
Suite de la table des rerites ou intérêts, &c.
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Intérêt. Signifie auffi la p a r t que l’on a dans
une fociété, dans une entreprise de commercé. L in térêt
que j’ai dans ce vaiflfeau eft confîdérable. Il a
un intérêt d’un dixiéme dans la compagnie des
glaces. Voulez-vous prendre intérêt dans la nouvelle
manufa&ure des lavons ?
, Dans les fermes du r o i , Yintérêt que chaque
particulier y a , s’eftime ordinairement par fol fur
le pied du fonds capital de vingt fols. Ainfi on dit :
il a un f o l , cinq fols, dix fols dans ce traité pour
dire , un vingtième , le quart , ou la moitié. On
compte aufli quelquefois par fols dans les fociétés
de commerce, mais plus-ordinairement proportionnellement
au nombre de cent t un vingtième , un
trentième , un centième , & c;
Intérêts LUNAiREsrOn nomme- ainfi dans les
échelles du Levant, les intérêts ufuraires que les
juifs exigent des nations chrétiennes qui ont beffoin
de leur argent, foie pour leur commerfce , foie pour
payer les avanies que les officiers Turcs de cés
échelles ne leur font que trop fouvent. On les
appelle lunaires , parce qu’ils fe paient à tant pour
jeent par lune , & que les mois des Turcs né font
pas folaires comme ceux des chrétiens | ce qui en
augmente encore l’intérêt de plus d’un tiers par
cent.
Ces intérêts avoient tellement accablé la nation
Franc.oife au L e van t, qu’un des principaux articles
de Finftruétïon qui fut donnée au marquis de Noin-
«el , ambaffadeur de France à la P orte, lorfqu’il y
alla en 1670 , fut de ne plus fouffrir les intérêts
lunaires , ni les emprunts que la nation avoit coutume
de faire- aux juifs pour le paiement dès avanies
; 8c qu’en cas d’une, néceffité preliante d’emprunter
quelque fomme , les marchands- François !
établi? dans les échelles, feroient tenus d’en faire !
l ’avance, qui leur feroit rembourfée , & repartie fur !
les premières voiles qui iroient charger, dans lefiütes j
échelles.
IN T E R LO P R E , ou IN T E R LO P E . I l fe dit
des vaifïeaux marchands qui tâchent de faire un
commerce indirect & fecret de marchandifes de |
contrebande , ou qui’ portent des marchandifes per-
mifes dans des lieux où il n’ eft pas libre aux étrangers
de trafiquer. On les appelle aufli. avanturiers.
Interlop?. Signifie encore , parmi les nations
l d’Europe , qui ont des compagnies de commerce^ ' les vaijjeaux particuliers de ces nations qui teu»
tent de faire- leur négoce- dans l’étendue de la con-
ceflion de leurs compagnies, fans en avoir obtenu-
la p e rmi f f ion des intéreués ou direâeurs.
Il n’y .a guères que les Anglois- qui aient des
v a i f ï e aux interlopres de cette dernière efpe ce - : a
l’égard des autres, ils font très-communs en Frans*
ce , en Angleterre , & en Hollande , part i cul i ère ^
ment pour le commerce qui fe fait fur les cotes de
la terre ferme-de l’Amérique Efpagnole., foi t. dans
la mer du Nord , foit dans la mer du Sud.
Le commerce des navires interlopres eft toujours-
très-lucratif j les marchandifes dont ils font charges-,
fe vendant ordinairement très-cher &. celles qu ils.
. cirent des pays où ils trafiquent leux étant données
' à bon marché , .donc ils. évitent tous les.droits , ce-
qui eft très - confîdérable : mais les rifques y font
’ grands , ne s’agiffant pas feulement de la. confifca-
tion des marchandifes & des vaifïeaux ,, ou^ de la.
-prifon des marchands , quand ils font fùrpris par
les gardes-côtes ; mais encore ce commerce étant
fouvent interdit fous peine de la vie , comme on
fçait qu’il l ’eft par les Efpagnols pour, tour celui
qui fe fait par les étrangers dans les états que le roi
. d’Efpagne pofféde dans les Indes occidentales..
Lorfque les interlopres veulent faire ce négoce.'
dè • contrebande , ils ont coutume de mouiller a.
quelque diftance de la cô te , derrière quelque rocher
, ou â. l ’abri de quelque langue de terre, où
■ ils font à couvert du canon des tortereffes , dont
ils tâchent de ne pouvoir être apperçùs ; ce qui
'.s’appelle, entr’ e u x , négocier à la. longueur, de. la.
pique..
Après cette première précaution , ils mettent S
terre , quelque perfonne qui fçache le négoce & la
langue , pour engager , s’ il fe p e u t , par des prefens
confidérableS , lès gouverneurs ou les premiers officiers
des ports , à faciliter ou du moins à tolereï
un trafic fecret ;. ce qui-ne manque guères d’ârriver .
S’ils ne peuvent réuffîr . de cette manière , ils font
des fio-naux que connoiffent lès habîtans dë la terre,
qui ne manquent pas de venir "la nuit faire leurs
marchés pour leurs échanges, & qu’ils continuent
fouvent pendant plufieurs: nuits de fuite avec autant
de tranquillité , & quelquefois autant de fùreté; que
s’ils avoient obtenu la liberté d’entre® & de trafiques
dans les portsi-
C’eft par cette- e f p e c e dè trafic que les interlopres
François ont tant de, fois rapporté de la mer
du Sud , de fi riches cargaifôns en piaftres &: en autres
précieufes marchandifes ; & c ’ e f t aufli par la
même voie que les Anglois de la Jamaïque & les
Hollandois de Curaçao- ont coutume de fournir
l’Amérique Efpagnole de toutes fortes de marchandées
d’Europe , c om m e d’étoffes de foie , de draps,
de ferges , de toiles , de chapeaux , de bas & de
toutes- efpè'ces de menue mftrcerie & de quincaillerie
, pour lefquelles ils reçoivent en échange , ave«
un profit immenfe -, de l’argent, de l’o r , des pierreries
-, des perles, des fruits , de la cochenille , de
l’indigo & du cacao.
IN V E N T A IR E . Defcription des papiers, meubles
, uftenfiles , grains & autres effets, qui fe trouvent
dans une maifon , ferme , château , métairie ,
ou femblables lieux-, foit qu’elle foit faite par auto1-
rité de juftice, du vivant ou après le décès du propriétaire
, foit que le propriétaire la faffe ou fade
faire volontairement.
I n v e n t a i r e , en f a i t de commerce. Eft un état
e x a é t & circonftancié, qlie tout marchand eft obligé
-de faire tous lès deux ans , en conféquence de l’article
8 du titre 3 de l’ordonnance de 1^73.
Cet état qui doit être figné , doit contenir tous
les effets mobiliaires 8c immobiliaires , 8c toutes les
dettes actives & paffives du négociant qui le dreffe ,
afin non-feulement de fe rendre compte à foi-même,
mais auffi afin qu’en cas de détordre dans fes affaires,
Il puiffe du moins juftifier fa bonne foi à fes
créanciers.
Quoique par l’ordonnance , les marchands ne
foient tenus que de faire leur inventaire tous, les
deux an s , il eft d’un meilleur ordre de le recoller
& renouveller chaque 'année, foit pour avoir plus
fouvent une connoiffànce générale du fonds de fa
caifle & de fes marchandifes , foit pour voir fi les
fa&eurs 8c garçons ont été fidèles , ou du moins
pour exciter & entretenir leur fidelité par cette
exactitude : c’eft auffi ce que font les plus habiles
marchands. 2
Pour fe difpofer à faire cet inventaire , il faut,
en premier lieu , folder tous les livres dont chaque
marchand a coutume de fe fervir fuivant fon com-
.merce , & arrêter tous les comptes ouverts. Les
principaux de ces livres font ordinairement le livre
d’extrait des dettes paffives * -le journal de vente à
crédit, le livre de calife & le compte- de la dé-
penfe journalière de la maifon & du ménage.
L a fécondé ch ofe, c’eft d’auner toutes les ma r c
h a n d i f e s , & d’en écrire l’aunage fur un billet atta-
ché à l’endroit par où chaque pièce a été entamée
, pour enfuite porter cet aunage fur fon inventaire
, en prenant garde de mettre toutes les
mêmes elpèces enfemble , en commençant par les
plus riches marchandifes & en mettant d’abord les
pièces entières de, chaque qualité, enfuite les pièces
entamées , & puis les reftes ; mais ces derniers tons
en un article. 1
L a jufte eftimation des marchandifes doit fe faire
a mefure qu’on en charge fon inventaire, & r ajouter
au bout de chaque article, non pas toujours
fur le pied du prix courant, ou de ce qu’on en a
déjà vendu , mais à proportion de ce qu’elles peuvent
alors véritablement valoir ; y en ayant .beaucoup
qui diminuent , foit par la mode qui s’eft
fitude fi Ordinaire dans les étoffes & marchandifes,
fur-tout pour celles qui ne font que de goût.
Après, lés marchandifes , & le total des foraines
à quoi elles moment toutes enfemble , il faut mettre
palfée, foit par les piqueures & tarres qui peuvent y
être furve nues .depuis qu’elles font en boutique ; &
quelques-unes auffi qui augmentent par c.ette viftife
les dettes actives, dont il faut faire trois dalles;
la première , des bonnes dettes ; la fécondé , des
douteufes;.. & la troifiéme , de celles qu’on croit
.perdues , qu’il faut toutes trois auffi additionner'
. féparément.
L ’argent comptant, s’il s’en trouve en caifle , fe
"met après les dettes aftives , puis la vaiffelle d’argent
& les pierreries , fi l’on en a ; enfuite les meubles
meublans & enfin les immeubles.
Cette, partie de Y inventaire , qui fait toujours-
paroître un marchand très-riche , parce qu’il çon -
tient tous' fes effets , étant finie , il faut travailler a
l’autre , qui fouvent au contraire l’appauvrie ; &
qui regardant les dettes paffives , eft celle proprement
lur laquelle fe doit régler le gain ou la perte
qu’on a fait dans le négoce pendant le temps pour
lequel fe dreffe l'inventaire.
Quatre articles compofenti ordinairement cette fécondé
partie ; fçavoir , i° . Les dépôts.ou volontaires
ou par juftice, fi l’on en. eft chargé de quelqu’un.
a0.'L e s dettes par obligation 8c par pro-
meffès.. 30. Ce qu’on , doit aux marchands groffiers
& ouvriers fur le livre d’achat. 40. Enfin les gages
des faéleurs ou garçons de boutique; & ceux des
ferviteurs & domeftiques , en cas qu’il en foie du. •
C ’eft de ces deux parties comparées enfemble
que ce fait ce qu’on appelle la balance de l'inventaire
, & qu’on connoît j.par une fimple fouftraélion,
ou les profits ou les pertes de fon commerce.
On dit , faire le calcul d’un inventaire ; pour
dire l’arrêter.
Récoller un inventaire f en faire le recollement,
c’eft l’examiner, le collationner , le vérifier fur ce--
lui fait l’année précédente, pour conneître les chan-
gemens qui font arrivés pendant le cours de l’année
clans les affaires de fon commerce.
Quand un marchand ou négociant tient fes livres
en parties d o u b le s le bilan d’entrée, lui fer-t dV;z-
ventâire, qu’il porte au commencement du nouveau
journal & du nouveau livre.
I n v e n t a i r e . On appelle auffi de la forte, quoique
affez improprement, la vente qui fe fait publiquement
& à l’encan des meubles d’une fucceffion,
ou des marchandifes & autres effets d’un marchand
ou d’un débiteur infolvable. Ce font ordinairement
les huiffiers-prifeurs qui en font la proclamatio» ,
& qui répondent des -'deniers qui proviennent des
marchandifes, meubles 8c effets vendus. Les curieux,
les brocanteurs , les frippiets & les revend eu fes , ou
crieufes de vieux chapeaux , courent à Paris ces
fortes dinventaires , & y font le plus fouvent bien
leurs affaires , s’ils font connoiffeurs.
I n v e n t a i r e . On appelle inventaire parmi les
petites marchandes qui courent les rues de Paris,
8c qui y crient leurs marchandifes , une forte de
panier plat fait d’ofier, quelles portent devant elles
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