
t é , des laines prjmes-Ségovie ,,fin Albarafïn, & autres
laines d’Efpagne., avec des laines de B e r ry , d’Aii-
xôis', de Champagne & de' Brie..
L e produit de cette manufacture eft a proportion
aulli grand que celui des autres fa b r iq u e s . Les étoffes
s'en débitent par tout le- royaume , à Liège & en
Italie j les Liégeois fur-tout en tirent beaucoup, les
trouvant fort à leur gré.
Le s bonnetiers & les chapeliers n’y font qu’une
communauté qui eft compofée d’environ feize îhâî-
tres.. '
On fait à Châlons quantité de toiles de - lin de
trois quarts de la rg e , & de toiles de chanvre de
toutes largeurs. Près' de trente tiflerans & plus de
cinquante métiers font occupés à la fabrique des toiles.
Ce font les bourgeois de Chalons 8c les marchands
de Reims, qui les font travailler.
Vingt tanneurs apprêtent des cuirs forts & dés
peaux de vaches & de veaux. Trois mégifliers y font
de la blanchirie.
V i t r x , ville de France dans cette partie de la
Champagne, que l’on nomme le Perthois; fa fîtuâ-
tion fur la Marne , qui commence à y porter bateau,
lui facilite un affez grand commerce de bled, de
v in , de bois & de charbon.
Les étoffes qu’ori y fait font des forges rafes, des
forges façon, de Londres, des forges drapées, des
droguéts & des eftamets. Les' laines qu’on y emploie
font des laines de Champagne, de Brie & de
l ’Auxoîs. . '
' Dix-fept maîtres & quarante métiers foutienhent
cette fa b r iq u e , dont les étoffes fo 'débitent fur les
lieu x, particulièrement aux cinq foires de cette ville
qui font affez cohfidérables.
I l y a pour les apprêts trois moulins à foulon
& deux tondeurs, & pour la teinture jufqu’à vingr
teinturiers.-
L a fab riq ue 4e ga lons moitié foie 8c moitié
f i l , des bords de chapeaux tout de fo ie , occupe
plus de vingt maîtres paffementiers j celle des cuirs
a huit mégifliers & cinq tanneurs J & celle des toiles
, foixante tifferans.
L a chapellerie y eft très-cônfidérable , & onze
maîtres chapeliers y font plus de huit mille chapeaux
par. an.
A l’égard de la bonneterie , elle eft partagée entre
les maîtres bonnetiers de la v ille , & les pauvres
de l’hopitai. Les bonnetiers- y font au nombre de
douze. ; rf
Sa in t -D iz ie r . On eftime cette ville tresrpropre
à y établir une manufacture d’étoffes de draperie ,
l’eau étant bonne pour le foulage & le dégraiffage ,
& s’y trouvant quantité de racines & de plantes
nécefîaires à la teinture.
Jufqu’à préfent néanmoins il ne s’y eft fait que
quelques frifes de laines du p a y s , dont la fabrique
n’occupe que trois facturiers, & autant de métiers.
L e peu qui s’y en fait fo vend à fos trois foires j il
y a auffi un moulin à foulon.
Pour compenfor le peu d’étoffes qui fo fait à
S a in t-D id ier , la fab riq ue des toiles y eft confî-
dérable, & il s’en fait de lin 8c de chanvre de toutes
largeurs, od font employés foixante métiers & autant
de tifferans j les fils dont on les fait font filés dans
le pays. ■ . . •-
Les chapeliers, au nombre de huit maîtres, font
près de cinq mille chapeaux, année commune.
Les autres fabriques font la bonneterie , qui a
treize maîtres j la mégifforie., qui en a trois, 8c la
tannerie, qui en a deux.
V ig n o r y . Point de fabrique d’étoffes de laine,
mais beaucoup de bonneterie, od prefque tous les
habitans, aufu-bieu que' ceux des villages voifins,
travaillent : on n’y emploie que des laines du pays.
L ’apprêt de ces ouvrages. occupe jufqu’à quatre
fouleries, le débit s’èn fait à Troyes.
J o in v i l l e . L a fabrique des draperies y eft
moins considérable qu’autrefois. Ses forges la rg e s ,
fos droguéts 8c fos b o g es , y occupent cependant
encore fept ou huit drapiers fergers , neuf ou dix
métiers, 8c un moulin à foulon. Les étoffes fo débitent
fur les lieux.
On y fait auantité de toiles de chanvre & de
treillis avec des fils du pays ou des fils qu’on tire
de Lorraine. Cette tifferanderie od travaillent environ
foixante tiflerans & autant de métiers, fe vend partie
dans la Lorraine & partie dans la province.
. L a bonneterie a fept maîtres3 la chapellerie, fix ,
& la tannerie , huit.
V â s s y . Les droguéts qui s’y font font de laine
du pays. I l y a plus de maîtres facturiers que de
métiers , les premiers étant au nombre de treize ou
quatorze, 8c les autres onze ou douze. L a plus •
grande partie de ces droguéts s’envoie en Lorraine,
le refte fo débite fur les lieux. Deux moulins a foulon
y font les apprêts tant pour le dehors que pour
le dedans.
Vingt-cinq à trente tifferans y font des toiles de
chanvre de toutes largeurs 5 deux bonnetiers , des
bas,5 trois chapeliers, des chapeaux ; & huit tanneurs
, des. cuirs forts & menus.
Cette ville étoit autrefois célèbre par fos quatre
foires ; il y a déjà du temps qu’on a eeffé d’y en
tenir.
C h a u m o n t en B a s s ig n y . Il fo fait à Chaumont
beaucoup de draps, de forges croifées , de
boges & de droguéts. De ces derniers, les uns font
entièrement de laine, & les autres laine & fil. On
n’emploie dans toutes ces étoffés que des laines du.
pays. ' ! ' •/ •
L a communauté des facturiers eft de plus de
vingt maîtres ,.mais il n.y a gueres que foize métiers
battans. Trois moulins à foulon & quatre teinturiers
du petit teint, travaillent aux apprêts & à la teinture
de ces étoffes', qui fe débitent fur les lieux &
dans diverfos villes de la province, particulièrement
: à Troyes. ‘ ’ . j " x ' '
C’ eft dans les mêmes endroits & encore a Dijon,
que fe Vend toute la bonneterie qui fe fait a Chaumont
eh très-grande quantité, & qui y fait vivre
beaucoup
beaucoup de perfonnes. Plus de vingt-cinq bonnetiers
forment une efpèce de corps, mais dont les
maîtres ne travaillent pas tous aux ouvrages de leur
métier, y ayant parmi eux des fabriquans forgers
& des chapeliers.
Les laines dont on fait cette bonneterie, font
partie d’Efpagne & partie du p a y s , de la Bourgogne
& de l ’Auxois.
Plus de foixante & dix tifferans font des treillis ,
des toiles de lin & des toiles de Chaumont. Les
treillis ont demi-aune demi-quart, & les toiles de
Un , trois quarts de large $ pour les toiles de chanvre
, elles font de toutes largeurs : on ne fe fort dans
tous ces ouvrages que du fil du pays. L e blanchiment
des toiles fe fait à Troyes.
Cinq mégifferies travaillent en blancheries.
L an g r è s , capitale du Baffigny. On n’emploie
dans cette fab riq ue que des laines du p a y s , dont
on fait des draps d’une $une, des forges de deux
tiers , des boges & des droguéts de demi-aune. Plus
de vingt maîtres drapiers, fix moulins à fou lon ,
deux tondeurs & trois teinturiers du petit teint ,
foutiennent cette manufacture.
Les maîtres tifferans font également des toiles ,
des boges & des droguéts ; avec cette différence
qu’ils ne travaillent en toiles que pour les bourgeois
, & en boges & droguéts pour leur propre
compte.
Les toiles de lin ont trois quarts de la rg e , &
celles de chanvre de toute largeur : elles font les
unes & les autres de fil du pays j le blanchiment
s’en fait à Hien ou à Troyes $ le dernier eft le
meilleur. On compte jufqu’ à cent trente-cinq ou
trente-huit métiers de tifferans, & plus de cinquante
maîtres.
Les étoffes de laines & les toiles fo débitent
principalement aux cinq foires qui fe tiennent tous
les ans à Langres.
L a coutellerie de cette ville eft très-fameufo , &
occupe jufqu’ à quarante maîtres couteliers ; le commerce
des cuirs entretient près de vingt tanneurs
qui font des cuirs forts, & fix ou fept mégfifiers qui
en font de petits.
Enfin , la bonneterie fo partage entre les pauvres
de l’hôpital & les maîtres bonnetiers de la ville j
ceux-ci ne font que trois.
B a r - su r - A u b e . On n’y fait que de$ forges croifées
d’une aune de large , qui le débitent fur les
lieux & à Troyes ; elles font toutes de laines du
pays. N eu f facturiers , autant de métiers, deux
moulins à fou lon , & un teinturier du petit tein t,
font & apprêtent ces forges.
On croit cette ville fort propre pour l’établifle-
ment d’une manufacture pour diverfos commodités
qui s’y rencontrent, particulièrement pour les eaux
qui font très-bonnes pour le foulage & dégraiffage
Ses étoffes, auflî-bien que pour leur teinture;
On n’y fait que des toiles de chanvre, qui occupent
plus de quinze tiflerans & autant de métiers}
Commerce. Tome I I . P a r t . J,
elles fo débitent furies lieux aux quatre foires qui
s’y tiennent, ou s’envoient à Troyes.
Les antres fabriqu es de B ar -Ju r-A u b e confiftent
en papiers dont il y a un moulin , & en verres de
criftal où l’on travaille dans quatre fourneaux.
I l y a aufli trois bonnetiers, quatre chapeliers.,,
cinq tanneurs & deux mégifliers.
B r ie n n e . Il fe fait à Brienne des droguéts & des
boges de laines du p a y s , des toiles de chanvre de
toutes largeurs, des, fils qu’on fait aux environs, &
de la bonneterie de. même laine que les étoffes 1
auffï-bien que quelques chapeaux.
Un foui faélurier qui n’a même qu’un foui métier,
travaille aux étoffes j quinze tiflerans aux, toiles j
deux chapeliers à la chapellerie , & fept bonnetiers
en bas. Tous ces ouvrages fo débitent for les lie u x ,
il va néanmoins à Troyes une partie des bas & des
toiles : il y a un moulin à foulon.
D ie n v i l l e . Cette fabrique eft confidérable , &
occupe près de trentevfacturiers & autant de métiers.
Le s étoffes font des boges & des droguéts de
laines du pays 5 . ces derniers , ont la chaîne de fil.
Leur débit fe fait en partie à D ie n v ille même &
en partie à Troyes.
Il s’y fait aufli des toiles de toutes largeurs , &
quelques chapeaux.
L es g r a n d e s & p e t i t e s C h a p e l l e s . I l y a
-dans ces deux villages qùi font très - voifins, plus de
vingt-cinq facturiers & autant de métiers. Ils travaillent
tous en forges façon de Mouy , où ils n’em-
ployent que de la laine du pays.
T R O Y E S . Ville de France , capitale du comté
de Champagne fur la rivière de Seine. Cette ville
eft célèbre par le grand commerce & les richefïes
de fos habitans , auflï-bien que par la grande quantité
de fabriqu es 8c de manufactures qui y fleu-
riflent , & qui y entretiennent un nombre infini
d’ouvriers.
Les principales de ces fa b r iq u e s , dont quelques-
unes lui font particulières, font des étoffes de laine ,
des fàtins laçhinés façon de T u r in , des fatins façon
de Bruges , des toiles de lin & de chanvre , des
bafins , des treillis, des coutils , de la bonneterie ,
de la chapellerie, de la tannerie , de la corroyerie,
de la mégifforie , enfin de la pelleterie.
Les étoffes de laine confiftent en forges drapées
d’une aune de large , en fergettes de deux tiers , en
droguéts & en tiretaines j e e s derniers s’appellent
auffi ferges de S a in t -N ico la s : on employé à toutes
ces étoffes partie laine du p a y s , & partie laine de
Brie. Il s’en confomme environ cent vingt milliers.
L a façon 8c l’apprêt de toutes ces laineries , occupent
plus de foixante & dix maîtres facturiers ,
quinze tondeurs, quatre moulins à fou lon, & deux
teinturiers du grand teint ; outre une grande partie
des tiflerans en toiles , qui font les titeraines & les 1 droguéts, dont la chaîne eft de fil.
L ’apprêt. des, étoffes qui fe fait à Troyes , pafle
pour un des meilleurs du royaume ; quelques-uns
même l’eftiment entièrement parfait.
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