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HUISSIER. Officier qui exécute les jugemens
rendus parlesmagillrats, qui en lignifie les fentences
& arrêts, qui dreiîe divers aéles , procédures , procès
verbaux ^ &c.
H u is s ie r - P k iseu r . Officier du ch â te le t, qui
mec le prix aux meubles, hardes, tableaux , &c. qui
fe vendent en juftice , ou qui relient après le décès
des perfonnes fur les effets defquelles. on appofe le
Ice lle , lorfqu’on en veut faire la vente en public.
H u issier-V is it eu r . On appelle à in fid an s les
lièges & jujrifdiétions maritimes , de petits officiersj
quelquefois en titre d’offices, 8c quelquefois feulement
commis par les* juges de Marine„ établis pour
faire la vifite dès vailfeaux marchands, foie en entrant
dans les ports , foit en fortant defdits ports.
L e titre 4 du livre 1 des ordonnances de la Marine
de F rance de 1681 & 1685, règlent en lix articles
les. fonctions de Ces huifjièrs.
Par le premier article, il leur eft ordonné de faire
la-vifite des vailfeaux incelïamment lors de leur
départ ou dé' leur arrivée , a peine de tous dépens ,.
dommages & intérêts procédans de, leur retardement.
‘ Ils font tenus par le fécond article d’obferver en
faifant leurs vifites , de : quelles marchandifes les
vailfeaux font chargés , quel ell leur équipage, quels
pàlfagers ils mènent 3 & de faire mention dans
leurs procès-verbaux du jour du départ ou de l ’arrivée
des bâtimens ,& des falaires qui leur auront
été payés pour leurs vjfires & vacations.
L e troilième article leur enjoint de tenir regillre
Icoté & paraphé par le lieutenant du liège de
’ amirauté , pour y enregiftrer fommairement le
contenu en leurs procès-verbaux de vifite 3. lequel
regillre doit être clos par le juge à la fin de chaque
année.
Ils font obligés par le quatrième article x de s’op-
pofer^au tranlport des marchandifes de contrebande
o u déprédées, avec injonélion de les faifir, & en
faire leur rapport, à peine de 300 liv. d’amende
& de punition exemplaire.
11 leur ell ordonné par le cinquième article , d’empêcher
les maîtr.es des bâtimens de faire voile fans
congé1, ou de . décharger des marchandifes avant
«l’avoir fait leur rapport de leur voyage.
Enfin pour faciliter les fonctions des huiffiers-
y ijiteu r s , les maîtres, capitaines & patrons des vaifi-
{eaux, font tenus par le fixième & dernier article , de
ne les y point troubler, lorfqu’ils fe préfententpout
faire la vifite dans leurs bâtimens, à peine d’amende
arbitraire.
H U IT . Pièce de huit. L e huit excède,le fept
d’une unité-
En Efpagne on nomme Vécu ou p a ta g o n , pièce
de h u it-, parce q u e lle vaut huit petites réales. Voye-^
XA TA B L E . ;
H u it ièm e . D r o it d’ aides qui fe lève en France,
fur les vins vendus à pot & par alfiette;
H UM EU R . .(. Terme de mégiffier. ) Gn d it ,
faire prendre l’humeur aux peaux, de mouton qu’on
palfe en mégie 3 po.ur figniâer , le s laijfer fhjiînec-
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ter dans une. cuve fèche, od on les met àprès les
avoir trempées dans^de l’eau claire pour les préparer
à cette façon qu’on appelle ouvrir les p ea u x .
H U N D R ED . On nomme ainfî en Angleterre
ce qu’on entend ailleurs par le mot de quintal.
Uhundred ell de n i livres d’avoir du poids, qui
efl la livre la plus forte des deux dont les Anglois
fe fervent. Cette livre eft de feize onces, qui ne
rendent à Paris que quatorze onces cinq huit 3 erç
forte que .le quintal de Paris qui efl de ce'nt livres,
faifant à Londres cent neuPlivres , le quintal Anglois
eft d’environ deux livres & demie, ou trois
livres plus fort que celui de Paris. Voye3 l a t a b l e .
H U N E , (Terme de marine. ) Ç’eft une efpèce de
petite'plate-forme foutenue par des barres de bois ,,
qui régne en faillie & en rond autour du mât dans
le ton.
I l n’y a proprement que quatre hunes dans les
grands vailfeaux ; fçavoir, la grande hune , la hune
de misène, celle du beaupré, & celle d’artimon 3
on donne néanmoins encore le nom de hune aux
barres qui font aux- autres moindres mâts.
H U N IE R S . Ce font les voiles qui fe. mettent aux
mâts de hune, c’ eft-à^dire, à. ceux qui font élevés
au-deffus. du grand mât & du mât de misène 3 l’un
s’appelle le grand hunier , & l’autre le petit,
hunier*-
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H Y A C IN T H E , ou JA C IN T E , que l’on écrie
quelquefois. H IA C IN T E . Pierre précieufe qui
prend fon nom de la fleur hyac inthe, à caufe de
la couleur.
Il y a de quatre, fortes $ hyacinthe., celles dont
; la couleur eft mêlée de vermillon , celles d’un jaune
de fafran, celles de couleur d’ambre 5 & enfin
■ celles qui. étant prefque blanches, n’ ont, qu’un léger
rouge mêlé dans leur couleur.
, Les hyacinthes qui viennent d’orient fe trouvent
dans, les royaumes de Calecut & de Gambaye.. En
| occident on en trouve en Portugal & en Bohême.
Ces pierres font faciles, à. graver 3 mais fouvent
la gravure coûte plus que la pierre elle-même.
Les anciens en faifoient des amulettes,, ou efpèces
de talifinans , & les portoient ou pendues au col ,,
ou enchaffées dans un anneau, contre la pefte. Leur
crédulité, leur attribuoit encore quantité d’autres,
vertus que la raifon & l’expérience démentent.
U hyacinthe dont on fe fert. en médecine , & de
■ laquelle la confeélïon drhyacinthe prend fon nom,.
eft une pierre précieufe , dont il y a de trois fortes.,
L a première eft la hyacinthe foupe de la i t , qui eft.
une petite pierre de la gi-offeur & figure d uij
moyen grain de fel affez tendre.
L a fécondé eft. une piètre rougeâtre de nus 8C
dedans, naturellement- taillée en pointe de* diamant..
Il s’en trouve en-Pologne, en Bohême, en Siléfic ,
& en quelques lieux a Italie.
L a troifième efl blanche , mêlée de jaune'& de
quelque» autres couleurs. Elle fe__tire des mêjncs
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endroits -que la. rouge. I l n’y a proprement -que la
première forte qui foit propre à .la confection de
hyacinthe , quoique quelques droguiftes & apothicaires
y fubfticuent afièz louvent les autres. .
Il y a d’autres pierres de la groflèur de la tête
d’une épingle, d’un rouge brillant, qu’on veut faire
pafler pour véritables hyacinthes. Les marchands ,
épiciers-droguiftés les appellent ja r g o n s par nié-!
pris. Elles le trouvent en F rance, & fur-tout en
Auvergne.
L a confection de hyacinthe eft un éle&uaire
liquide & ' cordial,. compofé de diverfes fortes de
pierres précieufes, particulièrement de celle dont
elle a fa dénomination , de certaines fortes 4e terres,
de quelques graines , dê diverfes racines^ d’ os de
coeur de c e r f , de co ra il, de plufîeurs fyrôps , & de
beaucoup d’autres drogues bien broyées enfemble.
Quoi qu’il en foit de fes vertus & de fes propriétés
, elle doit être choifîe de bonne confiftance,
nouvelle, & d’un vermeil tirant fur le jaune. Le
plus sûr néanmoins, malgré ces marques de bonté ,
eft de n’en point acheter que de marchands droguiftes
de probité , n’y . ayant guères de drogues fi faciles
à fofiftiquer, ni qui le foit plus ordinairement.
H YD R A R G 1RE. Mot grec avec une terminaifon
fratiçoife. Il vient à’hydrargirum , qü? fîgnifie y if-
argent. Les chimiftqS'& les artiftes qui aiment le
myftérieux & les. grands mots , s’en fervent plus
volontiers que du terme de vif-argent.
H Y PO C IS T IS ou H Y P O C IS T E . C’eft tout en-'
femble le nom d’un fuc qui entre dans la compofi-
tion de la thériaque, & de la plante de laquelle on
le tire.
Cette plante n’eft proprement qtie le rejeton,d’unê
autre qu’on nomme Ladanum, & qûi ‘eft Une des_
deux efpèces de ciftus. Il y en a 'de mâle 8c de
femelle 3 le mâle a fes fleurs femblables à celles, du
grenadier 5 celles de la femelle font blanches. Les
feuilles de l’un & de l’autre font longues , & approchantes
des feuilles de fauge.
U h y p oc ijlis eft fert commun en Provence & en
Languedoc, où l’on y recueille & prépare le fuc.
C’eft d’où les marchands épiciers-droguiftes de Paris,
le font venir.
Il faut le choifir cu it, en bonne confiftance j, c’eft-
à-dire , ferme, d’un noir luifant, le moins brûlé Scie
plus aftringent au goût qu’il eft poffible.
On fubftitue quelquefois cette drogue à l’aca-
eia-vera. Elle entre auffi dans la compofition de
l’emplâtre noire du prieur de Cabrière, dont la recette
a été rendue publique.
H Y PO C R A S . Breuvage agréable que l’on fait
ordinairement avec du vin , du fucre , de la canelle,
du gérofle, du gingembre, 8c autres tels ingrédiens,
mais qui femble paffé de mode.
H Y rO L A P A T H U M . Efpèce de rapontic ou de
rhubarbe. Il y. en a de deux fortes 3 l’un fauvage qui
vient fans culture , l’autre qui fe cultive dans; les
jardins. Voye\ rhubarbe.
HYPOTHEQUAIRE. On nomme créancier hy}
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p o t h é q u a i r e , Celui dont le contrat eft paffe par-
devant notaires, ou reconnu'en juftice. .
H Y P O T H È Q U E . Privilège que les créanciers
ont fur- les immeubles de leurs débiteurs, foit en
vertu, de contrats , obligations , tranfaèlions. ou autres
acies. paftes. ou'. reconnus pardevant notaires.,
foie aufli.en conféquence 4e^jugemens., .feptences. ou
arrêts..
. Dans les faillites & banqueroutes les créancers
fondés en h y p o t h è q u e s , font préférés aux créanciers
chirographaires, c’ eft-à-dire, à ceux qui...ne rapportent
pour titres de leurs créances que des lettres
ou'billets, de change, ou de fimples promefles 8c
.autres femblables écritures fous fignature privée ,.qui-
n’ont point été reconnues^ en juftice. Quelques ne-
gpcianS- fe fervent du mauvais terme latin h y p o r
t h e c u , pour dire, h y p o t h è q u e . ■
H y p o t h è q u e . Donner de l’argent a. h y p o t h è q u e ,
eft aufii un terme de négoce rapporté par M. Sa*-
vary dans fon Parfait Négociant, à la fin du chapitre-
3 du livre 5 de la fécondé partie.-Voici comme il
s’explique fur ce terme.
« Pour ne rien omettre de tout ce qui concerne
» le commerce de Smyrne, il faut fçavoir qu’il s en
. ç fait encore un très-avantageux, qui eft de donner
». de l’argent à h y p o t h è q u e ,- fur lequel il y a a
» gagner quinze^ ïeize & dix-fept pour cent 3 pour--
‘ » quoi les marchands négocians de Marfeille y
» portènt quantité de piaftres, & particulièrement
. » des févillanes & de grands poids , non-feulement
» pour des troquer 8c échanger avec les Perfans
» pour la monnoie courante -‘du p a y s , fur quoi il
! >>y a à gagner pour' le : change neuf à dix pour
1 » cent,/mais encore pour? le donner à h y p o t h è q u e :
» aux Juifs & Arméniens qui achètent à Smyrne
,» lès foies & les cires, pour les tranfporter en Italie
» & à Marfeille. L ’on donne même encore l’argent
» à h y p o t h è q u e aux -marchands & négocians de--
' » Marfeille & autres nations.
' ■ » Mais comme ce mot d’h y p o t h è q u e n’eft connu q u e
» de peu de perfonnes, il èft néceflaired’en donner
» l ’explication. Donner l’argent à h y p o t h è q u e , eft
.» par exemple , quand un Arménien ou un Juif voit
» qu’il' y a grande abondance de foie , de cire , ou
>v autres marchandifes propres pour la chrétienté,
; » & quelles font à j,ufte prix , n’ayant pas d’argent
» pour faire leurs achats , ils en empruntent des
» marchands & négocians Marfeillois ,' -ou d’autres-
» villes d’ Italie qùi en ont à Smyrne 3 & pour lar
;» sûreté ils hypothèquent, ou pour mieux dire, ils
». affeèlent & obligent fpécialement les marchan—
» difes qu’ils chargent fur leurs vaifteaux pour Mar—
- » feille ou pour d’autres villes d’Italie ,& pour cela
» ils donnent quinze, feize â dix-£ept pour cent
’ » pour le change de l ’argent'qu’on leur donne p o u r
. » lefdits lieux 3 & quand les Arméniens ou Juifs;
'.» font arrivés à bon p o r t , & qu’ils ont vendu leurs-
» marchan difes , les négocians q ui leur ont donné:
'» leur argent à Smyrne, font payés par préférence:
.» fur l’argent provenant. de la vente defdites mar—