
maîtres drapiers qui en fourniffent j'ufqu’à quatre
mille pièces par an.
S a in t -Chinian. C ’eft aufli des draps blancs qu’on
fait dans cette manufacture, leur prix eft depuis
î liv. 10 fols j’ufqu’i 4 liv. 10 fols l'aune : on en
tire par an environ deux mille deux cent pièces. Ils
font propres pour les mêmes lieux que les draps de
Saint-Pons.
Pezenas. Il n’y a point de manufacture 5 mais il
s’y tient trois foires par an, chacune de huit jours,
oû il vient beaucoup de marchands de L a n gu e d o c ,
qui y apportent les étoffes de leurs diverfes fabriques. L odève. L a fabrique de draps qui eft établie à
Lodève eft très-confidérable 5c d’une grande réputation
: elle fournit des draps blancs & gris pour les
troupes ; il s’y en fait jufou à quarante-cinq mille
pièces : fl s’y fabrique aufli quantité de toiles & de
chapeaux.
Montpellier. Les manufactures de cette ville
confiftent en petites étoffes , en couvertures, en chapeaux
, enpaffenjens pour des livrées, en futaines ,
en toiles & en tanneries. .
Le s étoffes font, les unes de foie & laine ; les
autres, de foie & poil dé chèvres; & d’autres, de foie
& de filofelle. (les fa br iqu e s entretiennent feize
facturiers 5c feize métiers.
■ L a fabrique des couvertures eft très-confîdéra-
ble : il s’en débite , année commune jufqu’à dix mille
qui fe diftribuent dans tout le royaume, partiçuljç- '
jcement en L a n gu e d o c , en Auvergne, en Rouergue,
dans le Lyon nois, en Dauphine, en Provence 5c
en Guyenne, ou qui paffent i Genève, en SuifTe, en
Allemagne & en Italie. Elle occupe vingt tifferands :
dix maîtres pareurs, fopt tondeurs, & dix teinturiers,
Environ vingt - cinq marchqqds foutiçpnent cette
fabrique.
L a manufacture des chapeaux eft peu de chofe ,
n’y ayant que cinq maîtres chapeliers,1
Celle des fufaines entretient vingt - quatre mé-
tiers Sç autant de maîtres fptaipiers, IJ s’en fait environ
neuf cent pièces de deux pans’ de la rg e , Ôc.
de douze cannes de long,
fabrique des toiles a yingt - quatre maîtres
tifferands §c trerite-quatre métiers , les piècps font dp
2© cannes de Jong ; il s’en fqit, bon an m al an, trois
çent pièces.
Enfin le produit des tanneries confîfte en quatre
çent cuits for ts , trois cent douzaines de peaux dp
veaux , dou?e à quinze cpnt peaux de genifles , %
deux cpnt peaux de vaches. L a plupart de ces cuirs
font pour l ’Efpagne & pour T b u lp u fe , le refte fe
çonfomme à Montpellier même.
I l s y blanchit fes çirps jaunes qui viennent du
Levant,
P » ^ ?a*c e?s exceJlentes liqupurs, peutTêtre trop
eftimeës , dont on fait p ie fi grande confommatioji 4 Paris 5c dans les principales villes du royaume,
II y 1 a aufli un martinet a enivre, qui peut donner
Cent quintaux dp ce métal.
G uj$$aç, L a fa br iqu e dç? çadis y eft j i f c çoq.
fiderablp , elle occupe trente maîtres 5c cinquante
métiers. On en fait huit à neuf cent pièces par an t
qui vont toutes à l’étranger.
Les chapeaux qui s’y font 5c les cuirs qui s’y
tannent, ne fout pas un grand obj'et de commerce ;
n allant guères qu’à trois cent peaux de vaches
, 5c les autres à fêpt ou huit douzaines de chapeaux.
S a u v e , On y fait des cadis qui fe vendent aux
marchés d’Anduze, L e produit de cette fab riq ue
va à quinze ou feize cent pièces, od font employés
trente-fix maîtres 5c quatre-vingt-douze métiers.
On y fabrique aufli des chapeaux , des bas d’efta*
me 5c des cuirs, mais en petite quantité*
S a in t -H i p o l y t e . L a manufacture des cadis de
Sain t-H ip o ly te a ordinairement trente-cinq mai*
-très 5c foixante de quinze métiers, qui peuvent fabriquer,
année commune , fepe à huit cent pièces
d’étôffes.
Ses^ tanneries fourniflenc huit cent cuirs , trente
douzaines de bazannes,5c trois cent peaux paffées
en chamois.
A 1 egard de la chapellerie, elle donne au plus
quarante douzaines de chapeaux par an.
I -Ba u z e l y . Sa fabrique de caçlis a près de quarante
maîtres 5c de foixante métiers, tout ce qui s’y en
fait fe vend aux marchés de la province.
V igan. Li fabrique des draps 5c des cadis y eft
t^s-copfîdérabje , elle fait travailler plus de quatre-
vingtrdix métiers ? 5c eft fou tenu g par douze ou
treize marchands 3 ÔC près de yingt-çinq maîtres
faéluriers. . ",
Vingt maîtres chapeliers y font un affez bon négoce
, 5c peuyent fabriquer par au environ douze
cent douzaines de chapeaux.’
I Ses tanneries donnent foixante peaux de vaches ,
cinq ou fix douzaines de mentis çujrs , 5ç deux cent
groffes de parchemin.
II y a aufli une blanchirie pour les toiles.
G a n g e s . On y fait quelques çadis , mais qui né
vont guères qu’à quarante-çinq pièces par an , qui
pççupeiît pourtant neuf maîtres & neuf métiers.
S ‘4 tannerie eft plu s confidérable ; v in g t tanneurs
qu i la c om p o fe n t , peuvent donner onze à dou ze
cent g ro s cuirs , 5c trois cent douzaines de menus.
S um e n e s . Il s’y faifoit autrefois ju fq u ’à deux millè v.
pièce s de cadjs , à pe ine aujourd’hui s’y en fa it-il
vingt p ièc e s ; $ufli n?ÿ a -t-il que trois o u quqtrç marchands
5c autant d’ouvriers.
Ses chapeliers font jufqu*à foixante & dix douzaines
de chapeaux , 5c fes tanneurs environ quatre
çent cinquante çuirs de vaches.
A nduze. Ce Jjeu eft fameux par fes marchés, oü
fe vendent la pjupart dçs étoffes de lainages qui fe
fabriquent aux environs, II a lu L même une4affe*
bonne manufactura de c^dis , qui occupe vingt*-
quatre maîtres & quarante métiers ; les huit ou n euf
cent pièces qui s’y font par an ? fe portent partie à
Beaucaire , & parti? fe yçnd aux marçhéS SÀndu^e
Ses
Ses tanneries peuvent fournir 500 peaux de vaches
, quarante douzaines de veaux , deux cent douzaines
de bazannes communes , 5c vingt douzaines
d’aludes.
Quatre ou cinq chapeliers qui y font établis, font
environ cinquante douzaines de chapeaux.
A lais. Le principal commerce de cette ville con-
fifte en diverfes étoffes delainerie, comme en ferges,
en cadis 5c en ratines : on y fait aufli quelques étoffes <
de foie, des foies qui fe recueillent dans le pays.
L e 1 refte du négoce confîfte en cuirs , en chapeaux,
en grains , en olives, en huiles , 5c même en quelques
vins.
Les fab riq ue s de lainerfe ont plus de trente maîtres
5c quatre-vingt métiers , qui fourniffent par année
mille à onze cent pièces d’étoffes de laine.
Les -étoffes de foie n’ont que fept fabriquans, qui
â peine en font une vingtaine de pièces par an.
La tannerie y eft-très-confidérable , Ôc dix-huit
tanneurs qui y travaillent, fourniffent, année commune
, 2 500 cuirs forts, 10000 vaches, 100 douzaines
de veaux Sc 300 groffes de bazannes.
La communauté des chapeliers confîfte en huit ou
dix maîtres, qui font 200 douzaines de chapeaux.
U sés. Il fe fabrique dans cette ville dix-huit ou
dix-neuf cent pièces de ferges , fur foixante ou foixante
5c dix métiers gouvernés par quarante maîtres.
Pendant la paix le débit s’en fait en Allemagne, en
Hollande 5c en Piémont.
Sept chapeliers fourniflent plus de deux cent
douzaines de chapeaux, qui font prefque tous pour
les troupes du roi.
Il fe prépare dans fes tanneries peu de gros cuirs , 5c feulement trois cent vaches 5c trente veaux.
Saint-G ignaix. Les cadis qui s’y fabriquent fe
vendent brutes Sç en toile aux marchands de Nif-
mes , a Uses 5c de Montpellier, Sc ce qui en refte
fe porte aux marchés d’Andufe. Il y a dix ou douze
maîtres ôc quarante métiers , qui en donnent plus
de liuit cent pièces par année.
Il s’y fait quelques chapeaux , qui ne paffent pas
foixante douzaines.
S ommier es. Il s’y fait des ferges drapées, des
ratines 5c des cadis ; ces derniers , d’bne demi-aune
de largeur. Toutes ces différentes fab riq ue s peuvent.
donner j'ufqu’à quatorze cent pièces d’étoffes.
-Vingt-deux maîtres y travaillent dans la ville fur
autant .de métiers , 5c trente aux environs, qui n’ont
aufli chacun qu’un métier ; ce font les marchands de
Ni fines 5c d’Usès qui les enlèvent.
Tous les cuirs qui fortent de fes tanneries , ne
vont gueres qu’à quatre r vingt douzaines de ba*»
zannes.
~ 11 y a a Sommieres des foires considérables.
Sa in t- J ean de G ardonnenque. Cette fa b r ique
fournit fept ou huit cent pièces de cadis , qui
fe vendent aux foires de Sommieres, de Lunel 5c
de Beaucaire ; vingt maîtres 5c leurs ouvriers y travaillent
fur quarante métiers.
gros cuirs 5c trois cent vaches. La communauté des
tanneurs eft de fept maîtres.
L a S alle. Il y a dans cette manufacture trente
métiers 5c vingt-cinq maîtres pour les cadis ; il s’ett
fait par an de fix à fept cent pièces.
Deux chapeliers 5c deux tanneurs y font, les uns
feize douzaines de chapeaux , 5c les autres cent
foixante peaux de vaches.
Nismes. Cette ville eft comme le centre du Languedoc
Il y a- des tanneries qui peuvent donner trois -cent
Commette. Tome I I . P a n , I ,
, 5c fes marchands• font le principal corn--
merce de la province, foit de leurs propres manufactu
res , foit des marchandifes qu’ils amaffent de
tous côtés , particulièrement aux marchés d’Andufe
où ils vont tous les jeudis avec de grpffes femmes
d’argent comptant, qu’ils diftribuent aux marchands
manufacturiers du Gevodan , de qui ils prennent ■
toutes les étoffes qui s’y fabriquent, entr’autres des
cadis , des ferges 5c des ratines.
Les diverfes .fabriques qui s’y font, font des étoffes
de foie , des étoffes de laine, d’autres mêlées de
diverfes matières , des bas au métier , des chapeaux 5c des cuirs.
j Les foies qu’on emploie à Nifmes , font en partie
du Languedoc , 5c en partie de Provence , du Dauphiné
5c de la principauté d’Orange. La plupart de
ces foies s’y fabriquent ; les unes en foies qu’on nomme
fo ie s de Grenade, dont on fait des franges , des
broderies 5c des paffemens , qui s’envoient à Paris ;
les autres en foies à coudre , qui fe débitent dans
toutes lest provinces du royaume Ôc dans les pays
étrangers ; & les autres en diverfes fortes d’étoffes,
à fleurs, en taffetas façon de Florence 5ç d’Avio-non
en gazes, ferandines-, grifettes 5c autres petites étoffes
mêlées : on en çonfomme aufli quelques-unes eft
rubannérie.
Les étoffes qui fe fabriquent dans les m anufactures
de Nifmes , peuvent monter par an à fix çent
cinquante ou fept cent pièces de taffetas , neuf cent
ou mille pièces mêlées, Ôc j'ufqu’à deux mille cinq
cent pièces de burats fîlofele 5c laine. Pour foutenir
toutes ces fa b r iq u e s , il y a cinquante à foixante
maîtres, trois cent vingt métiers , dix ou douze
teinturiers en draps, autant en foie , ôc quatre en
laine.
La fa b r iq u e des bas au métier eft à proportion
aufli confidérable. Elle y occupe trois cent cinquante
métiers fous cent dix maîtres, qui font, année commune
, deux cent cinquante douzaines de paires d$
bas.
Dix maîtres chapeliers font environ neuf cène douzaines de chapeaux.
La tannerie a vingt-maîtres, qui donnent par an
deux cent cuirs forts, fix cent vaches , Ôc quinze çent
douzaines de menus cuirs.
N arbonne. Le plus grand commerce de cette
ville eft en bleds. C’eft l’entrepôt de tous ceux qui
viennent du Languedoc par le canal, 5c qui fe
. recueillent'dans le pays. De Narbonne ils font transportés
jufqu’à la mer., par un canal qu’on nomme
la R om biney 5c de-l^fen Provence, en RouflUlon $5