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K illm a lo ck , Sleg o , & Caffil, font les autres villes
A'Irlande dont les- noms méritent d’avoir place i c i , .
parce qu’elles font toutes quelque commerce. .
ISABELLE. Couleur qui participe du blanc & du
faune , qui eft d’un jaune bien. lavé. I l y a différentes
fortes à’i/abelle, eçitf’autres Yifabçlle p â le , le. clair
le doré & l’obfcur. .
Les réglemens pour là teinture des foies du mois
d’aout 1 66$ ,'portent que les ifabelles pâles & dorées
feront teintes avec un peu de raucour préparé & '
diffous avec la cendre gtayelée , la potaffe ou la
fonde, puis mis fur un,.feu.
ISARD. Efpèce de ché-vre fauvage que l’on
appelle plus ordinairement chamois , dont la peau
«Il fort eftiniée dans le commerce des cuirs,
IS L A N D E , .( Commerce d’ )■•
Ce font les fouis Danois, qui font le commerce
FIflan de ; & i l y a une compagnie à Coppenha-
gué , établie durant le régne de Frédéric I I I , fous
le nom de compagnie a lfla n d e , qui y a fes comptoirs
, & qui tous Tes ans y envoie des vaiffeaux.
•Le principal négoce de cette ifle, qui a paffé
fous la domination dû Danemarck , en même-temps '
que la N o rwég e , eft celui des beftiâux,. comme
boe ufs, vaches,, moutons : on en tire auffi d’affez
bons chevaux & les cuirs focs ou fales de toutes-;
ces fortes d’animaux.
Entre les moutons-, il y en a d’ une efpèce extraordinaire,
qui font fort grands-, & qui ont huit corn
es , qu’i l faut leur -fëiér, de peur qu’ils ne blëffent
l’autre bétail, étant furieux & difficiles à apprivoi-
fêr. Leur laine eft épaifle-•&-délicate; & pour cela;
d.un affe zb oa débit, auffi-bien que ce lle’dés mourons
communs.
Le s Danois- leur portent en é c h a n g e d u tabac ,
.des toiles , & une partie des çhofos- les plus nécef-
faires- à: là vie.
U ljla n d e eft-une grande ifle de la mer Oeéane ,
célébré par- les Mmes du Mont Hêcla, Elle eft fi
feptentrionale , qu’on la peut compter pour une des
principales ifles de la mer Glaciale-. Sa fituation eft
â;i'3- dégrés 30 minutes de longitude , & à 65 dégrés
4 4 -min utes- dè • latitude.
' Ses habitans , quoique pr-éfentement chrétiens ,'
font prefque encore auffi- barbares qu’avant que le
chriftianifnie; eût-été établi dans leur- ifle. Ils n’achètent
ni ne vendent rien, n’ayant parmi eux aucun
ufage des monnoiesij mais ils échangent diverfos denrées,
ou entr’eux , ou avec les étrangers, & parti-
culisremenc avec la compagnie établie en Darie-
ni-arck.
Les principales marehandifes qufon leur porte ,
font de la farine , de la bierre , du v in , de l’eau-
,de-vie , du fer, du drap ;& du linge. Geiles qu’on
en tire , font des poiffons focs , du beurre , du fuif,
des draps greffiers , du foûfre & des peaux de divers
animaux , entr autres de renards y d’ours & de
.^oups Cerviers. .
Avant que fos Danois euffont établi chez-eux. uneï
s L
compagnie pour ce commerce, les Hambourgeois
& quelques autres marchands Allemands y poi>
toient quantité de quincaillerie de Nuremberg, dont
ces barbares paroïffoient très-cupeux. A leur arrivée
dans l’ifle, ils dreffoient des tentes fur le bord
de la- mer, fous lefquelles ils étaloieut leurs diverfos
'bagat.elles-j comme des-miroirs, descizcaux des couteaux,
&c. IJs y porcoicnt-auffi des manteaux , des
fouliers, & quelques habits complets.
Pendant tout le temps de la vente,, c’étoit une
affemblee ’ c on t inu e l le de ces infulaires- de l’un & de
l’autre fcxe , ou les différentes boiffons dont les Allemands
fâifoient la principale partie de l'a cargai ?
fon de leurs navires, n’étoient pas épargnées , n ’y
ayant guères d’Iflandois qui voulût retourner c h e z
lui avant d’avoir vuidé les banques de vin , de bierre
& d’eau-de-vie qu’il ayoit troquées.
Quelques hiftoriens ajoutent même qu’ils fo me t *
toient tous de fi bonne humeur tant que duro.it cette
efpèce fie foire , que l’honneur de leurs femmes . &
de leurs. - filles eût, pû faire une- partie de leurs
échanges,, fi les étrangers, euffent voulu çonfencir a
çetr in f âme c omme r c e .
Pour la Groealande ,pays très-inconnu , & q.u otj
[ne fçait encore s’il eft un continent attaché à celui
de î’Amérique > ou 4 celui de la Tartane 5 ou fi
n’étant joint à pas un des deux , ce oeil qu’une ifle,
n’a ni beaucoup de marchandifes, ni des habitans
bien- propres! au commerce.
Des couteaux, des cifeaux, des aiguilles, des
miroirs quelques inftrumens de fer ou d’acier,
font ce quais efoiment'davantage ; & ils donnent ei>
échange, du lard-& de l’huile de baleine, des peaux
de chiens 8c des veaux marins , & dès; dents d’an
poiffon nommé tow.ak , plus eftimées que l’yvoire
par leur blancheur.
Quand les Barbares font én c omrn e r e e a v e c les
Européens., qui. y abordent fouvent, à caufe dé la
pêche de la baleine, qui fe fait dans les mers du
Groenland , ils font un bloc des marchandifes qu’ils
ont â troquer,_ & un autre de celles qu’on leur apporte,
8ç en augmentant ou diminuant de l’un ou
de l’autre bloc , jufqu’à ce que les parties paroifo
Tent être contentes, ils achèvent leur échange &
leur marché f e u l emen t par . lignes,: ,
Ce qui entretient, eëtt-g efpèce de petit négoce ,
c’ëft que les pêcheurs vont dépecer à terre leur poifo
fon , & fe>ndre_!eur graiffe.
ISLES AÇORES, (Commerce dés])
JVIa d e r e , i s l e s p u C a p ' - V e r d ,
e t S a i n t - T h o m é.
Toutes ces ifles appartenant à la couronne de
Portugal, on a crû qu’on ne devoit pas les féparer
: dans ce- qu’on- a à dke; de- four commerce.
Les Açores , qu’on,nomme auffi Tercères , du
nom- d é -k principale de ees ifles, Ôç que les Hol-
‘ " landoiS
I 'S L:
Gandois appellent ifles Flamandes , font au nombre
de neuf, fçavoir, Flores, Cuervo, F ayalPico ,■
Saint - George , Gratiofa , Sainte - Marie, Saint-
Michel .& Terceres.
Ces ifles, fïtuées dans l’Océan, entre les deux
Continens. d’Europe & d’Afrique, vi^-â-vis les côtes
de Portugal, furent découvertes en 143.5) , parles
Portugais, qui les ayant trouvées fans habitans,
& les eftimant propres à être cultivées., y établirent
prefque auffi-tôt des .colonies.
Leur fituation commode pour la navigation des
Indes orientales & du Brefil, contribuèrent beau.7
coup â les peupfor, & à y établir un commerce
confidérable, particulièrement à la Tercere , qui
eft la réfidence du gouverneur, & le fiége d’un
évêque,.,
La ville d’A c rà , le foui port qu’il y ait dans l’ifle ,
qui eft inacceffible par-tout ailleurs , eft le lieu où
abordent les vaiffeaux d’Europe, & où fe tranfpor-
jent de toute l’ifle, & des autres Açores, les mar-
.chandifes qui font propres pour le négoce , quoique
pourtant les vaiffeaux ne laiffent pas affez fouvent
de toucher aux autres ifles, pour y faire leur commerce
de la premier^ main, ou pour y prendre des
.•rafraîchiffemens.
Les bleds, le vin , le paftel & les cuirs, font les
principales marchandifes qu’on en tire $ mais c’ eft
fur le paftel que les habitans de la Tercère fondent
four principal négoce.
Les bâtâtes, fortes de grofîes raves, du poids au
moins d’une livre , entrent auffi dans la càrgaifon
des vaiffeaux Portugais qui viennent trafiquer aux Açores ; ce légume , peu eftimé dans cë s ifles , &
qui n’y fort qu’à la nourriture des pauvres, faifant
les délices des Portugais , & un des meilleurs mets
des tables lès plus délicates de Lifbonne.
On tire auffi de ces ifles quantité de citrons , d’oranges
& de limons frais, & beaucoup de confitures
, particulièrement d’écorces de citrons, ou de.
curons entiers : les plus eftimées de ces confitures,
font celles de F a y a l, dont chaque année les Hollan-
dois enlèvent la charge de plufieurs navires.
Enfin, on peut pareillement compter comme un
objet affez confidérable du commerce qui s’y fait,
ces petits oifeaux, dont le chant eft fi v if & fi harmo- ;
nieux, qu’on nomme en Europe Revins de Canaris ;
y. ayant des gens qui s’occupent uniquement de ce
négoce , &. qui y font très-bien leurs affaires..
Outre toute forte de mercerie de toiles & d’étoffes
quon envoie de Portugal pour le commerce de ees
ifles, on y porte auffi quantité d’huile & de fo l, la
Tercere, qui eft fertile en tout, manquantabfolur-
.ment de l’une & de l’autre de ces deux cho-fes fi né-
ceffaires dans l’ufage commun. Il s’y débite auffi
quantité de vins de Canarie & de Madère j ceux de
ces ifles étant foibles, & n’y ayant guères que le
peuple qui en boive.
, ^ucrefois le commerce des François à laTercèrë ,
Cioit^ tres-confidérable, & il y venoit tous les ans
quantité de vaiffeaux de la Roch elle, de Nantes & Commerce. Tome II. Pari. IL
l i S ’ L 7 3 7
de Marfeille : Prëfentemei\t ce.négoce- eft prefqu©
tout-à-fait; tombé , 8c à peine yia>t-on vu quatre ou
cinq vaiffeaux de France, depuis que la paix a été-
rétablie entre cette couronne & la couronne de Portugal,.
par le traité d’Utrecht.
Ce qui fomble avoir dégoûté les négocians François
du commerce àts A ç o r e s , eft Pétabliffèment
de diverfos manufaétures de France, que des ouvriers
de la nation ont portées depuis quelques années ,
dans l’ifle de Saint-Michel; ces manufactures, qui
fâifoient autrefois une partie des cafgaifons des navires
q ui venoient de France , étant préfentementr
prefque fuffifântes pour la confommation des ifles;
y ayant même quelque apparence qu’elles pourront
dans la fuite paffer à Lifbonne & au Brefil, o d i l
fera facile aux Portugais de les donner à meilleur
marché' que les François, les premiers ne payant-
que deux pour, cent de .droits de fortie.
Il eft vrai que les ouvriers établis à. Saint-Michel,
qui font prefque tous François, manquent fouvent
de laines, de foies , & de drogues pour la teinture,
ce qui retarde le progrès de leurs manufactures, &
pourroit laiffer aux François l ’efpérance de foutenir
à la T ercère leur ancienne réputation, 8c d’y continuer
leur négoee avec avantage.
' Les étoffes dont les fabriques font paffées da
France à Saint-Michel, 8C qui s’y font le plus communément
, font .des draps , des droguets, des camelots
, des forges de Saint-Maixent, & des chapeaux.
On y fait aufli quelques étoffes, de foie, à limitation
de celles de Lyon & de Tours;-j mais c’eft peu
de chofe.
Ce n’eft pas qu’on ne voie toujours à la Tcrcère
une affez grande quantité d’étoffes de fabrique Fran-
çoife., mais elles y viennent la plupart par la voie
de Lifbonne, & fur des vaiffeaux Portugais.
Ces envois confîftent en étoffes de foie , p a r t i cu l
iè r eme nt en taffetas, en rubans, en droguets , en
draps , en f u tain es , en bas de foie , en ris , en pa- -
pier, en chapeaux, & en quelques petites étoffes
■ de laine.
Le s retours pour Lifbonne , outre les ma r cha nd
difes, du crû des ifles, font de la monnoie d’or du
Brefil, & les autres productions de cette partie do
T Amérique , comme des fucres blancs , des mof-
couades , du bois de Jacaranda , du cacao, dubois-
de girofle, de maragnau , & de ces oranges qu’on
nomme oranges de la Chine.
C e font auffi ces mêmes .marchandifes dont les >
Anglois ., qui font aujourd’hui prefque tout le com- •
merce de la Tercère , chargent leurs vaiffeaux, qu’ ils
tranfportent en Hollande; prenant auffi quelques vins :
blanc s communs, qu’ils portent en droiture à la
n o u v e l l e Angleterre. '
Ce que les Anglois portent aux Açores , confifte
en étoffes & en laines d’ Angleterre & d’Irlande en
fer,.en harengs , en fa r dîn es , en fromage, en beurre
, & en chairs falées en baril.
L e change de la Tercère en France , valoir en
1.717 , depuis deux cent quarante, jufqu’à deux cent
Aaaaa