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des gue\es des Indes en aunes de Paris , feivant la j
même régie qui en a été donnée à l’égard de la gue\e de Perfe. V o y e \ l e s t a b l e s .
G U IB E R T . Efpèce de toiles de lin Blanches qui
fe fabriquent à Louviers près de Rouen $ il s’ en
fait de fines -, de moyennes & de groffes.
Ces fortes de toiles qui ont pris leur nom de
l ’ouvrier qui en a fabriqué le premier , fe vendent
à la pièce depuis foixante & dix jufqu’à foixante
& quinze aunes ; leurs largeurs ordinaires font de
deux tiers , de trois quarts & demi, 8c d’une aune
mefure de Paris.
Elles s’emploient ordinairement en draps & en
chemifes pour hommes & pour femmes : leur con-
fommation fe fait prefque toute dans le royaume,
mais Paris eft l’endroit où il s’en débite le plus.
G U IB R A Y .F o ire célébré qui fe tient dans un des
fauxbourgs de la ville de Falaife en baffe Normandie
: elle a pris fon nom de ce fauxbourg, qui lui-
même l’a emprunté d’une chapelle de la Vierge nommée
Notre-Dame de la G uib ra y qui n’en eft pas
fort éloignée.
Cette foire fi fameufe dans toute l’Europe , &
qui tient en France le premier rang après celle de
Beaucaire, a été établie , à ce qu on croit , par
Guillaume le conquérant, duc de Normandie &
roi d’Angleterre. Ce prince en confidération de ce
qu’il étoit né à Falaife , accorda à cette ville de
grands privilèges, & particulièrement une exemption
de tous péages & impôts pour la nouvelle foire
dont il y fit en même temps i’établiflêment : exemption
dont elle jouit encore , mais pourtant fans diminution
des droits des traites établis depuis , qui fe
paient en entier aux bureaux du roi.
L ’ouverture de cette foire fe fait le feiziéme août ;
elle dure quinze jours, huit qu’on appelle la grande
femaine pour les françhifes , & le refte qu’on nô ramie
Iz.petite femaine, plus par coutume que par
privilège : c’ eft dans la première femaine qu’il y a
le plus grand concours d,e marchands , & que fe
fait tout le commerce | dans l’autre on régie fes
affaires Jk. on fe prépare au retour ; on y fait toutefois
quelque négoce.
I l n’y a point de forte de marchandifes qu’on
n’apporte à la G uib ra y , ni de provinces de France
d’où il n’y vienne des marchands : il en vient aulfi
quantité des pays étrangers, foit pour vendre foit
pour acheter;.
Les plus précieufes de ces marchandifes font la
joyaillerie & l’orfèvrerie , dont une partie eft apportée
de Paris \ 8c les épiceries & drogueries qui
viennent du dehors du royaume , ou des provinces
qui font ce commerce, & où elles arrivent
par le retour des vaiffeaux François. Les autres,
marchandifes font toutes fortes d’étoffes d’o r , d’argent
, de foie , de, laine , de coton , Hcc. 8c quantité
de toiles.y de. fils & de chanvre qui fe recueillent
ou qui fe fabriquent dans la province , ou que les
marchands forains y apportent d’ailleurs. Ce qui fait
un des plus confidérables commerces de cette foire,
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font les chevaux dont il y a telle année qu’i l s y etf. •
vend au delà de quatre mille.
Les deux infpe&eurs des manufactures de Caen
dont l’un a l’infpeftion fur les étoffes de laiueiie,
& l’autre fur les toiles , & dans le département
d e fq u e ls fe trouve la foire , font tenus de sy.tranf-
porter à fon ouverture avec les maîtres & g a rd e s
& jurés, & le juge de police des manufactures,
pour vifiter & marquer les étoffes & les toiles ,
& failli- celles qui ne font pas conformes aux rég
i e m e n s .
Les-directeurs généraux des cinq groffes fermes
établis à Caen, à Laval & à Alençon , ont pareillement
coutume de s’y trouver pour veiller^aux intérêts
de la ferme, & empêcher qu’il ne s’y paffe
1 rien au préjudice des droits des traités.
Outre les marchands qui s’affemblent pour la
vente & pour l’achat , & les'commis riécéffaires à
la police de la foire, il s’y fait encore un grand
concours de nobleffe & de peuple des environs attirés
par les divers divertiffemens q u i y continuent
tout le temps qu’elle duré ; ce qui ne contribue pas
peu à la rendre plus belle & plus marchande.
G u i b r a y . On appelle f i l de g u ib ra y un fil d e -
toupe blanchi, dont les ciriers fe fervent pour faire
la mèche des cierges , de la bougie filée & des 'collets
de flambeaux de poing.
G U ID E S . On nomme ainfi fur la rivière de Loire
les balifes & enfeignemens qu’on met dans les paf-
. (acres 'difficiles > pour marquer le véritable coins
de°l’eau , & affurer la navigation & le commerce
de cette rivière.
L a déclaration de 1703 , donnée en faveur àe h
compagnie' fréquentant la rivière de L o i r e , défend
d’arracher ou changer les guides àppellés b a life s ,
à peine de 50 1. d’amende.
G U IG N O L E . ( Terme de balancier. ) C ’eft une
efpèce de pied fiir lequel on lu (p en d les trebuchets
ou les petites balances , afin que la pefee fe fafle
plus iufte. On s’ eri fert dans les monnoies , & p re fque
tous les marchands merciers en détail aufll-
bien que les.épiciers, droguiftes 8c autres marchands
qui débitent en petits poids , en ont fur leurs
comptoirs..
G U ILD IN E , ou G U ILD IV E . Eau-de vie de
fucre qui fé fait au Brefil & qui fait partie, du négoce
des Portugais de Rio Jenrieiro avec les Efpa-
gnols de Buenos-Ayres. ' " , ,
GUIM BARD E S. Nom que l ’on donne du coté
de Lyon à certaines efpècès de longs chariots a
quatre roues , qui fervent à voiturer les marchandifes
quand les rivières ne font plus navigables
à caufe de la grandeur des eaux ou des glaces : les
marchands Lyon nois, envoient leurs marchandifes
à Paris fur des guimbardes.
G U IM PE . Droit qui fe lève fur le fel dans quelques
endroits de la Bretagne , particulièrement dans
toute la prévôté de Nantes.
I l eft dit dans la pencarte de cette prévôté, que
le roi & duc prend par chaçun an , fur le fel pallan
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le trépas de Saint-Nazaire, le droit appellé le devoir
de guimple , c’eft-à-dire , le devoir de falage
fur trois vaiffeaux , portant chacun plus de fix
muids de f e l , mefure Nantoife, au choix & élection
du receveur , une fois e» l’an, comme dit eft.
G U IN D A G E . Terme de commerce de mer, qui
fe dit du travail & du mouvement qui fe fait pour
la charge & décharge des marchandifes d’un navire.
On le fert auffi de ce terme pour exprimer les
falaires qui fe donnent aux matelots pour faire cet
ouvrage : ainfi l’on dit, ces matelots ont été payés
de leur guindage ; pour faire entendre , qu’ils ont
été fatisraits de leurs peines , pour la charge ou décharge
des marchandifes d’un vaiffeau.
G u in d a g e . Se dit encore des palans 8c autres
cordages qui fervent à charger ou décharger les
marchandifes d’ un bâtiment de mer. Les dommages
& accidens qui arrivent aux marchandifes par le
défaut des guindages 8c cordages , font réputés
(impies avaries , & comme tels doivent tomber fur
le maître , le navire & le fret. A r t. 4 du tit. y
du livre 3 de Vordonnance de la marine du mois
d’.aoât 1681. *
G U IN E A T U F -L O N G É E . To ile de coton &
de foie, qui fe fabrique aux Indes orientales j les
pièces ont fix, huit ou treize aunes de long fur cinq
fixiémes ou deux tiers de large. '
G U IN É E . Monnoie d’or qui fe fabrique en An gleterre
, ainfi nommée de ce que les premières furent
fabriquées de la pou dre d’or apportée de Guinée
par les vaiffeaux Anglois.
L a guinée avoir d abord été frappée pour valoir;
jufte vingt shillings ou* la livre fterliag. Depuis elle
a été augmentée d’un shilling & demi ; mais ceci
feulement par un confentement tacite parmi les Am-
glois fans aucune loi publique. Elle a continué fur
ce pied pendant plus d’un demi-fiècle y mais depuis
quelques années fe valeur eft, fixée par a&e du parlement
à vingt-un shillings feulement', & ne paflè.
jamais dans le commerce pour davantage. Voye\
LA TABLE DES MONNOIES,,
G U IN É E , ou G U IN E A ; C ’eft auffi. une. toile
de coton blanche , plus fine que groffç ,. qui vient
des Indes orientales , particulièrement de Ponti-
çhery. L a pièce eft de vingt-neuf aunes 8c demie à.
çrente aunes, fur fept huitièmes de largeur.
Les guinéas-flufs font des toiles de coton des
Indes orientales , rayées , blanches & bleues , leur
longueur eft de trois aunes & demie fur deux tiers
de large. On l’appelle guinée , parce qu’elle eft
bonne pour la traite que les nations d’Europe font
fur les côtes d’Afrique \ elles ne font glières differentes
des tapfels, hors que ces dernières font d’un
plus grand aunage.
G U IN G U A N S . T o ile de fil de coton quelquer
fois mêlée de fil.d’écorce d’arbre , qui n’eft ni fine
ni groffe *, il y en a de bleue & de blanche , dont la
pièce contient pour l’ordinaire huit aunes de long ,
fur trois quarts à cinq fix de large. On tire ces fortes
toiles des Indes orientales , particulièrement' dç
Çofnmçrçe. Toifie I f Pa r t. I I ,
Bengale r il y a auffi des guinguans ou gingans
qui font moitié écorce & moitié foie. F -.E corce.
G U IN G U E T . O n appelle camelots gu in gue ts ,
de petits camelots très-légers, qui fe font dans la
fayetterie d’Amiens ; il y en a d’unis & de rayés , leur
largeur eft de demi-aune.
G U IPER . Terme de pajfementier-boutonnier 8c
de tiffutier-rubanier. Il lignifie tordre les fils pen-
dans d’une frange par le moyen de l ’inftrument qu on
nomme- guipoir.
G U IP U R E . Sorte d’ouvrage qui n’eft autre chofe.
qu’une efpèce de dentelle ou pane ment compofé de
cartifane & de foie tortillée , qu’on a mis autour d’un
cordon de foie ou de fil: cette foie tortillée s’appelle-
auffi guipure , d’où il-y a de l’apparence que tout
1 ouvragé a pris fon nom.
Les guipures fe fabriquent ainfi que les dentelles
fur un oreiller, avec des fufeaux 8c des épingles en
fuivant un deffin : il s’en fait de plufieurs couleurs
,8c nuances, de fines , de moyennes & de groffes ,-de*
larges , de moins larges 8c de très-étroites j les plus
étroites fe nomment tête de more.
Moins il y a de cartifane dans les g u ipu r e s , 8c p lus
elles fout eftimées ; la cartifane ne pouvant fbutenic
l’eau fans fe g âter, à caufe que ce n’eft que du par*
chemin ou velin couvert de foie.
I l s’en confommoit autrefois une quantité prodi-
gieufe dans le royaume j mais depuis que la mode
en eft paffée en France , n’y ayant à préfent que les
payfennes qui en portent, elles s’envoyent prefque
toutes en Eipagne , en Portugal, en Allemagne 8c
dans les Indes Efpagnoles où elles font fort en ufage.
Les guipures font une portion du négoce des marchands
merciers & du travail des paffementiers-bou-
tonniers, étant permis,à ces derniers fuivant l’article
19 de leurs ftatnts.du mois.d’avril 1653, d’en faire de
toutes fortes, de plattes , de rondes , & à dentelle or
■ &-argertt grapé Sc frifé.
G U ITR AN . Efpèce de bitume ou de p o ix . Voy*
G q u l d r a n .
î G U L D E N , ou G O U L D E , comme on le pro-
k »onceen François. C ’eft une monnoie d’argent qu’on
fabrique en A llemagne , de la valeur de quarante fols
de France.
I l y a auffi des gûldens de Flandre»
Il y a pareillement en Hollande , partîculiéremenC
à Amfterdam, deux fortes de monnoie d’argent à qui
on donne le nom de gulden ; l’une qn’on nomme
■ fimplement gulden qui eft le florin. L ’autre qu’on
appelle gout-guldeny ou flo r in d 'o r , quoiqu'il ne
foit que d’argent & même, d’affez bas titre.
LES TABLES DES MOHNOIES.
G U P P A S . Poids dont on fe fert dans auelques
villes du détroit de M alaca, particuliérement aQueda»
Quatre giippa s font le guantas , & 16 guantas font le
h a lî, oun a li; il faut 15 halls p o u lie bahard pelant
450 livres poids dç marc. V o y e r les tables des
p o i d s .
G U R . T o ife de çoton blanche que les Anglais
T u