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» font de io livres-; & ceux de foitie de lo o fo ls le
» cent pefant, conformément au tarif de 1664.
» Ceux de la douane de Lyon font de ç livres
v la caifîe, d’ancienne taxation; & 10 livres le cent,
» de nouvelle taxation.
» L 'émail de Venife eft du nombre des marchan-
» difes, qui Outre les droits ordinaires pay ent 20 pour
■ » cent de leur valeur, fuivant l’arrêt du 15 août
» 16 8 5 , avec les fois pour livre ».
ÉM A IL L É U R. Ouvris r qui travaille en éma il,
qui en couvre & en orne les métaux , comme l ’or ,
l’argent, le cuivre ; ou qui en fait à la lampe divers
ouvrages de curionté.
Les orfèvres & joyailliers , qui montent les pierres
précieufos ; les lapidaires qui les contrefont avec des
émaux ; & les peintres qui travaillent en miniature
- fur 1 éma il, & qui font cuire au feu leur ouvrage,
‘ font compris dans le terme général Rimailleurs ,•
quoiqu’en particulier, ils faflent partie , le$ uns du
corps de l’orfèvrerie, & les autres de la commu-
■ nauté des maîtres peintres & fculpteurs de la ville
‘de Paris.
EM B A L L A G E . ( Terme de douane. } On le fert
de ce terme en différentes lignifications.
i° . Emballage s’entend de l’attion même d’em-
-baller : ainfi l’on dit, qu’un emballeur eft long dans
fon emballage ,• pour lignifier , qu’/7 r i emballé p a s
diligemment les marchandifes.
^0. Emballage^comprend tout ce qui fert â emballer
, ou empaqueter les marchandifes ; comme le
papier , le carton , les caiffes , les tonneaux , les
bannettés, les toiles cirées , la p a ille , les ferpillières,
& les cordages.
En ce fens, le tarif de 1664 ordonne, que pour
les marchandifes , dont les droits d’entree & de
fortie fe payefit au poids, lefdits droits feront payés
r Par toutes-fortes de perfonnes, y compris caiffes ,
tonneaux, bannes, cartons, toiles & tous autres
emballages. Et l’article X I de l’ordonnance pour
les cinq grofles fermes, du mois de février 16G7,
porte pareillement , qu’il ne fera fait aucune déduction
dés caiffes, tonneaux , ferpillières, & de ce
qui fert à Xemballage des marchandifes, fi ce n’eft ü
fur les marchandifes d’or & d’argent, & fur les dro- j
gueries & épiceries.
Emballage , ne lignifie affea fouvent que les ■
ferp illiè r e s ou to ile s , qui fervent à emballer les
marchandifes j & qui^couvrent les balles & ballots i
extérieurement : ainfi on appelle une balle Remba
llage , une balle qui ne contient ablolument que
des ferpillières de renvoi, & qui ont déjà fervi.
T o il e d e m b a l l a g e . Sorte de^roi/e grolfière ,
mais forte, qui fert à emballer ; elle eft différente
de la ferpillière , qui eft une efpèce de canevas
fait de la plus, mauvaife étoupe du chanvre, dont
pareillement on fe fert pour les emballages, Voyer
TOILE.
EM BA L LE R . Faire Xemballage d’une caille de
marchandife , l’envelopper de toile , & la garnir de
p a ille , pou* Ja conferver & garantir de la p lu ie ,
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du mauvais temps J*. autres accidens, lorfqu’on eft
obligé de la tranlporter au loin , foit par des voitures
de terre, ou de rivière, foit par mer , & pour
des voyages de long cours»
Il y a plufîeurs manières Remballer les marchandifes,
les unes s’emballent feulement avec de la
paille & de la grofle toile ; les autres dans des bannes
& bannettes d’ofier, ou de bois de châtaigner;
ou bien des caiffes*de bois de fapin, qu’on couvire
d’une toile cirée graffe toute chaude ; d’autres s’emballent
dans de gros cartons , qu’on enveloppe de
toiles cirées féches , quelquefois fans autre couverture
; mais le plus fouvent avec de la paille & de
la toile : ce que l’on fait aufli ordinairement aux
emballages, 011 l’on emploie des caiffes & des
bannettes.
Dans tous ces emballages, on coud la toile avec
de la ficelle & une grofle a igu ille, & on la ferre
par-defîiis avec une forte corde, q u i , faifànt plu-
fieurs tours de divers fens autour au ballot, aboutit
a un des coins, où elle eft enfin liée & arrêtée :
c’eft à ce bout de la corde que lès vifiteurs, ou autres
commis des douanes mettent leur plomb, afin
que la balle ne puifle s’ouvrir fans le lever, & que
les marchandifes, qui ont été vifitées, ne puiffent
être changées, ou augmentées au préjudice des droits
du roi.
Les emballeurs ont coutume de ménager à chaque
encogneure de la b a lle, des morceaux de toile ,
qu’ils appellent des o r eilles , parce qu’ ils ont en
effet quelque chofe de la figure de celle des animaux
: ce font ces oreilles , qui fervent à remuer,
charger & décharger les ballots des marchandifesi
Ce n’eft pas un médiocre avantage pour les marchandifes
, particulièrement pour celles qui font
précieufos & de conféquence, non-feulement d’être
au-dedans des balles bien arrangées , fuivant leur
nature & qualité ; mais encore detre bien couvertes
, & bien emballées au-dehors : & c’eft fur-tout
à quoi-des marchands éxaéis ne doivent point dédaigner
d’avoir l’oeil eux-mêmes, ou du moins d’èn
confier le foin aux plus habiles & aux plus intel-
ligens de leurs garçons.
I l eft ordonne par une fentence du châtelet de
Paris, en forme de réglement, du: 17 novembre
1691 y que les marchands ou commiflïonnaires, qui"
feront des envois de chofes précieufos, comme brocards
, & étoffes d’or & d’argent, étoffes de fo ie ,
guipures , rubans, dentelles , gants & autres chofes
qui peuvent fe gâter par l’injure' du temps , les
feront mettre dans des caiffes enveloppées de toile
cirée, avec un emballage au-deflus ; & à l’égard
des marchandifes grolïières , avec pâ ille,- ferpillières
& cordages ; quoi faifant, les meffagers , voituriers,
rouliers, maîtres de coches & carofîes ', en
font refponfables , fi par leur faute ou manque de
foin, les marchandifes fê trouvent gâtées.
Dans les échelles du Levant, comme â A l e p ,
Smyrne, Conftantinople , le Caire , &c. les emballages
particulièrement ceux dçs fojes;, ont toujours
- deux
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'deux tofles ; l ’une intérieure , ' que' Ton appelle la
chemife ; & l’autre extérieure, qui eft la couverture
: c’eft entre ces deux toiles que fo met le
coton , que les Levantinsxemploient allez fouvent au
lieu de pa ille, ou la paille , lorfqu’ils s’en fervent.
EMBALLEUR.- Celui dont le métier eft de ranger
les marchandifes dans les balles , de les empar
queter & emballer. . ,
Les crocheteurs ou gagne-deniers de la ville de
Paris, particulièrement ceux qui étoient attaches
au fervice de la douane & des marchands , failoient
autrefois tous les emballages des marchandifes qui
étoient portées & conduites a la douane, pour y
être vifitées & plombées; & alloient chez.les marchands
emballer celles qui n’avoient pas befoin de
vifite , ni de plomb.
Préfentement les emballeurs font en titre d offices
dans la ville & fauxbourgs de Paris, paient
paulette au r o i , ont des droits réglés par un tarif,
font bourfe commune, font érigés en corps , &
comme tels ont un bureau, un fyndic , d autres officiers
, & une confrérie.
L a création de ces emballeurs officiers, eft du
commencement du régne de Louis X IV . Parleurs
lettres-patentes, ils furent établis au nombre de 80,
pour faire fouis, & â l’exclufion de tous autres, tous
les emballages, à la douane, & dans la ville & faux-
bourgs de Paris, fans néanmoins ôter aux marchands
, & autres particuliers , la faculté d’emballer
eux-mêmes, ou de faire emballer leurs marchandifes
chez eux par leurs garçons & domeftiques
feulement.
C e nombre de 80 eft aujourd’hui réduit à 60 ,
( ï 7 ip ) qui fe partagent ordinairement en deux
bandes, dont i ’une eft de forvice pendant une fontaine
â la douane , & l’autre au bureau qu’ils ont
établi dans la rue des lombards, roulant ainfi alternativement
de huit jours en huit jours
I l y a aufli à Lyon des emballeurs en titre d’offices
, qui compofont un corps confîdérable ; pref-
que par-tout ailleurs, ce font les crocheteurs &
gagne-deniers, qui en font les fonctions.
L ’habileté d’ün emballeur confifte à bien ranger
les marchandifes, à remplir les caiffes , bannettes
ou cartons, s’ils s’en fervent ; en forte qu’il n’y
refte aucun vuide, crainte qu’elles ne fe frottent les
unes contre les autres ; à ne point mettre de certaines
marchandifes contre d’autres , qui lespo.urroient
gâter ou caflèr, fur>-tout quand les unes font fragiles
& les autres dures ou pefantes : enfin , â empailler
également leurs ballots, â les dreffer carré- -
ment, à en bien coudre la toile d’emballage , en
y réforvant autant d’oreilles qu’il eft néceflaire, fuivant
leur groffeur, à difpofer également la corde , .-
avant de la ferrer avec la bille , & à la bien biller.
C e font aufli les emballeurs , qui écrivent fur la
toile d emballage les nos. des ballots appartenans au
même marchand , & envoyés au même correfpon-
dant, & les noms & qualités de ceux à qui ils font
adreffés, & les Keux de leur demeure» Çommerce* Tome, II, Part* Ip
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Si ce font des marchandifes fra g iles, comme des
miroirs, des porcelaines -, des crift iux , &c. ils y
ajoutent ou la figure d’un miroir , . ou celle d’un
verre , ou. enfin celle d’une .main , pour avertir ceux
qui les remuent, ou qui les chargent & déchargent,
de les ménager.
Sur les ballots, ou caiffes de vipères, qui vienuenc
«dé Languedoc pour les droguiftes & apothicaires
de Paris, ou qui paffent dans les autres 'provinces!
du royaume., on .repréfente un de ces : animaux à
caufe du danger qu’il y au roit, fi les caiffes fe bri-s
fo'ient.
Enfin y. fi ce font des livres, qui né paient en
France aucuns droits , on. y met le mot livres,
Toutes ces chofes s’écrivent, ou fe. peignent avec
de l’encré communè, & une efpèce deiplume.de
bois., g’eft-â-dire , d’un petit bâton large de deux ou,
trois lignes , long de fix pouces, dont un bout eft
coupé en ch^nfrm.
. Les inftrumens, dont fe fervent les emballeurs,
font un couteau , une bille de bois ordinairement
de bu is, & une longue &, forte; aiguille de fer à
trépbinte, c’eft-à-dire, à trois carnes ; leur fil-eft
une médiocre ficelle , q ü i , dans le commerce de
la corderie , eft appellée fic e lle d’ emballage.
EMBARCADÈRE. Terme Efpa.gn.ol_, particulièrement
en ufage fur les côtes de 1 Amérique, qui
font mouillées de la mer du Sud.
Ce terme fignifie. un lieu , qui fort de port à
quelque ville confidérablc , qui eft plus avancée
dans les terres.
C olao, par exemple, eft Xembarcadère de L im a ,
capitale dû Pérou , & Arica Xembarcadère du Po-
tofi. I l y a même des embarcadères, dont la ville
â qui ils fervent de port, eft quelquefois quarante,
cinquante & jufqu’à foirante Jjeues éloignée de la
mer»
On appelle ces Deux embarcadères , parce que
c*eft-là que s’embarquent toutes les marchandifes'
qui viennent de ces ville s, & où fo débarquent toutes
celles qui leur font deftinées.
EM BA RGO . L e mot Em b a r Ôo a préçifémenc
le même fens en Angleterre qu’en France. O u y
dit, mettre un embargo , ou fermer les ports , ce
qui eft la même chofo, pour empêcher les vaiffèaux
de fortir en mer : & par .le mot de pr e fie r , l’oa.
entend prendre des gens par fo r c e , pour les faire
fervir fur la flotte. On les prend par-tout, fur terre
& fur l’eau. C’eft contre les loix en Angleterre ,
de prendre des gens par force pour l’armée de
terre.
Les embargos font un préjudice au commerce »
qu’il eft aifé de comprendre.
EM BA R IL LÉ . C e qui eft enfermé dans un baril.
On dit , dans le commerce des fa r in e s , que de la
farine eft bien embarillée, quand elle eft bien foulée
& bien preffee dans les barils.
EM B A R Q U EM EN T . A â io n par laquelle o»
charge des marchandifes dans un vaiflèau ; on le dij
aufli .des frais qu’il eu coûte pour les embarquer.