
les deux fo ir e s qui s’y tiennent tous le s ans. L a
première commencé huit jours après la Pentecôte,
& la fécondé le premier Septembre. Les Hôllàn-
4ois , particulièrement ceùxr cEAmfterdam, y font:
un jgrand commerce, tant de marchandifes qu’ils
y font conduire, que de celles qu’ils en tirent ;
celles-ci font diverfes fortes de foie & de toutes les
différentes étoffes, qui fe fabriquent en Suiflè ; les
autres confiftent en toiles peintes, en m ouflelines,
en batifte, en coton, en drogueries , en draps &
étoffes de la in e , en thé; chocolat, en épiceries,
^n drogues pour les teintures, & en cannes.
Toutes les différentes fortes de monnoies qui fe
fabriquent ou qui ont cours en Suiffe, l ’ont aulïî
aux fo ir e s de Z u r \ a c h , de forte que pour prévenir
toutes fortes de conteftations, il eft bon que
les marchands en achetant ou en vendant , conviennent
en quelles efpèces ils payeront ou feront
payés.
F O I R E S D’ A L L E M A G N E .
Le s fo ir e s de F ra n c for t, de Le ip fick & de
Ffaumbourg, font les plus célébrés de celles qui
fû tiennent en Allemagne , non-feulement par le
grand commerce qui s y fait, mais encore par le
concours des princes de. l’empire, de la nobleffe
& des peu ples, qui ne manquent pas de s’y rendre
de toute l’Allemagne, auffi-bien que quantité d’étrangers
de qualité , qui viennent palier leur temps,
& jouir du divertiffèment qu’on eft fur de trouver
pendant tout le temps de ces fo ir e s .
F R A N C F O R T .
Francfort, ville impériale & anféatique, (que
fa fîtuation fur la rivière du M ein , rend très-commode
pour le commerce ,. par la.fa çilité du tranf-
port des marchandifes q ui y arrivent: ou qui en
lortent) a deux fo ir e s chaque année, l’une au
printems & l’autre en automne.
L a fo ir e du printems, qu’on appelle auffi fo ir e
de P â q u e s , ou de la mi-carême , commence toujours
le dimanche avant les rameaux : à l’égard de
celle d’automne , qu’on nomme/o/Ve de feptemhre ,
l ’ouverture n’en eft pas fixe ,•& elle commence fui-
vant le jour qu’arrive la fête de, la nativité de la
.V ie rg e , qui fe célébré le 8 de feptemhre, commençant
le dimanche avant cette fête , fl elle eft le
lu n d i, le mardi & le mercredi ; & le dimanche
Jfuivant, fi elle tombe dans le jeudi, le vendredi ou
le famedi. Si la nativité arrive un dimanche, la
fo ir e ouvre le même jour.
O n annonce l’ouverture de ces fo ir e s par le fon
jc’une cloche ; leur durée eft de 14 jours ou de deux
femaines, dont la première s’appelle la femaine \
d ’acceptation , & la fécondé , la. femaine . de j
paiement*
Ces fo ir e s fi, fameufes par le débit ,;de. toutes fortes
de marchandifes,' & par la vente-d’un nombre
infini de beaux chevaux , 1 e font picore, davantage
par la quantité de-, livres curieux.,; & qui. né fe
trouvent point ailleurs, que les libraires de toute
l’Europe ont coutume d’en tirer.
I l eft vrai que les fçavans foupçonnent que les
catalogues de ces liv res , qu’on imprime tous les
ans, ne font pas exattement fidèles, & ils croyent
y voir des titres delivres fuppofés& imaginaires ,
auffi-bien que quantité de fautes groflières dans les
noms des auteurs, & l’énonciation des titres des
vrais livres.
L E I P S I C K .
Les fo ir e s de Le ip fick en Mifnie, fur la rivière
de Pleifl, n’ont pas moins de réputation que celles
de Francfort, fi elles n’en ont pas même davantage :
i l s’y en tient trois par an ; l’une, le premier de janvier
; l ’autre, trois femaines après Pâques ; & la troifiéme
, après la fête de S. Michel.
L a fo ir e de janvier, qu’on nomme auffi la fo ir e
du nouvel a n , commence toujours le premier jour
de l’année, à moins que ce jour n’arrive un dimanche
, auquel cas l’ouverture de la fo ir e fe remet au
lundi fuivant.
L a fo ir e d’après Pâques, autrement la foire, de
J u b ilâ te , s’ouvre le.lundi de la troifiéme femaine
d’après la fête de la Réfurre&ion.
Enfin, la fo ir e de feptembre, ou de la S . Mich
el, fe tient le dimanche d’après la S. M ich el,
ou feulement huit jours après, fi cette fête eft un
jour de dimanche : chacune de ces fo ir e s dure 14
jours , c’ eft-à-dire , deux femaines entières. .
L ’entrée de ces fo ir e s fe publie le premier jour
de chaque fo ir e , & l ’on en publie pareillement la
fortie le dernier jour des deux femaines, que cha-?
cune d’elles dure.
Les i î jours qui fe trouvent enfermés entre l’entrée
& la fortie, font proprement ce qu’on nomme
le temps des fo ir e s , pendant lequel fe font toutes
les négociations , & les changes & remifes entre les
négocians & banquiers , auffi-bien que la vente &
l’achat des marchandifes. ^
L ’acceptation des lettres de change, tirees pour
être payées en f o i r e , fe fait ordinairement le
deuxième; jour après leur ouverture : il eft néanmoins
permis à ceux fur qui elles fontLirees, d en
remettre l ’acceptation jufqu’à la femaine des paie-
mens.
L e temps du paiement des lettres de change ne
commence qu’après la publication de la fin des
fô ir e s , & dure jufqu’au cinquième jour fuivant
inclùfivement ; pendant lequel temps , fi elles ne
font pas payées , elles doivent être proteftées faute
de paiement. ^ ’
L e protêt faute d’acceptation peut bien fe faire
avant la femaine des paiemens ; mais le porteur
d’une lettre de*change n’y eft point obligé pour fa
fureté; il ne doit. pas même .fe preffer de renvoyer
fà- lettre proteftée avant la, fin de la fo ir e , fè. pouvant
trouver,, & fe trouvant même fouvçnt des banquiers
& des négociait?, aptres, que ceux fur quilles,
lettres font tirées, qui les acceptent & qui y font
h-onneuft
L ’on peut protefter, faute de paiement, jufqu’â
dix heures du foir du jour des proteftations, c’eft-
a-dire, du cinquième jour des paiemens : plus tard
on n’y eft pas reçu; & les porteurs des lettres, qui
ne les ont pas fait protefter dans ce temps accordé
par les réglemens, en demeurent garants, fans pouvoir
avoir recours fur les tireurs.
Ce n’eft ordinairement que trois jours après le dernier
des ? jours des paiemens , que les marchands,
«egocians & banquiers, ont coutume de renvoyer les
lettres proteftées faute de paiement, â ceux qui en
ont fait les remifes, dans l’efpérance que quelqu’un
le préfente pour y faire honneur ; mais fi après ces
trois jours le payement n’en a point été fa it , les
porteurs de ces lettres , qui eh ont déjà donné avis
au tireur, font obligés de les renvoyer avec les
protêts, par la première pofte qui fuit la femaine
des paiemens.
N A U M B O U R G .
Cette ville eft fituée en Mifnie, aufli-bien que J
Le ip fick , prefcju’à égale diftance entre ce.tte ville
& Ërfort.
L a fo ir e qui s’y tient, quoique très-confidérable,
n e ft néanmoins guètes connue que fous le nom de
marché, étant communément appellée le marché de'
P e tr i-P a u li , ou de Saint Pie r r e 8c S a in t P a u l ,
à caufe que l’ouverture Y en fait le jour de la fête de
ces deux apôtres, qui arrive le juin. .
L a durée de cette fo ir e n’eft que de huit jours ,
les négociations pour le change & les protêts, foit
faute d’acceptation, foit faute de paiement, s’y font
à peu près comme aux fo ir e s de Leipfick.
F O I R E S D E L O N D R E S . '
II n’y a que deux fo ir e s par an à Londres, dont
l ’une au coeur de la v ille , & la fécondé dans un
grand fauxbourg de l’autre côté de la Tamife. L a
première commence le 14 août, jour de S. Barthe-
lem i, & dont l ’ouverture s’en fait par le magiftrat,
a^fon de trompe. Sur ce qu’on a prétendu que
cé toit un abus, des quinze jours qu’elle duroit,
on 1 a réduit â trois jours. L ’autre foire qui fè tient,
comme-on l’a d it, dans le fauxbourg, commence
le lendemain que finit celle de la v ille , & dure
quinze jours. Il faut avouer que le commerce de
ces deux fo ir e s eft fort déchu , & n’eft pas à beaucoup
près auffi confidérable qu’on avoir lieu d’attendre
dans une ville auffi grande que Londres. Mais
en recompenfè, il y a environ une vingtaine de
marchés confidérables qui fe tiennent prefque tous
les jou rs, a la réferve des dimanches feulement:
carpour des fêtes les Anglois n’en connoiflenr point,
fi ce n eft peut - être deux ou tro is, qui font des
fêtes plutôt politiques & de l’ état que^ religieufes.
De ces vingt marchés il y en a douze pour la viande
de boucherie & volaille , mais le plus confidérable
de tou?, c’eft un très-grand marché au coeur de la
ville, qu’on appelle le a d e n -h a ll, ou la falle au
plomb, comme font les halles à Paris. C’eft une
efpèce de fo ire perpétuelle. Il fe tient tous les jours ,
& on y trouve prelque de tout.
F O I R E S D E N O V E .
La petite ville de Novi fituée dans le Milanois,
mais de la domination de la république de Gènes ,
eft célèbre par les quatre fo ire s qui s’y tiennent
tous les ans.
Quelques auteurs croyent que ces fo ire s y ont;
été transférées de Bizanfonne , autre petite ville du
royaume de Naples, où elles fe tenoient autrefois ;
& d’autres prétendent que les partageant avec Plai-
fance , les deux f o i r e s , qui étoient le partage de
cette dernière ville, avoienc été enfin abolies, ou
plutôt réunies aux deux fo ire s de Novi, qui depuis
en avoit eu quatre.
De ces quatre fo ire s , la première, qu’on nomme
la foire de là P u r if ica t io n ou de la Chandeleur,
commence le premier février ; la fécondé , appellée
la foire de P â q u e s , s’ouvre le deuxième mai; l a
foire d.’a oû ty qui eft la troifiéme, s’ouvre le premier
jour du mois , qui lui donné fon nom ; & la
fo ire de la T oujfa in t, qui eft la quatrième, commence
le lendemain de cette fête, c’eft-à-dire le
deuxième du mois de novembre.
Quoiqu’il y ait à ces quatres fo ire s un concours
affez grand de marchands, foit pour vendre, foit.
pour acheter diverfes fortes de marchandifes, qui
y font apportées de l’état de Gènes & de divers
autres lieux voifins ; ce n’eft pas cependant ce qui les
rend fi confidérables, & elles le font beaucoup moins
par le commerce qui s’y fait, que parce que c’eft
pendant le temps de ces fo ire s que les plus riches
& les plus fameux banquiers & négocians , foit de
France, particulièrement de Lyon, de l’Italie ou
de quelques états, même encore plus éloignés, fe
raflèmblent pour régler leurs affaires, & faire la
folde de leurs comptes, fur-tout pour ce qui concerne
la banque & le change.
Chacune de ces fo ire s dure ordinairement huit
jours ; mais il arrive affez fouvent qu’on les prolonge
d’un, & quelquefois de deux jours , fur les remontrances
que les négocians, marchands & banquiers
font au magiftrat, qu’ils n’ont pas eu le temps & la
facilité de terminer leurs comptes & leurs affaires.
Les écritures & les livres de compte & de change
pour les traittes, remifes & autres affaires qui fe font
en f o ir e sy tiennent par écuf, fols, & deniers d’or.
de marc, qui fe fomment par douze & par vingt ;
douze deniers d’or de marc faifànt le fol auffi d’or
de marc , & vingt fols faifant l’écu.
F O I R E S DE S I N I G A G L I A .
Cette foire qui fe tient au mois d’aout, eft fa-
meufe par le grand concours de marchands, qui y
viennent de toutes les parties de l’Italie, & de quelques
autres états voifins.
La petite ville de Sinigaglia, d’où elle prend fon