toutes de laines du pays. A Beaufort i l y a neuf
maîtres & quatorze métiers, & à Durtal quatorze
maîtres, vingt métiers & deux foulons.
Ces deux villes ont aufli des tanneurs , l ’une fîx
& 1 autre onze. I l n’y a que la dernière qui ait des
chapeliers , mais feulement deux.
. ^ es e£uffçs de Beaufort fo débitent dans le pays,
& celles de D u r ta l , partie dans le p a y s , le relie
a A n g er s, à Saumur & à la Flèche.
C O M M E R C E D U M A I N E .
- P A Y S D U M A IN E . L e plus grand négoce
qui le faifoit autrefois dans cette province, étok
Celui de lafeçgetterie; & les étamines du Mans
font encore très-eftimées.
Les manufactures de lajneries y font préfen-
tement beaucoup diminuées, fur-tout dans les élections
de Mayenne & de L a v a l , foit parce que les
laines y font trop dures, foit parce que la plupart
des ouvriers de la forgetterie l ’ont quittée pour travailler
en tilïèrie.
' -^a grande quantité de lins & de chanvres qui fe
recueille dans le pays,, y a toujoujours fait fleurir
*e commerce des toiles-, & fo u y a vu jüfqu’à vingt
mille ouvriers occupés dans ces fortes de fabriques,
y compris les üleufos & les devideufos. j
I l fo fait a Laval & dans toute fon éleôion , des
toiles très-fines , qui en portent le nom. On prétend
que cette manufacture y a été établie vers
fa n 12518 , par des ouvriers de Flandre qui avoient 1
fuivi Beatrix , femme de G u y de Laval IX du nom.
Ce commerce rôule fur trois fortes de perfonnes;
les marchands en g ros, qui achettentles toiles écrues
pour les faire blanchir ; les marchands tiflïers, qui
achettent le fil 8c l ’affortilTent pour faire les trefles,
les chaînes & les ourdiffomens; & les ouvriers à
façon , qui travaillent pour les maîtres & quelquefois
pour eux-mêmes.
L e débit de ces toiles fe foie pour la p lus grande
jpartie a Saint-Malo , d où on les fait palier en Efoa-
gne. Le s marchands de la ville de T royes en Champagne
, en tirent aulfi beaucoup en écru, qu’ils font
blanchir dans leur blanchirie.
Outre le négoce des toiles, on en foit encore à
L a v a l , un allez confidérable, des marchandifes du
p a y s , par la rivière de Mayenne, avec les provinces
voifînes. Celles qu on y amène , font toutes
groffes marchandifes, comme desardoifos d’Angers,
des pierres 4e tuffau de Saumur, & des pi'éîres de
moulage de Touraine. On y conduit aufli des vins
d’Anjou & d’autres crus.
Les marchandifes dont les voituriers fe chargent
pour leurs retours , font du fe r , des verres, & du
bois de mairain, que l’on tire des forges , des verreries
, & des forêts du bas Maine,
Les toiles de Mayenne , font a peu près de la-
qualité de celles de Laval,- & fou vent on les vend1
comme fi elles fe fabriquoient dans cette dernière
ville.
On ne fait 4 la Ferté-Befnard qu’une forte de
grofle toile , qu’on nomme communément treillis .
V o y e % t r e i l l i s .
^ Le s blanchiries de L a v a l, pour les toiles, aufli-
bien que celles pour les cires , font confidérables.
Celles des cires des environs du M a n s , le font encore
davantage j & c’eft dans cette ville que fo foit
le plus grâna négoce de la province, foit de cire
ouvree,. foit de cire non-ouvréè, fur-tout la bougie
qu on y fait eft très-belle & fort recherchée; aufli
les marchands cîriers de Paris qui tirent du M a n s
des cires blanches non-ouvrées , fo plaignent qu’ils
n en reçoivent tout au plus que de la fécondé &
troifiéme fortes , ce qui ne manque pas de mettre
une grande, différence entre Ju bougie du M a n s 8c
celle de Paris , & de conferver la fupériorité à la
première.
On avait voulu établir au M a n s une manufacture
de toiles, hiais elle n’y a pas réu fli, & il ne s’y
en foie que de fort groffes, qui fe vendent écrues ,
& fans être blanchies.
Les verreries d eGa ftines , de’M a reîl, de Sain^
Denis Dorgue s, & quelques autres, font fubfifter
plufieurs familles de pauvre nobleflè. L e verre qui
s’y f a i t , fo débite dans le pays & dans les provinces
voifînes ; il s’envoie même des verres à boire
& des bouteilles de gros & de petit verre, jufqu’à
Paris»
Il y a des mines de fer dans les paroiflès d’An-
douilles , de Cheflons , -de S illé , de Bourgon & de
Vibray ; & environ une douzaine de forges à Montreuil
, à Cornée, à Saint-Jeme , a Champon, a
Saint-Léonard , à Chemiré & à Saint-Denis Dorgues.
Les deux carrières de marbre, l’une ouverte à
Saint-Bertin, & l’autre à Argentré ,,fourniffent du
marbre d’affez bonne qualité , qu’on eftimeroit
peut-être davantage, fons la difficulté du tranfport.
I l y a aufli des ardoifières à Barnay & à V ille -
D ieu , dont il fo foit un allez grand débit, quoique
la pierre foit bien au-deflous de celle d’An jou , tant
pour la couleur, que pour la bonté.
F A B R I Q U E S des draperies & autres étoffes
de la in e s , de la province du Maine.
L E M AN S . On fait dans cette avilie des étamines
doubles & .des camelots que l’on teint ordinairement
en noir. Les laines qu’on y emploie font
laines du pays pour les trois quarts, & le refte du
Poitou. L e produit de cettt fabrique va au moins
a deux mille cinq cent pièces par a n , qui fo débitent
par tout le royaume , particulièrement à Paris. *
L a manufacture du M a n s occupe plus de cent
trente métiers, & quatre-vingt-dix maîtres fabri-
quans.
M a n j e t t e . Les étoffes de cette fabrique font
des forges trémières’ fortes. Il s’en foit environ deux
cent pièces qui fo vendent à T o u r s , au Mans & aux
deux foires du Lude. |$
C hanteau- d u - L o ir e . L a fab riq ue de cette
ville eft peu confidérable & n’occupe que fix maîtres
& onze métiers. Les forges trémières qu’on y
fa it , font toutes de laines du pays. I l y a un marché
où fo vendent toutes les étoffes qui fe fabriquent
dans le lieu , aufll-bien que toutes celles qui y font
apportées du dehors &qui y font marquées. L e tout
erifemble peut aller à trois cent pièces, dont il y a
les dçux tiers de, foraines, & le refte 4e la ville.
L a F er t é -B ernard. O n y fait des étamines
toutes de laine, d’autres laine 8c foie, 8c des droguets
fil & laine ; on n’y emploie que des laines du
pays. I l s’y fabrique , année commune , environ
cinq cent pièces de ces trois fortes d étoffes , qui
occupent trente métiers , 'près de vingt maîtres &
un foulon. L e débit s’en fait à Paris & aux marchés
de Nogent-le-Rotrou.
B o n n e s t a b l e . Cette fa b r iq u e eft confidérable
& fournit: fept à huit cent pièces d’étoffes-par an.
Les étamines qui s’y fon t, font femblables à celles
du Mans § à la réfervé qu’elles font toutes de laine
du pays , & que dans les autres il y entre un tiers
de celle de Poitou. Près de foixante métiers, vingt
maîtres & un foulon entretiennent cette manufacture.
Les étoffes qui s’y fabriquent fo vendent aux
marchés du Mans & de Nogent-le-Rotrou,
B e a u m o n t - l e - v ic o m ,t e . Les manufactures y
font à peu près for le même pied qu’à Bonneftable ;
mêmes efpèces d’étoffes , mêmes laines qui s’y: emploient
, & même nombre de pièces qui s’y font. Il j
y ,a moins de métiers, mais plus de maîtres; les:
maîtres allant à vingtr-cinq,, & les métiers feulement
à trente ; il y a aufli deux foulons. .
Des huit çent pièces d’étoffes qui s’y fabriquent,
la plus grande partie s’achette par les marchands de
Paris , le refte par ceux du Mdns; ' .
M a y e n n e . U s’y fait des forges trémières 8c des
droguets de fil.
L a v a l . Il s’y fait quatre cent pièces d’étoffes, &
il s’y en marque autant, qui y font apportées de
dehors, Celles des fabriques, de là ville font des
étamines, des forges trémières, & des droguets fil
& laine , tout de laine du pays. On y compte ju fqu’à
foixame-dix métiers , trente maîtres & Crois
foulons. I l y a à L a v a l lin.marché Confidérable,
où fe débitent toutes les étoffes , ou qui s’y font ou
qui s’y marquent.
Il: fo fabrique dans toute la généralité de Tours ,
c’eft-à-dire , dans les provinces de Touraine, S An-,
jo ù 8c du M a in e , donc on vient- de donner le détail,,
environ dix-huit mille pièces, d-étoffes & il
s’y en marque plus de onze mille de foraines, qui
y font apportées de dehors j pour y être vendues
à fos foires & à fes marchés , concurremment avec
•celles des fab riq ue s des trois provinces qui compor
fent la généralités
Les lames qui s'emploient aux fabrique s , font
prefqùe toutes laines du pays , qui fe vendent dans
jes temps ordinaires; depuis foixante jùfqu’à foixaivm-
quinze livres le quintal
•Il s’en çonfomme.,. année commune, dans: les
manufactures des trois provinces, pour plus de
trois cént trente mille livres au prix qu’on vient démarquer,
y
A v q ï s e . Il fo fait dans ce lieu un trafic très-con-
fîdérable. qui y attire un grand nombre de richéfc
marchands, outre- ceux qui s’y font établis. Les
principaux objets de leur négoce, font , les fe r s ,
les ardoifos & les bois, dont i l fo tranfporte au-dehors
une quantité bien au-delà de ce qu’on devroît attendre
d’un lieu qui ne fo compte p as même parmi les
petites villes de la province , n’étant mis. qu’au nombre
des bourgs.
C O M M E R C E D U P E R C H E .
L E PERCHE. L e s manufaéiures de cette petite
province, font celles de« toiles, des-étamines, 8c
du papier.. ;
Celles des toiles font établies à Mortagne , à Be-
lefme , à Nogent-le-Rotrou & aux environs de ces
villes. Les toiles de Mortagne font de chanvre , &
affez fortes. Celles de Belefme ne fervent guères
qu’à faire des forviettes , & ont deux liteaux de fil
bleu à chaque forviette ; & celles de Nogèat-Ie-
Rotrou ne font que des treillis, •
O n ne f?d>rique que de'greffes toiles, toutes de .
çhanvre, très-fortes, dans les villages; on les appelle ‘
ca n eva s , & elles ne1 font propres qu’à fai're dès
paillaflcs & des torchons. On y fait pourtant quelques
toiles bifes propres à la teinture. Lés rouliéts de
Mortagne rraafportent toutes ees toiles à Paris ,
à Rouen & à Saint-Quentin.
Les étamines fo font à Nogent. C e font les marchands
de Mortagne qui fourniffont le fil d’eftain,
qui convient à leur fabrique.
Leur deftination eft en partie pour Paris, T ou r s ,
Rouen & C a en ; l'autre partie, pendant la pa ix,
s’envoie en Angleterre & en Hollande.
L ’on ne fait guères que deux fortes dé papier ^
dans la-feule.papeterie qui eft établie dans le P erche,
& c’eft pour envelopper & ficher les épingles qui fo
font à l'A igle & à Rugles.
L e commerce des cuirs , autrefois allez confidérable
à Mortagne , y eft tout-à-faic tom b é ; mais
celui du fer n’eft pas un des moindres de cétfo
ville j & du refte de la province.
Les forges où i f f e fond 8c fe travaille en divers
o u v ré e s , font à la Frette , à Gaillon , à Rendonne
& à Brefolette ; les lieux dé fa deftination, P a r is ,
Chartres & quelques villes voifinés ; & le s mines
qui en fourniffent la matière, à L o n g n y , à Mou-
lieu & à Maratable.
11 fe fait aufli quelque négoce des beftiaux qu’on
élève & qu’ou engraifledans lés pacages du Perche ;
mais la grande quantité de chanvre qu’on y cultive
. & qu’on y recueille ; fait qûe celui dès fils & des
toiles’eft le plus confidérable 4e tous » çomptcp
une très-grande' quantité de ces chanvres Bruts 8c
rton-oüvrés, qui fe traiifoorte daus içs proYlnçcs
‘ voifinçs,.
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