cette ville ne fe relâchera point des maximes de
liberté qu’elle a fuivies jufqu’à préfent à l’égard des
étrangers qui viendront s’y établir, elle fe maintiendra
dans ion état aétuel d’opulence. I l ne peut ré-
fulter de cette liberté aucun détriment pour les
anciens établifïèmens formés & connus fur la place-;
-les maximes rigoureufes d e là bourfe oppofant un
obftacle fur contre la licence qui pourroit s’introduire
fi l ’on portoit trop loin la condefcendance
pour les nouveaux établiffemens dans les opérations
de commerce. Rien , en effet, de plus facile que
de s’établir à Amflerdam ; mais rien de plus difficile
que de s’y foutenir fans de grandes refTources.
Dans cette ville ou l’argent abonde, où on le prête
contre des fûretés â fi bon marché, comme on a
dû le remarquer, il eft pourtant impoffible de s’en
procurer à crédit ; & fans argent il n’y a pas plus de
poffibilité d’y travailler, que de trouver quelqu’un
qui veuille fe charger d’un papier nouveau qui ne
feroit pas appuyé d’un crédit que l’opinion , la
protection ou des effets réels feroient valoir à la
bourfe. Le s Hollandois fuivent là-defliis des maximes
très-auftères, même à l’égard des maifons d’une
certaine confédération 3 dominés par le préjugé, ils
ne confultent que leurs fentimens, fans faire attention
qu’il feroit quelquefois de leur intérêt de n’y
pas tenir fi obftinément.
Les maifons de commerce établies à Amflerdam
forment deux clafles. Dans la première font celles
que l’ancienneté & l’éclat de leurs richeffes rendent
non moins folides que refpeétables. L a fécondé claffe
eft compoféé de celles dont les affaires font affez
confidérables pour figurer à la bourfe. Dans cette
dernière il fe trouve de grandes fortunes , comme
i l s’en trouve aùffi de médiocres & de petites. Enfin,
_c!eft cette différence dans les fortunes des maifons
du fécond rang qui détermine les crédits dont elles
jouiffent chacune en particulier à la bourfe , & dont
la connoiflance forme une fcience que peu de gens
font à portée d’acquérir parfaitement.
I l eft indubitable qu’il y a une abondance d’argent
prodigieufe à Amflerdam, même parmi des
gens qui ne figurent ni par le nom ni par le-crédit.
Maigre ce la , les fortunes y font plus partagées que
dans beaucoup d’autres endroits , & les millionnaires
n’y font pas auffi nombreux qu’on le pourroit
croire 3 mais, d’une autre part, on y connoît beaucoup
de eapitaliftes & autres q u i, hors de leur
commerce, ont des fonds confidérables à difpofer.
Voilà pourquoi les emprunts fe font facilement &
à un intérêt modique 3 emprunts qui donnent la vie
aux capitau*, q u i, fans cette reffource , deviendraient
non-feülement inutiles 3 mais à charge à
ceux qui les poffèdent.
C O M M E R C E D E R O T T E R D A M
e t des a u t r e s v i l l e s p r i n c i p a l e s
DES P r o v in c e s - U n je s . '
§, I. Commerce de Rotterdam,
Rotterdam tient le fécond rang parmi les villes
1
arrêté par divers contre-tems 3 de-là réfultent des
variétés dans les prix de cètte racine qui enrichiffent
ou ruinent ceux qui la cultivent. L a garance de
Hollande & de Zélande, eft d’une bonne qualité3
mais il y a des marchands qui préfèrent celle qui
vient de Flandres. L a garance dfe Siléfîe & de quelques
autres parties d'Allemagne, connue fous le
nom de rouge de Brefl.au , reflemble plus à une
terre rouge qu’à une racine, & fà couleur n’eft ni
fi vive, ni fi brillante que celle qui vient de H o llande,
Comme la ville de Rotterdam eft l’cntre-
pôt ’de cette marchandife, on y en trouve de toutes
les efpèces , chacune defquelles porte, une marque
particulière, pour diftinguer de quel pays e lle vient.
Le feul figne auquel on peut connoître fa véritable
qualité, eft quand après l’avoir broyée & réduite
en poudre, elle s’attache à l’inftant lur du papier
bleu ou brun & y laiflfe une couleur vive. I l faut
tenir la garance renfermée, & ne point l’expofer à
l’a i r , fans quoi elle perdroit fa force & la beauté
de fa couleur. .
On diftingue ordinairement trois fortes de garance
, qui font la garance en branches , la garance
grappe ou robée, & la garance non robée. L a
garance en branches eft la racine fans autre préparation
que d’ être féchée : la garance grappe ou
robée, eft celle dont on a ôté la première écorce
& le coeur , & qu’on a enfuite réduite en poudre
groffièrè j enfin la*garance non robée eft la garance
en branches pulverifée. L a meilleure eft la garance
robée. Mais dans le commerce, fur-tout à Rotterdam
& à Amfterdam, on divife les qualités de la
garance en fin e grappe , non robée , commune
& m u le , & l’on règle les prix fuivant l’âge de la
garance, comme on pourra l ’obferver par les orix
courans aétuels de cette drogue.
Garancet de 1 7 7 7 « de t 7 7 S.
Fine grappe . • • • les 100 ib, de fi. $ 8 à 6% • • • de fl. 45 a- <>6
Non robée 9 • • • • • • • • • ■ • 42 à %° > • • 5 • 3 ^ ? 4 °
Commune, . . • • • • • • * • • • • 20 à 24 • • • • • 16 a 19
Mule ou en branches, • • • * • • • • 6 a 8 • • • • • 5 a 7
V o ic i, au refte , un compte fimulé -qui marque les conditions dachat .& les
drogue , foie qu’on la reçoive de Rotterdam ou d*Amfterdam, fçavoir :
I Futaille de garance fine grappe ou robée de I7 7 7 pefant
Brut 1,000 -*b
Rabais pour bon poids • _• 10 ib")
Tare de la futaille • • • • 40 J
50
y Futaille1 de garance non robée de-1778 pefant
Brut ï,i"oq lb
Rabais pour bon poids, . • 10 ib^
Tare de la futaille • • • • 45 J 5*
{& Futaille de garance commune de 1779 pefant
Brut 1,2.00 1b
Rabais pour bon poids, • • 10 . HO
Tare de la futaille • • • . 50 J
1,045 1b à fl. 40 .
.1,140 -1b à fl. 14
Rabais pour prompt p.iicment 2 p £ .
F rais d*eocpédition\
cour.
it
12
Commiflion d’expédition z p | fu r f l . 1 ,1 14 13 • • • • • *
•>
• zz 10
de • 1 7 7
de fl. 34 à
9 *
42
• • z 6 à 32, -
1S
6
l’expédition de cetc$
//
• 418 f
• 12
fl. 1 ,147 I 2
• 2 2 19
fl. 1,124 '5
83 7
I 00
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