
fait dans ces deux lie u x , des draps d’une aune de
large , dont le débit, pour la plus grande p artie, fe
fait aux marchands de Troyes. Villeneuve en donne
cent pièces , & B ign y environ cent dix ou cent
vingt. Les faéturiers y font à peu près aü même
nombre, ce qui ne paffe guères dix : la première a
un foulon, Tautre n’en a pas.
A n c y - le- F r a n c . Les fabriques de draps d’une
aune, que M. de Louvois y avoit établies, font
tombées à fa mort, & le beau moulin à foulon
qu il y avoit fait conftruire, eft prefque refté inutile.
On y. fait préfentement des ferges croifées, qui font
tres-bonnes ; elles fe vendent aux marchands de
Troyes.
. C h a s t e a u -R e n a r d . Il s’y fait cinq ou fix cent
pièces de draps d’une aune de large , qui fe débitent
aux marchands de T ro y e s , qui les vendent enfuite
pour les habillemens des troupes. Cette 'manufacture
occupe trente-deux maîtres facturiers & quatre
foulons. ^ 1
T oussy. C eft la même qualité de draps que ceux
de Château-Renard ; il s’en fait environ cent pièces j
par douze maîtres faéturiers., qui ont deux mai- j
très foulonniers pour les apprêts, Il s’y fait auffi |
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quelques droguets : les uns & les autres, de laine du
pay s- . - :■
I l faut remarquer qu on a.employé dans cet é ta t,
des manufactures de la généralité de B o u r g o g n e ,
quelques lieux de fabriques , qui font de la généralité
, ou de Paris, ou d’Orléans j mais on a cru q iy l
falloit plutôt fuivre le département de Y infp ecteur
des manufactures , que celui de Y intendant de la
Bourgogne. Cette irrégularité étant d’ailleurs très-
peu confidérable.
C o m m e r c e d e l a F r a n c h e - C o m t é .
Les bleds, les avoines & autres grains de cette
province ; fes mines de fer & fes forges ; fes bois,
fes falpêtres , fes fels , fes haras , fes beftiaux, fes
beurres fes fromages , font prefque tout fou
commerce.
Les Suifles & les Génevois enlèvent ordinairement
une partie des bleds de Franche-Comté ; on en
conduit auffi beaucoup à Lyon par la Saône : pour
les avoines & les autres grains, on les tranfporte
dans les provinces voifines.
Les rivières de Saône, du D ou x , de Lou gnon, &
de la Loure , & quelques ruiffeaux , font travailler
plus de trente forges ou fourneaux, où il fe fabrique
des fers de tout échantillon & de toute
efpece ; fur-tout, l’on en tire quantité de bombes 8c
de boulets pour l’artillerie de terre, & pour celle
de la marine.
Les connoiffeurs croient qu’il feroit également
facile & utile d’établir d’excellentes inanufaélures
d’armes à feu, foit à Befançon, foit à Pontarlier,
tant à caufe de la bonté du fer de Franche-Comté,
que pour le grand nombre d’habiles armuriers qui
font dans ces deux villes 5 les cations de fufils , de
moufquets & de piftolets qui s’y fabriquent, &
dont il fe fait un grand négoce , étant déjà fort en
réputation.
Les bois qui fe coupent dans les pays montagneux,
( comme on parle dans la province j , fourniffenc
des mâts, dés planches & autres pièces de feiage ,
propres aux conftruétions de la marine ; il s’y fait
auffi quantité-de mairain.
La plupart de ces bois fe mettent à flot fur les
rivières du Doux , de Lougnon & de .la L o u r e ,
j'ufqu’aux embouchures où elles fe jettent dans la
Saône , qui les porte enfuite à Lyon.
Les falpêtres qui fe font en Franche-Comté,
montent, année commune , à douze cent milliers ,
qu’on pourroit augmenter de beaucoup avec quel-
qu’attention & peu de dépenfe.
Les fels fe tirent des faiines de là montagne dorée
, ainfi nommée du riche tréfor qui y eft renfermé,
qui pourtant ne confifte qu’en deux puits, ou
écoulemens d’eaux, mais qui font intariffables,
& qui fourniffent une quantité extraordinaire de
fel.
C e fel fuffit, non-feulement â la province, mais