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mais tendres fous le marteau ; d’un gris noirâtre au-
deflus " & d’un noir luifant au-dedans , réfineufes ,
& d’un goût âcre & aflez défagréable ; toutes qualités
que doit avoir le b o n ja la p . •
Cette racine fe vend' auflî «réduite en poudre ;
mais à moins d’être sûr du marchand de qui on
l ’achete, i l eft rare de n’être pas trompé, foit à
calife qu’on y.mêle du bidonne ou d’autres racines ,
l'oit parce que l’an ne pulvérife ordinairement que
1 t ja la p carié & vermoulu.
O n tire du ja la p , par le moyen de l’efprit de
vin & de l ’eau commune', un magiftère ou renne
liquide, blanche & gluante , qu’on eftime plus que
1 e. ja la p même ; on en fait auflî des extraits , mais
qui n’ont pas la même vertu que la réfine.
JA L E ou JA L L E . Efpèce de grand baquet dont
fe.fervent les marchands de farine à .mettre fous
leur feoifïèaù lorfqu’ils la mefutent pour empêcher
qu’il ne s’en perde. L a ja l e fert auflî aux vendangeurs
a mettre leur vendange pour la tranfporter a
la cu v e ; celle-ci n’eft ordinairement qu’une futaille
coupée- en- deu j . ,
J a l e , eft auflî une raeïiire des liquides qui contient
environ quatre pintes de' Paris ; les Anglois
l ’appellent ga llon oupp'alon. Voye^ g a l l o n .
JA L É E , Ce qu’une jale peut contenir de liqueur
ou de vendange. Une ja lé e de v in , une jale'e de
raîfîn. .
J A LO IS . Mefure de continence dont on fe fert
à Guife & aux environs pour mefurer les grains.
L e ja lo is de froment pèle So liv. poids de marc,
de méteîT 7& , de feigle'auflî 7 6 , & d’avoine 50 liv.
\Jnyjalois fcûX cinq boifleaux de Paris.
j\. Riblemont vers la Fère , le ja lo is comble fait
quatre boifteaux mefure de Paris.
JAM A ÏQ U E . Bois qui croît dans l’ifle de la
Jamaïque. On l’appelle plus ordinairement bois
d ’Inde. .
J AM A V A S . Taffetas des Indes à fleurs d’or pu
de foie ; il y en a même de brpdés# Les pièces font
de cinq ou huit aunes de longueur fur 1 1 ou |. de
largeur.
JAM B E T T E . • C ’eft la fécondé efpèce' de pelleterie
que les Turcs tirent de la peau des martes-
zibelines , beaucoup inférieure à la martre proprement
dite., qui eft celle de lech ine , mais bien m eilleure
que c e l l e du ç o l , appellée en T u rc famou.1-
bàçha. On en peut encore tire^ une quatrième, ef-
pèpê , qui éft le ventre j mais on n’en fait aucun cas ,
fur-tout à Conftantinople.
J a m b e t t e . Se dît auflî d e s petits couteaux à
m a n c h e de bois qui fe plient en deux , pour pouvoir
les. porter plus c om m o d ém e n t dans la poche , mais
qui n’ont pas.de refibrri
Le.s jambettes font partie des marchandifes dont
on çompôfe lés, çargaifons des vaifteaux qu’on envoie
fui l é s 'côtés d’Afrique pour la traitte des
Négcçs,T1 . ,
JAM BON S . Cuifles ou épaules de porc <5u de
fangHer, qu’ on a levées ou coupées exprès pour
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fà le r , fumer & préparer, eu telle forte qu elles
fe puifîènt cônferver du tems fans fe corrompre , &
que la chair en foit plus délicate & d’un goût plus
agréable.
Les jambons fe vendent au, poids, & font parti»
du négoce des marchands épiciers & merciers.^
Les lieux d’où ils en tir.ent le p lu s , font Aix-la-
Chapelle eu Weftphalie, par la voie de Hollande,
Bayonne en Gafcogne , & Bordeaux en Guyenne.
Ils en font auflî venir d’Anjou Sc de quelques endroits
i des environs de Paris , mais en petite quantité.
Ceux de Weftphalie ,' qui fe vendent ordinairement
fous le nom de May en ce , quoiqu il n ën vienne
i aucun de cette ville d’Allemagne^, tiennent le premier
rang ; enfuite les Bayonnôis , parmi lelqûels
les véritable^Lahontan fe diftinguent pour H -bonté
& la délicàtefle ; les Bourdelois font inférieurs a
ceux de Bayonne , & les Angevins vont apres. Pour
ce qui eft de ceux des environs de Paris,, que n Ion
appelle communément jambons de p a y s , on n en
fait que très-peu de cas. _ '
L a Flandre , le Portugal & la ville de Hambourg
fourniflènt encore des jambons qui font coupes
comme ceux de Weftphalie , à la referve des Portugais
, dont le manche eft beaucoup plus long. Les
marchands François;, particulièrement ceux de ^Paris
, n’en tirent prefque p o in t, ne les éftimant pas
-beaucoup. g® , . r j •
Les maîtres charcutiers de Paris font en droit
de vendre des jambons ; mais ce ne font que ceux
qui proviennent des porcs qu’ils tuent, ou, dont ils
- font eux-mêmes les falaifons, ne leur étant pas permis
d’en faire venir du dehors#
En Weftphalie les jambons fe préparent d une
manière fi particulière , que le le& eu r ne fera peut-
être. pas fâché de la trouver ic i . . :
Manière de préparer les jambons en Weflphalitk
Après que les jambons ont été levés de deffus
l’animal, on les fâle fuffifamrrient avec du falpêtre
tout p u r , puis on les met fous une prefte pendant
huit jours , après quoi on les trempe.dans de 1 el-
prit de vin , où l’on a mis infufer de la graine de
genêvre concaffée ou pilée ; enfiiîté on les inet fumer
& fécher à la fumée du,bois dé genêvre quon
fait brûler. C’eft fans doute cette préparation extraordinaire
qui leur rend la chair fi vermeille ,
qui leur' donne cette délicateffë & ce goût fupéneur
qui ne fe. rencontre point dans toutes^ les autres
fortes de jam b on s , de quelque pays qu ils puu ent
venir# , i - A _
JAM B O N N E A U . Petit jambon. O n le dit âiim
d’un grand jambon coupé en deux , quand ^ re ,9
l’os du manche : dans ce dernier Cens. le terme -C
jambonneau n’eft guqr.es. en ufage que chez les
charcutiers. . s ,
J AMIS. On appelle toile à ja fn is , une ëlpeçe cie
toile dé coton qui fe tire du Levant- par a voie
a’A leP- JANISAKKI,
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JAN ISARKT.On appelleainfi â Conftantinople,
le ba\art couvert où fe vendent les drogues Sc les
■ colles. C ’eft un grand bâtiment ferifté par deux
Grandes voûtes , fous l ’une defquelles font toutes Tes
outiques de droguerie, & dans l’autre toutes celles
des marchands de toile.
JAN N E Q U IN ou G E N E Q IB N . Coton filé
d’une médiocre qualité , qui fe tire du Levant par
la voie de Smyrne. Il s’y en vend, année commune,
•jufqu’à mille quintaux , qui fe paient depuis douze
jufqu’à quinze piaftres l e quintal, s’ils font fins., Sc
flepuîs dix jufqu’à douze , s ils font gros.
JA PO N (Commerce du ). 7^. H o l l a n d e , p. 5^38.
JA PON N ER . Les marchands qui font commerce î
de porcelaine , fe fervent de ce terme, pour exprimer
une nouvelle cuifibti qu’ils font donner èn
Hollande ou en Angleterre aux porcelaines de la
Chine , dont ils fouhaitent augmenter le p r ix j en
les faifant paflèr pour porcelaines du Japon. Comme
les porcelaines de la Chine font ordinairement toutes
blanches & bleues, on a trouvé l ’invention de les
colorer de rouge , 8c même d’y-ajouter des fleurs &
filets d’or , qui ont plus de brillant que le véritable
Japon ; & pour faire tenir ces nouvelles couleurs ,
on les met au feu ; beaucoup de perfonnes s’y trompent
, mais non . pas les connoifleurs.
JARDINIER. Celui qui'cultive un jardin.
Il fe fait à Paris un négoce plus confidérable
qu’on ne peut s’imaginer de toutes fortes de fruits ,
de fleurs, de légumes, d’herbages, de plants d’arbres.,
de marcottes pour l’es'vignes , d’arbuftes, de
graines potagères , de plantes foit vivaces", foit annuelles
, enfin de toutes lés productions qui viennent
de la terre par l’arc du jardinage.
Il y a dans cette capitale une communauté de !
maîtres jardiniers chargée de faire des vifîtes foit
au dedans dans les marchés , foit au dehors dans les
jardins Sc lieux où il s’en fait la culture.
Les maîtres- jardiniers , préoliers & maraîchers ,
comme ils font nommés dans plufieurs fentences ,
arrêts & lettres-patentes , ayant trouvé à propos de
dreflèr de nouveaux réglemens en i fp p , en obtinrent
au-mois de novembre de là même année l’approbation
& autorifation d’Henri IV , alors régnant,
par des lettres-patentes enregiftrées au parlement le
17 avril "de l’année fuivante.
Ces ftatiits' furent confirmés au mois de*juin 1645
dans les premières années du régne de Louis X IV .
Enfin le;même Louis X IV ayant en ié p i créé
des charges de jurés en titres" d’offices V & en -16574
pareillement fait création d’offices d’auditeurs &
.examinateurs des comptes des communautés de
Paris , les maîtres jardinie rs-, qui âvoient Jaifle
lever par des particuliers lés offices de jurés, noni-
leulement firent'àlors leur foumïflîon pour la réunion
à leur communauté de ceux d’auditeurs, mais
demandèrent encore l’ineorporation des charges des
jares, en rembourfant les quatre particuliers qui en
aboient payé la finance.
N u lj s’iln ’eft jardinie r, ne peut apporter à -Pa- !
C onuncrce. Tome IL Pa r t, I L
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r is , pour- IeS y rendre , des melons , Concombres «
artichaux, herbages , fruits, Scç. à la référve des
bourgeois de la ville & -fauxbourgs , qui le peuvent
faire les mercredis Sc famedis , jours de marchés.
Les revendeurs & revenderefles ne peuvent fc
pourvoir des herbages r légumes & autres de ces
fortes de denrées , que dans les halles & marchés
publics.
JA R G O N S . Petites pierres de la groflèur d’une
tête d’épingle d’un«ouge brillant, que quelquefois
les épiciers-droguiftes donnent pour de véritables
[ hyacinthes. On en tire beaucoup du Pu y en Aù-
| vergne. I^oye^ h y a c i n t h e .
t JARRE. Long p o il dur Sc luifant qui fe trouvé
fur la fuperficie des peaux de caftor, 8c qui ne peut
entrer dans la fabrique des chapeaux,, n’étànt pas
propre au feutrement.
Arracher le ja r r e , le tirer avec des elpèces de
pincettes. Ce qui fe fait par les ouvrières , qu’eh
- terme de manufacture de ch a p ea u x , on nomme
arracjieufes ou éplucheujes.
L e ja r r t . s’emploie par les chapeliers à remplir
de petites plottes couvertes de tripe laine , qui leur
fervent' à frotter & luftrer les chapeaux.
J a r r e . Se dit auflî du p c i l de vigogne.
J a r r e . Grand vaijfeau de terre cuite , dans lequel
les Provençaux gardent les huiles d’olives j ils
s’en fervent auflî-à la mer pour cônferver les eaux
bonnes à boire.
J a r r e . Mefure de continence dont on fe fert
dans quelques échelles, du levant, particulièrement
à -Metelin , pour mefurer les huiles & les vins’. L e
jarre, de Metelin eft de 6 ocques , environ 40 pintes
de Paris* V oy . la t a b l e .
JASPE. Efpèce de marbré ou de pierre précieufe
aflez. femblable à l’âgathe ordinairement mêlé de
diverfes couleurs , particulièrement de verd & de
rouge.
J a s p e -f l o r i d e . Sorte de ja fp e qui fe trouve-
dans quelques endroits des Pyrénées. On l’appelle
flo r id e , à caufè des différentes couleurs donc il eft
diverfifîé, qui femblent y repréfenter des fleurs. Il
y en a même ou l’on voit des fleuves , dés animaux ,
des débris de' bâtimens., des fruits , des payfapes ,
& même des figures humaines aflez bien peintes.
On emploie , de ce marbre dans la marquetterie &
dans-les ouvrages de pièces de rapport. L(gn en voit
d’excellentes pièces dans les cabinets.des. curieux.
J a s p e . On donne auflî ce nom a des marbres des
mêmes qualités , mais entièrement d’une couleur,
particulièrement de rouge & de verd. Lés plus efi-
timés font ceux qui tirent fur une couleur de-lacque
ou de pourpre , enfuite les incarnats oit couleur
de ro fe ,.
I l y en a auflî de verds chargés de petites taches
rouges , qu’on prife encore plus que les autres.
JASPE. Qui a plufieurs couleurs, comme le
jafpe. On appelle à Amiens étamines j afp des ou
étamines virées limpies , de petites étoffes qui ont
p£P.P