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liqueurs , conjointement avec le droit de courtage.
Ainfî l’on d i t , il a tant payé pour les droits de
jau gea ge 8c courtage de ce vin.
J A U G E U R . Officier de ville qui fait Part ou la
manière de jauger les tonneaux ou futailles à liqueurs,
ou celui qui a titre & pouvoir d’en faire
le jaugeage, qu’il ne fait p oint, majp dont i l -ne
fait pas moins payer la taxe.
Louis X IV dès l ’année 1.645 , créa huit ja u -
geurs pour faire le nombre de feize avec les huit
premiers , & tant les anciens que nouveaux droits
furent fixés à 5 f. par muid ou demi-queue de
v in , cidre, b iè re, eau-de-vie, verjus, vinaigre , &
avttres boiffons ou liqueurs entrant à Paris tant par
eau que par terre.
- L a création du mois dé décembre 168p, quoique
de trente-deux , ne fut pourtant pas encore la
plus confidérable de celles qui furent faites fous le
régne de ce prince, & l’on en vit deux autres fe
fuivre d’aifoz près j l’une de cinquante, fous le titre
d’efiayeurs & contrôleurs d*eaux-de-vie en 1690, &
l ’autre de cinquante-deux en 1703^
L a paix d’ Utrecht ayant donné à la France le
tems de relpirer : & au roi l’occafîon de penfer à
fôulager fes peuples , . que les longues guerres de
fou régne avoient épuiles , il parut un édit au mois
de mai 1 7 1 5 , quatre mois avant la mort de ce
grand princé, par lequel il fupprimoit tous les
offices qui avoient été créés fur les ports, quais,
balles & marchés de la ville de Paris, depuis le premier
janvier 1685*.
C e projet fi digne de la piété du prince , n’ayant
pu s’exécuter de fon vivant, Louis X V fon fuc-
celfour, fous la régence de Philippe duc d’Orléans,
l ’acheva en 1719 , par fon édit du mois de fep-
tembre ; & ayant fupprimé tant les nouveaux que
les- anciens officiers, chargea les prévôt des marchands
& éçhevins de commettre -en leur p la c e ,
& fixa par un tarif les. droits qui fe payeroient à
l ’avenir pour la jauge & pour l’eiTai des vins, eaux-
de-vie & autres boiffons, mais bien au-deffous de
ceux qui s’exigeoient auparavant.
L e nombre des commis jau geu rs font fixés a
vingt-quatre par arrêt du confeil du n feptembre
m m • - ,
Les officiers jaùgeurs furent rétablis par l’ édit
de juin 17 30 , & font fupprimés de nouveau depuis
,1776 ; mais les droits ont refté j'ufqu’à préfent.
JA U N A S T R E . Couleur qui tire fur le «jaune.
JA U N E , L ’une des cinq couleurs fimples &
matrices des teinturiers.
Les beaux ja u n e s après avoir été bouillis avec
alun, ou avec alun & grave lie , fe colorent avec la
gaude, drogue qui croît en France,
L e coucomme ou terra-nierira qui vient des In*
dès , fait auffi un très-beau ja u n e , mais qui n’eft
pas pourtant des meilleurs.
J A U
Le bois jaune qui vient pareillement des Indes f
fait un ja u n e tirant fur la couleur d’or.
On en teint une quatrième forte avec la farrette
8c la geneftrole j mais le ja u g e de ces drogues
étant moins beau que le jaune de gaude , ne peut
fervir que pouar les couleurs compofées où entre le
ja u n e . —
L a nuance du jaune eft le jaune n aijfan t, jaune
citron , jau n e p â le , jau n e p a i llé & ja u n e doré.
Les foies jaunes doivent être teintes fuivant leurs
nuances j les citrons après avoir été alunés, de
gaude avpc un peu de cuve d’Inde j les jaunes de
• graine fe font fort de gaude, & fe couvrent avec un
peu de bain dé raucour; & les ja u n es pâles de
gaude feule.
Jaune de co u r ro yeu r s» Ce ja u n e fe fait avec
| de la graine d’Avignon & de l’aiun, de chacune
une ’demi-livre fur trois pintes d’eau réduites aux
deux tiers 3 en les faifant bouillir à petit feu. Voye^
j CO U R RO YE R .
J auni* de N aples. Sorte de pierre ou de terre
.jaune, qui prend fon nom du lieu où elle fe trouve,
Sc d’où nos marchands la tirent. Elle fo'rt des bouches
du mont Vefuve, lorfqiîe cette effroyable
montagne vomit des pierres fondues & autres matières
enflammées parmi dès tourbillons de feu 8c
de cendre. Quelques-uns croient que ce n’eft qu’un
foufre recuit à caufe qu’il en a la couleur, & qu’il
ne fe rencontre que parmi le foufre même. Les
peintres , particulièrement ceux qui travaillent en
miniature, s’en fervent pour faire les jaunes les.
plus éclatans de leurs ouvrages.
I l faut choifir le ja u n e de N aples f e c , friable ,
fableux & le plus haut en couleur qu’il fera poffible.
Jaune. Cir e jaune. C’ eft de la cire telle qu’on
la tire des ruches à miel après feulement qu’elle a
été féparée du miel & fondue. Il s’en fait un grand
commerce dans plufieurs provinces de F rance,
particulièrement en Bretagne. On en tire auffi
beaucoup du Levant par la voie de Marfeille. L a
plus eftimée des cires ja u n e s de France eft pelle de
; baffe-Bretagne. ^ |
Jaune. On appelle toile j aune, une groffe toile
de-ménage telle qu’elle vient de deflus le métier,
& avant qu’elle ait été. mife au blanchiflage.
L a toile de foie devenue ja u n e , fe blanchit par
la fumée du foufre. .
jA U N IR . Rendre jaune, foit par la teinture,
foit autrement. Jaunir des peaux , ja u n ir du
papier , ja u n ir une porte. I l ne fe dit. guèces des
étoffes, des foies, laines & fils qu’on rend jaunes par
la teinture j mais au lieu de ja u n ir , ■ on dit teindre
un drap ou une étoffe en jaune, ou Amplement
mettre en jaune des laines, des foies , &c.
Ja u n ir . Devenir ja u n e . I l fe dit des marehan-
difes blanches qui deviennent jaunes pour être,
trop long-tèms expofées à l’a ir , comme la toile,
JE T
Je papier, la cire & toutes lès étoffes blanches,
foit de fo ie , laine, f il, coton ou poil.
I c
iCH IEN ou ICH IN. C ’eft l’aune du Japon, à
laquelle on mefure les étoffes de foie & les toiles
qui s y fabriquent. \Jichien eft à peu près de trois
aunes de Hollande. V oy e% l a t a b l e .
Cette mefure eft uniforme dans toutes les ifles
qui compofent ce vafte empire, un des plus riches
de 1 prient. Non-feulement chaque marchand a des
ichins dans fa boutique auxquels il mefure & vend
fes marchandifes , mais encore i l y a des ichins
publics qu’on trouve pendus prefqu’à chacun coin
®e ru e , où l ’acheteur peut aller vérifier fi on nç//
lui a point fait faux aunage.
.• efpeee d aune a environ fix pieds de long
divifés en fix parties., & chacune de ces divifions
en dix autres, en forte que Yichin entier a foixante
divifions. U n ichin fait à peu près trois aunes de
Hollande, 8c une. canne de Provence. V oy e r la
table. 1
, I D
IDEM. Terme latin dont on fe fort allez fouyent
dans le commerce , particulièrement dans lès comptes
, mémoires & inventaires des marchands. Il
lignifie, de meme. Ainfî quand à la fuite d’un article
de marchandées exprimé tout au lo n g , on
en met un ou plufieurs autres , qui chacuns ne font
compofos^ que d urf idem , cela fait entendre qu’ils
font entièrement fomblables au premier.
IDI5. Efpècé de perle de verre très-applatie par
les bouts, qui fort au •commerce q u e . les-Européens
font avec les Nègres fur les côtes d’A frique.
L idis eft jaune avec quatre raies noires.
J E
JÉ ou G É . Mefure des longueurs dpnt 011 fo fort
en quelques endroits des Indes.
Je . Mefure des liqueurs, dont on fe fert en quelques
lieux d’Allemagne, particulièrement à Auf-
bourg.
L e j é eft de deux muids ou de douze befons ,
lé befon de douze malles. Huit j é s font le feoder.
J^Oye^ LA TA B L E .
JERU N -CRO CH EN . Monnoie qui fo fabrique
dans les états du grand-feigneur, qui a cours pour
un- demi-ducat.. l a t a b l e .
■ JE T .T e rm e d'arithmétique , qui veut dire ;
fnpputation , calcul. Le je t avec les jetons e
moins sur & moins prompt que celui à la plüm
J ai fait fe j e t de toutes les fomiiies contenues e
votre mémoire, elles fe montent à tant. Il fo d
plus ordinairement du calcul qui fo fait aux jet01
<jue de celui qu’on fait avec la plume.
Jet. On nommé je t ou -une canne tout cCun jc i
une canne coupée entre les deux noeuds d’un rc
tm ; ce qui k distingue pour le prix & pour ]
eauté fo ce qu’on appelle une canne râpée
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c’eft-à d ire , d’avec celle, dont a abbatu les noeuds
avec une râpe. Cette dernière efpèce de canne n’a
jamais une couleur naturelle, & on la lui donne
avec un vernis compofé.
J e t . ( Terme de commerce de mer. ) I l fo dit de
tout ce qu’on eft obligé de jet ter à la mer dans un
péril eminent pour fauver le vaiffeau.
J E T O N . Petite pièce ronde ordinairement de
métal, mais quelquefois d’ivoire, de nacre de perles,
ou autres matières légères & précieufes, dont 0«
fe fort pour calculer quelques fommes, marquer
fon je u , & à . d’autres fomblables ufages. On dit
quelquefois Amplement jetteiy, pour dire, calculer
aux je ton s , parce qû’on jette les jetons fur la
table en comptant, d’où apparemment leur eft venu
. leur nom.
Dans l’ufage préfontement‘ établi en France &
ailleurs, mais particulièrement en F ran c e, les
je to n s d or , d argent & de cuivre, font devenus
comme des efpèces de médailles prefque toujours
frappées a l honneur du roi régnant, avec fon effigie
d un côté , & de l’autre des légendes & des devifes
qui rappellent quelque événement fingulier ou
glorieux de fon régne , 8t avec le greüetis & le
milléfîmè , comme aux monnoies.
Les prévôt des marchands & éçhevins de la ville
de Paris, & plufieurs officiers, comme les gardes
du tréfor ro ya l, les tréforiers de l’extraordinaire
& de l ’ordinaire des guerres, ceux de la marine &
des parties cafuelles, les tréforiers des bâtihiens du
r o i , &c. font tous les ans frapper de nouveaux
je to n s , dont les devifes , qui ont rapport à leurs
fohftions & au régne du roi , font faites par
meffieurs de l’academie des inferiptions & belles-
lettres. Ces jetons font comme les écrennès que
la ville & ces tréforiers vont préfenter le premier
de 1 an au. r o i, a la maifon royale , aux princes du
fang, au chancelier & aux miniftres & fecrétaires
d’ état , dans des bourfes magnifiques ; compofées
de cent je ton s , quelques-uns d’or , & d’autres
feulement d’argent , fuivant les qualités & *la
coutume.
I l feroit trop long d’entrer dans-le détail de tous
les corps qui font frapper des jetons pour leu r
ufage particulier, & pour être diftribués aux' réceptions
mu aux aflemblées ; îî’y en ayant guères à
Paris , foit dans les premières magiftratures & dans
les inférieures, foit dans les facultés , les communautés
des m a r c h a n d s • ou celles des arts &
métiers , qui n’aient leurs je to n s d’aro-etit ornés
de leurs devifes.
Les trois académies royales qui ont leurs féances
au Lou vre , & celle de peinture & de fculpture
qui y tient auffi fesL afTemblées, ont pareillement
leurs je to n s y. dont la diftribution fe fait aux académiciens
qui y affilient 5 mais ils leur font diftri-
bues aux dép.ens du roi , & fur les fonds établis
pour cette dépenfe.
Les je ton s fo fabriquent Sc fo frappent aVet