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s’en fervir , les uns. dans la teinture des laines fines
de mélange, & les autres aux laines groffières & de
petit prix.
G A R R O T . Gros bâton un peu court, qui fer
à ferrer les cordes qui lient & arrêtent les fardeaux
caifles & balles de marchandifes fur les charrettes &
bêtes de fomme.
G A R R O T E R . Se fervir du garrot.
G A SCH E R , en terme de négoce , fîgnifîe jfa i»
bon marché de fa marchandife & la donner a vil
prix pour faire de l’argent, ou avoir l’honneur de
faire de groffes affaires. Eu ce fens on dit, j e ne
f a i s p a s comparaif>n avec mon v o ifin ,_j e vends
& i l gâche.
G A S CH E U R , marchand qui vend à vil prix. Je
réétrenne p a s dans ma boutique , j e fu i s au milieu
de deux gâcheurs qui me ruinent.
G A S T E A U . Pâtifferie faite avec du beurre &
de la farine , il y en a de plufieurs façons. Gâteau
des ro is , gâteau feuilleté, gâteau d’amandes. Ce
font les pâtifliers qui les vendent à l'exclufion des
boulangers.
G a s t e a u , en terme d3agriculture , font des
pièces de cire que font les abeilles dans leurs ruches,
qui font pleines de petits trous qu’elles rempliffent de
miel.
G a s t e a u de navette, de lin & autres graines,
dont on tire de T’huile par la prefle.
G a s t e a u •$.. "Terme de fondeurs de grós ouvrages.
C e fonfTes morceaux de cire dont on remplit le
creux des moules dans lefquels on veut jetter des
ilatues.
G A S T E - P A S T E . Celui qui ne fcait pas bien
faire de la pâ te, ou qui l’emploie mal. Il fe dit
des mauvaifes pâtifleries & des boulangers peu ha
biles. On dit aufll gâte-plâtre , gâte-bois , gâte-
cuirs y &c. pour fignifier les ouvriers qui façonnent
mal toutes ces matières. Ces. derniers termes font
peu d’ufage.
-G A S T E R L E M ÉTIER. Il fe d i t , en'termes de
commerce y des marchands & artifans qui-donnent
leurs marchandifes ou leurs ouvrages a trop bon
marché; & qui par-là obligeant les autres à les
imiter , les empêchent de faire d’auflî grands profits
qu’ils voudroient. On appelle dans le même fens
un gâte-métier, un artifan qui donne fa peine à
trop bon marché.
G A S T I NE. Minéral qui fe trouve mêlé avec la
mine de fer -, & qui en rend la fonte facile.
G A U D E . Plante dont les teinturiers fe fervent
pour teindre en jaune*
Cette plante vient naturellement dans prefque
toute's les provinces de France; & fur-tout il en croît
beaucoup à cinq ou fix lieues aux environs de Paris,'
particulièrement vers Pontoife.
L a gaude qu’on cultive eft néanmoins beaucoup
meilleure que ©elle qui vient fans le fecours d’aucune
culture. On la leme bien claire dans des terres
légères aux mois de mars ou de feptembre , & elle f
fe trouve mpuie dans les mois de juin ou de juillet. «
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Darts lés pays chauds, elle eft fouvent allez féche
lorfqu’on la recueille; mais dans les pays plus froids,
il faut prendre foin de la faire fécher. 11 faut obfer-
v e r , & de ne la point cueillir qu’elle ne foit très-
meure , & d’empêcher qu’elle ne fe mouille quand
elle eft cueillie. L a gaude la plus menue ■ 8c la
plus roufîette eft la meilleure. L ’on eftime moins
celle qui eft la plus grande, & qui a un verd terni.
Les céladons , verd de pomme , verd'de mer, verd
naiflanc & verd gay doivent être alunés, & enfuite
gaudés avec gaude ou farrette , puis paffés fur la
vC.uve d’inde. V o y e l le réglement de 1 & Vinf-
truclion p our les teintures.
G A U D E R . Teindre une étoffe avec la gaude. On
gaude aufll les foies j les laines & les fils.
G A U D IV IS . Toiles de coton blanches qui viennent
des Indes d’orient. Elles font du nombre de celles
quon nomme b affet as y mais étroites & peu fines*
Voye-{ BAFFETAS.
. G A U D R O N , G O U D R O N , ou G O U L -
D R O N . . Voyei G O U LD R O N .
G A V E T T E S . Sorte d’ouvrage d’argent on d’argent
doré, que font les tireurs & écacheurs d’or
& d argent : elles font avec les lingots affinés, le
batu & le fil d’or & d’argent, du nombre des marchandifes
qu’il eft défendu d’apporter & faire venir
en France , des pays étrangers & des principautés
enclavées dans le royaume.
G A U F F R E . Rayon de miel qui eft encore dans
fk cire, ou plutôt la cire qui contient le miel.
G A U F F R É , G A U F FR É E . On nomme came-
lots gauffrés, étoffes gauffrées , toiles gauffrées,
les camelots , les étoffes & les toiles fur lefquels on
a imprimé, avec des fers chauds diverfes façons &
deffins de fleurs, de ramages & de figures:
R uban gauffré. Ruban qui a reçu la gaüflrure.
L ’on n’en parle ici que pour conferver la mémoire
d une machine ingénieufe , qui fut inventée à Paris
par un maître tiflrttfer-rubanier, pour gauffrer fes
rubans. -
L a mode des rubans gauffrés ayant commencé
à s’établir vers l’an ié flo , & la nouveauté leur
donnant un grand cours , un nommé Chandelier ,
laflé d’être obligé de gauffrer fe s rubans, en y
appliquant fucceffivement, comme fes confrères,
plufieurs plaques d’acier gravées de divers orne-
mens de fleurs , . d’oifeaux & de grotefques, ainfi
qu’ il fe pratique pour la gauffruredes étoffes', imagina
une efpèce de laminoir affez femblable à celui
dont on fe fert à la monnoie, pour applatir les
lamçs des métaux, mais beaucoup plus fimple.
Deux cylindres d’acier en faifoient les principales
pièces : ces cylindres fur lefquels étoient gravées
les figures dont il vouloit imprimer fôn ou-
vrâge , étoient pofés l’un deffus l’autre entre deux
autres pièces de fer plat d’un pied & demi de hauteur
, placées perpendiculairement, & attachées fur
une efpèce de banc de bois très-fort & très-pefant ,
qui foutenoit toute la machine.
Chaque cylindre qui toumoit fur fes tourillons s
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»voit a l\/ne de fés extrémités, tous deux dumêfrte
côté, une roué à dents, qui’ s’engrainant l’une dans
l’autre, fe communiquoiént le mouvement par îe
moyen d’une forte manivelle attachée à l’une dés
deux.
Cette machine ainfi préparée , lorfque l’ouvrier
vouloit s’en fervir, il mettoic au feu fes cylindres,
pour leur donner la, chaleur1 convenable ; & plaçant
enfuite fon ruban dans le peu d’efpàcè qui ref-
toit entr’éux , qu’il refferroit encore par le moyen
d’une vis qui preffoit celui de deffus , il tiroit le
ruban de l’autre côt’é ; & faifant tourner les cylindres
avec la manivelle, une pièce entière de ruban
recevoit la gauffrure en moins-de temps que les
ouvriers n’en employaient pour une feule aune;
Le génie .& l’invention- de :cë fubanier, eurent
leur récompenfe : les. rubans gauffrés firent fa fortune
, & il fe vit bientôt en état d’acheter une
charge, & de marier une fille allez richement.
GAUFFRER. Aélion par laquelle on imprime
fur les rubans, les velours, les fatins, les camelots.
& autres étoffes, certaines■: figures ou façons
avec des fers à gauffrer.
'F ers a gauffrer. Ce font des fe rs diverfément
gravés , avec -lefquels fe fait la gauffrure des étoffes'
& dés rubans:
GAUFFREUR, .Ouvrier qui travaille à gauffrer
les camelots & autres étoffes.
A Paris les gauffreurs font auffi appelles par
leurs lettres de maîrrife , m aîtres découpeurs égra-
tigneurs ,• parce qu’outre la gauffrure, ils fe mêlent,
de découper , piquer & moucheter les taffetas,
les fatins & autres étoffes avec'des fers ou inftru-
mens deftinés à cet ufage. Ce font .au.ffi eux qui
font les mouches dont la plupart des femmes aiment
tant à fe charger le, vifage..
GAVÏTEAfJ, (. Terme de marine ). On s’en
fert fur la Méditerranée, pour fignifier ce qu’on
appelle une bouée fur l’Océan.
GAUS. Sorte de tambours, de cuivre , qui fe
font à la Chine : ils entrent dans' les cargaifdns des
vaiffeaux qui vont de Canton ' à Siam.
GAUTE. Efpèce de boiftbn dont les Maures
fe fervent en quelques endroits des côtes de Barbarie
, particulièrement les Anleddalis , tribus de
Maures qui ne font pas éloignées du Baftion de
France. 1
Il faut 30 gautes pour faire une mefure qui eft
d’un cinquième plus grande que celle de Gènes.. |
GAUZA. Monnoie de. cuivre & d’étain, qui à
cours dans le royaume de Pc'grt : malgré le mauvais
aloi de cette monnoie, on n’en a point d’autre
pour payer l’or, l ’argent & autres précieufès
marchandife» V oyer la table des mon noies.
GAY. On nomme ainfi le hareng qui n’a ni
laitte , ni oeufs. - ^
GAYAC. G ayacan , bois saint , bois Indien ,
i-fgno santo., lignum sanctum , gayacum. Ce
font tous les'npras Latins, François & Èfpagnols
que l’on ’donne à un bois qui fert en France à plu-
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fîeiirs •ouvragés de tour & de marqueterie’; mais
qui y eft encore plus connu à'caufe de, l’ufage '
qu’il a dans la médecine pqur la gücrifon des ma’ ,
ladies vénériennes.
L e gayac croît également dans les Indes Orientales
& dans les occidentales. : le ' bois de ga yac
de l’Amérique , vient en g re f fe s lo n g u e s ,, b ijches,
dont il y en a qui pèfetit jüfques à cinq Cens livres,
ce qui Ie.-diftingue de celui d’Oriçnt. .
L ’écorce de gayac n’ eft pas moins fouvéraine
que le bois même : il faut la choifir unie , pelante ?
difficile à rompre , geife par deffus , blancheâtre au
dedans,. d’un goiit amer & affez défagréable.
A l’égard du b o is , quand, on veut l’employer
en remèdes & en faire' des décodions ou ptifânnës
fudorifiques ; il faut en ôter le' blanc qui en eft p roprement
l’obier , & n’en faire hacHèr au faper que
la fubftance la plus dure 8c la plu's: fôlide qui eft
noire, pefante & fort rëfineufë. ;
G a y a c . C ’eft encore une gomme qu’on apporte
. des Indes en gros morceaux; : elle eft fi femblable
à l’arcançon , qu’il feroit impoffible de les diftin-
l guer fans leur odeur qu’ils ont bien différente ;
; l’arcançon jette fur les charbons ardens fèntarit la
térébenthine, & la gomme de gayac. exhalant une
odeur agréable & balfamique.
G A Z A N A , ou G A S A V A . Monnoie d’argent
des Indes orientales ; c’eft une des roupies qui ont
cours dans les états du grand M ogol, particulièrement
à Amadabath : elle vaut 30 f. monnoie de
France.
G A Z E . Petite monnoie de cuivre qui fe fabrique
& qui a cours en.Pe rfe ; elle vaut environ deux
liards de France. V oy e \ la table des monnoies.
G a z e . Etoffe defoiè , très-claire & très-légère : .
il y a aufti des ga-^es de pur f il; les unes & les
autres font ou unies, ou brochées, ou rayées , 8c
fervent ordinairement aux ornemens & habillemens
des femmes.
L ’on remploie aux gelées que des foies S in a ,
& feulement du Çlochepied. Ces termes font expliqués
à l’article dès fo ie s .
Lès gd^es y fuivant le réglement de 16 6 7 , doivent.
être tant en chaîne quen trème de bonne 8c
pure fo ie , à peine de confîfcation & ,d e 24 livres
d’amende.
Il vient des.Indes dès ga^es à fleurs.or & argent,
fur un fond de foie ; les pièces portent ordinairement
dix-neuf à vingt aunes de long. Il en vient
'aufti. de là Chine , parmi lefquelles il s’en trouve
de gauffrées ; leur longueur & largeur font de onze
aunes fur deux tiers.
G A Z E T IE R . Se dit également de l’ouvrier qui
fabrique la gaze & du marchand qui la vend ; on dit
plus ordinairement g a f e r .
G É
G É ou JÉ. Mefure de longueur dont on fe fert
dans les états du grand Mogol. Ce n’eft pas une
mefure'réelle , mais pour ainfi dire , une mefure de