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FEO D ER . Mefure des liquides, dont on Te fert
«n Allemagne. L e feoder eft eftimé la charge d’une
charette tirée par deux chevaux. Deux feoders &
-demi font le roder ; fix âmes, le feoder ,* vingt
fer tels l ’ame ; & quatre maffems ou malles , le fer-
' tel ; en forte que le roder contient iz o o maffes , le
feoder 480, rame 80, & le fertel 41 .
Quoique le feoder foi: comme la mefure commune
d’Allemagne , fes divilîons ou diminutions ne
font pas pourtant les mêmes par tout ; & l’on peut
prefque dire, qu’il n’y a que le nom qui foitSemblable.
A Nuremberg , 1 e feoder eft de i z heemers , &
le heemer de 64 malles, ce qui fait 768 malles au
feoder.
' A Vienne, le feoder eft de 3 a heemers ; le hee-
îfter de 3 a-achteljngs ; & l’achteling de 4 feiltens.
L ’ame y eft de 80 malles; le fe r te l, qu’on nomme
atiffi fchr eve , de quatre malfes ; & le driclinck ,
mefure qui eft propre à cette capitale d’Autriche ,xde
*4 heemers. _
A Au lbourg, le feoder eft de 8 jé s, 8c le jé de
a muids , ou la bêlons, le belon de 8 malfes ; ce
qui. fait 768 malfes au feoder, comme à celui de
Nuremberg.
. A Heidelberg, le feoder eft de 10 âmes, l’ame \
de ia vertels , & le vertel de 4 malles : ainfi le
feoder n’eft que de 480 malles.
Dans le Wirtemberg, le feoder eft de 6 âmes;
l’ame de 16 y unes , & l’yune de 10 malles, & par
Conféquent i l y a 5160 malles dans le feoder. Voye-{
LES TABLFS.
FER. M é t a l dur ,& lec , difficile à fondre, mais
duftile , & dont l’on forge prefque tous les outils
des artifans, pour couper & pour battre.
De tqus les métaux, le f e r eft du plus grand
ufage pour les befoins& les commodités de la vie ;
& l’or & l’argent, tout précieux qu’ils foient, ne
lui font point comparables à cet égard.
Il y a du f e r de divers échantillons, qu’on dif-
tingue, ou par fes noms differens , ou par fes différentes
longueurs & grolïèurs.
, L e fe r p la t a neul à dix pieds de lon g , quelquefois
p lus, & environ quatre lignes d’épaiffêur, fur
deux pouces & demi de large.
L e f e r qu on nommé quarté, a deux pouces
en quarré , maïs diverfes longueurs. L e quarré bâtard
a neuf pieds de long, & feize â dix-huit lignes
en quarré.
L e f e r cornette a huit à neuf pieds de long J
trois pouces de large , & quatre à cinq lignes d’é-
paiffeur.
L e f e r rond a fixa fept pieds de lo n g , fur neuf
lignes de diamètre.
L e carillon eft un petit f e r , qui n*a que huit
â neuf lignes en quarré.
L e courçon, ainfi nommé, parce qu’il eft court
a deux pouces & demi en quarré, & ieulement trois
çu quatre pieds de long.
Le petit f e r en lotte qu’on emploie ordinaire-J
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ment pour faire les vergettes des vitrâmes, n’ eft
guères plus gros' que le petit doigt.
Il y a deux manières de connoitre la bonne ou
mauvaife qualité du f e r , la çaffè & la forge.
A l’ égard delà fo rg e , toutfe r qui eft doux fous
le marteau , eft caftant â froid ; & au contraire
s’il eft ferme , c’ eft fîgne qu’il fera pliant.
Pour ce qui eft de la cafte , le détail en eft plus
grand.
L e f e r qui en le caftant eft noir dans Ia;cafliire,
eft bon , doux & maniable, â froid & â la lime 3
mais il eft ordinairement cendreux.
Celui dont la cafîure paroît grife-noire , & tirant
fur le blanc, eft plus dur , & par conféquent plus
propre aux gros ouvrages, comme font ceux des
maréchaux & taillandiers.
L e f e r , dbnt le grain eft raifonnablement gros ,
& dont une partie de la caffure, eft blanche , rautre
g r ife , & l’autre noire, eft également bon pour la
forge & pour la lime.
L e grain très-gros & clair â la cafte, comme
Pétain de g la ce , eft également difficile â employer
à la lime & à la forge , & eft le moindre de tous»
Enfin , le grain petit & ferré, comme celui de
l’acier, eft ployant à froid ; mais il fe lime & le
foude mal : il eft pourtant propre aux outils pour
travailler à la terre.
Une gueufe de f e r eft le gros lingot qui fort de
la forge. C ’eft avec les gueufes, quand el'és ont
pafle a la chaufferie, qu’on fabrique- tous les dif~
férens échantillons de. fe r \ dont on a parié eide
flîis. .
L a tôle eft un f e r applati de plufiéurs épaîfteurs,
& largeurs»
Le fil-d e - fe r , qu’on- appelle auffî f i l d’a r c h a l,
j ou de richard , eft du f e r pafte & tiré à travers,
d’une efpèce.de filière»
L e meilleur f é r eft celui ad Pop ne remarque
, ni fentes ni gerfures.
On appelle f e r rouverain, celui qui eft caftant
à chaud : f e r aigre, celui qui le cafte aifement â
froid : f e r cendreux, celui qui dévient difficilement
clair â la lime : f e r p a ilteu x , celui qui lorf*
qu’on le bat, ou qu’on le ploie , fe partage en
diverfes. pailles»
L a plupart du fer qui le confomme en France *
vient des mines du royaume , quoiqu’on en tire auffî
d’Eïpagne, de Suède & d’Allemagne. Les étrangers
enlèvent en récompenfe beaucoup de nos fers.
Le s fe r s de Suède & d’Allemagne font pour la
plupart meilleurs & plus ployans que ceux de France
; mais les fers cPElpagne font prefque tous rou-
verains & mêlés de grains d’acier, qui font fâcheux
fous la lime»
« L e f e r de routes fortes , ouvré ou non ouvré,
» paie en France les droits- d’ entrée, à raifon d’une
» livre ïo (ois du cent pefant , conformément â-
» l’arrêt du z f novembre 1^87.
| » A l’égard des droits de fortie , ils avoient été
i » réglés fur le pied de %o liv. le millier pefant, par
F ER
» arrêt du confeil d’çtat du z avril f 7b ï j ce qui
» revenoit â 40 fols le quintal, aii lieu de 8 fo f s ,
» fixés par le tarif de 1664 ; mais par un arrêt fub-
»> féquent du $ novembre 1 7 18 , ils ont été réduits
».fur l ’ancien pied, & le f e r ne. paie plus que 8
» fols du cent pefant, foit qu’il foit ouvré ou non
» ouvré, vieil ou neuf, avec les fols;pour livre».
F e r en f e u il l e . , .C ’eft de la t ô k extrêmement
battue par le moyen, dé petits mar.telets, & réduité
en feuilles très-minces & grandes envfeon.d’ un pied
en quarré , un- peu plUs longues que larges. C t f e r
eft de deux fortes , le noir-& lé blanc, qui ne different
pourtant que par la couleur.
Les feuilles de fer-blanc font ou doubles ou fimples
, c ’eft-â-diie , qu’il y en a de plus fortes & ’ de
plus foibles. Les foibles font empioiées par les fer-
reurs d’aiguillettes & autres ouvriers 5 les autres
Î>ar les ferblantiers , qui en font des lanternes, des
ampes, des râpes à fucre & à tabac ; de la vai£
fêlle d’armée, comme plats, baffîns , affïettes, &c.
Il s’en confomme quantité dans les arméniens de
mer.
Il vient beaucoup de fe r noir & blanc d’A llemagne,
particulièrement de Nuremberg & de Hambourg.
I l eft prefque toujours dans de petits barils:
defapin ., qui font ordinairement de 300 feuilles de.
f e r n o ir , & de 450 feuilles de. blanc. Les navires
Suédois en apportent quantité par le port de Rouen.
Toutes Ces fortes dt f e r fe vendent parles marchands
de fer.) qui font du corps de la mercerie ,
& qui s’appliquent particulièrement à ce négoce.
« Le fe r en f e u i l le s , foit blanc , foit noii-,
» paie en France les droits d’entrée, fuivant fa qua-
» lité ; fçavoir , les feuilles dz fer-blanc doubles ,
» zo liv. le baril de 450 feuilles; & les fimples ,
» 10 liv . conformément à l’arrêt du 3 juillet ié p z ;
»vies feuilles de f e r noir doubles, 7 liv. 10 fols, &
» les fimples , 3 liv. 15 fo ls , fuivant le tarif de 1664.
» A l’égard des droits de fortie , les feuilles de
» fer-blanc & noir fimples, paient xz fols du cent
» en nombre , & les doubles à proportion , avec les
» nouveaux fols pour livre ».
F E R A N D IN E ou F E R R A N D IN E , qu’on
nomme auffi BURAIL. Etojfe légère, dont toute
la chaîne eft de foie, mais qui n’eft tramée que de
laine,.ou même de poil, de fil ou de coton. C’eft
une efpèce de petite moire ou de poux de foie.
L es ferandines , fuivant le réglement de 1667 ,
ne peuvent être que de quatre largeurs , qui fon t,
un quartier 8c demi, une demi-aüne moins un feize,
une demi-aune entière , & une demi-aune un feize ,
qui ne peuvent être augmentées ou diminuées au
plus que de deux dents de peigne, c’eft-â-dire, de
répaifleur d’un tefton, ou pièce de 15 fols. L a foie
qu on y employé doit . être , ou toute foie cru e , ou
toute foie cuite, fans mélange de l’une avec l’autre,
à peine de 66 liv. d’amende.
La longueur des pièces des ferandines eft de
fixante à foîxante-dix aunes.
; FER AN D IN IER . M a rc h a n d manufacturier %
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qui fait & fait fabriquer, & vend de la feràndine.
Les trois réglemens pour les manufaétures de
foie , donnés en 1667 pour les villes de Paris, Lyon
& T ou r s , ne mettent aucune différence entre les'
ferandiniers & les autres ouvriers en draps d’or ;
d’argent & de foie. Il y a. cependant â Paris une;
communauté de maîtres ferandinie rs-gafie rs, qui
femblent faire un corps à pa rt, & qui pourfuit des
ftatuts : particuliers , lous l e nom de marchands
fa b r ica n s .
Ils font comme divifés en deux clafles : dans la
première font ceux qui retiennent le nom de ferandiniers
, 8c qui ne font que des ferandines & des
grifettes , . ou autres légères étoffes mêlées de foie ,
de laine y de f i l , de poil & de coton ; 8ç dans l’autre
font les gaziers ou gazetiers, qui ne fabriquent que
des gazes.
F E R B LAN T IE R . Ou vrierqu i travaille à divers
ouvrages de fer blanc , comme plats , affïettes,
lampes, lanternes, &c.
L a véritable qualité des ferblantiers eft taillan- l
diers ouvriers en fer blanc & noir. Ils font de la
communauté des taillandiers.
F E R E , ( la ) du département de l ’infpe&eur des
manufactures de Reims. L ’on y fait quantité de
toiles de lin & de chanvre.
FERMER U N COM P T E . Signifie la même
chofe que fo ld e r un compte,
Fermer une étoffe, en termes de manufacture.
C ’eft la bien c lo re , la bien frapper fur le
métier. On dit en ce fens ,. ce drap eft bien fermé\ ■
pour dire qu’il n’eft point lâche, qu’il eft bien fabriq
u é , bien frappé»
F ermer les ports, ou comme on dit dans
quelques endroits , mettre un embargo. Ç ’eft
empêcher qu’il n’entre ou qu il ne forte aucun
bâtiment dans les ports d’un état.
On ferme les p orts de deux manières , ou par
une défende générale , qui regarde tous les navires 3
ce que font iouvent les Anglois , quand ils veulent
tenir quelqu’entreprife ou quelque nouvelle fecrette,
ou par une défenfe particulière , qui n’ëft que pour
lés bâtimens marchands , pour obliger les matelots
qui fervent deffiis, de prendre parti fur les navires
de gue rre, quand on a de" la peine â en former
les équipages. Cette dernière défenfe eft très-préjudiciable
au commerce, & ne doit avoir lieu , que
dans les occafions importantes , 8c d’où peut dépendre
le falut de l’état.
F ermer. On d it , en termes de commerce, qu’ua
marchand a fe rm é fa boutique, lorfqu’il a quitté le
trafic, ou qu’il a fait banqueroute.
On dit aufli, que les bourfes font fe rm é e s , pour
lignifier que l ’ argent eft rare, 8c qu’on en trouve
difficilement à emprunter.
FERMES. On appelle en France les cinq grojfes
fermes , les principales fermas d’entrée & de fortie
pour lesquelles il y a des tarifs particuliers, comme
la douane de Paris, la douane de L y o n , celle de
V a len ce , la comptablie & convoi de Bordeaux, &c*