
marchands & tiégocians : en voici les difpoficions. f
« Aucun prêt ne fera fait fous g a g e , qu’il n’y I
» en ait un aéle par-devant notaire dont fera retenu 1
» minute , & qui contiendra la Tomme prêtée &
» les gages qui auront été délivrés, à peine de I
» reftitution des g a g e s , a laquelle le prêteur fera
», comraint: par corps , fans qu’il puiiTe prétendre
» de privilège fur les g a g e s , fauf à exécuter fes
» autres a étions..
« Les gages qui ne pourront être exprimés
»_ dans l’pbligation , feront énoncés dans une fac-
» tare ou inventaire, dont fera fait mention dans
» l ’obligation, 8c la facture ou inventaire contien-
» dront la quantité , qualité , poids & mefure des
» marchandifes ou autres effets donnés en g a g e ,
» fous les peines portées par l’article précédent. »
. Les marchands groiliers. qui vendent à crédit
des détailleurs , dont la folvabilité . leur eft dou-
teufe ., doivent bien prendre garde à la nature des
ga ges qui leur feront donnés en nanrifiêment ; car
li c’étôit des marchandifes fu je et es à la mode » à la
coulure , ou à la corruption , ils courroient rifque
de perdre une partie de leur dû, fuppofë que leurs
debiteurs devinffent entièrement infolvables avant
qu’ils .enflent été rembourfés , & que- ces gages
eulTenc été retirés.
G AG N E -D E N IE R S . Hommes forts & robuftes
dont on fe fert £ Paris pour porter des fardeaux
& marchandifes', en leur payant une certaine fom-
me dont on convient à l’amiable Avec eux. On les
nomme Audi porte - f a i x , crocheteurs , f o r t s ,
hommes de peine , plumets , garçons de la p e lle ,
tireurs de moulins , &c.
Les forts , les plumets , les garçons de la pelle
& les tireurs de moulins fervent fur les ports , &
ont leurs falaires réglés par les prévôt des marchands
& échevins.
Ils compofent différentes communautés qui ont
leurs officiers.
L ’article feiziéme du quatrième chapitre de l’ordonnance
de la ville de Paris de- 1712. , fait défenfes <
aux gagnes -deniers qui travaillent fur les ports,
4e s affocier pour, raifon de leur travail, à peine
.d’amende arbitraire.
Les articles quatre & cinq du cinquième chapitre
leur défend pareillement d’aller au-devant des {
coches par eau arrivant à Paris ; 8c Iorfque lefdits
coches' fonf arrivés , d’y entrer . ni de fe fâifir d’au-
cûneS:.hardes, s’ ils ne font appelles , ou à ce faire
prépofés par les particuliers ; „comme aûffi de prendre
plus grand falaire que celui qui aura été convenu.
G agne- deniejis. I l y a a la douane de Paris
une forte de gagne - deniers , qui n’ont rien dè
commun avec ceux dont on vient de parler , à qui -
feu-ls il appartient, de travailler pou r’ la décharge
recharge, des marchandifes , ballots ., balles
tonneaux , &c.: qui y font portés , on qui y arrivent
par les caroffes’ , coches', chariots , .charrettes &
autres voitures publiques. '
Ces gagne - deniers font choifîs & reçus par les
fermiers-généraux : ils compofent une efpèce de
communauté , qui a , pour ainfi dire , fes régie-
mens & fa difcipline , & même fa confraivie dont
faince Barbe eft la patrone.
L ’on peut dire auffi qu’il fe fait une forte d’ap-
prentiffage parmi eux ; celui qui veut y entrer 8c
qui a de la protection, fe faifant inferire pour la
première place vacante , 8c payant des droits qui
ne montent à guères moins de huit cens livrés.
Ce font eux qui exécutent les ordres des principaux
commis de la douane , particulièrement de
l’infpeéfeur- général des manufactures, & des vifi-
teurs pour l’ouverture des balles & ballots, & pour
l’envoi, des draperies à la halle aux draps , des
livres à la chambre fyndiçalé des libraires , & des
toiles â la halle de cette marchandife.
Leur nombre n’eft pas fixe; mais il ne paftè pas
ordinairement celui de vingt : l’ emploi eft lucratif
& h o n n ê t e& de beaucoup de confiance, ce qui
fait qu’on n’y reçoit que dés fù ets d’une fidélité
éprouvée. • ■
Ils font entr’eux bourfo commune , le rendant
compte les uns aux autres, & fe partageant tous
les foirs les falaires qu’ils ont reçus..
Ces falaires pour la plupart ne font pas réglés ,
a la réfervè néanmoins des voitures qu ils font aux
halles aux draps 8c aux toiles..
Ce font les derniers reçus qui font maîtres dé la
confrairic pendant deux ans , fe ' faifant éleCtioa
chaque année d’un nouveau maître à la place du
plus ancien des deux : ce font auffi les nouveaux
qui ont foin de graifTer les baquets , & de voir s’ils
font en état j pour les charges trop pelantes ,. ils_ont
une charette , un cheval & un^ chamer $ pour les
plus légères ils fe fervent de crochets.
. C ’eft auffi aux feuls gagne-rdeniers de la douane
à qui il appartient de porter à la foire S. Germain
les marchandifes qui arrivent à la douane pour être
vendues à eectfe foire, & on les charge pareillement
de conduire hors de la ville celles qui y paffenc debout
, pour empêcher qu’elles n y fôiéii: déchargées
en fraude du tranfit.
G A G N E -P À IN . I l fè dit de tout négoce, commerce
, métier , ouvrage , artifice ou travail-qui fervent
aux hommes à gagner leur vie dans les différentes
profeffiorts qu’ils embraffent.
G A G N E -P E T IT . Pauvre compagnon côùtelîer
qui roule devant foi ou qui porte fur fort dos une
petite boutique garnie d’une meule , d’ un marteau
& d’une pierre a affiler, pour aiguifèr & iraebm-
moder divers ouvpages de menue coutellerie. On
l’appelle g a g n e -p e tit, du gain médiocre dont il fe
contente.
G A G N E R . Faire quelque gain ou profit. Tl fe:
dit particulièrement dii bien qui s’acquiert par le
commerce. C e marchand a gagne cent mille, écüs
en deux ans : j’ ai ga gné cent pour cent fur mes
marchandifes r cet homme n ’entend pas le négoce ,
il y perd plus qu’il a’y gagne.
G A IN . Profit que l’on tire de fon commerce, négo
ce , métier, profeffion 8c induftrie.
' Comme toutes ces chofes peuvent ê:re ou honorables
ou infâmes , ou permifes. ou illicites, le gain
quelles produifent a auffi les mêmes qualités ; le
plus filr & le plus honorable eft celui que produit
un commerce légitime , particulièrement le cpm-
merce en gros 8c celui quife fait par les voyages de,
long cours.
G A IN E . É tu i de couteau. Il fe dit auffi des étuis
de quelques menus ferremens de chirurgie. On le
difoît meme autrefois des fourreaux d’épées, & delà
font venus -les termes de dégainer, de rengainer ,
& quelques autres qui font en ufage parmi ceux qui
portent l’ épée. .
G A IN G U E T T E ou G U IN G U E T T E . Nom.
de caprice nouvellement inventé, quon donne a
ces petits cabarets établis aux environs de-Paris au
delà des barrières , où le menu peuple va en foule
fe divertir les dimanches .& les fèces , à caufe que
le vini y coûte moins | ne payant point ou peu de
droits d’entrée/
Quelques-uns croyent que le mot de gainguette
vient de gin,guet, qui veut dire du*petit vin , parce
qu!ii ne s’en débite point d’autre dans ces fortes de
cabarets.
G a in g u e t t e . Se dit auffi d’une petite chaife roulante
à deux roues , tout-à-fait découverte , qui fe
tire par un feul cheval : il n’y a guères que de très
jeunes gens,-qui. s’en fervent, & c’eft pour cela
qu’on leur donne auffi le nom de Pha é tons à caufe
de la chute trop ordinaire de leurs téméraires
cochers.
n’eft guères d’ufage , non plus que les g a lan s
mêmes.
G A IN IE R . Artifan qui fait des gaines.
Les autres ouvrages que font les maîtres g a i-
niers , font des boetes , des - écritoires , des rubes
de lunettes d’approche , dès coffres & cadettes , des
■ fourreaux d’épées & de piftolets & autres fembla-
bles ouvrages couverts de chagrin, de maroquin ,
de veau , & de mo'titon. Ils travaillent auffi a faire
des flacons, des bouteilles & autres pareils ouvrages
de cuir bouilli.
Les gainiers de la ville de Paris font qualifiés
par leurs ftatuts maîtres gainiers , fourre Lie rs &
ouvriers en cuir bouilli.
G A L A N G A . Efpèce de glayeul ou iris : il y
en a de deux forces, le g'rand & le petit. J^oye^
ACORUS V E R U â . ' ; ,
G a l a n g a s a u v a g e /autrement so u c h e t lo n g ,
ou c y p e r u s lo n g . Efpèce de racine médicinale,
V o y e y so u c h e t l o n g .
G A L ANS. Terme de marchand cpnfifeur. Il fe
dit des plures d’oranges ou de cicfons tournées &
confites. !
G alans. Signifie auffi des noeuds dé rubans que
les marchands merciers ou les tailleurs font pour
orner les habits & les chapeaux , & pour mettre
dans, lés coèffures. des dames. U ne garniture- de
g a la n s } une touffe de g a la n s . Ce terme vieillit &
G A L B A N U M . Gomme qui découle parincifion
de la racine d’ une plante rerulacée, en latin fe -
rula galbanifera.
Cette plante croît dans l’A rab ie , en Syrie &
dans quelques endroits des grandes Indes ; elle
pouffe une tige affez droite, au h a u t . de .laquelle-
naiffent des elpèces d’ombelles où fe trouve fa f e - f
meiice , prefque de la forme & de la groffeur de
nos lentilles; fes feuilles font larges 8c dentelées.
Il vient du Levant > par la voye de Marfeille-,
deux fortes de galbanum , l’un en larmes & l’autre
en mafl'e : le premier doit fe choifir en belles lar-
mes, d’un jaune doré au dehors & feulement jau-
: nâtre en, dédans, d’un goût amer 8c d’une , -odeur
1 forte.
L e meilleur .galbanum en ma(Te4 èft cel ii qui
eft le plus chargé de larmes blanchè-s , b ien fe c ,
' bien net & fans mauvaife odeur. Ce dernier fe peut
■ facilement fophiftiquer en y mettant des fèves- çoa-
caffées , de la réfine & de l’ammoniac.
; Cette drogue eft d’ un grand ufage en médecine ,
| où il en entre beaucoup dans la compofition de
plufieurs emplâtres.
G A L E . Voye\ galle.
G A L E A S S E . C ’eft un batiment de bas bord ,
propre préfente.ment aux Vénitiens , le plus, .grand
de tous les vaiffeaux à rames ; car elle va. à rames
& à voiles, peut porter vingt pièces de canon, 8c
à trois mâts qu’elle ne défarbore point. . .
G A L E G A . Plante qui vient dans les terres grafîes
& humides. Cette plante fait partie du négoce des
herboriftes,
G A L È R E . Bâtiment raz ou de bas bord, qui va
à voilés & à rames, où le roi tient fes efclaves ou
forçats pour les faire ramer, dans le calme ou en
quelque autre befoin. Elle porte quelques pièces
de canon & deux mâts qu’elle défarbore. Les g a lères
font particulièrement pour la Méditerranée.
Elles vont ordinairement terre à terre. Quelquefois
elles font canal, .e’eft-â-dire, traverfent la mer.
On dit une efeadre de galères : le général des g a lères.
On ne fe fert plus en France dé cette forte
de bâtimens.
G A L E T . Petit caillou.que la mer roule fur fes
bords.
L e choix & l’avantage du g a le t étant très-con-
fîdérables pour la préparation d e là morue feche,
l’ordonnance de la marine de 1681 en a fait un
titre e x p r è s q u i eft le cinquième du dernier livret
Par le premier ôc le cinquième article de ce tit
re , le choix du g a le t eft adjugé â celui qui arrive
le premier dans les havres du petit Maître 8c
de la-baye de Canada. L e deuxième ordonne , que
tous ceux qui arriveront enfuite, feront leur déclaration
de ce qu’ils veulent occuper de ga let ; 8c
par le quatrième il eft fait défenfe â tous maîtres
& mariniers de s’emparer du ga let choifi par les
premiers venus.
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