en quantité. Cette fatiuade. n’eft qu’une étoffe de J
g o û t , je n’en ai que pour l’afloirtiment. II y a pref-1
que toujours à perdre fur les étoffes da g o û t , quand 1
on ne fe hâte pas de s’en défaire , tandis que la fan-
taifie en dure,
G O U T H IO U . ArbrifTeau qui fert à la teinture
en noir : il croît dans quelques endroits de l’Amérique
Efpagnole , particulièrement dans le Chilly.
On ne peut s’en fervir tout féal , & il faut le
mêler avec du maki & du lanil ; il réuffit auffi affez
bien quand on le fait .bouillir avec la racine du
pauke. •
G O U T T E . Parcelle d’eau , de vin , ou de quelque
autre liqueur. On appelle mere-goutte la l i queur
qui s’écoule des raifins , des pommes, des
poires & des olives avant qu’on en mette le marc
-Ions le prefFoir. Goutte, ou angoure de lin. Efpèce d’épi-
thyme qui vient fur le lin. On la nomme auffi c u f
cure, en latin.
. G O U T T E D E L A I T , qu’on nomme auffi
compte. Efpèce de perle de verre d’un blanc tirant
fur le bleu , elle eft du nombre des verroteries qui
fervent à la traite des. nègres fur la côte d’Afrique.
G O U V E R N A IL . Longue pièce de bois mobile
placée à l ’arrière d’un navire ou de quelqu’autre
bâtiment de mer que ce foit , qui fert à les gouverner.
Il a trois parties , le corps du gouvernail y
la barre ou. timon & la manivelle. L e corps du
gouvernail eft au dehors & tombe perpendiculairement.
L a barre ou cimon eft prefque toute
en dedans , & eft couchée horifontalement , la
manivelle eft la pièce de bois que le timonier tient
à la main lorfqu’il fait jouer le gouvernail.
Les bateaux avec lefquels on navige fur les rivières,
les étangs & autres eaux douces ont auffi
leurs gouverxaux , mais d’une forme & d’une fabrique
différente de ceux de marine.
Les Japonois, pour alfurer le commerce que
les étrangers viennent faire chez eux , & les empêcher
de fortir de leurs ports fans leur contentement
, ont coutume de faire porter à terre les
gou vema ux des navires qui. abordent fur leurs
côtes; ne les leur rendant que quand ils trouvent
à propos de leur permettre de faire voile.
G O U V E R N E . Ce terme dont on fe fert quelquefois
dans les écritures merçantilles , fignifîe
g u id e , régie , conduite. Ainfi quand un négociant
écrit à fon correfpondant ou eommiffionnaire-, &
qu’il lui marque que ce qu’il lui mande la i doit
fervir de gouverné ; cela veut dire qu’il doit fe
gouverner , fe guider ou fe régler. fuivant & conformément
à ce qui lui eft marqué. Quelques-uns
fe fervent auffi du mot gouverna, qui a la, même
lignification.
G R
G R A B E A U . C ’eft la poüffiere ou réfidïi. des
drogues quand- on en a fepairé lé meilleur & le
plus pïopté à la-vente. On dit' dû grab'eait de
f e n é , du grabeau de th é > &c. Il n’eft pas permis
aux marchands épiciers & droguiftes de vendre les
pa illes, poudres , criblures & grabeaux de leurs
drogues'. Grabeaux de girofle. On nomme ainfi le
girofle qui n’eft pas entier.
G R A C E . Monnoie de billon qui fe fabrique &
qui a cours à Florence & dans tous les états du
grand duc ; elle vaut cinq quatrins ou un fol deux
tiers. On n’en donne guères dans les grands paie-
mens , & l’on ne s’en fert que dans le négoce journalier
des denrées & menues marchandifes. Voye\
la table des monnoies.
G R A IL LO N S . Terme du commerce des marbres.
On appelle ainfi les reftes ou rogneures des
marbres dont les morceaux ne font pas confidera-
bles : on fe fert particulièrement de cette expreffion
dans les magafins du roi. Les graillons ne fe vendent
pas ordinairement au pied , mais en bloc ; on
en fait des tas qu’on vend par eftimation ou au
plus offrant , ce qui donne quelquefois aux marbriers
l’occafion de faire de bons marches ou ils
profitent beaucoup.
G R A IN . C ’eft le plus petit des poids dont on fe
fert pour pefer les marchandifes précieufes.
L a livre de Paris fe divife en feize o n c e s 1 once
en huit gros , le gros en trois deniers , & le denier
en vingt - quatre grains : enforte qu il faut
.9 1 16 grains pour faire une livre de Paris, & chaque
de ces grains eft eftimé pefer un grain de
bled.
L e marc d’or fe divife en vingt-quatre carats,
le carat en huit deniers & le denier en vingt-quatre
grains .'
L e marc d’argent fe divife en douze deniers , le
denier en vingt-quatre grains & le grain en vingt-
quatre primes. ■ / —
On a jugé a propos de rapporter ic i ces différente
« divifions de poids pour faire connoître que
le grain eft toujours la vingt-quatrième partie du
denier.
L e carat que les Efpagnols nomment quinta le,
eft un poids particulier dont on fe fert pour, pefer
les diamans & autres pierres précieufes. Il fe divife
en quatre grains , & ces grains font moins
pefans que ceux du marc.
G r a in , en médecine, eft auffi le plus petit des
poids dont on fe ferve pour la difpenfation des
drogues : les troisgràins font une ob ole, les vingt
font un fcrupule, & les foixante font une dragme ?
autrement un gros. Ce grain doit s’entendre d un
grain d’orge moyennement gros , bien nourri &
trop fec.
G r a in . Eft auffi une monnoie imaginaire ou de
compte dont on fe fert à Méffine &; a Palerme pour
l’évaluation des changes & tenir les livres de commerce.
Au-defTùs du grain font l ’once & le tarin,
au-deffous eft le piceoli : ainfi on compte par onces,
ta r ifs , grains & piccôli's, qu’on fortune par trente,
par vingt & par f ix ; l’once valant 50 tarins , le
tarin 20 grains , & le grain, 6 piccolis.
G r a in . C ’eft à Malthe une monnoie réelle dont
il y a des pièces de valeur diverfe ,'entr autres des
pièces de 1 grains qui valent 7 f. 6 d. de France,
des pièces de 10 grains qui valent f fols , des
pièces de f grains qui valent 2 f. 6 d. & des pièces
d’uu grain qui valent 6 d. le tout auffi de France.
Les empreintes & les légendes de ces- monnoies ,
font les.mêmes que celles.du*piétot. Chaque pièce
porte fa valeur marquée en chiffre.
G r a in . Cire en g r a in , c’eft . de la cireg reloué e,
qui à forte d’être tournée & remuée fur les toiles,
fe réduit en grains' de la grofleur d’une médiocre
fève. Il y*en a de deux fortes ; celle au. 'premier
grelouage, qui eft demi-blanc, & celle du fécond
qui eft blanc fin. C’eft de cette dernière qu’on fait
la cire blanche en pain.
G r a in . On appelle grain dans la traite qui fe
fait avec les negres fur les côtes d’Afrique , une
efpèce de verroterie bleue, quelquefois rayée de
j a u n e & quelquefois de blanc. Elles font fur-tout
propres pour le Sénégal.
G r a in . Se dit des morceaux d’or très-pur qui
fe trouvent quelquefois fur la terre & dans quelques
rivières. De quelque, volume & de quelque
poids que foit-cet or , on lui doniie toujours le nom
de grain.
G r a in . Se dit généralement de tous les fruits ou
femences qui viennent1 flans des épies & qui fervent
à la 'nourriture des hommes & des animaux , comme
font les grains de bled ou, froment, de feig le ,
d’o rg e , d’avoine , &c. On le die plus particulièrement
du froment.
On nomme gros grains les bleds qui fervent à I
la nourriture de l ’homme , & que Io n Terne en
automne, tels que font le bled & le feigle.
T A R I F E T
Les menus g ra ins font ceux qui fervent à nour- *
rir les animaux , ainfi que l’orge , l’avoine, &c.
qui fe fement en mars : on les appelle autrement
les p e t it s bleds ou les mars.
Il fe tire quantité de gra in s de la mer Baltique
& des villes au nord, entr’autres de Dantzic & des
ports de la Livonie , de la Prufle , de la Poméranie.
du Hoîitein & du Danemarck ; c’eft-là où
les Hollandois & les autres nations dont le fol
n’eft pas propre à la culture des grains , ont coutume
de s’en fournir, Sç c’eft-là auffi où les François
dans les années de .ftériiité en vont enlever
pour fecourir les provinces où la récolte a été
mauvâife.
Il s’en tire auffi d’Italie , & en plus grande quantité
des côtes de Barbarie & des états du. grand-
feigneur tant d’Europe que d’Afîe. Monfîeur de
Ferriol, ambafladeur de France à la Porte Ottomane,
obtint pour les François en 1709 la, permiffion d’en
charger plus de deux cens navires qui arrivèrent en
Provence au plus fort de la difette qu’il y eut cette
année-là.
On a cru à propos , pour l’inftruéHon & la commodité
de ceux qui font le commerce des grains ,
d’ajouter ici le tarif ou rapport dès diverfes mefures
pour les g r a in s , à celles d’Amfterdam , de
Paris & de Bordeaux , & que M. Jean-Pierre Ricard
a donné dans fon excellent Traité du négoce
d’Amfterdam.
Il faut feulement remarquer- fuivant l ’avis de cet
habile auteur qu’on trouve à la fin de Ton tarif,
que pour éviter les fraétions incommodes., il les a
feulement mifes en f , en f en \ & en cinquièmes
au-plus approchant de leurs véritables parties , c e
qu’il croit- fuffifant pour en faire toutes les- rédue-i
tions à peu de chofes près,
R A P P O R T.-'v
D e diverfes mefures pour le s grains , à celles d*Amjlerdam , de P a r i s & de Bordeaux.
Noms des villes &
p a y s . • Différentes mefures. Mefures dlAmfterdam. Septiers de
P a r is .
B o ijfea u x de
Bordeaux.
Abbeville, 6 feptiers. 7 muddes. 5 feptiers. 10 boifleaux.
Agen ,
Aigu illon,
A lb y ,
• 5 3 } facs. 1 laft. 19- , ■ ■ '
41 lacs* . 1 laft. 38-
25: feptiers. 1 laft. 19* .38-
Aikmaar, . 3 6 facs* 1 laft. :-Y 19 *
1. 38'
Amboife , 14 boifleaux. 1 f" mud de.
Amersfort. 16 muddes. 1 lafL I H
i .
3 S.
Amiens, 4~ feptiers. 1 — mudde.
Amfterdam, 1 laft. 27 muddes* 19» 38.
Angleterre ,
Anvers,
10^ quarteaux. 1 laft. ' - 19. -;ï 3-8. -
3 2 y viertels. 1 laft. JP* 38.
A r le s , 49 fepcièrs. 1 laft. 19. : ; 38-
Auray-le-Duc, i|- mudde. I.
Arrihem, 22 mouv/ers. 1 laft. T9. 38.
Afperen,
2 5 i facs.
Commerce. Tome I I .
Part. I I ,
1 laft. 19» 38. '
R r r